Benoît XVI entame un nouveau cycle de catéchèses




Rome, 16 MARS 2006. Benoît XVI a entamé lors de l'Audience générale Place St.Pierre devant 30.000 personnes un nouveau cycle catéchistique consacré aux liens entre le Christ et l'Eglise selon l'expérience des Apôtres et leur mission.

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Le Christ et l’Eglise, nouveau sujet des catéchèses de Benoît XVI
Catéchèse : « La lumière du Visage du Christ sur le visage de l'Eglise »

ROME, Mercredi 16 mars 2006 – « Le Christ et l’Eglise selon l'expérience des Apôtres et leur mission » : tel est le sujet choisi par Benoît XVI pour ses catéchèses du mercredi. Il soulignait : « La lumière du Visage du Christ se reflète sur le visage de l'Eglise ».

Le pape avait en effet achevé le cycle de catéchèses sur les psaumes et les cantiques des laudes et des vêpres commencé par Jean-Paul II en l’an 2000 pour aider les laïcs à prier la liturgie des heures, comme Jean-Paul II avait lui-même achevé les catéchèses de son prédécesseur.

Benoît XVI a tenu l’audience générale ce matin, place Saint-Pierre, dans le froid mais sous le soleil, en présence de quelque 30.000 visiteurs.

« Je voudrais consacrer nos prochaines rencontres du mercredi à une méditation sur le mystère de la relation entre le Christ et l’Église », a annoncé Benoît XVI en français, avant le résumé de sa catéchèse pour les francophones.

Il disait en italien : « Après les catéchèses sur les psaumes et sur les cantiques des laudes et des vêpres, je voudrais consacrer les prochaines rencontres du mercredi au mystère de la relation entre le Christ et l'Eglise, en le considérant à partir de l'expérience des Apôtres, à la lumière du devoir qui leur a été confié ».

Benoît XVI insistait sur le lien entre Jésus, les Apôtres et l’Eglise, en disant : « L'Eglise a été constituée sur le fondement des Apôtres comme communauté de foi, d'espérance et de charité. A travers les Apôtres, nous remontons à Jésus lui-même. L'Eglise commença à se constituer lorsque quelques pêcheurs de Galilée rencontrèrent Jésus, se laissèrent conquérir par son regard, par sa voix, par son invitation chaleureuse et puissante: ‘Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes’ (Mc 1, 17; Mt 4, 19) ».

Le pape benoît XVI expliquait la raison de son choix en citant Jean-Paul II : « Mon bien-aimé prédécesseur, Jean-Paul II, a proposé à l'Eglise, au début du troisième millénaire, de contempler le visage du Christ (cf. Novo millennio ineunte, n.16 ss.). En allant dans le même sens, au cours des catéchèses qui commencent aujourd'hui, je voudrais montrer que c'est précisément la lumière de son Visage qui se reflète sur le visage de l'Eglise (cf. Lumen gentium, n. 1), en dépit des limites et des ombres de notre humanité fragile et pécheresse ».

Mais Benoît XVI soulignait en même temps el lien entre l’ancienne et la nouvelle alliance en disant : « Après Marie, pur reflet de la lumière du Christ, ce sont les Apôtres qui, à travers leur parole et leur témoignage, nous livrent la vérité du Christ. Leur mission n'est toutefois pas isolée, mais se situe dans le contexte d'un mystère de communion, qui inclut tout le Peuple de Dieu et se réalise par étapes, de l'ancienne à la nouvelle Alliance ».

Les catéchèses les plus connues de Jean-Paul II sont celles sur la théologie du corps, au début de son pontificat, celles sur la Vierge Marie, et ses dernières catéchèses sur les psaumes et les cantiques de la liturgie des Heures.

Il avait commencé, au début de son pontificat, par poursuivre et achever les catéchèses de Jean-Paul Ier, en traitant des vertus cardinales.

Il avait ensuite proposé des catéchèses sur le livre de la Genèse soulignant l’enseignement biblique sur l’unité de l’homme et de la femme.

En 1980-1981, Jean-Paul II avait commenté le Discours sur la Montagne.

De 1981 à 1984, ce furent les catéchèses sur la Théologie du Corps mystique du Christ, suivies en 1984 et 1985 des catéchèses sur la moralité et la spiritualité conjugale, à partir de l’encyclique Humane Vitae (1984-1985).

De 1985 à 1996, Jean-Paul II avait entrepris une longue catéchèse sur le Credo : sur Dieu le Père, Créateur, en 1985 et 1986 ; sur le Fils Sauveur, de 1986 à 1989 ; sur l’esprit Saint qui donne la Vie, de 1989 à 1991 ; et sur l’Eglise dans le Credo, de 1991à 1996.

