La foi de l'Église, souligne Benoît
XVI, est essentiellement une foi eucharistique |
|
Rome, le 10 août 2007 -
(E.S.M.) - La
foi, explique le pape Benoît XVI, s'exprime dans le rite et le rite
renforce et fortifie la foi ». […]« Grâce à l'Eucharistie, l'Église
renaît sans cesse de nouveau! ». […] L'histoire de l'Église elle-même en
est témoin. Toute grande réforme est liée, d'une certaine manière, à la
redécouverte de la foi en la présence eucharistique du Seigneur au
milieu de son peuple.
|
La foi
eucharistique -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
La foi de l'Église, souligne Benoît XVI, est
essentiellement une foi eucharistique
(2) (§ 6 à 8)
Le "Sacrement de l'Amour" commenté
par Léonce Grattepanche
page précédente :
L'Introduction : Jésus, affirme Benoît XVI, est l'étoile polaire de
la liberté humaine (1) : ►
Benoît XVI
Première partie : Eucharistie, Mystère à croire :
qui correspond au § 6 à 33 du
Saint-Père. Ce qui est écrit "en noir"
appartient au texte du pape Benoît XVI, le commentaire de Léonce
Grattepanche en
"blue".
EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CROIRE
La foi eucharistique de l'Église (6)
Croire en Dieu est le don
de Dieu proposé à tous les hommes. Tout homme peut naturellement croire en
un seul Dieu, quand bien même n’en connaîtrait-il pas le non ; ce fut le cas
de Socrate et de certaines tribus. C’est ainsi que l’on considérera que la
religion musulmane propose une foi monothéiste naturelle, non révélée.
La foi de l’Église est une
foi vivante et de vie. Elle a sa source dans l’amour du Christ-Jésus. C’est
une grâce faite pour l’homme, comme le sont la charité et l’espérance. Dieu
n’a pas besoin de la foi, ni de l’espérance, ni de la charité, il est Dieu.
Dieu ne fait pas l’expérience personnelle de la foi. Mais pour que l’homme
puisse croire en Lui, il se révèle, puis il se donne à lui. L’excellence de
ce don est le sacrement de l’Eucharistie. C’est la raison pour laquelle ce
sacrement est dit sacrement de foi :
« Il est grand le
mystère de la foi! ».[…] L'Eucharistie est en effet « le mystère de la
foi » par excellence: « Elle est le résumé et la somme de notre foi. »
Le Fils de Dieu,
Dieu lui-même, s’incarna pour que la foi, la charité et l’espérance
soient des dons vivants seuls susceptibles d’introduire l’homme, sujet du
temps, dans une relation à l’éternité puisqu’il est immortel. L’Eucharistie
est le sacrement de l’immortalité parce qu’il est l’intégralité de la foi,
l’intégralité vivante de la Vérité éternelle.
-
La foi de l'Église est essentiellement une
foi eucharistique et elle se nourrit de manière particulière à la table de
l'Eucharistie. La foi et les sacrements sont deux aspects complémentaires de
la vie ecclésiale. –
Il ne peut y avoir de prêtre
sans la vie sacramentelle, car la foi de l’Église ne peut se passer du lien
sacerdotal qui relie mystérieusement le temps de l’homme à l’éternité. C’est
pourquoi, il n’est pire souffrance dans l’Église que la négligence des
normes liturgiques ou comme nous l’avons trop vu en des temps très proches,
le refus d’exercer la mission du pardon sous le prétexte faux
et exclusif qu’être du Christ serait prioritairement un engagement
d’assistant social. - « La foi
s'exprime dans le rite et le rite renforce et fortifie la foi ». […]« Grâce
à l'Eucharistie, l'Église renaît sans cesse de nouveau! ». […] L'histoire de
l'Église elle-même en est témoin. Toute grande réforme est liée, d'une
certaine manière, à la redécouverte de la foi en la présence eucharistique
du Seigneur au milieu de son peuple. –
La perte de la foi et de la
pratique religieuse dans l’Église pour l’Occident sont dues, entre autre
facteurs, au non-respect des rites, de la liturgie et l’errance doctrinale.
Ce n’est pas la réforme liturgique qui est cause de la crise de l’Église,
mais le non-respect de cette réforme ou son rejet, attitudes qui proviennent
de choix personnels. Ils témoignent d’une foi et d’une vision de la vie de
l’Église erronée, dénaturée.
