Le vol avec Benoît XVI, « Oui à la
paix »: Conférence de presse |
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Le 08 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Benoît XVI rejoint les journalistes au fond de l'avion tandis
que l'Airbus A320 survole Crotone. Le voyage vers la Jordanie et
Israël a commencé depuis moins d'une heure, « je viens parmi
vous comme pèlerin de paix », avait-il dit la veille. C'est la
mission la plus prenante et la plus délicate de son pontificat
mais Benoît XVI, l'air serein, ne se soustrait pas aux questions
préparées par les journalistes.
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Le pape Benoît XVI
dans l'avion
Le vol avec Benoît XVI, « Oui à la
paix »: Conférence de presse
Le 08 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le Pape répond aux journalistes pendant le voyage vers la Jordanie : « Avec
les juifs nous faisons de grands progrès »
Du VOL PAPAL - « Bonjour, je voudrais d'abord vous remercier pour le travail
que vous faites! Souhaitons-nous tous ensemble un bon voyage, un bon
pèlerinage, un bon retour… ».
Vol AZ 4000 Rome-Amman, Benoît XVI rejoint les journalistes au fond de
l'avion tandis que l'Airbus A320 survole Crotone. Le voyage vers la Jordanie
et Israël a commencé depuis moins d'une heure, « je viens parmi vous comme
pèlerin de paix », avait-il dit la veille. C'est la mission la plus prenante
et la plus délicate de son pontificat mais Benoît XVI, l'air serein, ne se
soustrait pas aux questions préparées par les journalistes.
- Santità, ce voyage se produit dans une période très
délicate pour le Moyen Orient. Il y a de fortes tensions. A l'occasion de la
crise de Gaza on avait même pensé que peut-être vous y renonceriez. En même
temps, quelques jours après votre voyage les principaux responsables
politiques d'Israël et de l'Autorité palestinienne rencontreront aussi le
président Obama. Pensez-vous pouvoir donner une contribution au processus de
paix qui maintenant semble enlisé ?
« Certainement je cherche à contribuer à la paix, pas comme individu mais au
nom de l'Église catholique, du Saint Siège. Nous ne sommes pas un pouvoir
politique mais une force spirituelle. Et cette force spirituelle est une
réalité qui peut contribuer à faire progresser le processus de paix. Je vois
trois niveaux. Primo, comme croyants nous sommes convaincus que la prière
est une vraie force et ouvre le monde à Dieu, nous sommes convaincus que
Dieu nous écoute et peut agir dans l'histoire. Si des millions de personnes
croyantes prient, c'est réellement une force qui influe et peut contribuer à
aller en avant vers la paix. Secundo, nous cherchons à aider à la formation
des consciences. La conscience est la capacité de l'homme à percevoir la
vérité, mais cette capacité est souvent entravée par des intérêts
particuliers. Libérer ces intérêts, ouvrir à la vérité avec les vraies
valeurs est un grand engagement. C'est le devoir de l'Église d'aider à
connaître les vrais critères, les valeurs vraies, et à nous libérer des
intérêts particuliers. Et ainsi, troisième point, nous parlons aussi à la
raison. Justement parce que nous ne sommes pas un parti politique nous
pouvons ensuite plus facilement, aussi à la lumière de la foi, voir les
vrais critères, aider à comprendre combien elle contribue à la paix et parle
à la raison, appuyer les positions réellement raisonnables. Cela, nous
l'avons déjà fait et nous voulons le faire encore maintenant, et dans futur
».
- Vous, comme théologien, avez réfléchi en particulier
sur la racine unique qui unit chrétiens et juifs. Comment se peut-il que,
malgré les efforts de dialogue, il se présente souvent des occasions de
malentendus ? Comment voyez-vous l'avenir du dialogue entre les deux
communautés ?
