Troisième encyclique de Benoît XVI :
Espérance et réalisme |
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Le 14 juillet 2009 -
(E.S.M.)
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Ce qui ressort du texte de la troisième encyclique de Benoît XVI, est, à première vue, l'attention aux
phénomènes de la mondialisation et de la technocratie, qui sont en soi
neutres, mais sujets à des dégénérescences à cause - "en termes de foi"
précise le Pape - du péché originel.
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Troisième encyclique de Benoît XVI :
Espérance et réalisme
Le 14 juillet 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Réalisme et espérance, malgré la crise économique mondiale. Voici, de la
troisième encyclique de Benoît XVI, un résumé très bref ou, plus exactement,
une approximation sommaire vis-à-vis d'un texte aussi important et riche que
son élaboration a été longue. Pour poursuivre une tradition de documents
pontificaux commencée en 1891 avec la célèbre encyclique
Rerum Novarum de
Léon XIII, puis développée avec vigueur en 1931 par les deux encycliques de
Pie XI après la grande dépression économique et financière qui avait eu lieu
deux ans plus tôt: l'encyclique Quadragesimo anno et la très peu connue Nova
impendet, sur la gravité de la crise et sur la folie de la course aux
armements, qui manifesta déjà à l'époque une perception très incisive d'un
problème encore actuel. Jusqu'à arriver aux magistères sociaux de Jean
XXIII, Paul VI et Jean-Paul II.
Caritas in Veritate
s'inscrit dans cette série en soulignant, dans ce domaine également, la
continuité entre la tradition antérieure et la tradition postérieure au
concile Vatican II. En se réclamant de manière particulière des encycliques
de son prédécesseur et surtout des deux dernières encycliques du Pape
Montini, que quarante jours avant de mourir, Paul VI lui-même évoqua comme
étant l'expression particulière de son pontificat:
Populorum Progressio,
point de référence permanent et presque un sous-texte de ce document de
Benoît XVI, et
Humanae
Vitae, dont est également reprise explicitement la
lecture sociale, comme ce fut le cas il y a quarante ans en particulier dans
le Tiers-monde face aux tempêtes de critiques, même à l'intérieur de
l'Eglise, qui dans les riches sociétés occidentales, s'abattirent sur
l'encyclique paulinienne et semblèrent près de l'emporter.
Toute la structure de
Caritas in Veritate, adressée de manière inhabituelle
aux catholiques et "à tous les hommes de bonne volonté", repose sur le
rapport entre les deux termes du titre. Reliés de manière si forte que c'est
de ce rapport que dépend la possibilité d'un développement intégral de la
personne et de l'humanité: qui ne peut être assuré, justement, que par
l'"amour dans la vérité", c'est-à-dire par l'amour du Christ. Comme le
montre avec clarté l'introduction. A l'intérieur de ce cadre théologique,
l'encyclique dessine une summa socialis attentive et informée, qui dément -
s'il en était encore besoin - l'image d'un Pape uniquement théologien
enfermé dans ses appartements et confirme en revanche combien Benoît XVI est
attentif, comme théologien et pasteur, à la réalité contemporaine sous tous
ses aspects.
Ce qui ressort du texte, est donc, à première vue, l'attention aux
phénomènes de la mondialisation et de la technocratie, qui sont en soi
neutres, mais sujets à des dégénérescences à cause - "en termes de foi"
précise le Pape - du péché originel. Un regard moins rapide perçoit
toutefois la confiance dans la possibilité d'un développement vraiment
humain, celui que Paul VI voyait déjà renfermé dans le dessein de la
providence divine, et signe, en quelque sorte, du chemin progressif de la
cité de l'homme à la cité de Dieu. L'attitude de Benoît XVI ne peut donc pas
être qualifiée de pessimiste a priori, comme le voudraient certains, mais
elle n'est pas non plus assimilable à des optimismes ingénus et
irresponsables, parce qu'elle se fonde plutôt sur la confiance typiquement
catholique dans une raison ouverte à la présence du divin.
Ainsi, les domaines économique et technique appartiennent à l'activité
humaine et ne doivent pas être diabolisés, pas plus qu'ils ne doivent être
abandonnés à eux-mêmes, car ils doivent être orientés vers le bien commun,
c'est-à-dire gouvernés du point de vue éthique. Pour se limiter à un seul
exemple, le pur phénomène de la mondialisation ne rend pas par lui-même les
hommes frères, de sorte qu'il est évident que des règles et des logiques qui
l'orientent sont nécessaires.
Alors, si la dimension économique peut - et même doit - être humaine, si le
moment historique est propice pour abandonner les idéologies qui, tout
particulièrement au siècle dernier, n'ont laissé derrière elles que des
ruines, alors le moment est vraiment venu de profiter de l'occasion offerte
par la crise mondiale pour en sortir ensemble, les croyants avec les femmes
et les hommes de bonne volonté. A tous, en effet, le Pape écrit qu'il faut
vivre comme une famille, sous le regard du Créateur.
Giovanni Maria Vian
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Caritas in Veritate, l'encyclique sociale du pape Benoît XVI
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Introduction et Ier chapitre : Le
message de Populorum Progressio
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IIème chapitre : Le développement humain
aujourd'hui
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IIIème chapitre : Fraternité,
développement économique et société civile
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IVème chapitre : Développement des
peuples, droits et devoirs, environnement
►
Vème chapitre : La collaboration de la
famille humaine
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VIème chapitre et conclusion : Le développement des peuples et
la technique
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
©L'Osservatore Romano - 14 juillet 2009
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.07.09 -
T/Benoît XVI |