Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Benoît XVI souhaite le retour du chant grégorien

Samedi 9 décembre 2006 - (E.S.M.) -  "Un renouveau authentique de la musique sacrée ne peut que suivre le chemin de la grande tradition du passé, celle du chant grégorien et de la polyphonie sacrée ", voilà ce qu’a affirmé Benoît XVI

 Maître Domenico Bartolucci

Benoît XVI souhaite le retour du chant grégorien

Une interview exclusive de maître Domenico Bartolucci

Qui a étranglé le chant grégorien et la polyphonie classique - Et pourquoi. Et comment faire pour les faire revenir à la vie. Benoît XVI ? « Un Napoléon sans généraux ».

Le vaticanologue Sandro Magister sur son site http://www.chiesa.espressonline.it/ nous présente l'interview de Domenico Bartolucci, maître de chapelle émérite de la Sixtine. Evincé de son poste il a fait un retour triomphal sous l'impulsion de Benoît XVI en juin dernier en donnant un concert dans la fameuse chapelle. Loin d'être uniquement un geste de Benoît XVI pour récompenser un artiste talentueux, cet évènement est le symbole du début d'un renouveau de la musique sacrée traditionnelle de l'Eglise : le chant grégorien et la polyphonie palestrinienne.

Voici la traduction de cet excellent article.

Dans la même veine, on pourra se référer avec profit au discours de Mgr Valentino Miserachs Grau, directeur de l'Institut Pontifical de Musique Sacrée, qui est un véritable appel au retour du chant grégorien dans l'Eglise, ici.

Une interview exclusive de maître Domenico Bartolucci.

Qui a étranglé le chant grégorien et la polyphonie classique - Et pourquoi. Et comment faire pour les faire revenir à la vie. Benoît XVI ? « Un Napoléon sans généraux ».

Par Sandro Magister.

Le concert dirigé en juin 2006 à la chapelle Sixtine par maître Domenico Bartolucci, en l’honneur de Benoît XVI et en sa présence, a certainement marqué un tournant dans la polémique concernant le rôle que la musique a et aura dans la liturgie catholique. Mais pour l’instant, ce tournant reste symbolique. La nouvelle direction a été indiquée avec autorité : « Un renouveau authentique de la musique sacrée ne peut que suivre le chemin de la grande tradition du passé, celle du chant grégorien et de la polyphonie sacrée », voilà ce qu’a affirmé Benoît XVI. Que le pape soit un grand amateur de liturgie et donc de musique sacrée est connu de tous, a rappelé Bartolucci lors de la salutation qu’il a adressée en introduction de son concert. Mais le but paraît encore éloigné. Bartolucci, dans les années 1990 fut un témoin en première ligne des infortunes qui se sont abattues sur la musique sacrée lors des 50 dernières années. En tant qu’interprète de talent du chant grégorien et de la polyphonie de Giovanni Pierluigi da Palestrina, il a été en même temps le témoin de leur annihilation presque totale. Au moment où la curie de Jean-Paul II avait planifié et obtenir la démission de Bartolucci en tant que directeur du chœur papal à la Chapelle Sixtine, seul Joseph Ratzinger, alors cardinal, était de son côté. Dorénavant, avec l’élection de Joseph Ratzinger comme pape, il y a une réelle possibilité de voir se renverser cette tendance dramatique, et que le chant grégorien et la polyphonie soient remis à leur place centrale dans l’Eglise.

Mais ni Benoît XVI ni Bartolucci ne sont naïfs au point de ne pas s’apercevoir de la difficulté extrême de ce projet. Pour l’Eglise, afin de tirer davantage de son trésor de la grande musique sacrée, il y a en fait un besoin pour un gigantesque effort de rééducation liturgique avant même d’aborder la question musicale. C’est bien ce que Bartolucci rend évident dans son interview de l’Espresso n° 29 (2006), reproduit entièrement ci dessous :Voici ce qu’il y dit, parmi d’autres choses : « Je suis un optimiste par nature, mais je juge la situation actuelle de façon réaliste, et je considère qu’un Napoléon sans généraux ne peut pas faire grand chose.»

Que Benoît XVI soit, dans ce domaine, « un Napoléon sans généraux » s’est vu par exemple, lors de la veillée et de la messe qu’il a présidé et célébré à Valence les 8 et 9 juillet derniers, organisés par le conseil pontifical pour la Famille et la la Conférence épiscopale espagnole. La veillée a servilement suivi les canons des shows télévisés, avec des présentateurs, des invités, des humoristes des chanteurs et des danseurs. Et les chants de la messe ont reproduit le style « populaire » qui a envahi les célébrations durant le pontificat de Jean-Paul II. Un style décrit comme a-cérémoniel et évalué par Bartolucci dans l’interview qui suit.

