Jean-Paul II : La procréation
s'enracine dans la création |
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Le 10 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- L'expression : L'homme… s'unira à sa femme si intimement que les deux
deviennent une seule chair nous porte toujours à relire les passages
précédents sur l’union dans l’humanité, qui lie la femme et l'homme dans
le mystère de la création.
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La
procréation
Jean-Paul II : La procréation s'enracine dans la création
A LA LUMIÈRE DES PREMIERS CHAPITRES DE LA GENÈSE
(9)
Pages précédentes :
►
Réflexions sur l'origine de la famille (1)
►
La frontière qui sépare l'innocence primitive de l'homme du péché
originel (2)
►
L'arbre de la connaissance du bien et du mal
(3)
►
Le sens de la solitude de l'homme à l'origine
(4)
►
L'homme prend conscience d'être une personne
(5)
►
Alternative entre la mort et l'immortalité
(6)
►
L'unité originelle de l'homme et de la femme
(7)
►
Par la communion des personnes l'homme devient image de Dieu
(8)
Le 10 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
Rappelons-le : interrogé sur l'unité et sur l'indissolubilité du
mariage, le Christ s'est référé au commencement. Il a cité des paroles
tirées des premiers chapitres de la Genèse. Je vous invite à poursuivre
avec moi, disait Jean-Paul II, la méditation de ces pages, où les moindres mots ouvrent des
perspectives fondamentales.
Dieu créa l'homme à son image. Homme et femme, il les créa. Et Adam dit
avec émerveillement de la première femme : Celle-ci est l'os de mes os,
la chair de ma chair. Celle-ci, on l'appellera femme parce que, d'un
homme elle a été prise.
(voir pages précédentes)
A la lumière de ces textes, nous comprenons que là connaissance de
l'homme passe à travers la masculinité et la féminité, qui sont comme
deux incarnations de la même solitude métaphysique, face à Dieu et au
monde - comme deux modes complémentaires d'être corps - comme deux
dimensions complémentaires de l'autoconscience et de
l'autodétermination, et, en même temps, comme deux consciences
complémentaires du sens du corps. Ainsi, comme le montre le deuxième
chapitre de la Genèse
(v 23), la féminité, en un certain sens, se
retrouve face à la masculinité, tandis que la masculinité se confirme à
travers la féminité. La fonction du sexe, en un certain sens élément
constitutif
(et pas seulement attribut)
de la personne, montre combien
profondément l'homme, avec sa solitude spirituelle et son unicité de
personne, est constitué par le corps comme lui non comme elle.
La
présence de l'élément féminin à côté de l'élément masculin, a le sens
d'un enrichissement pour l'homme dans toute la perspective de
l'histoire, sans excepter l'histoire du salut.
L'unité dont parle la Genèse
(2, 24) (Les deux deviennent une seule
chair)
est sans aucun doute l'unité qui s'exprime et se réalise dans
l'acte conjugal. Concise et simple, la formule biblique indique le sexe,
féminité et masculinité, comme trait caractéristique de l'homme - mâle
et femelle -, qui leur permet, lorsqu'ils deviennent une seule chair, de
soumettre en même temps toute leur humanité à la bénédiction de la
fécondité. Toutefois, précise Jean-Paul II, le contexte de la formule lapidaire ne nous permet
pas de nous arrêter à l'aspect de la sexualité humaine, ni de traiter du
corps et du sexe en dehors de la pleine dimension de l'homme et de la
communion des personnes ; mais, dès le début, il nous oblige à découvrir
la plénitude et profondeur de l'unité que l'homme et la femme doivent
constituer à la lumière de la révélation des corps.
