Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

La famille fondée sur le mariage

 

Le 09 mai 2008 - (E.S.M.) - Vous trouverez ci-dessous les propos de Mgr Cattenoz lors de la journée diocésaine des fiancés, le dimanche 6 avril 2008.

Monseigneur Cattenoz, archevêque d'Avignon -  Pour agrandir l'image: Cliquez

Journée diocésaine des fiancés :

Monseigneur Cattenoz répond aux questions posées par les futurs mariés

La foi

Comment rencontrer Jésus vivant ?

Jésus a dit aux femmes le jour de la Résurrection "Dites à mes apôtres et à Pierre, allez en Galilée, c’est là que vous me verrez". Or, la Galilée pour les apôtres, c’était leur lieu de vie ordinaire, de travail, là où ils habitaient. C’est dans votre vie, dans votre cœur que vous rencontrerez Jésus, ne le cherchez pas dans le ciel ou les théories car il vous précède dans le lieu de vos Galilée quotidiennes, c’est là que vous le rencontrerez, vivant.
Les moyens sont divers, mais d’abord, mettez vous à l’écoute. Les chrétiens, je les appellerais "la tribu des grandes oreilles". Dieu va me parler par les événements, par mes frères, mon conjoint, mes enfants… mais il faut être à l’écoute et en premier lieu de la Parole de Dieu. Chaque jour on perd au moins une heure en choses inutiles... je vous propose donc de prendre ensemble 5 minutes chaque jour pour lire un paragraphe de l’Evangile et vous laisser imprégner par ces lignes que vous lirez. Écoutez Dieu également par la prière ensemble et personnellement : ouvrez-Lui votre cœur, rentrez en dialogue intime avec Jésus, le Vivant ; là est une source bouleversante pour votre couple et votre amour d’ouvrir votre cœur.

Quelle est la "valeur ajoutée" du Christ dans nos vies quand tout va bien a priori ?

De toutes façons, sans Lui, rien ne va, c’est clair : regardez comment le monde tourne, comment couples et familles se déchirent, alors que nos contemporains se détournent de plus en plus de Dieu. La grandeur de nos vies humaines, c’est de vivre la réalité divine à laquelle on est appelé. Il n’y a que l’amour qui peut donner à la vie quotidienne sa dimension d’éternité. Je souhaite que vous n’oubliez jamais que Dieu est présent avec vous, en vous-même si vous en doutez. Lorsque vous allez échanger vos consentements, Dieu s’engagera avec vous avec à la fois toute sa puissance divine et toute sa discrétion divine. Si vous faites appel à Lui, alors en permanence vous aurez cette source d’amour qui jaillira de vos cœurs pour vous permettre d’aimer divinement et de vous ouvrir à des enfants, des amis, des voisins, que votre foyer sera ouvert à tous, et connaîtra un bonheur que le monde sans Dieu ne peut donner. Avec le Christ, je désire que votre "joie soit complète" malgré et à travers les inévitables épreuves : cette profonde joie de la foi dans le Dieu ressuscité, voici ce qu’est la valeur ajoutée de la foi.

L’Église se vide, quelle est votre stratégie ?

Lorsque j’étais récemment au Brésil, j’ai vécu un rassemblement avec 100.000 jeunes dans une sorte de "rave party" chrétienne. C’était fabuleux. A Paray le Monial, il y a 4000 à 5000 jeunes qui passent une semaine de vacances tous les étés entre chrétiens, 5000 à 7000 couples et familles y passent également chaque année quelques jours. Que l’on ne me dise pas que l’Église se vide ! Dans certaines paroisses oui, certainement, mais en même temps il y a des lieux où elle est rayonnante de beauté, de croissance, de dynamisme : renseignez-vous !. L’Église c’est nous, c’est vous.
Est-ce que notre Église dans le Vaucluse va retrouver son dynamisme ? Je n’en sais rien, mais pendant 15 ans j’ai été servir l’Église dans les pays d’Afrique. Aujourd’hui, c’est notre Église en France qui a besoin d’aide et je n’ai pas honte d’avoir fait appel à des Brésiliens, des Italiens, des Polonais, des personnes venant du monde entier. Finalement, les jeunes évangélisent les jeunes, donc il nous faut accueillir des jeunes vocations d’autres pays. Je pars avec 600 jeunes à Lourdes et les sœurs brésiliennes d’Orange, il y a une joie formidable. Puis j’irai aussi en retraite avec 50 jeunes, et nous allons va certainement vivre des choses fabuleuses. Oui, l’Église est belle et je souhaite que vous y preniez votre place vous vivre ensemble ce nouveau printemps qui s’annonce.

Peut-on vivre sa foi sans faire d’efforts ?

La foi comme l’amour, est en même temps un don et un combat : il ne nous est pas évident d’aimer d’un amour pur et désintéressé, toute relation d’amour exige de notre part le concours de notre volonté, de nos actes, de notre énergie. De même, la foi est un don, mais aussi un acte de notre volonté qui engage toutes les forces de notre être, cœur, âme, esprit. Les commentaires de la Bible dès ses premiers chapitres affirment qu’on ne peut obtenir le bonheur sans effort. Tout dans notre humanité est marqué par l’effort : le nier est contraire à l’évidence. Un sportif n’arrive à rien sans persévérance, un musicien ou un artiste de même, tout travail requiert un effort, toute réalisation exige que l’on y consacre sa volonté. Lorsque le Christ est Ressuscité, Thomas, l’un des 12 apôtres, ne voulait pas croire en la Résurrection de Jésus sans voir ses mains et ses pieds transpercés, son côté ouvert... Jésus s’est manifesté à Thomas pour conforter sa foi mais il a ajouté : "heureux ceux qui croiront sans avoir vu !". Demandons donc la grâce de la foi pour qu’elle grandisse en nous même si nous ne le voyons pas directement. Dans un autre passage de l’Évangile, le Christ affirme que la foi est comme une graine de moutarde, minuscule, mais quand elle grandit, l’arbre dépasse tous les autres arbres et même les oiseaux y font leur nid ! Lorsque nous prenons soin de nourrir notre foi, petit à petit elle devient plus importante dans notre vie que tout le reste !