Mais Benoît XVI a donc décidé de mettre en lumière la relation du Christ et de l’Eglise. On songe à cette réponse de Jeanne d’Arc au cours de son procès : « Le Christ et l’Eglise, c’est tout un ».

A l’exemple de Jean-Paul II lorsqu’il revenait de voyage, Benoît XVI a aussi consacré l’audience du mercredi à un bilan de son voyage à Cologne, cet été.

Comme son prédécesseur, il n’hésite par à consacrer telle ou telle catéchèse à la fête ou au temps liturgique en cours, comme le 22 février dernier sur la fête de la Chaire de Saint Pierre, directement en lien avec le charisme du Successeur de Pierre. Commentaires de ZENIT ZF06031501
COMMENTAIRES DE VATICAN INFO SERVICE:
"L'Eglise - a dit le Pape Benoît XVI - a été bâtie sur la communauté de foi, d'espérance et de charité des Apôtres. Elle commença de se construire lorsque des pécheurs galiléens rencontrèrent Jésus et se laissèrent conquérir par lui, par son invitation vigoureuse à le suivre pour devenir des pécheurs d'hommes".
"Après Marie, pur reflet de la lumière christique, les Apôtres sont par leur parole et leur témoignage chargés de diffuser la vérité du Christ - poursuit Benoît XVI- Ce n'est toutefois pas une mission isolée car elle prend place au sein d'un mystère de communion qui englobe tout le Peuple de Dieu. Il se réalise par étapes, de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance".
Puis le Saint-Père Benoît XVI rappelle que le message de Jésus est mal interprété s'il "on sépare le contexte de la foi de l'espérance du peuple élu. Jésus s'adresse avant tout à Israël qu'il veut rassembler en lui dans le temps eschatologique qui accompagne sa venue. Comme celle de Jean, la prédication de Jésus est un temps de grâce et de contradiction à la fois, une marque de jugement pour le Peuple de Dieu tout entier".
C'est pourquoi la prédication de Jésus "est toujours un appel à la conversion personnelle" - nous explique Benoît XVI- et par conséquent "l'interprétation individualiste de l'annonce du Royaume par le Christ" qui en est faite "est unilatérale et privé de fondement. "Dans la tradition biblique et dans le cadre de l'hébraïsme dans lequel opère Jésus malgré le caractère de nouveauté de son discours, il est clair que la mission du Fils incarné revêt une finalité communautaire".
Le choix des Douze, chiffre qui rappelle évidemment les tribus d'Israël, révèle déjà la signification prophétique et symbolique de la nouvelle institution. En les choisissant, Jésus les a introduit dans une communion de vie avec lui et les a inclus dans la mission d'annonce du Royaume. Par là, il veut signifier que le moment final est venu pour l'accomplissement des promesses divines".
"Les Apôtres - a ajouté le Saint-Père - sont ainsi le signe le plus évident de la volonté de Jésus quant à la mission de son Eglise, la garantie aussi de ce qu'il n'existe aucune opposition entre lui et l'Eglise. Le slogan Jésus oui, l'Eglise non est par conséquent inconciliable avec la volonté du Christ".
"Entre le Fils de Dieu fait homme et son Eglise il existe donc une continuité mystérieuse, profonde et indicible, a souligné Benoît XVI, en ajoutant que le Christ était présent aujourd'hui dans son peuple et de manière particulière dans les successeurs de ses Apôtres".
Audience générale : La volonté de Jésus sur l’Eglise et le choix des Douze
Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI

ROME, Mercredi 15 mars 2006 – Texte intégral de la catéchèse que le pape a prononcée ce mercredi en italien, annonçant une série de catéchèses sur « la relation entre le Christ et l’Eglise ».

