Benoît XVI au Président du Brésil


ROME, le 09 Mai 2007 - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a été accueilli à son arrivée par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son épouse. Le saint Père a exprimé sa joie de visiter le Brésil "un pays de grande tradition catholique". Il a souligné "le caractère essentiellement religieux de son voyage".

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Le pape Benoît XVI au Président du Brésil
Discours du Saint Père à son arrivée à l'aéroport
Le pape Benoît XVI est arrivé mercredi vers 18h55 GMT sur l'aéroport de Sao Paulo où il entame une première visite en Amérique latine

L'avion d'Alitalia qui le transportait a atterri à l'aéroport international de Sao Paulo, et on pouvait voir des drapeaux du Brésil et du Vatican accrochés à la cabine du pilote.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son épouse l'attendaient pour l'accueillir dans un hangar de l'aéroport, alors que plusieurs centaines de personnes l'attendaient également sous la pluie devant le monastère où le pape séjournera pendant sa visite

"C'est avec une joie immense que je souhaite la bienvenue à votre Sainteté, doublement honoré en tant que chrétien et en tant que Brésilien", a déclaré le président Lula. Il a souligné "la trajectoire de respect mutuel et de coopération dans le domaine social" entre l'Église catholique et l'État brésilien.

Le pape a répondu au président Lula en exprimant sa joie de visiter le Brésil "un pays de grande tradition catholique". Il a souligné "le caractère essentiellement religieux de son voyage".

Il a souhaité que l'Église latino-américaine renforce son identité "en promouvant le respect de la vie depuis sa conception jusqu'à son déclin naturel". L'Église doit aussi "faire de la promotion de la personne humaine l'axe de la solidarité particulièrement en direction des pauvres et des plus démunis".

Discours de Benoît XVI à son arrivée à l’aéroport international de Sao Paulo-Guarulhos

Monsieur le Président de la République,
Messieurs les cardinaux et vénérés frères dans l’épiscopat,
Chers frères et sœurs dans le Christ !

1. C’est pour moi un motif de grande joie d’entamer ma visite pastorale au Brésil et de présenter à votre Excellence, en tant que chef et représentant suprême de la grande nation brésilienne, mes remerciements pour l’aimable accueil que vous m’avez réservé. Des remerciements que j’étends avec beaucoup de plaisir aux membres du gouvernement qui vous accompagnent, aux personnalités civiles et militaires ici présentes et aux autorités de l’Etat de Sao Paulo. Dans le discours de bienvenue que vous m’avez adressé, Monsieur le Président, j’entends résonner les sentiments d’affection et d’attachement de tout le peuple brésilien envers le successeur de l’apôtre Pierre.

Je salue fraternellement dans le Seigneur mes bien aimés frères dans l’épiscopat, qui sont venus m’accueillir au nom de l’Église du Brésil. Je salue également les prêtres, les religieux et religieuses, les séminaristes et les laïcs engagés dans l’œuvre d’évangélisation de l’Église et dans le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne. Enfin, j’adresse un salut affectueux à tous les Brésiliens, sans distinction, hommes et femmes, familles, anciens, malades, jeunes et enfants. A tous, je dis de tout cœur : merci beaucoup pour votre généreuse hospitalité !

2. Le Brésil occupe une place très spéciale dans le cœur du Pape non seulement parce qu’il est né chrétien et compte aujourd’hui le plus grand nombre de catholiques, mais surtout parce qu’il est une nation riche de potentialités dotée d’une présence ecclésiale qui est motif de joie et d’espérance pour toute l’Église. Ma visite, Monsieur le Président, a un objectif qui porte au delà des frontières nationales : je viens pour présider, à Aparecida, la session d’ouverture de la Ve Conférence générale de l’Épiscopat de l’Amérique latine et des Caraïbes. Par une manifestation providentielle de la bonté du Créateur, ce pays devra servir de berceau aux propositions ecclésiales qui, si Dieu le veut, pourront apporter une nouvelle vigueur et un élan missionnaire à ce continent.

3. Dans cette région, les catholiques sont majoritaires : cela signifie qu’ils doivent contribuer de manière particulière au service du bien commun de la nation. La solidarité sera, indubitablement, une parole riche de contenu quand les forces vives de la société, chacune dans son champ de compétence, s’engageront sérieusement à construire un avenir de paix et d’espérance pour tous.

L’Eglise catholique – comme je l’ai souligné dans l’encyclique "Deus Caritas est" – « transformée dans la force de l’Esprit saint, est appelée à être, dans le monde, témoin de l’amour du Père, qui veut faire de l’humanité une unique famille, dans son fils » (cf. n. 19). De là, son engagement profond dans la mission évangélisatrice, au service de la paix et de la justice. La décision de réaliser une Conférence essentiellement missionnaire reflète donc bien la préoccupation de l’épiscopat, tout comme la mienne, de chercher des chemins appropriés pour faire en sorte que, en Jésus Christ, nos « peuples aient la vie », comme le rappelle le thème de la Conférence. Animé de ces sentiments, je désire regarder au delà des frontières de ce pays, et saluer tous les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes en souhaitant, avec les paroles de l’apôtre, « que la paix soit avec vous tous qui êtes en Christ » (1 Pierre 5,14).

4. Monsieur le Président, je suis reconnaissant à la Divine Providence qu’elle m’ait concédé la grâce de visiter le Brésil, une nation de grande tradition catholique. J’ai déjà eu l’occasion de rappeler le motif principal de mon voyage, qui a une portée latino-américaine et un caractère fondamentalement religieux.

Je me sens très heureux de pouvoir passer quelques jours avec les Brésiliens. Je sais que l’âme de ce peuple, tout comme celui de toute l’Amérique latine, garde des valeurs radicalement chrétiennes qui ne seront jamais effacées. Et j’ai la certitude qu’à Aparecida, durant la Conférence générale des évêques, cette identité sera renforcée, par la promotion du respect de la vie, de sa conception à son déclin naturel, comme exigence propre à la nature humaine ; elle fera également de la promotion de la personne humaine l’axe de la solidarité, spécialement envers les pauvres et les déshérités.

L’Église veut seulement indiquer les valeurs morales de chaque situation et former les citoyens afin qu’ils puissent décider en conscience et librement ; en ce sens, elle ne manquera pas d’insister sur l’engagement qui devra être pris pour assurer la consolidation de la famille, comme cellule de base de la société ; sur la jeunesse, dont la formation constitue un facteur décisif pour l’avenir de la nation – et, en dernier point, mais non des moindres, sur la défense et la promotion des valeurs dans toutes les couches sociales, en particulier dans les populations indigènes.

5. Avec ces souhaits, et en renouvelant mes remerciements pour votre chaleureux accueil dont, comme successeur de Pierre, je suis l’objet, j’invoque la protection maternelle de Nossa Senhora da Conceição Aparecida, invoquée aussi comme Nuestra Senora de Guadalupe, protectrice des Amériques, afin qu’elle protège et inspire les gouvernants dans leur difficile devoir de promouvoir le bien commun, par le renforcement des liens de fraternité chrétienne en vue du bien de tous les habitants. Dieu bénisse l’Amérique latine ! Dieu bénisse le Brésil ! Merci beaucoup.


Le pape Benoît XVI est monté ensuite à bord d'un puma pour se rendre à l'aérodrome Campo de Marte où le maire de la capitale économique du Brésil, Gilberto Kassab, doit lui remettre symboliquement une clé de la ville.

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Sources: La Croix - www.vatican.va - E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 09.05.2007 - BENOÎT XVI-T. Brésil