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Message de
Benoît XVI au congrès organisé par les ambassades de France et
d'Allemagne à l'occasion du 50e anniversaire du Traité de l’Élysée
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Le 09 février 2013 -
(E.S.M.)
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Le Cardinal Secrétaire d'Etat a fait parvenir hier au nom
du Pape Benoît XVI, un message à la conférence qui se tient près
l’Université pontificale grégorienne à l’occasion du cinquantième
anniversaire du Traité de l’Elysée.
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Le pape Benoît XVI et
Michel Barnier
Message de Benoît XVI au congrès organisé par les ambassades de France et
d'Allemagne à l'occasion du 50e anniversaire du Traité de l’Élysée
Le 08 février 2013 - E.
S. M. - Le Cardinal Secrétaire d'Etat a fait parvenir
hier au nom du Pape Benoît XVI, un message à la conférence qui se tient près
l’Université pontificale grégorienne à l’occasion du cinquantième
anniversaire du Traité de l’Elysée, organisée par les ambassades de France
et d’Allemagne près le Saint-Siège ("Cinquante années d’amitié
franco-allemande au service de l’Europe. L’Union Européenne, un modèle pour
d’autres réconciliations?").
MESSAGE DU CARD. TARCISIO BERTONE,
AU NOM DU SAINT-PÈRE,
À L'OCCASION DE LA CONFÉRENCE ORGANISÉE
PAR LES AMBASSADES DE FRANCE ET
DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE
À L'OCCASION DU 50ème ANNIVERSAIRE DU TRAITÉ DE L'ÉLYSÉE
(UNIVERSITÉ PONTIFICALE GRÉGORIENNE, 7 FÉVRIER 2013)
Du Vatican, le 7 février 2013
Excellences ! Distinguées Autorités !
Mesdames et Messieurs !
Le Saint-Père Benoît XVI a pris connaissance avec un vif intérêt de la
Conférence qui a lieu à l’Université pontificale grégorienne à l’occasion du
50ème anniversaire du Traité de l’Élysée, promue par les Ambassades de
France et de la République fédérale d’Allemagne près le Saint-Siège, sur le
thème « Cinquante années d’amitié franco-allemande au service de l’Europe :
l’Union européenne, un modèle pour d’autres réconciliations ? ». Sa Sainteté
m’a chargé de transmettre aux participants à cet événement son salut
cordial, les assurant de sa proximité spirituelle. Le Saint-Père adresse une
particulière pensée aux illustres intervenants – Madame Annegret Kramp-Karrenbauer,
Ministre-Présidente du Land de Sarre et Chargée des relations culturelles
franco-allemandes au niveau de la République fédérale d’Allemagne, Monsieur
Michel Barnier, Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services
financiers, et Monsieur Jacques Santer, ancien Président de la Commission
européenne – qui, durant le débat, animeront les échanges d’idées,
certainement riches et stimulants.
Les festivités à l’occasion du 50ème anniversaire d’une étape importante sur
le chemin commun de réconciliation et de compréhension entre le peuple
français et le peuple allemand, rappellent aussi l’engagement personnel des
pères du Traité, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer. Déjà avant la
signature du Traité lui-même, les deux grands protagonistes de l’Europe
d’après guerre, avec leur participation à la Messe de réconciliation dans la
cathédrale de Reims, mirent en relief que la politique se fonde sur des
principes qu’elle ne peut pas se donner à elle-même. La loi morale
naturelle, inscrite par le Créateur dans le cœur de l’homme, les valeurs et
les droits humains modelés par l’Évangile constituent le fondement d’une
politique qui se met vraiment au service de la justice et de la paix, ainsi
que du progrès de la famille humaine tout entière. C’est sur ce fondement
qu’à l’avenir l’action politique devra aussi se construire, afin que tout ce
qui a été atteint ensemble ne soit pas sapé par de nouveaux défis et par des
intérêts particuliers aveugles, ou ne soit pas non plus abandonné. La paix
est une tâche qui dure et qui doit toujours être accomplie à nouveau.
Avec ces sentiments, le Saint-Père invoque sur les participants au colloque,
de même que sur toutes les populations de France et d’Allemagne, la
protection et la bénédiction de Dieu pour un avenir de paix et de liberté
dans leurs pays et dans toute l’Europe.
Formulant aussi mes vœux personnels, j’adresse à tous mes plus cordiales
salutations.