Chers frères et sœurs,

Après les catéchèses sur les Psaumes et sur les Cantiques des Laudes et des Vêpres, je voudrais consacrer les prochaines rencontres du mercredi au mystère de la relation entre le Christ et l'Eglise, en le considérant à partir de l'expérience des Apôtres, à la lumière du devoir qui leur a été confié. L'Eglise a été constituée sur le fondement des Apôtres comme communauté de foi, d'espérance et de charité. A travers les Apôtres, nous remontons à Jésus lui-même. L'Eglise commença à se constituer lorsque quelques pêcheurs de Galilée rencontrèrent Jésus, se laissèrent conquérir par son regard, par sa voix, par son invitation chaleureuse et forte: « Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes » (Mc 1, 17; Mt 4, 19). Mon bien-aimé prédécesseur, Jean-Paul II, a proposé à l'Eglise, au début du troisième millénaire, de contempler le visage du Christ (cf. Novo millennio ineunte, n.16 ss.). En allant dans le même sens, au cours des catéchèses qui commencent aujourd'hui, je voudrais montrer que c'est précisément la lumière de son Visage qui se reflète sur le visage de l'Eglise (cf. Lumen gentium, n. 1), en dépit des limites et des ombres de notre humanité fragile et pécheresse. Après Marie, pur reflet de la lumière du Christ, ce sont les Apôtres qui, à travers leur parole et leur témoignage, nous livrent la vérité du Christ. Leur mission n'est toutefois pas isolée, mais se situe dans le contexte d'un mystère de communion, qui inclut tout le Peuple de Dieu et se réalise par étapes, de l'ancienne à la nouvelle Alliance.

Il faut dire à cet égard que c'est interpréter de façon tout à fait erronée le message de Jésus que de le séparer du contexte de la foi et de l'espérance du peuple élu: comme le Baptiste, son précurseur immédiat, Jésus s'adresse avant tout à Israël (cf. Mt 15, 24) pour le « rassembler » dans le temps eschatologique arrivé avec lui. Et, comme celle de Jean, la prédication de Jésus est dans le même temps un appel de grâce et un signe de contradiction et de jugement pour tout le Peuple de Dieu. C'est pourquoi, dès le premier moment de son activité salvifique, Jésus de Nazareth tend à rassembler, à purifier le Peuple de Dieu. Même si sa prédication est toujours un appel à la conversion personnelle, il vise en réalité continuellement la constitution du Peuple de Dieu qu'il est venu rassembler et sauver. C'est pourquoi l'interprétation individualiste de l'annonce que le Christ fait du Royaume, proposée par la théologie libérale, apparaît unilatérale et privée de tout fondement : celle-ci est résumée ainsi en 1900 par le grand théologien libéral Adolf von Harnack dans ses leçons sur L'essence du Christianisme : « Le royaume de Dieu vient, dans la mesure où il vient dans des hommes individuels, il accède à leur âme, et ils l'accueillent. Le royaume de Dieu est la seigneurie de Dieu, certes, mais c'est la seigneurie du Dieu saint dans chaque cœur » (Leçon III, 100s). En réalité, cet individualisme de la théologie libérale est une accentuation typiquement moderne: dans la perspective de la tradition biblique et à l'horizon du judaïsme, dans lequel l'œuvre de Jésus se place également, même dans toute sa nouveauté, il apparaît clairement que la mission tout entière du Fils fait chair possède une finalité communautaire: Il est venu précisément pour rassembler l'humanité dispersée, il est venu précisément pour rassembler, pour unir le peuple de Dieu.

Un signe évident de l'intention du Nazaréen de réunir la communauté de l'Alliance, pour manifester en elle la réalisation des promesses faites aux Pères, qui parlent toujours de convocation, d'unification, d'unité, est l'institution des Douze. Nous avons entendu l'Evangile sur l'institution des Douze. J'en lis une fois de plus la partie centrale : « Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu'il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu'ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les esprits mauvais. Donc, il institua les Douze.... (Mc 3, 13-16; cf. Mt 10, 1-4; Lc 6, 12-16). Sur le lieu de la révélation, « la montagne », Jésus, à travers une initiative qui manifeste une conscience et une détermination absolues, constitue les Douze afin qu'ils soient avec lui les témoins et les annonciateurs de l'avènement du Règne de Dieu. Il ne subsiste aucun doute sur le fondement historique de cet appel, non seulement en raison de l'ancienneté et de la multiplicité des témoignages, mais également en vertu du simple fait qu'y apparaît le nom de Judas, l'apôtre traître, en dépit des difficultés que cette présence pouvait comporter pour la communauté naissante. Le nombre Douze, qui rappelle de toute évidence les douze tribus d'Israël, révèle déjà la signification d'action prophétique et symbolique implicite dans la nouvelle initiative de refonder le peuple saint. Le système des douze tribus ayant disparu depuis longtemps, l'espérance d'Israël en attendait la reconstitution comme signe de l'avènement du temps eschatologique (que l'on pense à la conclusion du Livre d'Ezechiel: 37, 15-19; 39, 23-29; 40-48). En choisissant les Douze, en les introduisant dans une communion de vie avec lui et en les faisant participer à sa mission d'annonce du Règne en paroles et en actes (cf. Mc 6, 7-13; Mt 10, 5-8; Lc 9, 1-6; Lc 6, 13), Jésus veut dire qu'est arrivé le temps définitif où se constitue de nouveau le Peuple de Dieu, le peuple des douze tribus, qui devient à présent un peuple universel, son Eglise.

