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Le 11 juin 2009 -
(E.S.M.)
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Dans l'atmosphère relativiste et subjectiviste qui règne aujourd'hui, il
n'est pas facile d'expliquer que, s'il faut suivre sa conscience, il
convient aussi de l'éduquer.
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Éduquer la conscience
Le 11 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans l'atmosphère relativiste et subjectiviste qui règne aujourd'hui, il
n'est pas facile d'expliquer que, s'il faut suivre sa conscience, il
convient aussi de l'éduquer.
par un moine du Barroux
Que la conscience s'éduque peut sembler surprenant! N'est-ce pas à chacun de
déterminer ce qui pour lui sera bien ou mal ? Qu'y a-t-il là à éduquer? Mais
une telle conception est-elle bien juste? Car s'il est vrai que la
conscience est un sanctuaire sacré où nul ne peut pénétrer, Dieu s'y
rencontre avec nous et nous y fait entendre sa voix. Or à lui seul revient
de décider le bien et le mal. Sans aucun arbitraire bien sûr. Car Dieu est
sagesse infinie en toutes ses décisions, sagesse et amour. Tout ce qu'il
commande est pour notre bien. Il ne veut que notre bonheur.
Oui, le bien et le mal s'imposent à nous. Et notre grandeur est de pouvoir
choisir entre eux, librement, en notre âme et conscience. Ainsi nous
pourrons parcourir le chemin de la vie, approuvés ou condamnés par cette
même conscience afin de paraître un jour au jugement de Dieu avec ce témoin
de toute notre vie. « Ma conscience ne me reproche rien » disait saint Paul.
Tandis que Caïn poursuivi par le remords: « vit un œil, tout grand ouvert
dans les ténèbres, Et qui le regardait dans l'ombre fixement » (Victor
Hugo). « Un œil »! Belle image du rôle de la conscience qui est de conduire
nos pas dans le chemin de la vie ! Or un œil a besoin de lumière pour voir,
la conscience aussi. Sa lumière est le Christ, lumière du monde, le Christ
vérité et vie. Vérité pour nous indiquer le chemin qui conduit au but, vie
pour nous donner la force d'atteindre ce but. Éduquer la conscience, c'est
donc avant tout lui faire rencontrer Jésus, le lui faire rencontrer comme
vérité et comme grâce, pour parvenir au bonheur promis.
Où rencontrer Jésus comme vérité ? Dans la loi du Créateur imprimée dans
notre cœur: la loi naturelle. Dans la révélation surnaturelle que sont les
commandements et les vérités enseignés par Jésus et confiés à l'Église, pour
être transmis et explicités d'une génération à l'autre.
Il y a une nature humaine, la même chez tous les hommes. C'est sur cette
nature que se fondent les obligations de la loi morale. À la nature humaine
correspond la loi naturelle. On peut se croire autorisé à mépriser la
nature, à vivre à l'inverse de ce qu'elle exige. C'est toujours elle qui a
le dernier mot. « Dieu pardonne toujours, les hommes parfois, la nature
jamais », aimait à rappeler le professeur Lejeune. Au-dessus de la nature,
il y a la surnature. Jésus est venu surélever la création, faire du juste
non plus seulement un homme parfait, mais un enfant de Dieu, appelé à agir
comme tel. Jésus nous le révèle par la loi naturelle et la Révélation
surnaturelle. Comment situer la conscience par rapport à ces deux ensembles?
Son rôle n'est pas seulement d'appliquer un commandement universel à un cas
particulier — ce qui n'est déjà pas si facile — mais d'examiner toutes
choses dans les cas où aucun commandement ne s'impose. D'en appeler à la
vertu de prudence. De juger les temps, les personnes .et les lieux... Et en
fonction de tous ces éléments de décider : « Dieu attend cela de moi. »
Éducation par la vérité
Quel rôle délicat ! Quelle responsabilité! Et une telle faculté n'aurait pas
besoin d'être éduquée. Elle doit l'être, c'est évident. Mais comment? La
conscience doit d'abord être guidée vers la vérité. Il y a toute une partie
du catéchisme qui traite de ce que nous devons faire : le commentaire des
dix commandements. C'est un enseignement dont on ne peut faire l'économie,
en particulier l'exemple des parents ou des autres chrétiens. Les prêtres ont un rôle
spécial à jouer en la matière: « Si, dans ma vie, je suis resté dans le
droit chemin, me disait quelqu'un, c'est parce que j'ai rencontré de saints
prêtres. » La morale s'apprend beaucoup plus par les yeux que par les
oreilles. Mais il ne suffit pas de connaître la loi, il faut encore savoir
l'appliquer à sa vie, être formé à écouter sa conscience. Une telle
éducation demande beaucoup de doigté, un grand respect des enfants chez les
éducateurs, beaucoup de confiance de part et d'autre, une initiation
progressive à la prise de responsabilités et surtout la pratique régulière de la confession. Rien de plus profitable à l'âme que
cette ouverture à la miséricorde de Dieu dans le cadre du confessionnal !
Peu à peu la conscience s'affine, se fait plus présente et la personnalité
s'épanouit. Certains, à douze ans, savent déjà pleinement ordonner leur vie
et leurs réactions d'après leur conscience. Ils méritent alors l'entière
confiance de leurs parents. Ils sont francs et honnêtes. L'éducation de la
conscience a été pleinement réussie. L'éducateur peut s'effacer...
Ce n'est pas une mince affaire que d'en arriver là. Vivre en chrétien exige
de l'héroïsme et l'héroïsme ne s'improvise pas. Raison de plus de tenter d'y
entraîner les enfants dès la première enfance, de les accoutumer à faire des
sacrifices, en leur montrant avant tout l'exemple... On peut se décourager
devant une telle mission. Dieu merci ! Jésus n'est pas seulement vérité, II
est vie, vie pour nous donner la force d'atteindre notre but. Sa grâce est
là. Elle précède, accompagne et suit toutes les décisions de notre
conscience. Et c'est heureux ! Le combat contre les passions et les
tentations est très dur. Comment demeurerait-on fidèle sans l'aide de Dieu?
Dieu donne sa grâce à qui la lui demande. Il faut donc apprendre aux enfants
à frapper sans relâche au Cœur du bon Dieu pour demander la lumière et la
force et son pardon quand ils sont tombés. « Ne jamais désespérer de la
miséricorde de Dieu! », insiste saint Benoît. Il faut aussi enseigner aux
enfants à multiplier les retours à Dieu: prendre conscience du regard
d'amour que Dieu pose sur nous; vérifier si nous agissons selon sa volonté
et avec assez d'amour; rectifier ce qui doit l'être. Cette pratique fait
vivre notre conscience dans une présence de Dieu toujours plus amoureuse.
Tellement apte à nous corriger de nos défauts !
La petite Thérèse ne se rappelait pas avoir rien refusé au bon Dieu depuis
l'âge de trois ans! Sa conscience vivait dans la sainte présence... Pourquoi
n'essaierions-nous pas ?
Sources : Lanef
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.06.09 -
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