Beaucoup de jeunes s’éloignent et quittent l’église, est-ce un passage "inévitable" ? Que propose l’Église à ces jeunes en attente ou en désertion ?

Comme la foi est avant tout une rencontre intérieure avec le Christ, il est donc incontournable que chacun fasse une expérience personnelle de Dieu. Se sentir aimé d’un amour incommensurable par Dieu est une expérience unique, bouleversante, et éminemment personnelle. Ainsi, lorsque l’on grandit dans un terreau chrétien, cela ne nous dispense pas pour autant de cette rencontre personnelle. Certains trouveront dans leur chemin avec le Seigneur des petits jalons qui, ajoutés les uns aux autres, tisseront une histoire d’amour suffisamment riche pour que, devenu adulte, la foi soit une évidence et poursuive sa croissance. Pour d’autres, au contraire, les distractions du monde, les perturbations de l’adolescence seront propices à la remise en cause d’un héritage chrétien qui ne signifie plus rien pour eux, ou seulement quelques valeurs plus ou moins imprécises. S’approprier la foi est par excellence une démarche adulte : l’Église propose donc des lieux propices pour faire cette rencontre personnelle du Christ Vivant. Elle invite, et seuls ceux qui le désirent y viennent ; il y a en cela beaucoup d’occasions. Les plus connues sont les grands rassemblements comme les JMJ, mais dans toutes les coins du monde il est possible d’aller prendre un temps de silence dans un monastère, d’aller prier dans une église, de rencontrer un moine, un prêtre ou des chrétiens, de suivre des parcours de redécouverte de la foi comme les cours alpha ou les week-ends Kekako sur notre diocèse, de participer à des week-ends comme Jeunesse 2000, des sessions, etc. Mais il demeure incontournable que la rencontre attendue du Christ est le fruit d’une démarche et d’un cheminement personnel dans le cœur de chacun. Personne ne peut contraindre quelqu’un à reconnaître dans son cœur profond la soif d’amour qui l’habite et que seul Dieu peut combler ; c’est pourtant la profonde conviction de l’Église depuis 2000 ans, et elle en témoigne comme ici. Les chrétiens se doivent de témoigner de leur foi avec ceux qui les entourent car ils ne peuvent cacher ce qui fait leur joie, le cœur de leur vie.

Peut-on se sauver soi-même ?

Avec un peu d’humour, nous pourrions dire que si c’était possible, ça se saurait ! Le monde ne continuerait pas à subir les assauts de la souffrance, de la mort, de l’absurdité de la violence et de tout le reste... Se sauver cela signifie être capable de dominer toutes ses passions négatives, mauvaises qui habitent le cœur de l’homme et établir un monde de paix et d’harmonie. Nous en sommes encore loin ! Pour nous chrétiens, nous avons compris qu’il était vain de compter sur nos seules forces, même si nous devons y consacrer toute notre énergie. Seul le Christ sauve, Il a donné sa vie par amour, non pas pour effectuer un exploit en subissant un martyre abominable, mais pour vaincre toutes ténèbres, toute souffrance, toute l’horreur du mal par l’amour, la paix et le pardon. Et le signe de cette victoire nous est donné par sa Résurrection. Pendant toute sa vie et surtout sa Passion, pas une once de rancœur ou de ressentiment de sa part, mais tant d’amour, de foi, de vérité, de pardon et de paix,... A cause du Christ, nous savons maintenant que les portes de la mort sont à jamais ouvertes vers la Vie et qu’il ne nous reste qu’à le suivre ! Facile à dire, moins à faire certes ! mais "sans moi, vous ne pouvez rien faire", nous dit le Christ à chacun. Sa parole est claire, et nous l’expérimentons chaque jour. Alors je formule un vœu : que chacun ici tente de se laisser sauver par le Christ pour puiser en lui ce qu’il ne peut donner ou recevoir de lui-même.

Comment savoir lorsque ma vie s’améliore, que c’est l’action de Dieu et non les fruits du hasard ?

"Dieu est sans idée du mal", comme l’affirme un théologien. C’est-à-dire qu’il ne peut nous vouloir que du bien, et il nous a créés pour le bonheur, pour la plénitude absolue ! Lorsque j’accepte de reconnaître dans ma vie la présence douce et prévenante de Dieu qui garde sans cesse son regard d’amour sur moi, je découvre à quel point sa tendresse m’entoure :

"Comme est la tendresse d’un père pour ses fils, tendre est le Seigneur...
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour,...
Il te couronne d’amour et de tendresse..." (Psaume 102)

Ainsi ma vie est toujours sous son regard et c’est mon regard qui change : quand on est amoureux, tout change, n’est-ce pas ! et pourtant c’est la même vie... on se lave toujours les dents le matin, on continue à travailler, à manger, à dormir... pourtant rien n’est plus pareil et ma vie me semble "rose" ! Dans le domaine de la foi, c’est sans doute "pire" ! Lorsque je découvre en effet l’amour du Seigneur pour moi, toute ma vie change, ce n’est pas qu’elle s’améliore ou se détériore dans les événements mais simplement qu’elle est toute autre ! Et alors je commence à voir l’action de Dieu dans ma vie, quel émerveillement !
De toutes façons quand ma vie s’améliore, quelle qu’en soit la raison, je peux louer et bénir Dieu car Il est "la" vie.

