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19 Avril 2005
 

Pourquoi le Pape Benoît XVI donne-t-il la communion dans la bouche ?

 

Le 10 octobre 2008 - (E.S.M.) - La venue de Benoît XVI en France a marqué les esprits, entre autres par son désir de donner la communion aux fidèles dans la bouche et à genoux. L'ouvrage de Mgr Schneider (1), Dominus est, explique la volonté du Pape, par Loïc Mérian

Le pape Benoît XVI donnant la communion

Pourquoi le Pape Benoît XVI donne-t-il la communion dans la bouche ?

Propos recueillis par Loïc Mérian et traduit par Michel Hourst

Le 10 octobre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde

Pour quelle raison avez-vous publié ce livre Dominus est ?

Cela ne fait aucun doute : il s'agit d'une affaire urgente, et même extrêmement urgente. En de nombreux lieux du monde, à quelques exceptions près, le moment de la Sainte Communion est devenu à un tel point banal et ordinaire -je veux dire qu'il a été dépouillé de son caractère sacré et sublime - que l'on n'en connaît guère de précédents dans l'histoire de l'Église. On ne peut se défaire de l'impression qu'on s'est dans une large mesure accoutumé à cet état de fait. Il est grand temps de réveiller les consciences et les sentiments afin que les pasteurs et les fidèles prennent vraiment conscience de ce qui se passe lorsque, au moment de la Sainte Communion, ils ont devant eux les humbles espèces eucharistiques. En fait, c'est leur Seigneur et Dieu lui-même qu'ils ont devant eux, réellement et essentiellement présent, avec son Corps et son Âme, avec sa divinité, avec sa Personne divine. C'est donc le Seigneur : Dominus est !

Dans votre livre vous évoquez avec émotion le respect des premiers chrétiens envers l'hostie consacrée. Comment expliquer que ce respect ait disparu de nos pays occidentaux ?

À mon avis, si la vive vénération envers les espèces eucharistiques s'est perdue dans les pays occidentaux, c'est que la foi s'est affaiblie, c'est que la croyance au surnaturel s'est atténuée, c'est que, au centre de l'attention et de la vie tant personnelle que liturgique, on donne une place plus grande à F humain, au naturel, qu' au surnaturel, qu'au Christ lui-même. La conscience du surnaturel, de la grâce, du mystère, du Ciel et de l'éternité s'est réduite.

On dit souvent qu'une foi adulte n'a pas besoin de ces gestes et de ces rites venus du passé.

Tout d'abord, il faut bien le constater, le Christ n'a pas dit : « Si vous ne devenez pas adultes, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux » ; il a dit précisément le contraire : « Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume des Cieux »
(Mt 18, 3). Et c'est vraiment là une affirmation centrale de l'enseignement de notre Sauveur divin et de tout le Nouveau Testament. Dieu lui-même s'est fait enfant. Pour les religions païennes et la philosophie grecque de l'Antiquité tout comme pour la culture gréco-romaine à l'époque de Jésus, l'enfant ne comptait guère, il était même dérisoire. Il est caractéristique que les gnostiques chrétiens du IIe siècle, à commencer par Marcion, ont catégoriquement rejeté l'enfance - au point que ce gnostique a éliminé les Évangiles de l'Enfance. D'autant plus provocatrices nous apparaissent, dans ce contexte, ces paroles de Jésus, ou encore celles de ses Apôtres, lorsque par exemple saint Pierre écrit : « Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait non frelaté de la parole » (1 P 2, 2). Notre passé, c'est le Christ lui-même, et aussi les Apôtres, leurs écrits, leur exemple. Nous ne voulons pas de la nouveauté de la gnose, du pélagianisme ni du naturalisme lequel, de nos jours, se propage dans la vie de l'Église et marque si manifestement de son empreinte la vie liturgique.

La communion dans la main est-elle un obstacle à un véritable œcuménisme avec les Églises orientales ?