(ndlr : L'amour chrétien est
une matière que le pape Benoît XVI a parfaitement développée dans son
encyclique
Deus Caritas est)
Dès lors, l'expression : L'homme… s'unira à sa femme si intimement que
les deux deviennent une seule chair nous porte toujours à relire les
passages précédents sur l’union dans l’humanité, qui lie la femme et
l'homme dans le mystère de la création. Les paroles de la Genèse,
analysées plus haut, expliquent bien ce concept. L'homme et la femme, en
s'unissant si étroitement dans l'acte conjugal qu'ils deviennent une
seule chair, redécouvrent pour ainsi dire chaque fois le mystère de la
création, reviennent ainsi à l'union dans l'humanité
(chair de ma chair
et os de mes os), qui leur permet de se reconnaître réciproquement, et,
comme la première fois, de s'appeler l’un l’autre par leur nom. Cela
signifie, en un certain sens, revivre la valeur virginale originelle
d'homme, qui émerge du mystère de sa solitude face à Dieu, et au milieu
du monde. Le fait qu'ils deviennent une seule chair, est un lien
puissant établi par le Créateur, qui leur fait découvrir leur propre
humanité, soit dans son unité originelle, soit dans la dualité d'une
mystérieuse attirance réciproque.
En effet, nous lisons : L'homme abandonnera son père et sa mère et il
s'unira à sa femme. Si l’homme appartient par nature à son père et à sa
mère, en vertu de la génération, il s'unit à sa femme
(ou à son mari)
par un choix.
Le texte de la Genèse,
(2, 24) établit ce trait du lien conjugal par
rapport au premier homme et à la première femme. Mais, en même temps, il
le fait aussi dans la perspective de l'avenir terrestre de l'homme.
Aussi bien, le Christ se référera-t-il à ce texte, également actuel pour
son époque. Formés à l'image de Dieu, aussi en tant qu'ils constituent
une authentique communion de personnes, le premier homme et la première
femme doivent en constituer le commencement, le modèle pour tous les
hommes et les femmes qui, en n'importe quel temps, s'uniront si
intimement entre eux qu'ils deviendront une seule chair.
Le corps qui, à travers sa masculinité et sa féminité dès le début aide
l'un et l'autre
(une aide qui lui soit semblable) à se retrouver dans
une communion des personnes, devient, d'une façon toute particulière,
expose Jean-Paul II, l'élément constitutif de leur union, quand ils deviennent mari et
épouse. Mais cela se réalise à travers un choix réciproque.
C'est le
choix qui établit le contrat conjugal entre les personnes, qui ne
deviennent une seule chair qu'à travers ce choix.
Cela correspond à la structure de la solitude de l'homme et dans le
concret, des deux solitudes. Le choix, comme expression
d'autodétermination, repose sur le fondement de cette structure,
c'est-à-dire sur le fondement de son autoconscience. Ce n'est qu'à
partir de sa structure particulière que l'homme est corps, et, à travers
le corps, aussi mâle et femelle. Quand l'un et l'autre s'unissent si
intimement qu'ils deviennent une seule chair, leur union conjugale
présuppose une conscience particulière du sens de ce corps dans le don
réciproque des personnes. Dans ce sens-là aussi, le texte de la Genèse
(2, 24) vaut également pour l'avenir. Il prouve, en effet, qu'en chaque
union conjugale de l'homme et de la femme se redécouvre la conscience
originelle du sens unitif du corps dans sa masculinité et dans sa
féminité. Le texte biblique indique, avec cela, en même temps, qu'en
chacune de ces unions se renouvelle, d'une certaine façon, le mystère de
la création dans toute sa profondeur originelle et dans toute sa force
vitale. Tirée de l'homme comme chair de sa chair, la femme devient
ensuite, en tant qu'épouse, et à travers sa maternité, mère des vivants
(cf. Gn 3, 20), car sa maternité a son origine aussi en lui.
La
procréation s'enracine dans la création, et chaque fois, en un certain
sens, elle en reproduit le mystère.
A ce sujet — La connaissance et la procréation — sera consacré mon
prochain entretien. Il faudra nous référer encore à d'autres éléments du
texte biblique.
(à suivre) : L'HOMME
ET LA FEMME FONT LEURS PREMIÈRES DÉCOUVERTES
Sources : www.vatican.va
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(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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10.11.2008 -
T/Famille
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