« Il est important qu'en réalité nous ayons la même racine, les mêmes livres
de l'Ancien Testament qui sont, tant pour les juifs que pour nous, le Livre
de révélation. Mais naturellement il y a deux mille ans d'histoires
distinctes, et même séparées, et il n'y a pas lieu de s'étonner qu'il y ait
des malentendus, parce qu'il s'est formé des traditions et des
interprétations de langage et de pensée très différentes, pour ainsi dire un
univers (cosmos) sémantique très différent, de sorte que les mêmes mots, des
deux côtés, signifient des choses différentes. L'usage même de mots qui, au
cours de l'histoire ont donné lieu à des significations différentes fait
évidemment naître des malentendus. Nous devons tout faire pour apprendre
chacun le langage de l'autre. Nous faisons de grands progrès : aujourd'hui
les jeunes, les futurs enseignants de théologie, peuvent étudier à
Jérusalem, dans l'université juive, et les juifs ont des contacts
académiques avec nous. S'il y a une rencontre de ces univers sémantiques
différents, nous progressons sur la voie du vrai dialogue et apprenons l'un
de l'autre. Je suis sûr et convaincu que nous ferons des progrès et cela
aidera aussi la paix, et même l'amour réciproque ».
- Santità, ce voyage a deux dimensions essentielles de
dialogue interreligieux : avec l'Islam et avec le judaïsme. Ce sont deux
directions complètement séparées entre elles, ou il y aura aussi un message
commun qui concerne les trois religions qui se réclament d'Abraham?
« Certes il existe aussi un message commun. Il y aura l'occasion de le
faire. Malgré la diversité des origines nous avons des racines communes
parce que, comme cela a déjà été dit, le christianisme naît de l'Ancien
Testament et l'écriture du Nouveau Testament sans l'Ancien n'existerait pas
parce qu'il s'y réfère en permanence. L'Islam aussi est né dans un milieu où
étaient présente dès l'origine tant le judaïsme que les différentes branches
du christianisme, et toutes ces circonstances se reflètent dans la tradition
coranique, de sorte que nous avons beaucoup en commun dans les origines et
dans la foi dans l'unique Dieu. C'est pourquoi il est important d'une part
d'avoir des dialogues adéquats avec les juifs et avec l'Islam, mais aussi un
dialogue trilatéral. J'ai été moi-même cofondateur d'une fondation pour le
dialogue entre les trois religions. Cette fondation a même fait une édition
des livres des trois religions, le Coran, le Nouveau Testament et l'Ancien
Testament. Donc le dialogue trilatéral doit continuer et il est très
important pour la paix et pour que chacun vive bien sa religion ».
- Vous avez souvent rappelé le problème de la
diminution des chrétiens au Moyen Orient et en particulier en Terre Sainte.
C'est un phénomène avec différentes raisons de caractère politique,
économique et social. Que peut-on peut faire concrètement pour aider la
présence chrétienne dans la région ? Quelle contribution espérez-vous donner
avec votre voyage ? Y a t'il de l'espoir pour ces chrétiens, dans le futur ?
Aurez-vous un message particulier aussi pour les chrétiens de Gaza qui
viendront à votre rencontre à Bethléem ?
« Certainement il y a de l'espoir, parce que c'est un instant difficile mais
aussi un instant d'espoir, d'un nouveau début, d'un nouvel élan dans le
chemin vers la paix. Et nous voulons surtout encourager les chrétiens de
Terre Sainte et dans tout le Moyen Orient à rester, à contribuer à leur
façon. Ils sont une composante importante de la culture et de la vie de
cette région. Concrètement, comme Église, en plus des mots d'encouragement,
de la prière commune, nous avons surtout des écoles et des hôpitaux. En ce
sens nous sommes présents avec des réalités très concrètes. Nos écoles
forment une génération qui aura la possibilité d'être présente dans la vie
publique ; nous sommes en train de créer une université catholique de
Jordanie, cela me semble une grande perspective dans laquelle des jeunes
tant musulmans que chrétiens se rencontrent et apprennent ensemble, où on
forme une élite chrétienne qui est vraiment préparée à travailler pour la
paix. Certainement nos écoles sont très importantes pour ouvrir l'avenir aux
chrétiens. Les hôpitaux aussi montrent notre présence. En outre il y a
beaucoup d'associations chrétiennes qui soutiennent les chrétiens selon
différentes modalités et avec des aides concrètes, les encouragent à rester.
Ainsi j'espère que réellement les chrétiens pourront trouver le courage,
l'humilité et la patience de rester dans ces Pays et d'offrir leur
contribution pour le futur de ces Pays ».
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Sources : Benoit
et moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.05.09 -
T/Terre Sainte |