Caritas in Veritate de Benoît XVI,
réaction du cardinal Barbarin |
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Le 08 juillet 2009 -
(E.S.M.)
- La 3ème encyclique du pape Benoît XVI a été publiée
aujourd’hui, mardi 7 juillet 2009. Les premiers commentaires du
cardinal Philippe Barbarin, ci dessous.
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Caritas in Veritate de Benoît XVI,
réaction du cardinal Barbarin
Le 08 juillet 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La 3ème encyclique du pape Benoît XVI a été publiée aujourd’hui, mardi 7
juillet 2009. Les premiers commentaires du cardinal Philippe Barbarin, ci
dessous.
Notre charité est-elle vraie, concrète, et non pas seulement un amour de
parole ? S’enracine-t-elle dans la vérité de l’homme et du monde ?
Voilà les deux questions suggérées par les traductions possibles de
Caritas in Veritate, le titre de la troisième encyclique de Benoît XVI : «
La
charité en vérité » ou « La charité dans la vérité ». Depuis
maintenant quatre ans, l’enseignement du Pape, commencé avec Dieu est amour
(Deus
Caritas est) se déploie à partir du mystère de la charité, et, pour la
première fois, il aborde les questions sociales. Or, selon la formule de
Paul VI, « toute action sociale engage une doctrine » : elle suppose une
vision globale de « tout l’homme et [de] tous les hommes »
(n° 55), où
charité et vérité sont indissociables.
« La charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église,
écrit Benoît XVI. Toute responsabilité et tout engagement définis par cette
doctrine sont imprégnés de l’amour qui, selon l’enseignement du Christ, est
la synthèse de toute la Loi (cf. Mt 22, 36-40).
L’amour donne une substance authentique à la relation personnelle avec Dieu
et avec le prochain. Il est le principe non seulement des micro-relations :
rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des
macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques »
(N° 2).
Fidèle au style que nous lui connaissons, Benoît XVI part toujours d’une
contemplation de l’amour de Dieu et de la méditation des Ecritures. Il
écoute l’écho reçu de l’ensemble de la tradition chrétienne, en particulier
ici dans l’enseignement du Pape Paul VI, pour aborder les questions telles
qu’elles se posent aujourd’hui.
1 - La Bible affirme déjà que celui qui prétend aimer Dieu et ne garde pas
les commandements ou n’aime pas son frère, est un menteur, « la vérité n’est
pas en lui » (1 Jn 2, 4). Le chemin de la charité est concret et doit
s’adapter sans cesse aux situations économiques et sociales nouvelles. Le
Pape pose clairement les notions de justice et de bien commun, à partir
desquelles il ne craint pas d’entrer dans des considérations très pratiques,
en interrogeant par exemple sur la pertinence de la distinction entre
entreprises « à but lucratif » et organisations « à but non lucratif
» (n°
46), ou sur des organismes de coopération internationale qui consacrent une
large part de leur budget à s’auto-alimenter, ou encore sur une conception
de l’éthique environnementale aboutissant « soit [à] considérer la nature
comme une réalité intouchable, soit, au contraire, [à] en abuser » (n° 48).
En tout cela, l’économie n’est pas toujours le lieu d’humanité et de
responsabilité qu’elle devrait être.
2 - Si l’action n’est pas fondée sur la vérité du monde et de l’homme, nos
initiatives ne porteront pas un authentique fruit d’amour. « Compte tenu de
la complexité des problèmes, écrit Benoît XVI, il est évident que les
différentes disciplines scientifiques doivent collaborer dans une
interdisciplinarité ordonnée. La charité n’exclut pas le savoir, mais le
réclame, le promeut et l’anime de l’intérieur. Le savoir n’est jamais
seulement l’œuvre de l’intelligence ». Il résume son propos en une formule
vigoureuse : « Le faire sans le savoir est aveugle, et le savoir sans amour
est stérile » (n° 30). C’est dans la recherche de la vérité que les hommes
trouveront le moteur et le fil conducteur de leur action. Le progrès et le
développement auxquels la société travaille, supposent une connaissance
profonde de « l’homme tout entier » et de la création. Il est clair qu’on
doit agir avec cohérence et qu’on ne peut pas dissocier l’éthique sociale de
celle de la vie, ou l’écologie humaine du respect de la création…
Le pape rend un vibrant hommage à son prédécesseur Paul VI, cité 78 fois !
C’est lui le premier qui, dans l’encyclique
Populorum Progressio, a compris
et montré que la question sociale est devenue mondiale. Selon Benoît XVI, ce
texte de 1967 représente une étape aussi importante que
Rerum Novarum, après
la révolution industrielle du XIX° siècle. Jean-Paul II, dans la même ligne,
avait écrit : « la mondialisation, a priori, n’est ni bonne ni mauvaise.
Elle sera ce que les personnes en feront ». La conviction de Paul VI est que
la charité sait agir. « Celui qui est animé d’une vraie charité,
écrivait-il, est ingénieux à découvrir les causes de la misère, à trouver
les moyens de la combattre, à la vaincre résolument ».
En reliant des écrits de Paul VI aussi variés que Populorum progressio,
Humanae
Vitae et l’exhortation
Evangelii
Nuntiandi, Benoît XVI approfondit
la notion de progrès, car, affirme-t-il, « plus de 40 ans après Populorum
progressio, sa thématique de fond, le progrès, demeure un problème en
suspens » (n° 33), parce qu’on a du mal à penser un développement intégral
prenant en compte la tenue morale de la société dans son ensemble. C’est
ainsi qu’à l’écologie de l’environnement doit correspondre une écologie de
l’homme :
« Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la
conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues
artificielles, si des embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la
conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec
lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le
respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et
les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la nature
est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la
vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en
un mot du développement humain intégral. » (n° 51).
Benoît XVI, dans cet enseignement qui est comme une méditation ouverte,
invite ainsi à ne jamais dissocier la vérité de la charité, pour parvenir à
l’« élargissement de la raison » (n° 33), rendu nécessaire par les nouveaux
défis de la mondialisation.
Puisque notre vocation est de mettre au service des hommes l’amour que nous
recevons de Dieu, cette encyclique nous donne des critères intellectuels
précieux et des lieux concrets de vérification pour mesurer la vérité de cet
amour.
Philippe card. Barbarin
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Caritas in Veritate, l'encyclique sociale du pape Benoît XVI
►
Introduction et Ier chapitre : Le
message de Populorum Progressio
►
IIème chapitre : Le développement humain
aujourd'hui
►
IIIème chapitre : Fraternité,
développement économique et société civile
►
IVème chapitre : Développement des
peuples, droits et devoirs, environnement
►
Vème chapitre : La collaboration de la
famille humaine
►
VIème chapitre et conclusion : Le développement des peuples et
la technique
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Sources : Lyon-catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.07.09 -
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