Discours de Benoît XVI au mémorial de
Moïse sur le Mont Nébo |
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Le 09 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a célébré ce matin la Messe dans la chapelle de
la Nonciature, à Amann. Ensuite, il s'est rendu au "Mémorial de Moïse".
Voici l'intégralité du discours du Saint-Pèr
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Le pape Benoît XVI au
mémorial de Moïse sur le Mont Nébo
Discours de Benoît XVI au mémorial de
Moïse sur le Mont Nébo
Le 09 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le pape Benoît XVI a célébré ce matin la Messe dans la chapelle de
la Nonciature, à Amann. Ensuite, il s'est rendu au "Mémorial de Moïse".
Le pape a été accueilli par des dignitaires religieux chrétiens, avant de se
rendre sur le sommet du Mont Nebo (840 mètres)
d'où il a contemplé pendant quelques instants Jérusalem à l'horizon, à
l'image de Moïse.
"Al salam Alaykoum" (Paix soit sur vous)
a dit le Saint-Père en arabe à la cinquantaine de prêtres présents. Les
premiers chrétiens ont érigé une petite église au IVe siècle et les vestiges
d'une basilique et d'un monastère y ont été découverts. Voici l'intégralité du discours du Saint-Père :
Père Ministre Général,
Père Custode,
Chers amis,
En ce saint lieu, consacré à la mémoire de Moïse, je vous salue tous avec
affection en Jésus Christ notre Seigneur. Je remercie le Ministre général de
l’Ordre des Frères mineurs, le Père José Rodriguez Carballo, pour ses mots
chaleureux de bienvenue. Je saisis également cette occasion pour exprimer ma
gratitude, et celle de l’Église tout entière, aux Frères de la Custodie pour
leur très ancienne présence sur ces terres, pour leur joyeuse fidélité au
charisme de saint François, et pour leur généreuse sollicitude dans
l’assistance spirituelle et matérielle en faveur des communautés chrétiennes
locales et des innombrables pèlerins qui visitent chaque année la Terre
Sainte. Je désire rappeler aussi, avec une gratitude particulière, le défunt
Père Michele Piccirillo, qui a consacré sa vie à l’étude des Antiquités
chrétiennes et qui est enterré dans ce sanctuaire qu’il a tant aimé.
Il est juste que mon pèlerinage puisse commencer sur cette montagne, où
Moïse a contemplé de loin la Terre promise. La magnifique perspective qui
s’ouvre depuis l’esplanade de ce sanctuaire nous invite à méditer sur cette
vision prophétique qui embrassait mystérieusement le grand plan de salut que
Dieu avait préparé pour son peuple. C’est en effet dans la vallée du
Jourdain qui s’étend sous nos yeux que, à la plénitude des temps, Jean le
Baptiste devait venir pour préparer la voie au Seigneur. C’est dans les eaux
du Jourdain que Jésus, après son baptême par Jean, a été manifesté comme le
Fils bien-aimé du Père et que, consacré par l’Esprit-Saint, il a inauguré
son ministère public. Et c’est depuis le Jourdain que l’Évangile
progressera, d’abord à travers la prédication et les miracles du Christ et
que, plus tard, après sa résurrection et le don de l’Esprit à la Pentecôte,
il sera porté par ses disciples jusqu’aux extrémités de la terre.
Ici, sur les hauteurs du Mont Nébo, la mémoire de Moïse nous invite à «
lever les yeux » pour embrasser du regard avec gratitude non seulement la
puissante œuvre accomplie par Dieu dans le passé, mais aussi pour regarder
avec foi et espérance vers l’avenir qu’il nous offre, à nous-mêmes et au
monde. Comme Moïse, nous aussi avons été appelés par notre nom, invités à
entreprendre un exode quotidien du péché et de la servitude vers la vie et
la liberté, et nous avons reçu une promesse irrévocable pour guider notre
marche. Dans les eaux du Baptême, nous sommes passés de l’esclavage du péché
à une vie nouvelle et à l’espérance. Dans la communion de l’Église, Corps du
Christ, nous attendons de voir la cité céleste, la nouvelle Jérusalem, où
Dieu sera tout en tous. Depuis cette sainte montagne, Moïse dirige notre
regard – comme il le fera encore sur les hauteurs du Mont Tabor (cf. Lc 9,
28-36) - vers l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu, dans le
Christ.
