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La défenestration de deux ratzinguériens
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Le 09 novembre 2014 -
(E.S.M.)
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On a peine à croire que le Pape veuille se prêter à une telle
provocation. Ces nominations seraient tout de même le signe de la
disparition définitive de Benoît XVI ?
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Pierro Marini
La défenestration de deux ratzinguériens
Culte divin : l’hypothèse Marini
Le 09 novembre 2014 - E.
S. M. -
La défenestration de deux ratzinguériens, Mgr Juan Miguel Ferrer et le P.
Antony Ward, sous-secrétaires de la Congrégation du culte divin, licenciés
vendredi dernier, en fin de matinée, a causé une grosse commotion dans les
bureaux de la Curie. À leur place s’installait le P. Corrado Maggioni,
jusque-là chef de bureau dans la même Congrégation 1. La
brutalité de la mise à pied des deux anciens sous-secrétaires a surpris même
ceux qui n’étaient pas de leur sensibilité. D’autant que rien ne pressait,
puisque depuis la départ du cardinal Cañizares à Valence, la Congrégation
n’a plus de Préfet.
Justement : la Congrégation en attente de
chef est donc désormais composée de Mgr Roche, secrétaire, un
« progressiste » relativement rangé, et du P. Maggioni, sous-secrétaire,
grand ami, disais-je dans mon dernier article sur le sujet, de Piero Marini,
professeur à l’Université Saint-Anselme, connu comme un bugniniste pur jus,
tant pour ses idées que pour sa manière d’agir très combinazionante.
Il était donc normal que réapparaisse
immédiatement la rumeur alarmiste qui veut que Mgr Piero Marini accède au
siège de ses rêves et devienne « patron » de la liturgie de l’Église romaine
et bientôt cardinal. On a cependant fait valoir qu’il a bientôt 72 ans, de
sorte qu’il devrait remettre sa démission dans trois ans, ce qui
constituerait une charge bien brève. Mais rien n’oblige le Pape à accepter
la démission d’un chef de dicastère, et il est bien des exemples de préfets
prolongés dans leurs fonctions au-delà de cet âge.
Pourtant, on a pourtant peine à croire que le
Pape veuille se prêter à une telle provocation. Pourquoi ouvrirait-il
gratuitement un front de polémique en livrant la liturgie – un domaine qui
ne l’intéresse que très faiblement – à un homme à ce point contesté ? Plus
plausible a priori paraît donc la nomination d’un préfet
“classique” mais modéré, qui mettrait du baume sur le cœur des
ratzinguériens, sans rien coûter. Il serait en effet bien encadré par des
bugninistes vigilants, à la tête d’un dicastère qui a, hélas, largement
démontré son impuissance dans la répression des abus.
Certes, mais le raisonnement vaut aussi,
d’une autre manière, pour Marini : le Pape en le nommant donnerait à peu de
frais une consolation symbolique aux hommes de la réforme liturgique qui se
croient opprimés depuis les hommes de la « restauration » se sont installés
à leur place dans le Temple de la liturgie réformée. La nomination du fils
spirituel d’Annibale Bugnini serait en quelque sorte presque honorifique
dans la mesure où on voit mal François se lancer aujourd’hui dans de
nouvelles réformes des livres liturgiques. Elle serait tout de même le signe
de la disparition définitive de Benoît XVI.
Purge à la Congrégation pour le culte divin
Mgr Anthony Ward et Mgr Juan Miguel Ferrer ont appris avant-hier, 5
novembre, pratiquement en même temps que l’annonce de la nomination de leur
successeur était fait au Bulletin quotidien de la Salle de Presse du
Saint-Siège, qu’ils n’étaient pas reconduits dans leurs fonctions de
sous-secrétaires de la Congrégation du culte divin, et que le P. Corrado
Maggioni, jusque-là chef de bureau dans cette même Congrégation était nommé
Sous-Secrétaire.
Il faut savoir que Mgr Corrado Maggioni, bugniniste convaincu, grand ami de
Mgr Piero Marini, avait été nommé à l’Office des célébrations liturgiques
lors du “remaniement” opéré dans le personnel de cet Office au début du
présent pontificat.