De par leur existence même, les Douze — appelés de provenances diverses — deviennent un appel adressé à tout Israël afin qu'il se convertisse et se laisse rassembler dans l'alliance nouvelle, plein et parfait accomplissement de l'ancienne alliance. En leur confiant, au cours de la Cène, avant sa Passion, le devoir de célébrer son mémorial, Jésus indique qu'il voulait transférer à toute la communauté, en la personne de ses chefs, la mission d'être, dans l'histoire, le signe et l'instrument du rassemblement eschatologique, commencé en lui. En un certain sens, nous pouvons dire que la Dernière Cène est précisément l'acte de fondation de l'Eglise, car Il se donne lui-même et crée ainsi une nouvelle communauté, une communauté unie dans la communion avec Lui-même. A travers cette lumière, on comprend la façon dont le Ressuscité leur confère — à travers l'effusion de l'Esprit — le pouvoir de remettre les péchés (cf. Jn 20, 23). Les douze apôtres représentent ainsi le signe le plus évident de la volonté de Jésus concernant l'existence et la mission de son Eglise, la garantie qu'il n'existe aucune opposition entre le Christ et l'Eglise: ils sont inséparables, en dépit des péchés des hommes qui composent l'Eglise. Le slogan qui était à la mode il y a quelques années: « Jésus oui, l'Eglise non » est donc totalement inconciliable avec l'intention du Christ. Ce Jésus individualiste choisi est un Jésus de pure fantaisie. Nous ne pouvons pas avoir Jésus sans la réalité qu'il a créée et dans laquelle il se transmet. Entre le Fils de Dieu fait chair et son Eglise, il existe une continuité profonde, inséparable et mystérieuse, en vertu de laquelle le Christ est présent aujourd'hui dans son peuple. Il est toujours notre contemporain, il est toujours contemporain de l'Eglise construite sur le fondement des Apôtres, il est vivant dans la succession des Apôtres. Et sa présence dans la communauté, dans laquelle Lui-même se donne toujours à nous, est le motif de notre joie. Oui, le Christ est avec nous, le Royaume de Dieu vient.
« Aucune opposition entre le Christ et l'Eglise », affirme Benoît XVI
Le pape épingle « l'interprétation individualiste » du message de Jésus

Benoît XVI épingle « l'interprétation individualiste » du message de Jésus, en soulignant sa dimension « communautaire ». « Il n'existe, affirme le pape, aucune opposition entre le Christ et l'Eglise: ils sont inséparables, en dépit des péchés des hommes qui composent l'Eglise ».

La catéchèse de ce jour, qui inaugure un cycle sur le Christ et l’Eglise était consacrée par Benoît XVI au thème : « La volonté de Jésus sur l’Eglise et le choix des Douze ».

Conversion personnelle et constitution d’un peuple
A propos de la dimension communautaire de l’appel de Jésus, le pape souligne : « Même si sa prédication est toujours un appel à la conversion personnelle, il vise en réalité continuellement la constitution du Peuple de Dieu qu'il est venu rassembler et sauver ».

« C'est pourquoi, avertit Benoît XVI, l'interprétation individualiste de l'annonce que le Christ fait du Royaume, proposée par la théologie libérale, apparaît unilatérale et privée de tout fondement : celle-ci est résumée ainsi en 1900 par le grand théologien libéral Adolf von Harnack dans ses leçons sur L'essence du Christianisme : ‘Le royaume de Dieu vient, dans la mesure où il vient dans des hommes individuels, il accède à leur âme, et ils l'accueillent. Le royaume de Dieu est la seigneurie de Dieu, certes, mais c'est la seigneurie du Dieu saint dans chaque cœur’ (Leçon III, 100s) ».

Et de préciser l’impact de la théorie de Harnack en disant : « En réalité, cet individualisme de la théologie libérale est une accentuation typiquement moderne: dans la perspective de la tradition biblique et à l'horizon du judaïsme, dans lequel l'œuvre de Jésus se place également même dans toute sa nouveauté, il apparaît clairement que la mission tout entière du Fils fait chair possède une finalité communautaire: Il est venu précisément pour rassembler l'humanité dispersée, il est venu précisément pour rassembler, pour unir le peuple de Dieu ».