Moïse a contemplé de loin la Terre promise, au terme de son pèlerinage
terrestre. Son exemple nous rappelle que nous avons part nous aussi à
l’immémorial pèlerinage du peuple de Dieu à travers l’histoire. Dans les pas
des prophètes, des apôtres et des saints, nous sommes appelés à poursuivre
la mission du Seigneur, à rendre témoignage à la Bonne Nouvelle de la
miséricorde et de l’amour universel de Dieu, et à œuvrer pour l’avènement du
Royaume du Christ par notre charité, notre service des pauvres et nos
efforts pour être levain de réconciliation, de pardon et de paix autour de
nous. Nous savons, comme Moïse, que nous pourrions ne pas voir le plein
accomplissement du plan divin durant notre vie terrestre. Cependant, nous
croyons qu’en assumant la petite part qui nous est confiée, dans la fidélité
à la vocation que chacun de nous a reçue, nous aiderons à rendre droits les
chemins du Seigneur et à accueillir l’aurore de son Royaume. Et nous savons
que le Dieu qui a révélé son nom à Moïse comme le gage qu’il serait toujours
à nos côtés (cf. Ex 3, 14) nous donnera la force de persévérer dans une
espérance joyeuse même au milieu des souffrances, des épreuves et des
tribulations.
Depuis les origines, les chrétiens sont venus en pèlerinage sur les lieux
associés à l’histoire du peuple élu, aux événements de la vie du Christ et
de l’Église naissante. Cette grande tradition, que mon présent voyage entend
poursuivre et confirmer, est fondée sur le désir de voir, de toucher, de
goûter dans la prière et la contemplation, les endroits bénis par la
présence physique du Sauveur, de sa sainte Mère, des apôtres et des premiers
disciples qui l’ont vu relevé d’entre les morts. Ici, sur les pas des
innombrables pèlerins qui nous ont précédés au cours des siècles, nous
sommes provoqués à mesurer plus pleinement le don de notre foi et à grandir
dans cette communion qui transcende toute frontière de langue, de race et de
culture.
L’antique tradition du pèlerinage sur les lieux saints nous rappelle aussi
le lien inséparable qui unit l’Église et le peuple juif. Depuis le
commencement, l’Église sur cette terre a commémoré dans sa liturgie les
grandes figures de l’Ancien Testament, comme un signe de sa conscience
profonde de l’unité des deux Testaments. Puisse, aujourd’hui, notre
rencontre nous inspirer un amour renouvelé pour les écrits de l’Ancien
Testament et le désir de dépasser tous les obstacles à la réconciliation des
Chrétiens et des Juifs dans le respect mutuel et la coopération au service
de cette paix à laquelle la Parole de Dieu nous appelle !
Chers amis, rassemblés en ce lieu saint, que nos yeux et nos cœurs se
tournent maintenant vers le Père. Alors que nous nous préparons à redire la
prière que Jésus nous a enseignée, demandons-lui de hâter la venue de son
royaume afin que nous puissions voir l’accomplissement de son plan de salut,
et faire l’expérience, avec saint François et tous les pèlerins qui nous ont
précédés marqués du signe de la foi, du don de l’indicible paix – pax et
bonum – qui nous attend dans la Jérusalem céleste.
Allocution d’accueil du Ministre général frère José Carballo ofm à
l’occasion de la visite du Saint Père au Mont Nebo
Très Saint Père, veuillez recevoir au nom de tous les Frères Mineurs qui
vivent en Terre Sainte et de tout l’Ordre le salut de saint François : Que
le Seigneur vous donne la Paix !