Il faut savoir aussi que Mgr Juan Miguel Ferrer Grenesche, qui fut vicaire
général de l’archidiocèse de Tolède, très savant dans les choses
liturgiques, était l’homme de confiance du cardinal Cañizares, archevêque de
Tolède, lequel, nommé Préfet de la Congrégation du culte divin par son ami
le pape Benoît XVI, l’avait appelé à ses côtés. Aussi favorable à la forme
extraordinaire que don Antonio, son cardinal, don Juan Miguel est LE
spécialiste du rit mozarabe. Cet antique rit latin wisigothique, antérieur à
l’introduction du rit romain en Espagne et conservé grâce à l’invasion
musulmane, se célèbre encore dans quelques rares lieux de Tolède et
Salamanque. Il avait, bien entendu, été massacré par la réforme de Bugnini,
auquel rien n’a réussi à échapper, pas même les derniers témoins de cette
vénérable liturgie de saint Isidore de Séville ! Mgr Ferrer a alors accompli
une fort intelligente « réforme de la réforme » en y réintroduisant
savamment des textes vénérables.
Le limogeage de Juan Miguel Ferrer est en outre une gifle supplémentaire
appliquée au cardinal Cañizares. Ayant été archevêque de Tolède et primat
d’Espagne, revenant en Espagne, il ne pouvait décemment que recevoir le
siège de Madrid d’où se retirait le cardinal Rouco Varela (en fonction du
précédent qu’avait jadis constitué le transfert du cardinal Vicente Enrique
y Tarancón du siège primatial de Tolède au siège de Madrid). Or, le cardinal
Cañizares a reçu le siège de Valence où, pour faire bonne mesure, il succède
à Mgr Osoro Sierra (un de ses fils spirituels), qui est lui nommé à Madrid…
Juan Miguel Ferrer, une autre tête de ratzinguérien qui tombe, après celles
de Mgr Morga Iruzubieta, secrétaire de la Congrégation pour le clergé, de
Mgr Alberto González Chaves, de la Congrégation pour les évêques, etc.
Un Français nommé à la Signature apostolique
La rumeur qui courait depuis plusieurs semaines sur l’éviction du cardinal
Burke de la Signature apostolique est effective depuis ce jour. Le
bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège annonce en effet la
nomination du cardinal Burke comme patron de l’Ordre souverain militaire de
Malte, un vrai placard doré. Néanmoins, ce jeune cardinal (il n’a que 66
ans) pourra ainsi faire un peu « ce qu’il veut », étant, par sa nouvelle
fonction, plus disponible aux diverses sollicitations qui ne manqueront pas…
Il est remplacé à la tête du Tribunal de la Signature apostolique par le
Français Mgr Dominique Mamberti. Ce prélat corse devrait donc normalement
être créé cardinal, ce qui fera un cardinal français électeur de plus. Si
toutefois le pape François l’entend ainsi. Jusqu’ici secrétaire pour les
relations avec les Etats (ministre des Affaires étrangères), il est remplacé
par le Britannique Paul Richard Gallagher, actuel nonce apostolique en
Australie.
Né le 7 mars 1952 à Marrakech au Maroc, Mgr Mamberti est diplômé d’études
politiques et de droit public. Ordonné prêtre pour le diocèse d’Ajaccio le
20 septembre 1981, Mgr Mamberti fait son entrée au service diplomatique du
Saint-Siège en 1986. Il a été nonce en Algérie, au Chili, au Liban et aux
Nations unies. Le 3 juillet 2002, il a été consacré évêque en la basilique
Saint-Pierre de Rome par le cardinal Angelo Sodano, alors secrétaire d’État
du Saint Siège. Le pape lui attribue le titre d’archevêque in partibus de
Sagone, évêché aujourd’hui disparu, qui se situait en Corse dans sa région
d’origine. De 2002 à 2006, il est nonce apostolique au Soudan, en Érythrée
et en Somalie. Nommé secrétaire pour les relations avec les États de la
Secrétairerie d’État le 15 septembre 2006, il succède à Mgr Giovanni Lajolo
qui devint gouverneur de la Cité du Vatican et président de la Commission
pontificale pour l’État de la Cité du Vatican. Il travailla en étroite
collaboration avec le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État, et le
pape Benoît XVI, dont il est considéré comme très proche.
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Sources : riposte-catholique
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E.S.M.
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(E.S.M.) 07.11.2014
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