Lettre de Mgr Vingt-Trois concernant
le Motu proprio |
|
Paris, le 08 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Le très
attendu "motu proprio" pontifical sur le rite de la messe antérieur à la
réforme de 1970 a été rendu public hier, ainsi qu’une lettre explicative
de Benoît XVI aux évêques. Monseigneur Vingt-Trois, archevêque de Paris
a envoyé une lettre à ses prêtres.
|
Notre-Dame de Paris -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
Lettre de Mgr Vingt-Trois à ses prêtres
Archevêché de Paris Paris, le 6 juillet
2007
Aux curés et aux prêtres de Paris
Chers amis,
Depuis bientôt un an, la presse nous annonce la prochaine publication d’un
Motu Proprio. Elle en donne des versions diverses, au point que nous avons
déjà été préparés à le lire avant qu’il ne paraisse. Maintenant nous en
avons le texte et c’est ce texte dont nous devons assurer la « réception »
par nous et par tous les fidèles. Après les vacances, nous pourrons faire le
point plus précisément sur la situation mais dès maintenant, je souhaite
donc simplement vous proposer quelques clés de lecture et quelques
orientations pratiques.
1. L’intention du Pape. Dans sa lettre
d’accompagnement le Pape Benoît XVI exprime les raisons positives qui l’ont
conduit à publier ce Motu Proprio. La première est la volonté de faire
progresser la communion de l’Église. Il ne s’agit ni de « revenir en arrière
» à une pratique préconciliaire ni de donner des gages à des groupes de
pression. Il s’agit de prendre une mesure d’apaisement et d’ouvrir la voie à
une plus grande communion entre les chrétiens. Ce serait donc aller à
l’encontre de cette intention que d’utiliser ce texte pour rallumer une
sorte de guerre liturgique. Nous ne sommes pas dans un conflit entre des
rites qui feraient de l’Eucharistie un moyen d’opposition ou de division.
Nous sommes devant un appel à vivre l’Eucharistie comme une expérience de
communion. C’est donc notre premier objectif pastoral.
2. La règle. Le moyen de faire
progresser notre communion sacramentelle est simple. Le Pape Benoît XVI
rappelle, comme le faisait déjà l’Exhortation post-synodale
Sacramentum Caritatis, que la « forme normale » ou la « forme
ordinaire » de la liturgie eucharistique est celle établie par Paul VI, et
confirmée par Jean-Paul II, à la suite du Concile, telle que la donne la
Présentation générale du Missel Romain. La nouveauté est l’élargissement du
Motu Proprio de 1988 pour la célébration eucharistique selon le Missel de
1962, désignée comme une « forme extraordinaire » pour bien manifester qu’il
ne s’agit pas d’un retour général à la pratique antérieure. Cette
possibilité de célébrer selon le Missel de 1962 est élargie à tous les
prêtres pour des messes sans participation des fidèles, à des communautés
religieuses et à des « groupes stables de paroissiens » qui peuvent en faire
la demande à leur curé. Elle peut aussi concerner des demandes particulières
pour les sacrements célébrés, soit en latin selon le rituel actuel, soit
selon le rituel de 1962.
3. L’application. Ces nouvelles mesures
seront applicables à compter du 14 septembre 2007. Nous devons donc profiter
de ce délai pour réfléchir aux possibilités de sa mise en œuvre. Mais dès
maintenant nous devons donner aux fidèles une information exacte qui corrige
les présentations approximatives des journaux. Cette information porte sur
trois points : • Il n’y a aucune mesure générale pour remettre en cause la «
forme ordinaire » de la liturgie paroissiale. • Nous
sommes invités à améliorer encore la qualité liturgique de nos célébrations
y compris quand c’est pastoralement possible avec des parties latines de l’Ordinaire
de la messe. • Les prêtres qui adhèrent à l’usage ancien doivent
reconnaître « la valeur et la sainteté » de la messe selon le Missel de Paul
VI pour être autorisés à célébrer selon le Missel de 1962.
4. Dans le diocèse de Paris. Comme vous le savez, depuis le Motu Proprio de
1988, le diocèse de Paris a institué la célébration selon le Missel de 1962
dans trois lieux : Ste Odile, St Eugène-Ste Cécile, et la Chapelle
Notre-Dame du Lys. Ces trois propositions demeurent. A la demande de la
Communauté de Notre-Dame du Lys, nous avons cherché une paroisse qui soit à
même d’accueillir cette célébration plus largement. Ce sera chose faite à
partir du 1er dimanche de l’Avent 2007. Pour assurer la qualité et la
vitalité des célébrations selon le Missel de 1962, il me paraît raisonnable
de renforcer ces trois lieux de célébration. Si de nouvelles demandes se
présentent dans votre paroisse, vous voudrez bien les étudier avec
générosité et me faire les suggestions pastorales que vous estimez justes.
Je n’ouvrirai pas de paroisses personnelles dans le diocèse de Paris car
j’estime que des fidèles qui demandent la célébration selon le Missel de
1962, ne sont pas des paroissiens « à part ». Mais cette volonté de ne pas
les marginaliser suppose que nous soyons capables de répondre
raisonnablement aux demandes qui seront faites. J’ai toute confiance dans
votre jugement pastoral et votre capacité pour gérer cette situation avec
justice et charité. Je compte sur vous pour que vous informiez les fidèles
de façon à ne pas exacerber des polémiques dont les médias sont avides. Je
souhaite que vous preniez quand même un repos bien nécessaire et je vous
assure, cher amis, de mes sentiments cordiaux.
Mgr André Vingt-Trois
Table : ►
Motu Proprio
Texte intégral du Motu Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu Proprio Summorum Pontificum (doc word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio (doc word)
Sources:
Diocèse de Paris
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.07.2007 - BENOÎT XVI -
Summorum Pontificum |