Il serait certainement exagéré de prétendre que c'est un véritable obstacle. Il s'agit, après tout, d'un aspect particulier du rite, même s'il n'est pas secondaire. Il faut cependant dire que nous nous rapprocherions de nos frères orthodoxes si, dans notre vie liturgique, nous faisions à nouveau mieux ressortir la tradition ininterrompue, le mystère, les gestes de vénération et de respect. Il est certain que, pour la plupart des Églises orthodoxes, la forme actuelle de notre communion dans la main est déconcertante, et beaucoup s'étonnent que l'on puisse traiter de façon aussi frivole le Très Saint Sacrement. Cela, je peux le dire d'expérience personnelle.

La communion dans la bouche semble considérée comme un geste du passé sur lequel on ne peut pas revenir. Pensez-vous que, dans un diocèse, un évêque puisse encourager cette pratique ?

Juridiquement parlant, la communion dans la bouche est la forme ordinaire alors que la communion dans la main, du point de vue canonique, constitue toujours une exception à la norme, donc un induit. Encourager la communion dans la bouche et à genoux serait l'une des mesures pastorales les plus bénéfiques et nécessaires qu'un évêque devrait prendre aujourd'hui dans son diocèse. Bien évidemment, toujours avec bonté et patience ! On ne peut renouveler efficacement l'Église qu'à partir de l'Eucharistie : c'est alors seulement que les autres mesures pastorales
(proclamation, action caritative) donneront des fruits durables. Je n'aurais jamais imaginé que mon livre susciterait autant de réactions positives : plus de 80 évêques et cardinaux m'ont écrit pour me remercier. D'innombrables laïcs - et surtout des jeunes ! - ainsi que des convertis m'ont écrit des lettres de remerciement : j'en ai reçu du Japon, d'Australie, des États-unis, d'Amérique du Sud, d'Italie, de France, d'Allemagne, de Pologne et de Russie, pour ne citer que quelques exemples.

Sur la communion dans la main comme sur d'autres sujets, il semble que la pensée des pères du concile Vatican II ait été complètement dépassée. Selon vous avons-nous besoin d'une réforme de la réforme liturgique pour revenir à ce que souhaitaient les pères conciliaires ?

Il ne fait pas de doute que nous avons besoin d'une véritable réforme de la liturgie. Malheureusement, les vœux des pères conciliaires n'ont été réalisés qu'en partie. Certaines choses que nous trouvons dans la forme actuelle de la liturgie leur auraient même été nettement étrangères. À mon avis, il faut encore attendre pour qu'ait lieu une véritable réforme telle que voulue par le Concile. Je considère l'actuelle réforme liturgique comme quelque chose de provisoire, comme un état ad experimentum. Le Saint-Père a certes fait le premier pas important dans cette direction, avec le Motu proprio Summorum Pontificum. Il faudra beaucoup prier, faire preuve de beaucoup de patience et d'esprit du surnaturel pour que se réalise petit à petit l'intention du Concile sur la base posée par Summorum Pontificum. On pourrait enrichir prudemment, et de manière très organique, la forme extraordinaire du rite romain à partir des sages intentions de la constitution Sacrosanctum Concilium qui, dans la pratique, ont déjà fait preuve de leur validité. C'est ce que j'espère.

(1) La Libreria Editrice Vaticana vient de publier cet ouvrage (en italien pour l’heure), Dominus est, de Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda au Kazakhstan.

Préface de Mgr Ranjith
(extraits)

(...) l'Eucharistie, pain transsubstantié en Corps du Christ et vin en Sang du Christ, Dieu parmi nous, devait être accueillie avec émerveillement, avec le plus grand respect et dans une attitude d'humble adoration. Le Pape Benoît XVI (...) souligne le fait que « recevoir l'Eucharistie signifie se mettre en attitude d'adoration envers Celui que nous recevons. (...) Ce n'est que dans l'adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai »
(Sacramentum Caritatis n. 66).

Selon cette tradition, il est évident qu'adopter des gestes et des attitudes du corps et de l'esprit qui facilitent le silence, le recueillement, l'humble acceptation de notre pauvreté face à la grandeur infinie et à la sainteté de Celui qui vient à notre rencontre sous les espèces eucharistiques, devenait cohérent et indispensable. La meilleure façon d'exprimer notre sentiment de révérence à l'égard du Seigneur-Eucharistie était de suivre l'exemple de Pierre qui, comme nous dit l'Évangile, se jeta à genoux devant le Seigneur en lui disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur »
(Lc 5, 8).