Voici donc l’interview in extenso, menée et transcrite par l’expert en musique classique de l’hebdomadaire « l’Espresso », Riccardo Lenzi :


Quand le chantre était quelque chose d’un prêtre.
Une interview de Domenico Bartolucci

Q. Maître Bartolucci, pas moins de 6 papes ont assisté à vos concerts. Chez lequel d’entre eux avez-vous constaté la plus grande expertise musicale ?

R. Chez le dernier d’entre eux, Benoît XVI. Il joue du piano, il a une compréhension profonde de Mozart, il aime la liturgie de l’Eglise, et donc il accorde une grande importance à la musique. Pie XII était lui aussi un grand amateur de musique, et il jouait souvent du violon. La Chapelle Sixtine doit beaucoup à Jean XXIII. En 1959 il m’a donné la permission de restaurer la Sixtine qui malheureusement était en bien mauvais état, en partie à cause de la maladie de son directeur précédent, Lorenzo Perosi. Le chœur n’avait même plus de membres stables, d’archives musicales, ou même de bureau. Un bureau fut donc obtenu, les falsettos furent démissionnés, la composition du chœur et la rémunération de ses membres fut fixée, et finalement, il fut possible de former le choeur d’enfants. Puis arriva Paul VI, mais il était sourd, et je ne sais pas quelle appréciation il avait de la musique.

Q : Perosi fut il vraiement le restaurateur de l’oratorio italien ?

R. Perosi était un musicien authentique, un homme profondément consumé par la musique. Il a eu la chance de diriger la Sixtine à l’époque du motu proprio sur la musique sacrée, qui avait pour objectif de purifier cette dernière des oripeaux de théâtre dont elle était alors imbue. Il aurait pu donner une nouvelle impulsion à la musique de l’Eglise, mais malheureusement, il n’avait pas une compréhension adéquate de la polyphonie palestrinienne et des traditions de la Sixtine. Il confia même la direction du chant grégorien à son adjoint ! Ses compositions liturgiques furent fréquemment influencées par un style Cécilien trop superficiel, loin de la fusion parfaite entre texte et musique.

Q. Perosi imitait Puccini…

R. Mais Puccini était quelqu’un d’intelligent. Et ses fugues sont bien supérieures à celles de Perosi.

Q. Perosi fut il dans un certain sens le commenceur de la vulgarisation actuelle de la musique sacrée ?

R. Pas exactement. Aujourd’hui, la mode dans les églises, c’est les chansons inspirées par la musique pop et les grattements de guitare, mais la faute en revient aux pseudo intellectuels qui ont mis en œuvre la déliquescence de la liturgie, et donc de la musique, en jetant par dessus bord et en méprisant l’héritage du passé avec l’idée qu’il savaient mieux que les gens ce qu’il leur fallait. Si l’art musical ne revient pas à son niveau de grandeur, au lieu de rester au niveau d’une adaptation ou d’un sous produit, cela n’a aucun sens de demander quel est la fonction de la musique dans l’Eglise. Je suis contre les guitares, mais je suis aussi contre la superficialité du mouvement cécilien en musique, c’est plus ou moins la même chose. Notre slogan doit être celui ci : revenons au chant grégorien et à la polyphonie dans la tradition de Palestrina, et continuons dans cette voie !

Q. Quelles sont les initiatives que Benoît XVI pourrait prendre pour réaliser son plan dans un monde de discothèques et de iPods ?

R. Le grand répertoire de la musique sacrée dont nous avons hérité du passé est fait de Messes, d’offertoires, de répons : auparavant, aucune de ces choses n’existait dans la liturgie sans musique. Aujourd’hui, il n’y a pas de place pour ce répertoire dans la nouvelle liturgie, ce qui est lamentable – et cela ne sert à rien de faire comme si cela ne l’était pas. C’est comme si on avait demandé à Michel Ange de peindre le jugement dernier sur un timbre poste ! Dites-moi, s'il vous plaît, comment vous faites aujourd’hui pour chanter un Credo, ou même un Gloria… Nous avons d’abord besoin au moins pour les solennités et les fêtes, d’une liturgie qui donne à la musique sa véritable place et s’exprime dans la langue universelle de l’Eglise, le latin. A la Sixtine, après la réforme liturgique, j’ai réussi à maintenir le répertoire traditionnel de la Chapelle seulement lors de concerts. Imaginez : la Missa Papa Marcelli de Palestrina n’a pas été chantée à Saint Pierre depuis Jean XXIII ! On nous a aimablement permis de l’exécuter lors de la commémoration de Palestrina, mais ils ne voulaient pas du Credo, mais je n’ai pas cédé et noua avons pu exécuter toute l’œuvre.