Livret de la célébration sur le Mont Nébo Ici, sur le Mont Nebo, aux portes
de la terre promise, nous vous souhaitons la bienvenue au début de votre
pèlerinage en Terre Sainte. Ici, Moïse, au terme de l’exode, eut la grâce de
voir la terre que le Seigneur avait promise à son peuple. La promesse de
Dieu devenait finalement réalité. Moïse avait conduit Israël pendant
quarante ans. Pendant quarante ans, il avait été la voix de Dieu pour le
peuple et la voix du peuple auprès de Dieu. Il avait reçu du Seigneur la loi
et l’avait transmise à Israël afin qu’il l’observe. Il avait aidé le peuple
à grandir dans la foi, l’exhortant et le soutenant dans les moments de
découragement mais l’admonestant et le reprenant aussi lorsque la tentation
des oignons d’Egypte se faisait plus forte. Grâce à Moïse, Israël avait
appris à mieux connaître son Seigneur : un Dieu prévoyant qui n’abandonne
jamais son peuple. Un Dieu qui, durant le chemin, est lumière dans les
ténèbres et repos de la fatigue. Un Dieu qui tient compte des besoins de ses
fils au travers de la manne du ciel et de l’eau de la roche. Un Dieu qui
descend dans une tente pour demeurer au milieu d’eux et, avec eux, se fait
pèlerin. Ainsi, Moïse non seulement conduisit le peuple de l’Alliance vers
cette terre mais surtout le conduisit à son Seigneur et Sauveur.
Très Saint Père, vous avez voulu vous faire aujourd’hui pèlerin, nous
rappelant que telle est la condition du peuple de Dieu. Au cours de ce
voyage, vous n’êtes pas seul. Nous désirons vous accompagner, mieux, vous
suivre, comme par un temps le peuple d’Israël avait suivi Moïse et s’était
fait conduire par lui. Nous aussi aujourd’hui, nous nous sentons comme dans
le désert et nous avons besoin de celui qui nous conduit au Seigneur, de
quelqu’un qui nous aide à le connaître toujours plus comme un Père prévoyant
et miséricordieux, comme notre Seigneur Jésus Christ nous l’a révélé.
Souvent, en effet, nous sommes pris par le découragement et par la peur
lorsque le chemin se fait âpre et dur. Parfois, il semble que le mal
prévaut. Partout, nous voyons des guerres et des violences. Il existe encore
tant de pauvreté qu’elle écrase une grande partie de l’humanité alors que
les droits humains les plus élémentaires sont foulés aux pieds. La soif de
richesse et de pouvoir fait que les hommes n’hésitent pas à dévaster la
création qui leur avait été confiée afin qu’ils en prennent soin. La foi en
la promesse de la terre où coulent le lait et le miel, dans le Royaume qui
croît sans faire de bruit comme une petite graine de moutarde, risque de
s’évanouir dans nos cœurs et nous risquions d’être tentés d’abandonner la
charrue et de nous retourner.
Ici, sur ce mont, l’un de nos confrères, frère Michele Piccirillo, que le
Seigneur a récemment appelé à Lui, a dédié sa vie entière afin de nous
permettre de goûter la beauté de ces lieux, nous restituant les chefs d’œuvre
perdus et enfouis par les siècles. Son œuvre, outre son immense valeur
scientifique, nous enseigne qu’il est dans la nature profonde de l’homme
d’aller toujours à la recherche de la vraie beauté. Très Saint Père, au
cours de ce pèlerinage, nous nous confions à vous. Portez nos supplications
aux Seigneur et adressez-nous, une fois encore, cette Parole qui est la
seule à pouvoir nous donner le salut. Aidez-nous à redécouvrir la beauté de
notre vocation, la beauté d’être disciples du Ressuscité. Alors, comme les
disciples, nous aurons le courage de laisser derrière nous notre cénacle,
commode et sûr, pour nous mettre à nouveau sur les routes du monde, en
témoignant à tous la joie de Pâques.
Frère José Rodrígez Carballo ofm
Ministre général
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.05.09 -
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