« On ne nous fera plus taire »
La presse vient de se faire largement l'échos des manifestations pour le mariage gay et l'avortement avec un slogan: «
On ne nous fera plus taire
» cela, suite à une allocution de Benoît XVI devant les autorités romaines.
Jeudi, le pape Benoît XVI a redit son opposition aux unions entre personnes du même sexe et a réaffirmé la condamnation absolue de l'interruption volontaire de grossesse. "
Ces manifestants donnent vraiment la nausée
", a déclaré le ministre des réformes Roberto Calderoli.
La question de l'homosexualité et de l'appréciation morale des actes homosexuels est de plus en plus débattue publiquement, même dans des milieux catholiques. Dans cette discussion, souvent on avance des arguments et exprime des positions non conformes à la doctrine de l'Eglise catholique, qui provoquent des justes préoccupations chez tous ceux qui sont engagés dans le ministère pastoral.
(3)
J.Ratzinger - Benoît XVI
Position de l'Eglise catholique, rappel:
L'Église catholique ne condamne pas les tendances homosexuelles ni les personnes, mais condamne les «
actes homosexuels
». D'où une certaine ambiguïté. Tout en considérant ces actes comme désordonnés, l'Église appelle les hommes et les femmes au respect des personnes homosexuelles et condamne l'homophobie.
La distinction entre actes homosexuels et personnes homosexuelles est introduite dans la déclaration du Vatican «
Persona humana
»,
(1)
publiée en 1975, qui traite de plusieurs questions sexuelles :
Selon l'ordre moral objectif, les relations homosexuelles sont des actes dépourvus de leur règle essentielle et indispensable. Elles sont condamnées dans la Sainte Écriture, comme de graves dépravations et présentées même comme la triste conséquence d'un refus de Dieu. Ce jugement de l'Écriture ne permet pas de conclure que tous ceux qui souffrent de cette anomalie en sont personnellement responsables, mais il atteste que
les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés et qu'ils ne peuvent en aucun cas recevoir quelque approbation
.
Cette position a été répétée sous le pontificat de Jean-Paul II dans des documents comme «
Homosexualitatis problema
»
(3)
(1986) et «
Catéchisme de l'Eglise catholique
» (1992).
Catéchisme de l'Eglise Catholique, 2357 - 2359 :
L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture,
qui les présente comme des dépravations graves
(cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que «
les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés
» (CDF, décl. «
Persona humana
» 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.
2358 Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.
2359 Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.
A maintes reprises, le Pape Jean-Paul II et les Dicastères compétents du Saint-Siège ont abordé des problèmes qui concernent l'homosexualité.
Il s'agit d'un phénomène moral et social inquiétant
, même dans les pays où il n'assume pas un relief du point de vue du système juridique. Il l'est encore plus dans les pays qui ont déjà accordé une reconnaissance légale aux unions homosexuelles ou qui entendent le faire, en y incluant même dans certains cas, la capacité d'adopter des enfants. Les présentes considérations ne contiennent rien de nouveau du point de vue doctrinal. Elles entendent rappeler les éléments essentiels sur ce problème et fournir des argumentations de caractère rationnel, qui seront utiles aux Évêques pour la rédaction d'interventions plus spécifiques, selon les situations particulières des différentes régions du monde.
Ces interventions seront destinées à protéger et à promouvoir la dignité du mariage, fondement de la famille, ainsi que la solidité de la société dont cette institution est une partie constitutive.
Leur but est aussi d'éclairer l'action des hommes politiques catholiques pour lesquels elles indiqueront les lignes de conduite conformes à la conscience chrétienne quand ils seront confrontés à des projets de loi concernant ce problème. Comme il s'agit d'une matière qui concerne la loi morale naturelle, ces argumentations ne sont pas proposées seulement aux croyants, mais aussi à tous ceux qui sont engagés dans la promotion et dans la défense du bien commun de la société.
(2)
J. Ratzinger - Benoît XVI
1-
Déclaration sur quelques questions d'ethique en matière de sexualité– Persona humana
,
29
/12/75
2-
Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles
,
31/12/2003
J.Ratzinger - Benoît XVI
3-
Lettre sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles
–
Homosexualitatis problema,
1/10/86
J.Ratzinger - Benoît XVI