Christ et l'Eglise: inséparables
« Les douze apôtres représentent ainsi le signe le plus évident de la volonté de Jésus concernant l'existence et la mission de son Eglise, la garantie qu'il n'existe aucune opposition entre le Christ et l'Eglise: ils sont inséparables, en dépit des péchés des hommes qui composent l'Eglise. Le slogan qui était à la mode il y a quelques années: ‘Jésus oui, l'Eglise non’ est donc totalement inconciliable avec l'intention du Christ ».

« Ce Jésus individualiste choisi est un Jésus de pure fantaisie, insiste le pape. Nous ne pouvons pas avoir Jésus sans la réalité qu'il a créée et dans laquelle il se transmet. Entre le Fils de Dieu fait chair et son Eglise, il existe une continuité profonde, inséparable et mystérieuse, en vertu de laquelle le Christ est présent aujourd'hui dans son peuple ».

Benoît XVI soulignait cette conséquence pour l’humanité d’aujourd’hui : « Il est toujours notre contemporain, il est toujours contemporain de l'Eglise construite sur le fondement des Apôtres, il est vivant dans la succession des Apôtres. Et sa présence dans la communauté, dans laquelle Lui-même se donne toujours à nous, est le motif de notre joie. Oui, le Christ est avec nous, le Royaume de Dieu vient ».

Un appel « historique »
Le pape relisait alors l'Evangile sur l'institution des Douze: « Puis il gravit la montagne et il appelle à lui ceux qu'il voulait. Ils vinrent à lui et il en institua Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher, avec pouvoir de chasser les démons. Il institua donc les Douze.... ».

Il commentait : « Sur le lieu de la révélation, ‘la montagne’, Jésus, à travers une initiative qui manifeste une conscience et une détermination absolues, constitue les Douze afin qu'ils soient avec lui les témoins et les annonciateurs de l'avènement du Règne de Dieu ».

Benoît XVI soulignait particulièrement le caractère « historique » de l’appel des apôtres en disant : « Il ne subsiste aucun doute sur le fondement historique de cet appel, non seulement en raison de l'ancienneté et de la multiplicité des témoignages, mais également en vertu du simple motif qu'y apparaît le nom de Judas, l'apôtre traître, en dépit des difficultés que cette présence pouvait comporter pour la communauté naissante ».

Les Douze
« Le nombre Douze, qui rappelle de toute évidence les douze tribus d'Israël, expliquait encore le pape, révèle déjà la signification d'action prophétique et symbolique implicite dans la nouvelle initiative de refonder le peuple saint. Le système des douze tribus ayant disparu depuis longtemps, l'espérance d'Israël en attendait la reconstitution comme signe de l'avènement du temps eschatologique .... En choisissant les Douze, en les introduisant dans une communion de vie avec lui et en les faisant participer à sa mission d'annonce du Règne en paroles et en actes ... Jésus veut dire qu'est arrivé le temps définitif où se constitue de nouveau le Peuple de Dieu, le peuple des douze tribus, qui devient à présent un peuple universel, son Eglise ».

« De par leur existence même, les Douze — appelés de provenances diverses — deviennent un appel adressé à tout Israël afin qu'il se convertisse et se laisse rassembler dans l'alliance nouvelle, plein et parfait accomplissement de l'ancienne alliance. En leur confiant, au cours de la Cène, avant sa Passion, le devoir de célébrer son mémorial, Jésus indique qu'il voulait transférer à toute la communauté, en la personne de ses chefs, la mission d'être, dans l'histoire, le signe et l'instrument du rassemblement eschatologique, commencé en lui ».

La fondation de l’Eglise
Le pape insistait sur le lien entre l’Eucharistie et la fondation de l’Eglise en faisant observer : « En un certain sens, nous pouvons dire que la Dernière Cène est précisément l'acte de fondation de l'Eglise, car Il se donne lui-même et crée ainsi une nouvelle communauté, une communauté unie dans la communion avec Lui-même ».

Il soulignait aussi le lien avec le pardon des péchés :« A travers cette lumière, on comprend la façon dont le Ressuscité leur confère — à travers l'effusion de l'Esprit — le pouvoir de remettre les péchés ».

En français, le pape disait : « Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin, en particulier les participants au Chapitre général des Frères de l’Instruction chrétienne de Ploërmel, ainsi que les groupes de jeunes. Que votre séjour à Rome vous fasse entrer en profondeur dans le mystère de l’Église, édifiée sur les Apôtres, vous qui êtes appelés, par votre Baptême, à en être les pierres vivantes ! »
VIS 060315 (450)
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 16.03.2006 - CATECHESE