Sainte Trinité et Eucharistie
(7 et 8)
Le sacrement de l’Eucharistie
n’est pas seulement le mystère d’amour de Jésus-Christ, il est le mystère de
Dieu donné aux hommes en pâture. C’est la raison pour laquelle l’Église
enseigne que l’Eucharistie est le mystère de l’amour trinitaire de Dieu. -
La première réalité de la foi eucharistique est le mystère même de Dieu,
amour trinitaire. Dans le dialogue entre Jésus et Nicodème, nous trouvons
une expression lumineuse à ce propos: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a
donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais
il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non
pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn
3, 16-17). - L’Eucharistie
est la plénitude de la foi, elle est donc le mystère vivant obligé pour la
vie éternelle. Car le Christ-Jésus se donne réellement à manger dans ce
sacrement : « Ceci
est mon corps, ceci et mon sang. » Il s’agit du don de toute son
existence : personne humaine, personne divine. - Ces paroles montrent la racine
première du don de Dieu. Jésus, dans l'Eucharistie, donne non pas « quelque
chose » mais se donne lui-même; il offre son corps et il verse son sang. De
cette manière, il donne la totalité de son existence, révélant la source
originaire de cet amour. Il est le Fils éternel donné pour nous par le Père.
–
Mieux vaut
ne pas recevoir l’Eucharistie si on ne croit pas que l’hostie consacrée est
vraiment le corps et le sang du Sauveur, si on ne croit pas à ce mystère
défini par Jésus en personne alors les grâces qui en découlent ne sont pas
agissantes pour le salut, elles deviennent condamnation - « C'est mon Père qui vous donne le
vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et
qui donne la vie au monde » (Jn 6, 32-33), et il en vient à
s'identifier lui-même, sa chair et son sang, avec ce pain: « Moi, je suis le
pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu'un mange de ce pain, il
vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour
que le monde ait la vie » (Jn 6, 51). –
Le sacrement de l’Eucharistie
résume l’excellence de l’obéissance de Jésus-Christ à la volonté de son
Père. Ce mystère est le témoignage permanent sur cette Terre et dans le
temps que la désobéissance d’Adam et Ève est réparée par une obéissance
absolue, sans faille, parfaite à Dieu le Père, au Dieu Trinitaire. C’est en
vue de cette obéissance parfaite que Dieu le Père donne son Fils en
nourriture, car il s’est offert sans retenue à la justice de son Père pour le
salut du genre humain.
Depuis l’origine des temps,
l’homme et la femme sont appelés à l’existence pour rendre grâce à Dieu leur
Créateur. Le péché originel blessa cet appel à l’action de grâce et, c’est
la raison pour laquelle Dieu invita l’humanité à entrer dans son plan,
mais par la porte du salut. C’est ainsi que s’ouvrit l’histoire du salut
qui reste une affaire de profonde liberté. L’Eucharistie est l’illumination
de cette histoire dans laquelle toute l’humanité finira par se rejoindre.
-
Dans l'Eucharistie se révèle le dessein
d'amour qui guide toute l'histoire du salut
(cf. Ep 1, 10; 3, 8-11).
– Le pain et le vin
sont les symboles d’une réalité où la Sainte Trinité se laisse rejoindre par
l’homme et par laquelle Elle le rejoint dans tout ce qui le fait être et
avec toute son histoire. La Sainte Trinité est le lieu d’amour parfait de
Dieu : Dieu le Père spire d’amour son Fils, Dieu le Fils spire d’amour son
Père,
(ndlr :spire
(disons «fait paraître») , terme utilisé par Saint Benoît -
Il est essentiel de
faire des actes où nous respirons de l’intérieur ce que Jésus crucifié
respire : il
spire l’Esprit
Saint, la fraîcheur toujours rajeunie de l’amour
de l’Esprit Saint qui est continuellement irrigué par l’amour
du Père et du Fils, éternellement neuf, à l’infini, sans limite, et simple,
parfait, surabondant. Lire aussi :
Somme théologique)
de la communion de ces deux amours parfaitement identiques en qualité,
mais différenciés par
les Personnes procède l’Esprit saint qui spire d’amour Le Père et le Fils.
La Sainte Trinité est une spiration permanente d’amour libre.
- En elle, le Deus
Trinitas, qui en lui-même est amour (cf. 1 Jn 4, 7-8), s'engage
pleinement avec notre condition humaine. Dans le pain et le vin, sous les
apparences desquelles le Christ se donne à nous à l'occasion du repas pascal
(cf. Lc 22, 14-20; 1 Co 11, 23-26), c'est la vie divine tout
entière qui nous rejoint et qui participe à nous sous la forme du Sacrement.
- Dieu est communion parfaite d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit
saint. – Contempler
l’amour ou l’œuvre d’amour entre les hommes, c’est voir et contempler la
Trinité. Un baptisé n’a qu’à vouloir et le Dieu Trine le rejoint en tout ce
qu’il fait, même dans ce qu’il y a de plus servile pour autant que
l’humilité y soit.- saint
Augustin: « Si tu vois l'amour, tu vois la Trinité. »
(à suivre)
Table de tous les articles sur l'exhortation "Sacramentum Caritatis"
Sources: lescatholiques.free.fr
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.08.2007 - BENOÎT XVI -
Table Sacramentum Caritatis |