Le prêtre, rappelait Jean-Paul II, un "ministre de miséricorde"



Le 08 avril 2008 - (E.S.M.) - Les prêtres, expliquait Jean-Paul II, sont les témoins particuliers et les ministres de la miséricorde divine. A aucun autre moment ils ne peuvent être aussi proches des fidèles que lorsqu'ils les conduisent au Christ crucifié, qui les pardonne au cours de cette rencontre si personnelle.

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Le prêtre, rappelait Jean-Paul II, un "guide des choses de Dieu", un "maître" de vie, un "médecin", un "ministre de miséricorde"
Spécial Journée mondiale de prière pour les vocations (suite) : N'oublions pas d'unir nos prières à celles du pape Benoît XVI qui prie ce mois d'avril à l'intention des futurs prêtres (Avril 2008)
Quelques réflexions sur le prêtre et la confession

Les prêtres, expliquait Jean-Paul II, sont les témoins particuliers et les ministres de la miséricorde divine. A aucun autre moment ils ne peuvent être aussi proches des fidèles que lorsqu'ils les conduisent au Christ crucifié, qui les pardonne au cours de cette rencontre si personnelle. Être ministre du Sacrement de la réconciliation est un privilège particulier pour un prêtre qui, agissant en la personne du Christ, peut participer au drame d'une autre vie chrétienne de façon singulière. (Audience aux évêques des États-Unis en visite ad limina, Vatican, 1998)

La prière

Du Grand moyen de la prière de saint Alphonse-Marie de Liguori : « Oh, Dieu veuille que les prédicateurs soient plus vigilants à inculquer à leurs auditeurs ce grand moyen de la prière ! De tout le Carême, quelques-uns la mentionnent à peine une ou deux fois, et comme en passant ; alors qu'ils devraient en parler explicitement plusieurs fois et pratiquement dans chaque prédication ; ils devront en rendre gravement compte à Dieu s'ils négligent de le faire. Et de même beaucoup de confesseurs visent seulement le propos des pénitents de ne plus offenser Dieu ; peu prennent la peine de leur inculquer la prière en vue du moment où ils seront de nouveau tentés de chuter ; il faut pourtant se convaincre que quand est forte la tentation, si le pénitent ne demande pas l'aide de Dieu pour y résister, de peu lui serviront toutes les résolutions faites, seule la prière peut le sauver. Il est certain que celui qui prie se sauve tandis que celui qui ne prie pas se damne ».

L'examen de conscience

De Philothée de saint François de Sales : « Ne te contente pas de certaines accusations superficielles qu'on fait par routine : – Je n'ai pas aimé Dieu comme je devais, je n'ai pas prié avec la ferveur requise, je n'ai pas voulu le bien de mon prochain, je n'ai pas reçu les Sacrements avec le respect voulu… Pense plutôt à la raison particulière que tu as de t'accuser et, l'ayant trouvée, accuse-t-en avec simplicité et sincérité ».

De la Catéchèse de Jean-Paul II du 14 mars 1984 : « Peut-être faut-il insister : reconnaître ses propres fautes ne signifie pas seulement évoquer des événements dans leur brutale nudité, laissant émerger du sein de la mémoire des comportements simples, des gestes presque détachés de la liberté et même en quelque manière "refoulés" par la conscience. Reconnaître ses fautes, précisait Jean-Paul II, consiste plutôt à mettre en lumière l'intention qu'il y a derrière et dans les divers actes que nous avons accomplis. Ceci demande le courage de reconnaître qu'on a joué sa propre liberté dans le mal. Ceci impose de se confronter avec les exigences morales que Dieu a gravées dans notre for intérieur comme impératifs menant à la perfection, au moment où il nous a créés "à son image et ressemblance" (cf. Gn 1, 26) et où il nous a "prédestinés à être conformes à l'image de son Fils" (Rm 8, 29). Ceci impose en particulier de "rentrer en soi-même" (cf. Lc 15, 17) pour laisser parler l'évidence : nos mauvaises options ne passent pas à côté de nous ; elles n'existent pas avant nous ; elles ne nous traversent pas comme si elles étaient des incidents dans lesquels nous ne sommes pas impliqués. Nos options perverses, en tant que perverses, naissent en nous, uniquement de nous…

… C'est uniquement à la lumière de Dieu qui se révèle dans le Christ et qui vit dans l'Église, que nous sommes capables de découvrir clairement nos fautes. Ce n'est que face au Seigneur Jésus qui offre sa vie "pour nous et pour notre salut" que nous réussissons à confesser nos péchés. Nous y réussissons aussi parce que nous savons qu'ils sont déjà pardonnés si nous nous ouvrons à sa miséricorde. Nous pouvons laisser notre cœur nous "faire des reproches" car nous sommes certains que "Dieu est plus grand que notre cœur" (1 Jn 3, 20). Et qu' "il connaît toutes choses" (ibid.). Et que, pour toute faute, il nous offre sa bienveillance et sa grâce.

Alors émerge aussi du fond de nous-mêmes la volonté de nous amender. Pascal a observé : "si tu connaissais tes péchés, tu perdrais courage… A mesure que tu les expieras, tu les connaîtras et il te sera dit : Voici que tes péchés te sont remis" (Pensées, 553) »

Saint Leopold Mandic : « Au confessionnal, nous ne devons pas étaler notre culture ni parler de choses qui dépassent la capacité de l'ensemble des âmes : autrement nous anéantissons avec notre imprudence ce que le Seigneur opère en elles. C'est Dieu qui œuvre dans les âmes : nous-mêmes nous devons nous effacer et nous limiter à aider l'intervention divine sur les chemins mystérieux de leur salut et de leur sanctification ».