Une pratique abusive

Aujourd'hui, comme nous le voyons dans certaines églises, une telle pratique est tombée toujours plus en désuétude, et les responsables non seulement exigent que les fidèles reçoivent la Sainte Eucharistie debout, mais ont même été jusqu'à supprimer les agenouilloirs, obligeant les fidèles à s'asseoir ou à se tenir debout, même durant l'élévation des Espèces eucharistiques présentées pour être adorées. Le comble est de constater que de telles mesures ont été prises dans les diocèses, par les responsables de la liturgie, ou dans les églises, par les curés, sans même consulter le moins du monde les fidèles, alors qu'aujourd'hui, plus que jamais, on parle dans de nombreux milieux de démocratie dans l'Église.

Dans le même temps, il faut reconnaître, au sujet de la communion dans la main, que cette pratique a été introduite de manière abusive et à la hâte dans certains milieux de l'Église juste après le Concile, changeant la coutume séculaire qui avait précédé pour devenir désormais la pratique régulière dans toute l'Église. On a justifié un tel changement en affirmant qu'il reflétait mieux l'Évangile ou l'antique pratique de l'Église. (...) Dans cette perspective, il faut apprécier le petit livre écrit par S. Ex. Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda, au Kazakhstan, dont le titre Dominus est tout à fait significatif. Ce livret veut apporter sa contribution dans la discussion actuelle sur l'Eucharistie, comme présence réelle et substantielle du Christ dans les Espèces consacrées du pain et du vin. (...) Cette situation nous amène à réfléchir non seulement sur cette grave perte de la foi, mais aussi sur ces outrages et offenses faites au Seigneur, Lui qui daigne venir à notre rencontre en voulant nous rendre semblables à Lui, afin que se reflète en nous la sainteté de Dieu. (...)

Le fruit de son expérience

En partant de sa propre expérience qui a éveillé en lui une grande foi, de l'émerveillement et de la dévotion à l'égard du Seigneur présent dans l'Eucharistie, il nous présente un excursus historico-théologique qui explique bien comment la pratique de recevoir la Sainte Communion dans la bouche et à genoux a été accueillie et pratiquée dans l'Église durant de nombreux siècles. Aujourd'hui, je crois que le moment est arrivé de bien évaluer cette pratique, de revoir et, si nécessaire, d'abandonner la pratique actuelle qui, en réalité, ne se trouve indiquée ni dans Sacrosanctum Concilium lui-même, ni par les pères conciliaires, mais qui fut acceptée après avoir été introduite abusivement dans certains pays. Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire d'aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Christ dans les Espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l'Église et de la préserver au milieu des dangereuses déviations de la foi que de telles situations continuent à provoquer.

Les raisons d'une telle orientation ne doivent pas être tant théoriques que pastorales - autant spirituelles que liturgiques : elles doivent contribuer à une meilleure édification de la foi. En ce sens, Mgr Schneider fait preuve d'un courage louable parce qu'il a su saisir la vraie signification de la parole de saint Paul : « Que tout se passe de manière à édifier »
(1 Co 14,26).

Malcolm Ranjith Évêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements

Ndlr : Nous publions souvent des articles de Denis Crouan, Pdt de Pro Liturgia. Nous profitons du présent article de Mgr Malcolm Ranjith, pour y joindre les paroles que ce dernier a adressées à l'association Pro Liturgia qui ne ménage pas ses efforts pour "contribuer, avec constance et fidélité, au renouveau et à la dignité de la liturgie, selon les voeux du Saint-Père Benoît XVI", paroles que Mr Crouan nous a aimablement partagées.

