Le pape Benoît XVI analyse l'ensevelissement de
Jésus dans le Jourdain |
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Le 09 septembre 2007 -
(E.S.M.) - C'est en partant de la croix et de
la résurrection que les chrétiens ont compris ce qui s'était passé :
Jésus a pris sur ses épaules le fardeau de la faute de l'humanité
entière et l'a porté en descendant dans le Jourdain. Il inaugure sa vie
publique, exprime Benoît XVI, en prenant la place des pécheurs.
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Jésus se
fit baptiser par Jean dans le Jourdain
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Le pape Benoît XVI analyse l'ensevelissement de Jésus dans le Jourdain
Premier chapitre - Le Baptême de Jésus
(p. 29 à 32)
3) L'ensevelissement de Jésus dans le Jourdain
Nous avons vu dans la page précédente que toute la Judée et Jérusalem
affluaient pour se faire
baptiser. Mais voici, précise Benoît XVI, que se produit quelque chose de nouveau : «
Or, à cette
époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par
Jean dans le Jourdain » (Mc 1,9). Jusque-là, il n'avait pas été question de
pèlerins venus de Galilée et tout paraissait se concentrer dans la seule
Judée. Mais la nouveauté proprement dite n'est pas que Jésus soit d'une
autre zone géographique, qu'il vienne en quelque sorte de loin. La grande
nouveauté c'est que lui - Jésus - veut se faire baptiser, qu'il se mêle à la
foule anonyme des pécheurs qui attendent là sur les rives du Jourdain. Comme
nous venons de le voir, le baptême implique une reconnaissance des péchés.
Il est une confession de ses fautes et la tentative de se dépouiller d'une
ancienne vie mal vécue, pour en recevoir une nouvelle. Était-ce possible
pour Jésus ? Comment pouvait-il se reconnaître des péchés ? Se séparer de la
vie antérieure pour en mener une nouvelle ? Voilà la question que les
chrétiens sont obligés de se poser. Le débat entre le Baptiste et Jésus, que
raconte Matthieu, formule précisément cette question : « C'est moi qui ai
besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi ! »
(Mt 3,
14). Sur quoi Matthieu poursuit : « Mais Jésus lui répondit : "Pour le
moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons
accomplir parfaitement ce qui est juste." Alors Jean le laisse faire »
(Mt 3,
15).
Benoît XVI indique que le sens de cette réponse d'apparence énigmatique n'est pas facile à
déchiffrer. En tout cas, le petit mot ârti (« pour le moment ») traduit une
forme de réserve. Dans les situations provisoires, il faut se comporter
d'une certaine façon. Pour interpréter la réponse de Jésus, il est essentiel
de donner tout son sens au mot « juste » : il faut accomplir parfaitement ce
qui est « juste ». Dans le monde où se trouve Jésus, cette « justice » est
la réponse de l'homme à la Torah, l'acceptation de l'entière volonté de
Dieu, la volonté de prendre sur soi le « joug du royaume de Dieu », pour
utiliser une formule connue. Le baptême de Jean n'est pas prévu par la Torah
mais Jésus reconnaît ce baptême en utilisant ce mot qui
exprime l'adhésion
sans réserve à la volonté de Dieu, l'acceptation docile de son joug.
Puisque l'humble consentement à ce baptême implique la reconnaissance de la
faute et une demande de Pardon pour connaître le renouveau, Benoît XVI
explique, cette adhésion à
l'entière volonté de Dieu dans un monde marqué par le péché exprime aussi la
solidarité avec les hommes devenus coupables, mais aspirant à la justice. Il
a fallu la croix et la résurrection pour mesurer toute l'importance de ce
processus. En descendant dans l'eau, ceux qui reçoivent le baptême
reconnaissent leurs péchés et cherchent à être délivrés du fardeau de leur
chute dans le péché. Qu'est-ce que Jésus a donc fait ? Luc, qui prête une
grande attention à la prière de Jésus tout au long de son Évangile et qui ne
cesse de le représenter en prière quand il parle avec le Père, nous dit que
Jésus priait en recevant le baptême
(3, 21). C'est en partant de la croix et
de la résurrection que les chrétiens ont compris ce qui s'était passé :
Jésus a pris sur ses épaules le fardeau de la faute de l'humanité entière et
l'a porté en
descendant dans le Jourdain. Il inaugure sa vie publique
en prenant la place
des pécheurs. Il l'inaugure en anticipant la croix. Il est en quelque sorte
le véritable Jonas, lequel avait dit aux matelots : « Prenez-moi et
jetez-moi à la mer » (Jon 1, 12). C'est uniquement avec la croix que se
révèle toute la signification du baptême de Jésus, son
consentement à prendre sur lui tout ce qui est «
juste ». Le baptême est l'acceptation de
la mort pour les péchés de l'humanité, et la voix qui se manifeste au
baptême — « Celui-ci est mon Fils bien-aimé »
(Mt 3, 17) - est une
anticipation de la résurrection. Il est donc compréhensible que, dans les
discours de Jésus lui-même, le mot baptême désigne sa mort
(cf. Mc 10, 38 ;
Le 12, 50).
C'est uniquement en partant de là que l'on peut comprendre le baptême
chrétien. L'anticipation de la mort sur la croix, qui a eu lieu dans le
baptême de Jésus, et l'anticipation de la résurrection, annoncée par la voix
venant des cieux, sont maintenant réalité. Le baptême de l'eau qui est
pratiqué par Jean est accompli avec le baptême de vie et de mort de Jésus.
Suivre l'invitation au baptême, exprime Benoît XVI, signifie à présent se rendre sur le lieu du
baptême de Jésus et recevoir ainsi de son identification avec nous notre
identification avec lui. Le point de son anticipation de la mort est devenu
pour nous le point de notre anticipation de la résurrection avec lui. Dans
sa théologie du baptême (cf. Rm 6), Paul a développé ce rapport interne,
sans parler explicitement du baptême de Jésus dans le Jourdain.
(à suivre)
Pages précédentes
:
Premier chapitre - Le Baptême de Jésus
1) Israël vit une fois de plus l'obscurité de Dieu
(p. 29 à 44)
►
Benoît XVI
2) Le Baptême pour mener une autre vie
Benoît XVI
3) L'ensevelissement de Jésus dans le Jourdain
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
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(E.S.M.) 09.09.2007 - BENOÎT XVI -
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