La direction spirituelle

De la Catéchèse de Jean-Paul II du 11 avril 1984 : « Certes, la "direction spirituelle" (ou le "Conseil spirituel", ou encore le "dialogue spirituel" comme on préfère parfois le dire) peut-être pratiquée aussi en-dehors du contexte du sacrement de pénitence et même par celui qui n'a pas reçu les ordres sacrés. Il est toutefois incontestable que cette fonction – insuffisante si elle est réalisée seulement au sein d'un groupe, constate Jean-Paul II, sans un rapport personnel – est de fait fréquemment et heureusement liée au sacrement de la réconciliation et accomplie par un "maître" de vie (cf. Ep 4, 11), par un "spiritualis senior" (Règle de saint Benoît, ch. 4, 50-51), par un "médecin" (cf. Summa Theologica, Supplementum, ch. 18), par un "guide des choses de Dieu" (Ibid., ch. 36, 2-1) comme l'est le prêtre qu' "un don singulier de grâce" rend particulièrement apte à des fonctions spéciales dans l'Église (ibid. cf. 35, a. 1). De cette manière, le pénitent surmonte le danger d'arbitraire, et se trouve aidé à connaître et à décider sa propre vocation à la lumière de Dieu ».

La confession sacramentelle des enfants

Jean-Paul II aux Évêques américains en visite « ad limina », 15 avril 1983 : « Je voudrais faire appel encore une fois au zèle de votre sollicitude pastorale et collégiale pour contribuer à faire en sorte que soient comprises et adéquatement appliquées (…) les normes qui règlent la première Confession des enfants. Les trésors de l'amour du Christ dans le Sacrement de la Pénitence sont si grands que les enfants aussi doivent y être formés. L'effort patient et nécessaire des parents, des enseignants et des prêtres pour préparer les enfants à ce Sacrement est d'une grande valeur pour toute l'Église ».

PRIÈRE POUR LA SANCTIFICATION DES PRÊTRES

Dieu, notre Père, riche en miséricorde, par l'eau et le sang jaillis du cœur du Christ, ton Fils notre Seigneur, tu as répandu ton amour infini sur toute l'humanité ; nous t'en prions, accorde-nous de correspondre fidèlement à ta bonté qui nous a rendus pour toujours ministres de réconciliation entre nos frères.

Prions ensemble et disons : Répands sur nous ta miséricorde, Seigneur !

1. Pour tous les prêtres vivant à travers le monde, afin qu'ils prennent une conscience toujours plus vive de leur vocation sacerdotale de "ministre de miséricorde" ; afin qu'en puisant à pleines mains à la source sacramentelle de l'Eucharistie et de la Réconciliation, ils deviennent eux-mêmes des canaux de la miséricorde pour le monde entier, prions :

2. Pour la nouvelle évangélisation, afin que le Seigneur suscite en chaque prêtre un profond désir de sainteté sacerdotale pour pouvoir vivre le primat de la sainteté et agir dans le monde en contemplatifs de son amour miséricordieux, prions :

3. Pour les prêtres malades ou en difficulté, afin que notre prière puisse les rejoindre tous ; qu'elle leur apporte l'authentique consolation de l'Esprit pour une certitude renouvelée de la prédilection du Seigneur à leur égard, prédilection qui se manifeste aussi sous le signe de la Croix. Prions :

4. Pour ceux qui sont appelés au sacerdoce, afin que leur choix soit uniquement motivé par le désir de glorifier Dieu et de le servir dans leurs frères en leur communiquant les dons de sa miséricorde, venue chercher ce qui était perdu et revivifier ce qui était mort, prions :

5. Pour l'unité des prêtres entre eux et avec leurs Évêques, afin que l'authentique charité du Christ règne parmi eux et qu'ils forment, dans une communion effective avec le Pape, un seul corps et un seul esprit ; pour qu'ils donnent ainsi au monde l'exemple qui peut le rendre accueillant à la mission salvifique de Jésus, prions :

6. Pour les prêtres qui sont en difficulté, afin qu'ils accueillent dans la prière la lumière du Seigneur pour redécouvrir la joie de leur identité d'hommes dans le monde mais non du monde, consacrés dans la vérité, témoins de la Croix et de la Résurrection, prions :

7. Pour nous tous ici rassemblés, afin que nous puissions, aujourd'hui et chaque jour, goûter combien le Seigneur est bon ; par l'intercession de Marie, Mère de Miséricorde, afin que nous nous redécouvrions aimés et pardonnés par Dieu dans le Christ, prions :

8. Pour que tous les prêtres qui sont entrés dans l'éternité puissent vivre joyeusement la splendeur de la liturgie céleste dans la vision bienheureuse et pacifique, prions :

Dieu notre Père, tu nous révèles ta puissance dans la surabondance de la miséricorde qui jaillit des saintes plaies de ton Fils Rédempteur pour inonder le monde ; accorde à tes ministres, nous t'en supplions, de devenir des reflets transparents de ton pardon ; par leur parole et par leur vie, qu'ils éclairent l'humanité désorientée par le péché et la conduisent à l'Amour que tu es.

Nous te le demandons par Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur, qui vit et règne avec toi, dans l'unité de l'Esprit Saint, pour les siècles des siècles. Amen.

Journée mondiale de prière pour les vocations, qui sera célébrée le 13 avril 2008 : Message du Saint-Père

Sources : www.vatican.va - E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 08.04.08 - T/Prêtres