Jean-Paul II et l'inventivité de la
charité |
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Le 13 août 2008 -
(E.S.M.)
- Par l'"inventivité de la charité",
Jean-Paul II entendait redire, que la famille rend présentes la
solidarité et la compassion même du Christ quand elle laisse entrer
"l'autre en difficulté" dans son univers, selon les talents de chacun, -
grâce au père ou à la mère, aux frères et sœurs, ensemble ou séparément.
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La
famille monoparentale
Jean-Paul II et l'inventivité de la charité
Familles :
Messagères de l'amour compatissant du Christ
La compassion est une expression profonde de
l'amour
À chaque été, l'Organisme catholique pour la vie
et la famille réfléchit sur certains aspects de la vie familiale. Cette
année nous avons voulu considérer la solidarité interfamiliale en nous
préoccupant davantage des foyers à parent unique,
les familles monoparentales
(Il est difficile de définir la famille monoparentale parce que les parents
qui ne vivent pas ensemble partagent habituellement les responsabilités
parentales. Quels que soient les arrangements, des ajustements financiers et
des adaptations au niveau affectif sont nécessaires puisqu'il y a maintenant
deux résidences. Quand un des parents décède ou se désengage complètement,
apparaissent alors des défis additionnels), qui sont à la fois
objet et source de solidarité. À l'exemple de Jésus Christ qui a pris sur
lui toutes nos solitudes pour les revêtir de sa Présence, nos familles sont
appelées à se faire proches, compatissantes et solidaires des familles qui
sont éprouvées par la vie.
La compassion est une expression profonde
de l'amour. Elle implique une compréhension de la souffrance de l'autre et
une présence tangible traduite dans mille et un petits gestes délicats qui
disent : « je suis là, notre famille reste autour, je voudrais porter
avec toi ce fardeau. » Dans le fond la compassion est une communication
feutrée de l'espérance. Bien que la compassion
provienne souvent d'un mouvement individuel, elle peut également émaner de
la famille au grand complet.
Rien n'est plus
stable ou plus changeant qu'une famille
C'est merveilleux
d'avoir une famille, de grandir dans un milieu bouillonnant de vie où
s'entrecroisent des rapports interpersonnels porteurs de vie et parfois, il
faut le dire, de bien grands défis. La vie familiale peut être
extraordinairement riche de communion et de solidarité. Parfois, elle est
également le théâtre de situations conflictuelles qui la confrontent et qui
doivent être surmontées.
En ce début du 21e siècle, nous observons
que les situations familiales sont devenues de plus en plus diverses et
complexes. Bien qu'une majorité de couples décident un jour ou l'autre de se
marier et d'avoir des enfants, il reste que ces mariages sont plus tardifs,
plus fragiles et plus à risque de rupture.
Cette précarité atteint autant les adultes que les enfants.
(D'après l'enquête sociale générale (ESG), les données «
montrent de façon éloquente l'instabilité croissante des unions que
connaissent les familles aujourd'hui .... La probabilité de connaître une
rupture d'union n'est pas indépendante du type d'union choisi pour amorcer
la vie conjugale, les unions libres étant généralement plus instables que
les mariages ... Les premières unions : deux fois plus susceptibles de se
terminer par une séparation que les premiers mariages. »
Ce qui fait qu'un plus grand nombre de personnes vivent une seconde union).
Il semble que de plus en plus d'enfants vivent avec des
parents seuls ou en union libre. En 1999, sur 18,2 millions
de jeunes de moins de 25 ans, 16,3 millions vivent dans un foyer parental :
12,5 millions d’enfants habitent avec leurs deux parents,
3,8 millions avec un seul de leurs deux parents.
Parmi ces derniers, 2,7 millions vivent au sein d’une
famille monoparentale et 1,1 millions avec un parent et un
beau-parent. (Statistique Insee France, recensement
1999)
Devenir une famille
monoparentale signifie habituellement, pour le parent resté seul, soutenir à
bout de bras une famille ballottée, désorganisée et en perte de repères.
C'est aussi éprouver une certaine fragilité émotive et faire face aux
difficultés financières sans nombre. Pour plusieurs familles, l'entrée en
monoparentalité signifie habituellement une bascule dans la pauvreté.
(Généralement, l'aide spécifique aux situations de crise
auxquelles font face ces familles est conçue comme un palliatif d'une
situation temporaire, mais il arrive très souvent que celle-ci finisse par
s'installer pour durer. Les familles monoparentales disposent d'un revenu
annuel presque deux fois moindre que celui des couples avec enfants).
Lorsqu'un des conjoints brise le lien familial en
quittant le mariage, les enfants sont alors les premiers éprouvés par
l'insécurité affective et matérielle provoquée par la rupture.
Cependant, peu importe l'histoire matrimoniale du couple, la mère et le père
demeureront parents pour toujours. Ils devraient essayer de collaborer comme
parents car les enfants ont droit à leurs deux parents.
Des familles monoparentales qui témoignent à même leur
vie
« À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
(Jn 13, 35) Jésus invite les familles chrétiennes
monoparentales à rester fidèles à leur mission en choisissant d'aimer même
dans l'adversité, à changer le monde lentement, tout doucement de
l'intérieur, comme le levain dans la pâte.