Comment la foi peut-elle aider à la restructuration la société en France ?


La foi transforme le cœur et la vie des chrétiens et donc c’est à eux qu’il revient d’agir pour une société plus proche de la civilisation de l’amour dont parlait si souvent Jean-Paul II. Aux côtés de tous les hommes de bonne volonté, les chrétiens ont donc une mission toute particulière au cœur de ce monde : ils peuvent aider la société en France et partout où ils sont appelés, en s’engageant où cela leur semble utile pour le bien de tous et pour faire évoluer nos sociétés vers une vie plus intense, plus belle, plus juste. Au-delà, la rencontre personnelle du Christ pour quelqu’un, pour un couple le(s) conduit à une vie vraiment nouvelle, transformée, qui va tôt ou tard irradier et fructifier dans la vie civile, sociale, familiale, dans le monde du travail, etc... Quand l’Église évangélise et conduit des personnes à rencontrer le Christ, elle réalise de fait un bien immense pour la société : nos hommes politiques et les milieux laïcs français ne s’en rendent pas compte, mais c’est une très grande réalité.

Y a-t-il un seul Dieu ? Y a-t-il quelqu’un au-dessus des autres ? N’y aurait-il qu’un seul chemin vers la Vérité ?

Ce qui fait la spécificité de la foi chrétienne, c’est que Dieu est venu à ma rencontre, à ma recherche. En ce sens, ce n’est pas moi qui l’ai cherché, c’est Lui qui est venu. C’est l’histoire de celui qui en regardant sa vie comme des traces de pas sur le rivage, a vu deux traces de pas sur la plage marchant côte à côte : celles de Dieu et les siennes. Mais aux moments difficiles de sa vie, il n’y avait qu’une trace de pas. Il a pensé que Dieu l’avait abandonné lors des épreuves de sa vie or Dieu lui le contraire : "c’est justement à ces moments là que je t’ai porté dans mes bras".
J’ai eu des échanges profonds avec des musulmans lorsque j’étais berger en Haute-Volta : ils étaient stupéfaits de découvrir que pour nous, Dieu se donnait à nous dans l’eucharistie par exemple. Nous pouvons entrer en dialogue avec eux, mais nous devons surtout rayonner l’amour de Jésus et crier à tous que Jésus les aime et qu’il n’a qu’une envie, c’est de vous entraîner à sa suite. Il faut admettre que les chemins des hommes sont très divers, que l’Esprit de Dieu habite le cœur de tous les hommes, même s’ils ne le reconnaissent et même le trahissent si souvent. Comme Jésus le dit lui-même, "Je suis le chemin, la vérité et la vie" et non "un chemin, une vérité, une vie". Saint Paul le dit également, et avec lui toute l’Église, : "Jésus-Christ est le seul Sauveur", et Jésus est l’envoyé du Père, comme il ne cesse de le rappeler dans son ministère.

Comment Dieu peut nous oublier quand on a un problème ?

Dieu ne nous oublie jamais, c’est nous qui l’oublions et négligeons sa présence. (Je vous renvoie à l’histoire de l’homme marchant dans le sable ci-dessus). Cependant, jamais Dieu ne s’imposera, comme le dit Jésus : "Voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi". Ainsi, c’est seulement lorsque nous ouvrons notre cœur à sa présence qu’Il peut se manifester à nous. La seule chose qu'il lui est absolument impossible de faire, c’est de forcer la porte d’un cœur ; l’Amour ne peut s’imposer, sinon ce n’est pas l’amour.

Le mariage

Comment agit le sacrement de mariage ? Comment s’en servir concrètement dans la vie de couple ?

Pour moi, il y a trois lieux déterminants qui font le cœur de la vie familiale où se vit l’amour au quotidien : la chambre conjugale où se vit l’amour, la table conjugale et familiale où l’on est heureux d’être ensemble, la table de l’Église qui ressource le couple et la famille à l’amour même de Dieu. Lieu de l’accueil de l’autre, de l’écoute puis des enfants, des hôtes de passage, où l’on se dégage de soi pour être attentif à l’autre, où l’on expérimente le don de soi. Chaque table est un lieu vital. Prenez du temps pour réfléchir à la façon dont vous vivez votre liturgie de la table. De même pour votre liturgie conjugale : dans la chambre nuptiale, se vit l’apprentissage du don pour l’autre, de la communion intime et intérieure, lieu où en même temps est donné la vie. Pour donner la vie il faut être 3, l’homme, la femme et Dieu.
Avec le sacrement de mariage, Dieu s’engage lui-même avec nous, il est reconnu et accueilli comme Sauveur : les couples chrétiens reconnaissent qu’ils sont des pauvres, qui, comme les autres ont besoin d’un Sauveur. Vous le vérifierez si vous reconnaissez que vous êtes des pauvres de l’amour. Si - par la prière, le dialogue en vérité, le pardon, la vie sacramentelle, etc - vous accueillez l’Esprit et vivez de cette foi dans le Christ, alors vous verrez comme ce "Salut" fructifie dans vos vies : vous en bénirez à jamais le Seigneur pour les fruits de grâce en vos vies et celle de vos enfants.

Condition du mariage : baptisé, non baptisé ?

Voici les conditions au mariage, telles que rappelées par les Évêques à Lourdes en novembre 2002 :
- au moins l'un des deux conjoints doit être catholique (baptisé) ;
- aucun des conjoints ne doit être lié par un mariage antérieur valide ;
- ils doivent être vraiment libres dans leur consentement (liberté) ;
- l'homme et la femme s'engagent définitivement l'un envers l'autre (indissolubilité) ;
- ils veulent persévérer dans la fidélité de leur amour pour toute la vie (fidélité) ;
- ils acceptent la responsabilité d'être parents (fécondité) ;
- ils s’engagent à élever leurs enfants dans la foi catholique.

Le sacrement de mariage est un sacrement qui s'inscrit dans la suite des autres sacrements, et notamment de l'Eucharistie, du sacrement de Pénitence (Réconciliation) et de la confirmation. L'Église propose donc le sacrement de la confirmation si les futurs mariés ne l’ont pas reçu. Sa préparation se déroule dans un délai convenable, avant ou après la célébration du mariage.
Je vous invite à rencontrer votre curé pour plus de précisions.

Pourquoi faut-il passer à la mairie avant de passer à l’Église ?

C’est le cadre le cadre de l’accord régulant les rapports entre l'Église et l’État : il y est clairement stipulé que l’engagement civil était une condition pour contracter un mariage religieux. L’acte en mairie constitue le registre officiel qui définit les droits et les devoirs des conjoints comme l’indique le code civil. C’est le droit civil qui assure notamment la protection des personnes en cas de rupture du lien conjugal et en définit les règles ; l’Église ne peut qu’approuver cette protection.
"Tout ministre du culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l'acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l'état civil s’expose à six mois de prison et de 7 500 euros d'amende".

Quand contacter le prêtre quand on veut se marier et comment ? Est-ce le prêtre qui nous rappelle ou pas ?

L’Église mesure tout le sérieux et l’enjeu de votre demande et vous invite à vous préparer à cette aventure fantastique qu’est le mariage au travers de nombreuses propositions. En premier lieu, adressez vous au prêtre de la paroisse dont vous dépendez, un an ou au minimum neuf mois avant la date choisie. Il établira avec vous le dossier nécessaire puis vous proposera une série de rendez-vous de préparation : rencontres avec le célébrant - prêtre ou diacre - et l’équipe de préparation au sacrement de mariage (PSM) qui propose en général plusieurs dates dans l’année. Les sessions de préparation au mariage sont souvent regroupées par secteur que l’on appelle doyennés. En moyenne, les fiancés participeront à environ 6 à 8 rencontres et jusqu’à une par mois selon les équipes de PSM.
Si vous n’avez pas de nouvelles du prêtre que vous avez contacté depuis 2 semaines, rappelez-le, il est certainement très sollicité, mais il ne faut pas laisser passer les dates des rencontres de préparation au mariage qui sont obligatoires.

Est-ce que les mariés peuvent rentrer dans l’église avec leurs enfants plutôt qu’avec leurs parents ?

L’entrée dans l’église au bras des parents est une tradition culturelle qui relève donc de choix personnels et n’a rien à voir avec la liturgie (même si le symbole est beau et compréhensible), c’est-à-dire le déroulement de la célébration en tant que telle. Vous avez donc toute liberté pour organiser cette entrée dans l’église comme bon vous semble, en respectant pour autant la dignité de la célébration et les consignes du célébrant, car il ne s’agit pas non plus d’un défilé mais bien d’une façon de signifier que les époux entrent librement dans l’église pour s’engager devant Dieu et devant la communauté chrétienne.
Vous trouverez d’autres informations sur ce point en consultant le site suivant : http://catholique-nanterre

Le mariage civil et non sacramentel est-il forcément voué à l’échec ?

Dans l’absolu, certainement pas , heureusement, mais reconnaissez avec moi que tout semble aujourd’hui conduire le nombre de divorces à rejoindre progressivement celui des mariages, c’est donc qu’il y a un vrai problème au seul mariage civil !
Nous pouvons reprendre les mots de Jean-Paul II dans sa lettre aux familles qui nous éclairent sur cette question :

"L’amour humain est-il envisageable sans l’Époux qui, le premier, nous a aimés jusqu’à la fin ? C’est uniquement s’ils prennent part à Son amour et à ce grand mystère que les époux peuvent s’aimer "jusqu’à la fin"’ : ou bien ils deviennent participants à cet amour ou ils ne savent à fond ce qu’est l’amour... Cela constitue alors indubitablement un grave danger pour eux".


Ainsi, il est fort dommage de s’exposer ainsi au "danger" et de se priver délibérément des grâces de Dieu, créateur et source de tout amour ; mais comme le rappelait Vatican II, l’Esprit Saint agit partout, où il veut, et n’est pas réservé aux chrétiens ; il peut donc irradier la vie de tel ou tel couple dans la mesure où les conjoints recherchent avec droiture la vérité de l’amour.
La célébration du sacrement de mariage n’est pourtant pas une assurance tout risque pour l’amour et un mariage réussi : tout sacrement, pour fructifier, doit être nourri par la grâce et la vie dans l’Esprit comme nous l’avons exprimé plus haut ; sans cela, il n’est pas opérant dans vos vies. Je vous rappelle l’expression entendue ce matin : ce serait comme avoir une magnifique voiture sans essence ou un trésor sur son compte en banque sans en connaître le code d’accès.

Comment faire rentrer Dieu dans le couple quand l’un des deux ne croit pas ?
Mon fiancé n’est pas baptisé et il est totalement éloigné de l’Église, il n’a pas souhaité venir aujourd’hui. Quand j’entends que de nos jours il faut que le couple vive Dieu pour avoir une chance de tenir, cela me désespère. Si je lui parle de Dieu, c’est sûr que ce sera une occasion de tension et cela risque de mettre en danger la stabilité de notre couple. Que me conseillez-vous ? Comment garder l’espérance ?


Dans la première lettre aux Corinthiens, Saint Paul dit que si ton conjoint non-croyant est prêt à rester avec toi, et désire de tout son cœur vivre une vie juste et droite comme l’y invite l’Évangile et l’Église, ta foi et ton amour vont le sanctifier à travers ce que toi, tu vivras. Si le conjoint catholique vivant sa foi est convaincu que le Christ vit en elle, son amour va rayonner, il se vivra des choses formidables et cet amour pourra passer aux enfants. Au regard de tout ce qui s’est dit précédemment, je ne peux vous cacher cependant que c’est une grande grâce de pouvoir vivre sa foi à deux, et la réalité montre que vivre sa foi seul est parfois particulièrement délicat, surtout lorsque le conjoint non-croyant semble hostile ou fermé au dialogue alors qu’un sacrement va ou a été être célébré dans l’Église. De tels blocages ne sont pas insignifiants, et il faudrait prendre le temps d’une réponse personnelle.

Comment la foi peut-elle concrètement améliorer notre vie de couple ?

Je partirai d’un exemple concret : lorsque j’étais dans une paroisse, le curé a proposé des rencontres après le mariage. Seulement deux personnes sont venues ! Alors j’ai proposé à ces deux jeunes femmes d’inviter 4 couples d’amis et de les inviter à me rencontrer chez elle. Depuis 7 ans ils se réunissent régulièrement et creusent leur foi ensemble. Ce n’est que de la négligence qui les avait éloignés de l’Église et, en s’entraidant, ils s’encouragent à vivre leur foi et ont découvert la beauté d’une vie chrétienne conjugale. N’hésitez pas à faire de même, à vous retrouver autour d’une table, à prendre les minutes de lecture de la Parole, d’émerveillement, de prière dont nous avons parlé, les temps de "devoir de s’asseoir" comme disent les équipes Notre-Dame. Tout cela mis bout à bout, c’est cela qui fait qu’on vit en chrétien.
Aussi, n’oubliez pas de faire un voyage de noce tous les ans ! Prenez du temps pour replonger votre amour dans sa source tous les ans. Le couple doit savoir retrouver et nourrir l’amour de sa jeunesse.
A Sault-de-Vaucluse, il y a des bâtons qui permettent de trouver la route sous la neige, l’église fait pareil, elle met des balises pour nous éviter de tomber. Elle est bienveillante, sachez suivre ses balises, elles sont fort utiles, que ce soit par grand beau temps ou dans la tempête.
Enfin, je dirais qu’un couple seul dans sa vie est en danger : rejoignez d’autres coules pour cheminer, échanger, grandir dans la foi ; consultez pour cela l’offre importante de mouvements et d’équipes de couples chrétiens sur le diocèse, les communautés de laïcs qui vous accueillent ; demandez conseil à vos parrains ici présents, à l’équipe diocésaine de pastorale familiale, à votre curé, etc...

L’épreuve, la maladie est-elle la condition de la foi ? faut-il connaître l’épreuve pour être chrétien ? faut-il attendre l’épreuve pour retrouver la foi dans notre vie de couple ?

Je pense que la foi vient surtout de l’écoute de la Parole de Dieu. Beaucoup parmi nous ont la vision d’un Dieu "sonnette d’alarme" : on fait appel à Dieu en cas d’urgence. Au premier jour de la Pentecôte, la première chose qu’ont fait les apôtres est de proclamer les merveilles de Dieu. Il nous faut apprendre à nous émerveiller, c’est cela qui devrait faire le fond de notre vie, s’émerveiller les uns des autres, et de même pour nous : "quelle merveille je suis !". Tout ce que nous sommes, c’est Dieu qui l’a fait. Si vous pouviez découvrir que l’Église est le rayonnement de l’amour de Dieu qui veut que nous apprenions à découvrir tout ce qu’il y a de beau dans notre vie ! On ne fait pas assez attention à chacun, je l’ai découvert comme une certitude : il faut apprendre à voir la beauté que Dieu a fait en chacun, quel qu’il soit. C’est là où il faut rencontrer Dieu, n’attendez pas d’avoir une maladie, de vive une épreuve.
Mais il y a comme des sessions de rattrapage, ce que vous n’avez pas été capable de faire dans l’émerveillement, parfois Dieu peut vous le donner de le faire dans la souffrance. Pourquoi ne pas apprendre dès aujourd’hui à le reconnaître vivant et présent dans notre vie ?
Je vous invite ainsi tous les matins au réveil à prendre 4 minutes pour vous émerveiller de tout ce que vous allez vivre de beau dans la journée ! La louange en couple et en famille est une école de bonheur : souvenez vous en, et surtout mettez le en pratique !

La fécondité, la sexualité

Comment combiner une sexualité dite "chrétienne" avec une vie de "femme active" ? Quelle est la position de l’Église par rapport à la contraception ?

L’Église n’est pas contre quelque chose, elle est plutôt à 100% pour l’amour et pour la vie ! L’Église est contre les moyens qui sont une totale fermeture à la vie et limitent donc le sexe (qui doit être toujours une expression directe de l’amour) à un simple moyen de plaisir, à un gadget sympa et ludique !
La relation sexuelle pose naturellement la question de l’ouverture à un vie nouvelle qui viendrait. Si le couple n’est pas prêt à se marier, il n’est pas prêt à accueillir un enfant si celui-ci devait venir. Et il est dangereux de partitionner l’homme, de limiter la sexualité au plaisir sans vouloir la possibilité de la transmission de la vie. Cet égoïsme ne va pas dans le sens de l’épanouissement dans la durée mais d’une frustration, d’un certain enfermement, particulièrement pour la femme.
L’Église propose à ceux qui vivent en couple une méthode de régulation des naissance basée sur l’observation du cycle de la femme (appelée "méthode naturelle de régulation"), respectueux de ce qu’elle est.
Cette méthode exige certes une abstinence de quelque jours par cycle menstruel, mais cela permet aux couples de vivre une vie sexuelle conforme aux attentes légitimes des conjoints qui s’aiment, et restant adaptée à la vie moderne. Cette méthode semble également enrichissante car elle conduit le mari à connaître et respecter le rythme naturel de sa femme ; elle permet également de nourrir le désir de la communion conjugale, tout en ouvrant à d’autres modes d’intimité que le seul rapport sexuel ce qui est aussi une bénédiction.
Je vous invite pour toute ces questions à prendre contact sur le diocèse avec les moniteurs de ces méthodes dites "Billings".

Enfin, certains moyens dits "contraceptifs" ont de manière certaine un caractère abortif ; or toute vie est un cadeau de Dieu. L’Église affirme le prix inestimable de chaque vie, de la naissance à la mort naturelle et les chrétiens participent à cette protection de toute vie au respect de toute existence.

En quoi notre foi peut-elle purifier et sanctifier notre sexualité conjugale ?

Jean-Paul II a consacré la plus grande catéchèse de tous les temps (4 années d’audiences du mercredi) pour commenter dans les Écritures toute la beauté de ce qu’il a appelé "la théologie du corps". Le Pape affirme que la sexualité est un chemin privilégié pour que les époux célèbrent leur amour et qu’elle est un moyen unique de réaliser le "une seule chair" qui est leur appel spécifique. "Une seule chair" signifiant un seul être, de deux faire un par la communion et l’amour. La sexualité est donc une expression d’amour ultime qui produit des fruits de vie pour les époux lorsqu’elle est vécue dans la beauté d’un amour qui recherche en premier lieu le bonheur de l’autre et le respect infini de ce qu’il est.
Aimer s’oppose donc radicalement à toute idée d’utilisation, de retour égoïste sur soi, de recherche exclusive du plaisir. Lorsque j’ai en face de moi une personne, il ne peut être question de l’utiliser. Car utiliser l’autre, c’est en faire un objet, c’est dégrader la personne du rang de sujet à celui de chose.
C’est ainsi que l’Église, telle une mère bienveillante, rappelle un certain nombre de principes fondamentaux sur la sexualité, de façon à favoriser le respect des corps, qui sont, selon les mots de Saint Paul, des "temples de l’Esprit Saint". (1 Co 6, 19). Elle invite à entrer dans une sexualité qui atteint une beauté que le monde ne peut donner car elle devient expression visible d’un mystère invisible, c’est-à-dire "liturgie propre des époux" comme le dit Jean-Paul II.

Or, comme nous l’avons déjà expliqué ce matin, pour chacun de nous notre cœur est partagé entre des aspirations bienveillantes et des pulsions égoïstes. La sexualité, parce qu’elle est par essence une expression existentielle, est le lieu par excellence ou se vit ce combat : personne n’en fait l’économie. Pour entrer dans une sexualité qui respecte l’autre, il me faut travailler à convertir et purifier mes passions, non pour tuer le désir, bien au contraire, mais pour le purifier par une maîtrise de mon comportement, une attention incessante à l’autre au cœur même de ma relation sexuelle.
Les méthodes naturelles, en respectant la nature profonde de la femme et son rythme de fécondité, sont un outil essentiel (quoique insuffisant) aux époux de rentrer afin de respecter la vie, d’exercer une paternité-maternité responsable, et de nourrir un dialogue concernant leur tendresse.
A contrario, la sexualité que le monde nous propose s’appuie sur une illusion selon laquelle il faudrait tout essayer, pourvu d’obtenir de "nouvelles expériences" et de multiplier ses orgasmes dans une course sans fin de jouissance qui par essence restera limitée et tôt ou tard insaisissable. Ceux qui pratiquent ce genre de "sport" sont tôt ou tard fort déçus par les effets secondaires de ces curieuses pratiques : on devient l’esclave de ses passions quand on réduit son existence à assouvir sans frein ses insatiables pulsions sexuelles. Le sentiment de n’être qu’un objet enferme dans la solitude, la névrose, l’addiction comme l’est l’alcool ou la drogue. Comme le dit Saint Paul : "Qui sème dans sa chair, récoltera de la chair la corruption ; qui sème dans l’esprit, récoltera de l’esprit la vie éternelle." (Gal 6, 8). Le résultat de ces pratiques provoque tôt ou tard et à des degrés divers une amertume, un vide, une désespérance, un dégoût de soi-même et enfin une perte du désir. Le plaisir lui-même devient rare car il fuit à mesure que l’on cherche à le saisir et le provoquer de façon pulsionnelle : il fuit à mesure qu’il est pourchassé.
De nombreux couples qui ont accepté de vivre leur sexualité telle que l’Église les y invite, sont souvent bouleversés de la profondeur qu’ils acquièrent au fur et à mesure des années dans leur relation intime, de la fraîcheur de leur union malgré les jours qui passent, de l’intimité que cela induit dans leur dialogue conjugal. Les difficultés sont certes présentes, le cheminement est semé d’embûches, qu’importe : l’important est de grandir dans l’amour avec la miséricorde de Dieu. De cela, l’Église se doit d’en être inlassablement, quoi que cela lui en coûte, le témoin, et elle ne cesse d’en proposer le chemin car il mène au bonheur.

Le pardon

Peut-on tout pardonner ?

Avant de répondre à cette question, mettons-nous bien d’accord sur ce qu’est ou n’est pas le pardon, d’après un livre du Père Daniel-Ange ("L’amour fraternel")
Pardonner n’est pas forcément oublier. Il ne suppose pas l’amnésie de l’offense mais il permet que la mémoire ne soit plus asphyxiée par le souvenir.
Pardonner ne signifie pas nier. Je reconnais la réalité de ce que j’ai subi ou souffert, je n’occulte pas les faits.
Pardonner n’est pas un simple acte de volonté, il ne se fait pas sur commande, c’est une grâce à mendier
Pardonner n’est ni magique, ni spontané. Il touche et implique toutes les dimensions de la personne.
Pardonner ne veut pas dire se retrouver comme avant l’offense car quelque chose a changé pour toujours dans la relation blessée, une autre relation doit être trouvée.
Pardonner n’exige pas que l’on renonce à ses droits, il n’y a pas de démission devant les exigences de la justice.
Pardonner à l’autre ne veut pas dire l’excuser, le décharger de ses responsabilités.
Pardonner n’est pas une démonstration de supériorité morale qui humilie l’autre.
Le pardon n’est pas de l’ordre du marchandage, il est inconditionnel, gratuit.
Pardonner ce n’est pas s’écraser devant l’autre mais simplement signifier que l’on redonne notre confiance à l’autre.
Demander pardon n’est pas réclamer un dû, exiger un droit, c’est de l’ordre de la gratuité
Pardonner n’implique pas l’immédiateté, il suppose souvent un long processus, il faut laisser Dieu se saisir du temps.

Mais une chose est sûre, rien ne rend esclave comme un refus de pardon : si je reste rivé au souvenir de tel événement, de telle personne qui m’a blessé, trahi, déçu...je reste incapable d’aller de l’avant. Le pardon brise ces chaînes, me libère de mon passé, il ouvre à l’avenir. Rien ne rend plus triste qu’un refus de pardon. Ce qui me libère, c’est pardonner comme mon Dieu m’a pardonné. Lorsque je me capsule en moi-même, je ressasse infiniment l’offense, je concocte une vengeance, je multiplie ma souffrance en agissant ainsi. La blessure secrète l’amertume, la plaie devient purulente. Le ressentiment, la rancune, la vengeance, tout cela est du poison, l’abcès se forme et enfièvre tout mon être. Seul le pardon peut parer à l’infection. C’est douloureux sur le moment, mais la blessure se nettoie et cicatrise. Que d’existences gâchées pour des pardons non donnés, parfois durant des décennies : gâchis de sa vie, mais aussi de celle des autres car mon amertume empoisonne et blesse à son tour celle des autres... Le pardon est donc vital, il nous donne d’exister, d’apprendre à vivre ensemble en s’aimant.
Je comprends cependant qu’il y ait des situations très difficiles pour pardonner en vérité : accueillir le Christ pour que ce pardon soit possible est donc essentiel, vital je pourrais dire.
Nous sommes donc appelés à entrer dans le pardon avec le Christ, c’est-à-dire à le désirer, à lutter contre ce qui nous y empêche en nous et à supplier le Seigneur de nous en donner la grâce. C’est en constatant les fruits de cette démarche dans nos vies que nous vérifierons si le pardon a vraiment été donné... même si ce peut être très long. L’essentiel est d’avancer sur ce chemin, de persévérer.
Alors oui, tout peut-être pardonné car "à Dieu tout est possible"... mais quel chemin exigeant, quelle libération quand le pardon est passé sur notre histoire !

Comment l’Église peut-elle pardonner des comportements impardonnables ?

Les apôtres ont reçu de Jésus ce pouvoir de pardonner les péchés. Mais pour donner l’absolution, le prêtre qui agit au nom du Christ doit s’assurer de la sincérité du repentir de la personne, c’est-à-dire de son désir de changer son comportement, et de faire en sorte qu’il puisse même réparer dans la mesure du possible. Dans l’Évangile, quand Jésus a parlé à la femme adultère, il lui a dit : "Tes péchés sont pardonnés. Va et désormais ne pèche plus". C’est pourquoi l’Église s’efforce d’encourager les pêcheurs que nous sommes tous à ne pas recommencer dans le péché et à poser des gestes pour réparer, dans la mesure du possible, les conséquences de ses actes.
Il y a des péchés graves pour lesquelles l’Église peut refuser de donner le pardon, mais ceci doit rester un secret entre la personne et le prêtre (voir l’évêque pour certains), condition indispensable de la confiance en celui à qui on se confesse.
Il y a aussi des personnes qui se confessent sans dire toute la vérité au prêtre de manière volontaire. Elles reçoivent peut-être l’absolution mais le Seigneur qui connaît toute choses sait, Lui, ce qu’il y a d’hypocrite ou non dans cette démarche.
Cependant, lorsqu’une personne demande la grâce du pardon, l’Église ne peut la lui refuser, dès lors que sa démarche apparaît sincère et conforme à ce qui précède.

Comment peut-on se dire chrétien en ayant des comportements déviants ?

Un chrétien est un homme pécheur, comme tous les autres hommes, mais qui connaît sa faiblesse et la reconnaît. Les comportements déviants n’ont aucune justification mais ils manifestent l’action du mal dans notre humanité. Un chrétien, plus qu’un autre, peut trouver des moyens pour éviter de retomber dans des comportements déviants même si cela ne le dispense pas d’avoir à assumer son combat intérieur pour dominer ces pulsions malsaines. Il arrive, hélas, que des chrétiens ne parviennent pas à se défaire de comportements graves, ce devrait être alors à la communauté chrétienne et à la société d’intervenir en protégeant ceux qui subissent les conséquences de tels actes, en dénonçant ce type d’agissements pour empêcher de nuire (c’est le cas par exemple à grande échelle dans l’Église des USA où de nombreux prêtres ont été reconnus coupables d’actes de pédophilie). Il n’est pas rare que ces situations restent longtemps cachées, inconnues ou masquées, ce qui ne rend pas la tâche facile. C’est pourquoi la vigilance de l’Église doit s’exercer avec beaucoup d’exigence et de discernement.

L’après-mariage

Nous avons peur que la dynamique spirituelle retombe après notre mariage. Comment très concrètement conserver cette dynamique spirituelle après notre mariage ?

La dynamique spirituelle de votre préparation au mariage est - je l’espère - un petit avant-goût de ce que vous êtes appelés à vivre dans le mariage : ce n’est qu’après le mariage que tout commence, et pour un amour en crescendo, si on se rappelle ce qui a été dit ce matin sur l’Évangile de Cana !
Un chrétien seul est un chrétien en danger, a t-on déjà dit : petit à petit, submergé par le quotidien, le travail, les enfants, les mille occupations et sollicitations de la vie, tout ce qui est de l’ordre de la relation à Dieu passe progressivement à la trappe ! Si votre désir est de continuer votre cheminement spirituel, il vous est certes nécessaire de prendre un peu de temps de lecture de la Parole de Dieu, d’échange en profondeur, de prière, dont nous avons parlé. Dans la durée, il n’y a pas d’autres solutions que de s’appuyer sur des membres de la communauté chrétienne pour nourrir ces exigences : c’est cela l’Église. Sur le site Internet du diocèse, tous les mouvements familiaux du diocèse sont présentés pour vous permettre de prendre contact avec eux et de choisir celui qui vous convient le mieux pour vous soutenir dans votre foi. Ce peut être aussi en vous mettant au service d’autres couples de votre paroisse par exemple, que vous trouverez un soutien fraternel : quand vous serez affermis dans votre foi, je vous dirai avec Saint Paul, redonnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement.

Ne pourrait-il pas y avoir des piqûres de rappel, après le mariage, de journées comme celle-ci, pour pouvoir ressourcer notre couple, reprendre des forces, par exemple pour les anniversaires de mariage ?

De même qu’il est très fortement conseillé de prendre au moins un week-end de voyage de noce par an, une session de couple ou de famille par an nourrit notre vie spirituelle et conjugale. Il existe aujourd’hui de nombreuses propositions que vous devriez retrouver aussi sur le site internet de l’Église d’Avignon. Comme je l’ai déjà évoqué, vous pouvez contacter l’équipe de la Pastorale Familiale pour qu’ils en parlent avec vous. Il existe par exemple :
des week-ends couples "Amour et Vérité",
les sessions "famille" d’été à Paray-le-Monial avec la Communauté de l'Emmanuel,
les sessions ou week-ends Cana de la Communauté du Chemin-Neuf, les sessions du mouvement des Equipes Notre Dame,
les festivals des familles de la Communauté du Verbe de Vie,
les sessions St Jean-Famille de la communauté des Frères et Sœurs de St Jean,
les retraites pour couples et/ou famille des Foyers de Charité,
et beaucoup d’autres que nous ne pouvons énumérer.

Sur notre diocèse, j’invite régulièrement le peuple de Dieu à se rassembler pour des occasions : fête de la sainteté, ordinations, journée des fiancés, des divorcés, des veuves, chemin du croix du vendredi saint dans les rues, la Présence chrétienne au Festival avec plus de 100 jeunes missionnaires, manifestations exceptionnelles comme la journée des étudiants du 1er mars dernier, le forum "Communion et Évangélisation" de fin mai, ou celles qui auront lieu en 2009 pour l’anniversaire de l’arrivée des Papes ! Surveillez le site Internet de l’église, normalement tous les événements sont annoncés.

Comment transmettre la foi à ses enfants … puisqu’il s’agit finalement d’une rencontre individuelle ?

Voici ce que nous dit Jean-Paul II dans sa belle lettre aux familles :
"Époux, vous devez naître de l’Esprit Saint. Pères et mères sont les premiers témoins et ministres de cette nouvelle naissance dans l’Esprit Saint : vous qui engendrez les enfants dans leur vie humaine, n’oubliez pas que vous les engendrez aussi pour Dieu !"
Ainsi, nous sommes appelés en tant que parents chrétiens à assumer notre responsabilité pour les enfanter à leur vie de chrétien. En nous appuyant sur l’Église, mettre cette exigence comme première dans notre éducation, privilégier les occasions où nos enfants vont être mis en présence de Dieu par l’intermédiaire de mouvements de jeunesse, d’aumôneries, de camps, de célébrations, de sessions adaptées,... Ainsi, ils auront une plus grande facilité pour vivre cette rencontre personnelle déterminante. Mais si la musique, le sport ou les loisirs - et même les études - passent avant le Seigneur dans nos priorités éducatives, si notre foi reste avant tout cérébrale ou seulement "horizontale", il ne faudra pas s’étonner que nos enfants ne se soucient plus un jour ou l’autre de leur croissance intérieure ou de la foi chrétienne !

Table des articles 2008 : La famille fondée sur le mariage
 

Sources :  Diocèse d'Avignon

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 09.05.08 - T/Famille

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante