Benoît XVI et Christodoulos,
conscients de leur tâche commune |
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ROME, le 14 décembre 2006 -
(E.S.M.) - Après la rencontre privée de ce matin et l'échange de
discours, le Pape Benoît XVI et SB Christodoulos, Archevêque d'Athènes
et de toute la Grèce, ont signé une Déclaration commune en présence des
membres de la délégation grecque et les représentants catholiques.
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Benoît XVI et
SB Christodoulos signe une déclaration commune
Benoît XVI et Christodoulos, conscients de leur tâche commune
Après la rencontre privée de ce matin et l'échange de discours, le Pape
Benoît XVI et SB Christodoulos, Archevêque d'Athènes et de toute la Grèce,
ont signé une Déclaration commune en présence des membres de la délégation
grecque et les représentants catholiques.
La signature de cette "déclaration commune" par Benoît XVI et
SB Christodoulos a été le moment fort de la première rencontre officielle au
Vatican entre un primat de l'Eglise orthodoxe de Grèce et le Saint Père.
Elle s'inscrit dans les efforts de réconciliation entre les Eglises
catholique et orthodoxe après le schisme de 1054, comme l'a aussi été la
récente visite de Benoît XVI en Turquie pour y rencontrer le patriarche de
Constantinople Bartholomée Ier.
Déclaration commune
1. Nous, Benoît XVI, Pape et Évêque de Rome, et Christodoulos, Archevêque
d’Athènes et de toute la Grèce, en ce lieu sacré de Rome, rendu illustre par
la prédication évangélique et le martyre des Apôtres Pierre et Paul, nous
avons le désir de vivre toujours plus intensément notre mission de donner un
témoignage apostolique, de transmettre la foi à ceux qui sont proches comme
à ceux qui sont loin et de leur annoncer la Bonne Nouvelle de la naissance
du Sauveur, que nous allons les uns et les autres célébrer prochainement. Il
est aussi de notre responsabilité commune de dépasser, dans l’amour et la
vérité, les multiples difficultés et les expériences douloureuses du passé,
pour la gloire de Dieu, Trinité Sainte, et de sa sainte Église.
2. Notre rencontre dans la charité nous rend davantage conscients de notre
tâche commune : parcourir ensemble le chemin ardu du dialogue dans la vérité
en vue de rétablir la pleine communion de foi dans le lien de l’amour. C’est
ainsi que nous obéirons au commandement divin et que nous réaliserons la
prière de notre Seigneur Jésus Christ, et que, éclairés par le Saint Esprit
qui accompagne et n’abandonne jamais l’Église du Christ, nous poursuivrons
notre engagement dans cette voie, suivant l’exemple apostolique et faisant
preuve d’amour mutuel et d’esprit de réconciliation.
3. Nous reconnaissons les pas importants accomplis dans le dialogue de la
charité et par les décisions du Concile Vatican II en matière de relations
entre nous. En outre, nous espérons que le dialogue théologique bilatéral
mettra à profit ces éléments positifs pour formuler des propositions
acceptées de part et d’autre dans un esprit de réconciliation, à l’instar de
notre illustre Père de l’Église, saint Basile le Grand, qui, durant une
période de multiples divisions du corps ecclésial, se disait persuadé «
qu’avec la communication réciproque plus durable et les discussions sans
esprit de querelle, s’il faut que soit ajouté quelque nouvel
éclaircissement, le Seigneur y pourvoira, lui qui fait coopérer toutes
choses au bien de ceux qui l’aiment » (Lettre 113).
4. Nous affirmons unanimement la nécessité de persévérer dans le chemin d’un
dialogue théologique constructif. Car, en dépit des difficultés constatées,
cette voie est une des voies essentielles dont nous disposons pour rétablir
l’unité tant désirée du corps ecclésial autour de l’autel du Seigneur, de
même que pour renforcer la crédibilité du message chrétien dans une période
de bouleversements dans les sociétés, que nous vivons, mais aussi de grandes
recherches spirituelles, chez bon nombre de nos contemporains, qui sont
aussi inquiets face à la mondialisation croissante, qui menace parfois
l’homme, même dans son existence et dans sa relation à Dieu et au monde.
5. De manière toute spéciale, nous renouvelons solennellement notre désir
d’annoncer au monde l’Évangile de Jésus Christ, et notamment aux nouvelles
générations, car « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14) de leur
faire découvrir le Seigneur venu dans notre monde pour que tous aient la
vie, et qu’ils l’aient en abondance. Cela est particulièrement important
dans nos sociétés où de nombreux courants de pensée éloignent de Dieu et ne
donnent pas le sens à l’existence. Nous voulons annoncer l’Évangile de grâce
et d’amour afin que tous les hommes soient, eux aussi, en communion avec le
Père, le Fils et le Saint-Esprit et que leur joie soit parfaite.
6. Nous pensons que les religions ont un rôle à jouer pour assurer le
rayonnement de la paix dans le monde et qu’elles ne doivent nullement être
des foyers d’intolérance ni de violence. En tant que chefs religieux
chrétiens, nous exhortons ensemble tous les chefs religieux à poursuivre et
à renforcer le dialogue interreligieux, et à travailler pour créer une
société de paix et de fraternité entre les personnes et entre les peuples.
Telle est une des missions des religions. C’est dans ce sens que les
chrétiens travaillent et veulent continuer à travailler dans le monde, avec
tous les hommes et femmes de bonne volonté, dans un esprit de solidarité et
de fraternité.
7. Nous voulons rendre hommage aux progrès impressionnants réalisés dans
tous les domaines de la science, notamment dans ceux qui concernent l’homme,
invitant cependant les Responsables et les scientifiques au respect du
caractère sacré de la personne humaine et de sa dignité, car sa vie est un
don divin. Nous sommes inquiets de voir que les sciences pratiquent des
expérimentations sur l’être humain, qui ne respectent ni la dignité ni
l’intégrité de la personne dans toutes les étapes de son existence, de la
conception à sa fin naturelle.
8. En outre nous demandons de faire davantage preuve de sensibilité pour
protéger plus efficacement, dans nos pays, en Europe et au niveau
international, les droits fondamentaux de l’homme, fondés sur la dignité de
la personne créée à l’image de Dieu.
9. Nous souhaitons une féconde collaboration pour faire redécouvrir à nos
contemporains les racines chrétiennes du Continent européen, qui ont forgé
les différentes nations et contribué au développement de liens toujours plus
harmonieux entres elles. Cela les aidera à vivre et à promouvoir les valeurs
humaines et spirituelles fondamentales pour les personnes comme pour le
développement des sociétés elles-mêmes.
10. Nous reconnaissons les mérites des progrès de la technologie et de
l’économie pour un grand nombre de sociétés modernes. Cependant, nous
invitons aussi les pays riches à une plus grande attention envers les pays
en voie de développement et les pays les plus pauvres, dans un esprit de
partage solidaire et reconnaissant que tous les hommes sont nos frères et
qu’il est de notre devoir de venir en aide aux plus petits et aux plus
pauvres, qui sont les bien-aimés du Seigneur. En ce sens, il importe aussi
de ne pas exploiter de manière abusive la création, qui est l’œuvre de Dieu.
Nous en appelons aux personnes qui ont des responsabilités dans la société
et à tous les hommes de bonne volonté pour que tous s’engagent dans une
gestion raisonnable et respectueuse de la création, afin qu’elle soit
correctement gérée, avec le souci de solidarité, notamment envers les
peuples qui sont dans des situations de famine, et pour laisser aux
générations futures une terre vraiment habitable pour tous.
11. En raison de nos convictions communes, nous redisons notre désir de
collaborer au développement de la société, dans une coopération
constructive, pour le service de l’homme et des peuples, en donnant un
témoignage de la foi et de l’espérance qui nous animent.
12. Pensant tout spécialement aux fidèles orthodoxes et catholiques, nous
les saluons et les confions au Christ Sauveur, pour qu’ils soient des
témoins inlassables de l’amour de Dieu, et nous élevons une fervente prière
pour que le Seigneur fasse à tous les hommes le don de la paix, dans la
charité et l’unité de la famille humaine.
Au Vatican, le 14 décembre 2006.
© Copyright Libreria Editrice Vaticana
Discours de S.A. Christodoulos ►Benoît XVI et Christodoulos
échangent le baiser fraternel
Discours du pape Benoît XVI ►Le pape Benoît XVI s'adresse à S.A. Christodoulos
Après un déjeuner
privé avec Benoît XVI, SB Christodoulos devait se rendre en fin d'après-midi à
la basilique romaine Saint-Paul hors-les-murs, où lui seront remis deux
anneaux de la chaîne qui, selon la tradition, a entravé avant son martyre
l'apôtre Paul, évangélisateur des païens.
L'archevêque orthodoxe est arrivé mercredi soir au Vatican et achèvera sa
visite samedi.
Christodoulos avait accueilli le pape Jean Paul II à Athènes en 2001, et
s'était rendu à ses obsèques au Vatican le 8 avril 2005. Mais en 2004, le
saint-synode (organe de direction collégiale) de l'Eglise orthodoxe grecque,
très méfiante envers l'Eglise catholique, avait refusé qu'il réponde à
l'invitation de Jean Paul II à se rendre au Vatican.
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.12.2006 - BENOÎT XVI |