Jean-Paul II rappelait
que les familles monoparentales doivent être soutenues, encouragées de mille
et une façon par les autres familles. Seule la solidarité dictée par l'amour
peut avoir raison de l'adversité qui dure. Dieu aime tellement tous ses
enfants! Cet amour est plus fort que la mort même. Ces familles doivent
entendre l'affirmation inlassable que les humains sont tous profondément
aimés de Dieu (Jean Paul II,
Vocation et mission des laïcs, Exhortation
apostolique, no 34, 1988). Dieu est à leurs côtés! Elles sont
logées dans le cœur même de Dieu. Le 13 Novembre 2005, Benoît XVI
rappelle en commentant,
avant l’angélus, "tous les baptisés sont appelés à la perfection de la
vie chrétienne" (...) "Au thème de la vocation et de la
mission des laïcs, le bien aimé pape Jean-Paul II a voulu consacrer
l’assemblée synodale de 1987, après laquelle a été publiée l’exhortation
apostolique
Chritifideles laici".
Parce que les familles monoparentales ont connu ce qu'est la
vulnérabilité, elles peuvent être plus sensibles, plus compatissantes aux
autres familles qui souffrent autour d'elles. Qu'il s'agisse d'un parent
seul pour élever ses enfants et aux prises avec des conditions financières
difficiles, de personnes isolées dans leur univers, de grands-parents
solitaires, de couples en difficulté, de parents d'enfants souffrant d'une
déficience physique, psychologique ou intellectuelle, ces familles sont
appelées à se battre courageusement avec la vie pour laisser le bonheur
reprendre racine au cœur de leur foyer.
Solidarité interfamiliale, aux couleurs de l'hospitalité
«
Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a
été préparé depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez
donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un
étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous
m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir.... Dans la mesure où
vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères (et sœurs), c'est à
moi que vous l'avez fait. » (Mt 25, 34-36, 40)
La vie en famille est un chantier où l'on ne cesse d'apprendre en aimant
l'autre - tout proche - par-dessus tout. Dans notre famille - quelles qu'en
soient ses forces ou ses fragilités - nous apprenons le don, le pardon, le
dépassement de nous-mêmes pour être avec l'autre en toute solidarité. Dans
cet espace naturel, dans ce sanctuaire de la vie, nous apprenons la liberté
et la mutualité qui conduisent à l'ouverture à l'autre. Nous découvrons
l'hospitalité et la créativité qui permettent de rejoindre l'autre famille,
au-delà de l'isolement et du silence qui tiennent à l'écart. Animées du
souffle de Dieu, mues du dedans par l'espérance que donne la foi en un Dieu
Vivant, nos familles - profondément unies, aux prises avec des difficultés,
en questionnement ou en panne de bonheur - peuvent devenir des témoins de
l'amour de miséricorde.
Les familles chrétiennes de toutes conditions
sont appelées à grandir, à mûrir sans cesse et à porter plus de fruits.
(Jn 15, 5) Elles sont fidèles à leur mission quand
elles créent des chemins neufs de solidarité et de compassion. Par
l'inventivité de la charité (Jean-Paul II, Le
nouveau millénaire, Lettre apostolique (au terme du grand Jubilé de l'an
2000), no 50, 2001), la famille rend présentes la solidarité et
la compassion même du Christ quand elle laisse entrer « l'autre en
difficulté» dans son univers, selon les talents de chacun, - grâce au père
ou à la mère, aux frères et sœurs, ensemble ou séparément. Selon notre pape
Jean-Paul II, « la solidarité n'est pas un sentiment de vague compassion
ou d'attendrissement superficiel [...]. C'est la détermination ferme et
persévérante d'un engagement pour le bien commun, en d'autres termes pour le
bien de tous et chacun, afin que tous nous soyons vraiment responsables de
tous. » (Jean-Paul II, Lettre encyclique,
Sollicitudo
rei socialis, (à l'occasion du 30e anniversaire de
Populorum Progressio), 1987, no 38). Ainsi, en famille, on
peut marcher à la suite du Christ à travers des gestes humbles et concrets
de la vie de tous les jours pour rejoindre les autres familles plus durement
touchées par la vie.
La famille, même quand elle est blessée, reste
toujours pour ses membres le lieu premier de l'accueil, du ressourcement, de
la sécurité affective et de l'amour à la condition d'être entourée et
soutenue par celles et ceux qui sont en pleine vitalité, car la famille -
dans sa réalité la plus profonde - est « porteuse de la Vie ».
Quelles que soient sa situation, ses souffrances et ses difficultés
lorsqu'une famille ouvre ses portes à une autre famille, elle constitue un
reflet du Dieu de toute tendresse, fidélité et miséricorde. Elle devient
messagère de l'Amour compatissant du Christ pour nous tous.
►
La
famille fondée sur le mariage
Sources : l'Organisme catholique pour la vie et la famille -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.08.2008 -
T/Famille |