Q. Pensez-vous que l’assemblée des fidèles devrait participer en chantant le grégorien lors des célébrations liturgiques ?

R. Il faut faire des distinctions, pour l’exécution du chant grégorien : une partie du répertoire, comme les Introïts ou les offertoires, demandent un très bon niveau et ne peuvent être interprétés réellement que par des réels artistes. Il y a une autre partie du répertoire qui peut être interprété par le peuple. Je pense à la « Messe des anges », la musique de procession, les hymnes. C’était très impressionnant d’entendre une assemblée chanter un Te Deum, un Magnificat, les litanies, une musique que les gens s’était appropriés, mais aujourd’hui, il ne reste que peu de choses de tout cela. Et bien pire, le chant grégorien a été tordu par les théories rythmiques et esthétiques des Bénédictins de Solesmes. Le chant grégorien est né à une époque de violences, et il devrait être viril et fort, et pas amolli et rendu confortable comme de nos jours.

Q. Pensez-vous que les traditions du passé sont en train de disparaître ?

R. Cela paraît évident : s’il n’y a pas de continuité qui leur permettent de rester en vie, elles sont destinées à l’oubli, et la liturgie actuelle ne permet certainement pas de les favoriser. Je suis un optimiste de nature, mais je juge la situation actuelle avec réalisme, et je pense qu’un Napoléon sans généraux ne peut pas faire grand chose. Aujourd’hui, le slogan, c’est allez vers les gens, regardez les dans les yeux, mais ce ne sont rien d’autre que des parole vaines ! En faisant ça, on ne fait que se célébrer soi même et le mystère et la beauté de Dieu nous sont cachés. En réalité, nous assistons au déclin de l’Occident. Un évêque africain m’a dit u jour : « Nous espérons que le Concile ne sortira pas le latin de la liturgie, ou alors mon pays qui est une tour de Babel de dialecte implosera. »

Q. Est-ce que Jean-Paul II sur ces questions a avancé ?

R. Malgré de nombreux appels, la crise liturgique s’est enracinée plus profondément pendant son pontificat. Quelquefois, ce furent les célébrations papales elles mêmes qui contribuèrent à cette nouvelle tendance avec des danses et des tambours. Une fois je suis parti, en annonçant « rappelez moi lorsque le show sera terminé ». Vous comprenez bien que si ces exemples viennent de Saint Pierre, les appels et les plaintes ne servent à rien. J’ai toujours désapprouvé ces choses. Et même si ils m’ont viré, essentiellement parce que j’ai dépassé 80 ans, je ne regrette rien.

Q. Qu’est ce que cela vous a fait de chanter à nouveau dans la Chapelle Sixtine ?

R. L’endroit et le chœur forment une unité, exactement comme la musique et la liturgie forment une unité. La musique n’était pas un ornement, elle permettait au texte liturgique de prendre vie, et le chantre était quelque chose d’un prêtre.

Q. Mais est-ce possible, aujourd’hui, de composer en style grégorien ?

R. Pour une chose, nous aurions besoin de retrouver cet esprit de solidité. Mais l’Eglise a fait l’inverse, en favorisant des mélodies simplistes, inspirées de musique pop, qui sont faciles à l’oreille. Elle croyait contenter les gens, et c’est la voie qu’elle a prise. Mais ce n’est pas de l’art. Le grand art, c’est la densité.

Q. Vous ne dites pas qu’aucun compositeur aujourd’hui ne serait capable de faire revivre une telle tradition ?

R. Ce n’est pas une question de capacité. L’atmosphère n’est tout simplement pas présente. La faute n’en revient pas aux musiciens mais à ce qu’on leur demande.Q. Et pourtant les moines de Santo Domingo de Silos ont vendu des millions de CD de Chant grégorien. Il y a aussi la Troisième Symphonie d’Henryk Gorecki avec ses références médiévales.

R. C’est un phénomène consumériste, qui n’a que peu d’intérêt pour moi.

Q. Mais il y a des compositeurs de référence qui ont mis la foi au centre, comme Pärt ou Penderecki...R. Ils n’ont aucun sens de la liturgie. Mozart lui aussi était grand, mais j’ai du mal à imaginer sa musique dans une cathédrale. Alors que le chant grégorien et Palestrina s’intègrent sans couture dans la liturgie.

Q. En effet aucune lettre de Mozart ne correspond à des sentiments religieux. Pourtant le « Et Incarnatus Est » de sa messe en Do mineur, cette phrase de Soprano avec les instruments à vent nous explique parfaitement le mystère de l’incarnation.