S.Ex. Monseigneur Albert Malcolm Ranjith, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, a adressé le 4 octobre dernier le message suivant au Président de l'Association Pro Liturgia :

"Cher Monsieur,


Votre lettre du 2 septembre dernier, accompagnée de la "Déclaration de Villars" de l'Association "Pro Liturgia" m'est bien parvenue et je vous remercie très cordialement pour cet envoi.
A l'occasion du XXème anniversaire de "Pro Liturgia" que vous avez célébré récemment, je m'associe volontiers à l'action de grâce des membres de cette Association qui contribue, avec constance et fidélité, au renouveau et à la dignité de la liturgie, selon les voeux du Saint-Père Benoît XVI.
Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments dévoués et cordiaux dans le Seigneur.


+ Albert Malcolm Ranjith, Archevêque Secrétaire.
"


Extraits de la conclusion du livre Dominus est

1. Le développement structurel de la piété eucharistique comme fruit de la piété des Pères de l'Église a conduit toutes les Églises, aussi bien d'Orient que d'Occident, déjà durant le premier millénaire, à administrer la Sainte Communion aux fidèles directement dans la bouche. En Occident, au début du second millénaire, on a ajouté le geste profondément biblique de l'agenouillement. Dans les différentes traditions liturgiques orientales, on enveloppe le moment de la réception du Corps du Seigneur, par un rituel plein de majesté et souvent on exige des fidèles qu'ils se prosternent auparavant à terre.
2. L'Église prescrit l'usage du plateau de Communion pour éviter que des fragments d'hostie consacrée ne tombent à terre
(cf. Missale Romanum, Institutio generalis, n. 118; Redemptionis sacramentum, n. 93) ; elle prévoit aussi que l'évêque se lave les mains après la distribution de la Communion (cf. Caeremoniale episcoporum, n. 166). Le risque de la distribution de la Communion dans la main, même si cela n'arrive que rarement, est la séparation de fragments d'hostie, lesquels peuvent soit tomber à terre, soit rester collés à la paume ou aux doigts de la main de ceux qui communient.
3. Le moment de la Sainte Communion, dans la mesure où celle-ci est la rencontre du fidèle avec la Personne divine du Rédempteur, exige à cause de sa nature même, des gestes sacrés typiquement extérieurs comme la prosternation à genoux le matin du dimanche de la Résurrection, les femmes ont adoré le Seigneur ressuscité en se prosternant à terre devant Lui, cf. Mt 28, 9 et de même pour les Apôtres, cf. Lc 24, 52 ; peut-être aussi l'apôtre Thomas, lorsqu'il dit : « Mon Seigneur et mon Dieu »,
(Jn 20, 28).
4. Le fait de se laisser nourrir comme un petit enfant, en recevant la Communion directement dans la bouche, exprime en tant que rituel, et de la meilleure manière, le caractère de réceptivité ainsi que l'attitude d'un enfant devant le Christ qui nous nourrit et qui nous « allaite » spirituellement. L'adulte en revanche porte lui-même la nourriture dans sa bouche, avec ses doigts.
5. Durant les célébrations de la sainte messe, l'Église prescrit qu'au moment de la consécration, tout fidèle doit se mettre à genoux. Ne serait-il pas non plus liturgiquement plus exact, si au moment de la Sainte Communion, quand le fidèle s'approche, dans toute sa dimension corporelle, le plus près possible du Seigneur, le Roi des rois, qu'il Le salue et Le reçoive à genoux ?
6. Le geste de recevoir le Corps du Seigneur dans la bouche et à genoux pourrait être un témoignage visible de la foi de l'Église dans le mystère eucharistique, et également un facteur régénérant et éducatif pour notre culture moderne, pour laquelle l'agenouillement et l'enfance spirituelle sont des phénomènes complètement étrangers.
7. Le désir de rendre, de manière visible, affection et honneur à la majesté de la personne du Christ, même dans le moment de la Sainte Communion, devrait s'adapter à l'esprit et à l'exemple de la tradition deux fois millénaire de l'Église : cum amore ac timoré (adage des Pères du premier millénaire) et quantum potes, tantum audeTant que tu peux, oses-le », adage du second millénaire)

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Sources : hommenouveau et  E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  10.10.2008 - T/Sacramentum Caritatis

 

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