Tarcisio Cardinal Bertone
Secrétaire d’État de Sa Sainteté
© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana
Michel Barnier a été reçu par Benoît XVI
À l’occasion d’une visite à Rome pour le colloque organisé pour les 50 ans
du Traité de l’Élysée, le commissaire européen au marché intérieur et aux
services financiers a rencontré le pape en audience privée
Le commissaire européen Michel Barnier a participé, à Rome, à la célébration
du 50e anniversaire du Traité de l’Élysée. L’occasion de rappeler sa volonté
d’assainissement du système financier international.
L’ancien ministre français des affaires étrangères s’est souvenu, à
l’Université pontificale Grégorienne, jeudi 7 février à Rome, lors de la
célébration du 50e anniversaire du Traité de l’Élysée, qu’il avait
représenté la République, lors de la première messe de Benoît XVI, le 24
avril 2005 sur la place Saint-Pierre. Le nouveau pape avait alors déclaré
dans son homélie que « chaque homme est nécessaire ».
Cela, le commissaire européen ne l’a pas oublié. Il l’a dit, à la
Grégorienne, devant un parterre de cardinaux, de diplomates et de
responsables de la Secrétairerie d’État. Auparavant, il avait été reçu par
Benoît XVI, en compagnie de Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre-présidente
de la Sarre (Allemagne) en charge des relations culturelles
franco-allemandes. Le pape et Michel Barnier se sont remémoré leur présence
aux côtés du chancelier Schröder et de Jacques Chirac, sur les plages du
Débarquement, le 6 juin 2004, pour la commémoration, chargée de symboles, du
« D-Day ».
« Ceux qui n’ont pas les mêmes racines que nous ont droit au respect et à la
tolérance »
Dans son message sur le Traité de l’Élysée, lu à la Grégorienne par Mgr
Dominique Mamberti, son « ministre des affaires étrangères », Benoît XVI a
souhaité que « ce qui a été atteint ensemble ne se trouve pas miné par de
nouveaux défis et de myopes intérêts particuliers, et ne soit pas, même,
abandonné ». Il a souligné que « les deux grands acteurs de l’Europe
d’après-guerre, avec leur participation à la messe de réconciliation dans la
cathédrale de Reims, ont mis en évidence que la politique se fonde sur des
principes qu’elle ne peut pas se donner à elle-même ».
Selon le pape, il est apparu, à cette occasion, que « la loi morale
naturelle et les valeurs et les droits humains façonnés par l’Évangile
constituent le fondement d’une politique qui se place vraiment au service de
la justice et de la paix, ainsi que du progrès de toute la famille humaine
».
Cette question des racines chrétiennes a été éclairée de deux façons
différentes durant le débat à la Grégorienne. Pour sa part, Annegret Kramp-Karrenbauer
n’a pas hésité à insister, à l’instar de l’ambassadeur d’Allemagne près le
Saint-Siège, Reinhard Schweppe, sur « l’importance des racines profondément
chrétiennes de l’Europe ». Michel Barnier, lui, a voulu dire que « ceux qui
n’ont pas les mêmes racines que nous », tout en étant autant européens, «
ont droit au respect et à la tolérance ».
« Ce sont les banques qui doivent payer pour les banques »
Bruno Joubert, ambassadeur de France près le Saint-Siège, a noté « la
résonance particulière, à Rome, du terme “réconciliation”, d’ordre personnel
et spirituel, habituellement absent du vocabulaire diplomatique ». Pourtant,
« le traité de l’Élysée a permis à cette notion humaine et spirituelle de
prendre un sens politique. »
Cette rencontre a également été l’occasion, pour le commissaire européen et
ancien ministre français, d’affirmer sa volonté d’assainissement du système
financier international. Michel Barnier a eu des paroles dures pour les
banquiers « qui se sont crus tout permis » : « Certains devront aller en
prison. Les contribuables ne doivent plus payer pour les banques. Ce sont
les banques qui doivent payer pour les banques ».
Disant cela, Michel Barnier a affirmé se fonder sur les valeurs, communes à
l’Europe, de l’économie sociale de marché, « elles-mêmes inspirées de la
doctrine sociale de l’Église. »
Et il a énuméré les défis européens d’aujourd’hui : « Quelle union
économique voulons-nous construire alors que la crise nous a montré toutes
les limites d’une intégration limitée à la discipline budgétaire ? Comment
voulons-nous refonder notre économie sociale de marché pour qu’elle reste
pertinente dans un monde globalisé ? Quelle stratégie industrielle
sommes-nous capables de construire pour ne pas être demain les
sous-traitants de la Chine ou de l’Inde ? Sommes-nous prêts à créer un
véritable outil diplomatique commun et à nous doter d’une défense, moins
nationale, dont nous avons de moins en moins les moyens et plus européenne ?
»
F. M., à Rome
La-croix
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.02.2013- T/Benoît XVI
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