R. N’oubliez pas que le père de Mozart était maître de chapelle. Et donc, même sans le vouloir, il respirait profondément l’air de l’Eglise. Il y a toujours quelque chose de très concret, spécialement dans l’enfance d’un homme, qui explique une telle profondeur spirituelle. Pensez à Verdi, qui comme enfant, eut un prêtre comme premier professeur, et qui jouait de l’orgue à la messe.

Q. Vous sentez-vous un peu seul, sans héritiers ?

R. Il n’y a plus personne. Je crois que je suis le dernier maître de chapelle.

Q. Mais à Leipzig, à l’Eglise Saint-Thomas, c’est le seizième Kantor depuis Bach.

R. En Allemagne, en région protestante, les enfants du compositeur des Concerti brandebourgeois conservent jalousement leur identité. Verdi disait justement que les Allemands sont les enfants légitimes de Bach, tandis que les Italiens sont la descendance dégénérée de Palestrina.

Q. En parlant de Verdi, la grande musique sacrée n’est pas toujours compatible avec la liturgie.

R. C’est certain. Le Requiem de Verdi ne peut pas être considéré comme une Messe utilisable pour la liturgie, mais pensez à la puissance d’où est sortie le sens du texte. Beethoven, lui aussi : écoutez l’ouverture du Credo. C’est entièrement différent du mouvement cécilien. Ce sont les chef d’œuvres de ma musique sacrée qui ont leur place dans les concerts.(…)

Q. D’après Ratzinger, il y a la musique comme phénomène de masse, musique pop, dont la valeur est mesurée par des critères commerciaux. Et il y a la musique culturelle, cérébrale, qui est destinée à une petite élite.

R. C’est la musique des modernes, depuis Schönberg, mais la musique sacrée doit suivre l’esprit du chant grégorien et respecter la liturgie. Le chantre, dans l’église, n’est pas là en tant qu’artiste, mais comme un prédicateur, ou comme quelqu’un qui prêche en chantant.

Q. Est ce que vous enviez les Eglises orientales ou pas du tout ?

R. ils n’ont rien changé du tout, et ils ont bien fait. L’Eglise catholique a renoncé à elle même et à son maquillage, un peu comme ses femmes qui ont recours à la chirurgie plastique : elles deviennent méconnaissables, et quelquefois, il y a des conséquences graves.

Q. Est-ce votre père qui vous a amené à la musique ?

R. Il était ouvrier à la fabrique de briques de Borgo San Lorenzo, dans la province de Florence. Il aimait chanter à l’église. Il aimait la romanze de Verdi et de Donizetti. Mais à cette époque, tout le monde chantait : les vignerons en habillant les vignes, les cordonniers en travaillant sur une semelle. Il y avait des ensembles sur la piazza, pendant les vacances, les chefs d’orchestre venaient de Florence, et le théâtre avaient deux saisons d’opéra par an. Tout ça, c’est fini.

Q. En Italie, les autorités ont supprimé les financements pour les orchestres et les théâtres.

R. Ils ont eu bien raison. Ces organisations avaient trop de personnel qui étaient des poids morts. Regardez par exemple les bureaux administratifs. Au début, il n’y avait que quatre ou cinq personnes, maintenant il y en a vingt ou vingt-cinq.

Q. En quoi Palestrina, Lasso, ou victoria peuvent ils être considérés comme pertinents ?R. Par leur densité musicale. Palestrina est le père fondateur ; il est le premier à avoir compris ce que signifie faire de la musique ; il a eu l’intuition de la nécessité de la composition en contrepoint liée au texte, loin de la complexité et des règles de la composition flamande.

Q. Pour le philosophe Schopenhauer, la musique est le sommet de tous les arts, l’objectivisation immédiate de la volonté. Pour les Catholiques, elle peut être définie comme l’expression directe de Dieu, comme la Parole ?

R. La musique c’est l’Art avec un grand A. La sculpture a le marbre, et l’architecture un édifice. Vous ne voyez la musique qu’avec les yeux de l’esprit, elle entre au dedans de vous. Et l’Eglise a le mérite de l’avoir cultivée dans les manécanteries, de lui avoir donné sa grammaire et sa syntaxe. La musique, c’est l’âme du mot qui devient art. Elle vous dispose entièrement à découvrir et à accueillir la beauté de Dieu. Pour cette raison, maintenant plus que jamais, l’Eglise doit apprendre à la retrouver.

Repères:
Benoît XVI invite à conserver avec soin l’héritage de la musique sacrée
Paroles au terme du concert de la Fondation "Domenico Bartolucci" 


Sources: Schola st Maur - E.S.M.

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 09.12.2006 - BENOÎT XVI

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante