Caritas in Veritate, l'encyclique
sociale du pape Benoît XVI, IVème partie
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Caritas in Veritate, Introduction et Ier chapitre
: Le message de Populorum Progressio
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Caritas in Veritate, IIème chapitre : Le
développement humain aujourd'hui
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Caritas in Veritate, IIIème chapitre : Fraternité,
développement économique et société civile
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Caritas in Veritate, IVème chapitre :
Développement des peuples, droits et devoirs, environnement
CHAPITRE V
LA COLLABORATION
DE LA FAMILLE HUMAINE
53. Une des pauvretés les plus profondes que l’homme puisse expérimenter est
la solitude. Tout bien considéré, les autres formes de pauvreté, y compris
les pauvretés matérielles, naissent de l’isolement, du fait de ne pas être
aimés ou de la difficulté d’aimer. Les pauvretés sont souvent la conséquence
du refus de l’amour de Dieu, d’une fermeture originelle tragique de l’homme
en lui-même, qui pense se suffire à lui-même, ou bien considère n’être qu’un
simple fait insignifiant et éphémère, un « étranger » dans un univers qui
s’est constitué par hasard. L’homme est aliéné quand il est seul ou quand il
se détache de la réalité, quand il renonce à penser et à croire en un
Fondement [125]. L’humanité tout entière est aliénée quand elle met sa
confiance en des projets purement humains, en des idéologies et en de
fausses utopies [126]. De nos jours, l’humanité apparaît beaucoup plus
interactive qu’autrefois: cette plus grande proximité doit se transformer en
une communion véritable. Le développement des peuples dépend surtout de la
reconnaissance du fait que nous formons une seule famille qui collabore dans
une communion véritable et qui est constituée de sujets qui ne vivent pas
simplement les uns à côté des autres [127].
Paul VI remarquait que « le monde est en malaise faute de pensée » [128].
Cette affirmation renferme une constatation, mais surtout un souhait: il
faut qu’il y ait un renouveau de la pensée pour mieux comprendre ce
qu’implique le fait que nous formons une famille; les échanges entre les
peuples de la planète exige un tel renouveau, afin que l’intégration puisse
se réaliser sous le signe de la solidarité [129] plutôt que de la
marginalisation. Une telle pensée nous oblige à approfondir de manière
critique et sur le plan des valeurs la catégorie de la relation. Un tel
effort ne peut être mené par les seules sciences sociales, car il requiert
l’apport de savoirs tels que la métaphysique et la théologie, pour
comprendre de façon éclairée la dignité transcendante de l’homme.
La créature humaine, qui est de nature spirituelle, se réalise dans les
relations interpersonnelles. Plus elle les vit de manière authentique, plus
son identité personnelle mûrit également. Ce n’est pas en s’isolant que
l’homme se valorise lui-même, mais en se mettant en relation avec les autres
et avec Dieu. L’importance de ces relations devient alors fondamentale. Cela
vaut aussi pour les peuples. Pour leur développement, une vision
métaphysique de la relation entre les personnes est donc très utile. A cet
égard, la raison trouve une inspiration et une orientation dans la
révélation chrétienne, selon laquelle la communauté des hommes n’absorbe pas
en soi la personne, anéantissant son autonomie, comme cela se produit dans
les diverses formes de totalitarisme, mais elle la valorise encore davantage
car le rapport entre individu et communauté est celui d’un tout vers un
autre tout [130]. Tout comme la communauté familiale n’abolit pas en elle
les personnes qui la composent et comme l’Église elle-même valorise
pleinement la ‘créature nouvelle’ (cf. Ga 6, 15; 2 Co 5, 17) qui, par le
baptême, s’insère dans son Corps vivant, de la même manière l’unité de la
famille humaine n’abolit pas en elle les personnes, les peuples et les
cultures, mais elle les rend plus transparents les uns aux autres, plus unis
dans leurs légitimes diversités.
54. Le thème du développement coïncide avec celui de l’inclusion
relationnelle de toutes les personnes et de tous les peuples dans l’unique
communauté de la famille humaine qui se construit dans la solidarité sur la
base des valeurs fondamentales de la justice et de la paix. Cette
perspective est éclairée de manière décisive par la relation entre les trois
Personnes de la Sainte Trinité dans leur unique Substance divine. La Trinité
est unité absolue, car les trois Personnes divines sont relationnalité pure.
La transparence réciproque entre les Personnes divines est complète et le
lien entre l’une et l’autre est total, parce qu’elles constituent une unité
et unicité absolue. Dieu veut nous associer nous aussi à cette réalité de
communion: « pour qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17,
22). L’Église est signe et instrument de cette unité [131]. Les relations
entre les hommes tout au long de l’histoire ne peuvent que tirer avantage de
cette référence au divin Modèle. À la lumière de la révélation du mystère de
la Trinité, on comprend en particulier que l’ouverture authentique
n’implique pas une dispersion centrifuge, mais une compénétration profonde.
C’est ce qui apparaît aussi à travers les expériences humaines communes de
l’amour et de la vérité. De même que l’amour sacramentel entre les époux les
unit spirituellement en « une seule chair » (Gn 2, 24; Mt 19, 5; Ep 5, 31)
et de deux qu’ils étaient en fait une unité relationnelle réelle, de manière
analogue, la vérité unit les esprits entre eux et les fait penser à
l’unisson, en les attirant et en les unissant en elle.
55. La révélation chrétienne de l’unité du genre humain présuppose une
interprétation métaphysique de l’ humanum où la relation est un élément
essentiel. D’autres cultures et d’autres religions enseignent elles aussi la
fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour le
développement humain intégral. Il n’est pas rare cependant que des attitudes
religieuses ou culturelles ne prennent pas pleinement en compte le principe
de l’amour et de la vérité; elles constituent alors un frein au véritable
développement humain et même un empêchement. Le monde d’aujourd’hui est
pénétré par certaines cultures, dont le fond est religieux, qui n’engagent
pas l’homme à la communion, mais l’isolent dans la recherche du bien-être
individuel, se limitant à satisfaire ses attentes psychologiques. Une
certaine prolifération d’itinéraires religieux suivis par de petits groupes
ou même par des personnes individuelles, ainsi que le syncrétisme religieux
peuvent être des facteurs de dispersion et de désengagement. La tendance à
favoriser un tel syncrétisme est un effet négatif possible du processus de
mondialisation [132], lorsqu’il alimente des formes de « religions » qui
rendent les personnes étrangères les unes aux autres au lieu de favoriser
leur rencontre et qui les éloignent de la réalité. Dans le même temps,
subsistent parfois des héritages culturels et religieux qui figent la
société en castes sociales immuables, dans des croyances magiques qui ne
respectent pas la dignité de la personne, dans des attitudes de sujétion à
des forces occultes. Dans de tels contextes, l’amour et la vérité peuvent
difficilement s’affirmer, non sans préjudice pour le développement
authentique.
C’est pourquoi, s’il est vrai, d’une part, que le développement a besoin des
religions et des cultures des différents peuples, il n’en reste pas moins
vrai, d’autre part, qu’opérer un discernement approprié est nécessaire. La
liberté religieuse ne veut pas dire indifférence religieuse et elle
n’implique pas que toutes les religions soient équivalentes [133]. Un
discernement concernant la contribution que peuvent apporter les cultures et
les religions en vue d’édifier la communauté sociale dans le respect du bien
commun s’avère nécessaire, en particulier de la part de ceux qui exercent le
pouvoir politique. Un tel discernement devra se fonder sur le critère de la
charité et de la vérité. Et puisqu’est en jeu le développement des personnes
et des peuples, il devra tenir compte de la possibilité d’émancipation et
d’intégration dans la perspective d’une communauté humaine vraiment
universelle. « Tout l’homme et tous les hommes », c’est un critère qui
permet d’évaluer aussi les cultures et les religions. Le Christianisme,
religion du « Dieu qui possède un visage humain » [134] porte en lui un tel
critère.
56. La religion chrétienne et les autres religions ne peuvent apporter leur
contribution au développement seulement si Dieu a aussi sa place dans la
sphère publique, et cela concerne les dimensions culturelle, sociale,
économique et particulièrement politique. La doctrine sociale de l’Église
est née pour revendiquer ce « droit de cité» [135] de la religion
chrétienne. La négation du droit de professer publiquement sa religion et
d’œuvrer pour que les vérités de la foi inspirent aussi la vie publique a
des conséquences négatives sur le développement véritable. L’exclusion de la
religion du domaine public, comme, par ailleurs, le fondamentalisme
religieux, empêchent la rencontre entre les personnes et leur collaboration
en vue du progrès de l’humanité. La vie publique s’appauvrit et la politique
devient opprimante et agressive. Les droits humains risquent de ne pas être
respectés soit parce qu’ils sont privés de leur fondement transcendant soit
parce que la liberté personnelle n’est pas reconnue. Dans le laïcisme et
dans le fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une
collaboration efficace entre la raison et la foi religieuse s’évanouit. La
raison a toujours besoin d’être purifiée par la foi, et ceci vaut également
pour la raison politique, qui ne doit pas se croire toute puissante. A son
tour, la religion a toujours besoin d’être purifiée par la raison afin
qu’apparaisse son visage humain authentique. La rupture de ce dialogue a un
prix très lourd au regard du développement de l’humanité.
57. Le dialogue fécond entre foi et raison ne peut que rendre plus efficace
l’œuvre de la charité dans le champ social et constitue le cadre le plus
approprié pour encourager la collaboration fraternelle entre croyants et non
croyants dans leur commune intention de travailler pour la justice et pour
la paix de l’humanité. Dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes, les
Pères du Concile affirmaient: « Croyants et incroyants sont généralement
d’accord sur ce point: tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à
son centre et à son sommet » [136]. Pour les croyants, le monde n’est le
fruit ni du hasard ni de la nécessité, mais celui d’un projet de Dieu. De là
naît pour les croyants le devoir d’unir leurs efforts à ceux de tous les
hommes et toutes les femmes de bonne volonté appartenant à d’autres
religions ou non croyants, afin que notre monde soit effectivement conforme
au projet divin: celui de vivre comme une famille sous le regard du
Créateur. Le principe de subsidiarité [137], expression de l’inaliénable
liberté humaine, est, à cet égard, une manifestation particulière de la
charité et un guide éclairant pour la collaboration fraternelle entre
croyants et non croyants. La subsidiarité est avant tout une aide à la
personne, à travers l’autonomie des corps intermédiaires. Cette aide est
proposée lorsque la personne et les acteurs sociaux ne réussissent pas à
faire par eux-mêmes ce qui leur incombe et elle implique toujours que l’on
ait une visée émancipatrice qui favorise la liberté et la participation en
tant que responsabilisation. La subsidiarité respecte la dignité de la
personne en qui elle voit un sujet toujours capable de donner quelque chose
aux autres. En reconnaissant que la réciprocité fonde la constitution intime
de l’être humain, la subsidiarité est l’antidote le plus efficace contre
toute forme d’assistance paternaliste. Elle peut rendre compte aussi bien
des multiples articulations entre les divers plans et donc de la pluralité
des acteurs, que de leur coordination. Il s’agit donc d’un principe
particulièrement apte à gouverner la mondialisation et à l’orienter vers un
véritable développement humain. Pour ne pas engendrer un dangereux pouvoir
universel de type monocratique, la « gouvernance » de la mondialisation doit
être de nature subsidiaire, articulée à de multiples niveaux et sur divers
plans qui collaborent entre eux. La mondialisation réclame certainement une
autorité, puisqu’est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursuivre
ensemble; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire
et polyarchique [138] pour, d’une part, ne pas porter atteinte à la liberté
et, d’autre part, pour être concrètement efficace.
58. Le principe de subsidiarité doit être étroitement relié au principe de
solidarité et vice-versa, car si la subsidiarité sans la solidarité tombe
dans le particularisme, il est également vrai que la solidarité sans la
subsidiarité tombe dans l’assistanat qui humilie celui qui est dans le
besoin. Cette règle de caractère général doit être prise sérieusement en
considération notamment quand il s’agit d’affronter des questions relatives
aux aides internationales pour le développement. Malgré l’intention des
donateurs, celles-ci peuvent parfois maintenir un peuple dans un état de
dépendance et même aller jusqu’à favoriser des situations de domination
locale et d’exploitation dans le pays qui reçoit cette aide. Les aides
économiques, pour être vraiment telles, ne doivent pas poursuivre des buts
secondaires. Elles doivent être accordées en collaboration non seulement
avec les gouvernements des pays intéressés, mais aussi avec les acteurs
économiques locaux et les acteurs de la société civile qui sont porteurs de
culture, y compris les Églises locales. Les programmes d’aide doivent
prendre de plus en plus les caractéristiques de programmes intégrés soutenus
par la base. Rappelons que la plus grande ressource à mettre en valeur dans
les pays qui ont besoin d’aide au développement, est la ressource humaine:
c’est là le véritable capital qu’il faut faire grandir afin d’assurer aux
pays les plus pauvres un avenir autonome effectif. Il convient aussi de
rappeler que, dans le domaine économique, l’aide primordiale dont les pays
en voie de développement ont besoin est de permettre et de favoriser
l’introduction progressive de leurs produits sur les marchés internationaux,
rendant ainsi possible leur pleine participation à la vie économique
internationale. Trop souvent, par le passé, les aides n’ont servi qu’à créer
des marchés marginaux pour les produits de ces pays. Cela est souvent dû à
l’absence d’une véritable demande pour ces produits: il est donc nécessaire
d’aider ces pays à améliorer leurs produits et à mieux les adapter à la
demande. Il faut souligner encore que nombreux sont ceux qui ont longtemps
craint la concurrence des importations de produits, en général agricoles,
provenant des pays économiquement pauvres. Il ne faut cependant pas oublier
que pour ces pays, la possibilité de commercialiser ces produits signifie
souvent assurer leur survie à court et à long terme. Un commerce
international juste et équilibré dans le domaine agricole peut être
profitable à tous, aussi bien du côté de l’offre que de celui de la demande.
C’est pourquoi, il est nécessaire, non seulement, d’orienter ces productions
sur le plan commercial, mais aussi d’établir des règles commerciales
internationales qui les soutiennent, tout en renforçant le financement des
aides au développement pour rendre ces économies plus productives.
59. La coopération au développement ne doit pas prendre en considération la
seule dimension économique; elle doit devenir une grande occasion de
rencontre culturelle et humaine. Si les acteurs de la coopération des pays
économiquement développés ne prennent pas en compte leur propre identité
culturelle, comme cela arrive parfois, ni celle des autres et des valeurs
humaines qui y sont liées, ils ne peuvent pas instaurer un dialogue profond
avec les citoyens des pays pauvres. Si, à leur tour, ces derniers s’ouvrent,
indifféremment et sans discernement, à n’importe quelle proposition
culturelle, ils ne sont plus en mesure d’assumer la responsabilité de leur
développement authentique [139]. Les sociétés technologiquement avancées ne
doivent pas confondre leur propre développement technologique avec une
soi-disant supériorité culturelle, mais elles doivent redécouvrir en
elles-mêmes les vertus, parfois oubliées, qui les ont fait progresser tout
au long de leur histoire. Les sociétés en voie de développement doivent
rester fidèles à tout ce qui est authentiquement humain dans leurs
traditions, en évitant d’y superposer automatiquement les mécanismes de la
civilisation technologique mondiale. De multiples et singulières
convergences éthiques se trouvent dans toutes les cultures ; elles sont
l’expression de la même nature humaine, voulue par le Créateur et que la
sagesse éthique de l’humanité appelle la loi naturelle [140]. Cette loi
morale universelle est le fondement solide de tout dialogue culturel,
religieux et politique et elle permet au pluralisme multiforme des diverses
cultures de ne pas se détacher de la recherche commune du vrai, du bien et
de Dieu. L’adhésion à cette loi inscrite dans les cœurs, est donc le
présupposé de toute collaboration sociale constructive. Toutes les cultures
ont des pesanteurs dont elles doivent se libérer, des ombres auxquelles
elles doivent se soustraire. La foi chrétienne, qui s’incarne dans les
cultures en les transcendant, peut les aider à grandir dans la convivialité
et dans la solidarité universelles au bénéfice du développement
communautaire et planétaire.
60. Dans la recherche de solutions à la crise économique actuelle, l’aide au
développement des pays pauvres doit être considérée comme un véritable
instrument de création de richesse pour tous. Quel projet d’aide peut
prévoir une croissance de valeur aussi significative – y compris de
l’économie mondiale – comme peut le faire le soutien aux populations qui se
trouvent encore à une phase initiale ou peu avancée de leur processus de
développement économique ? Dans cette perspective, les États économiquement
plus développés feront tout leur possible pour destiner aux aides au
développement un pourcentage plus important de leur produit intérieur brut,
en respectant les engagements pris dans ce domaine au niveau de la
communauté internationale. Ils pourront le faire aussi en révisant leurs
politiques intérieures d’assistance et de solidarité sociale, y appliquant
le principe de subsidiarité et créant des systèmes de protection sociale
mieux intégrés, qui favorisent une participation active des personnes
privées et de la société civile. De cette manière, il est même possible
d’améliorer les services sociaux et les organismes d’assistance et, en même
temps, d’épargner des ressources en éliminant le gaspillage et les
indemnités abusives, qui pourraient être destinées à la solidarité
internationale. Un système de solidarité sociale plus largement participatif
et mieux organisé, moins bureaucratique sans être pour autant moins
coordonné, permettrait de valoriser de nombreuses énergies, actuellement en
sommeil, et tournerait à l’avantage de la solidarité entre les peuples.
Une possibilité d’aide au développement pourrait résider dans l’application
efficace de ce qu’on appelle communément la subsidiarité fiscale, qui
permettrait aux citoyens de décider de la destination d’une part de leurs
impôts versés à l’État. En ayant soin d’éviter toute dégénération dans le
particularisme, cela peut aider à encourager des formes de solidarité
sociale à partir des citoyens eux-mêmes, avec des bénéfices évidents sur le
plan la solidarité pour le développement.
61. Une solidarité plus large au niveau international s’exprime avant tout
en continuant à promouvoir, même dans des situations de crise économique, un
meilleur accès à l’éducation, qui est, par ailleurs, la condition
essentielle pour que la coopération internationale elle-même soit efficace.
Le terme « éducation » ne renvoie pas seulement à l’instruction ou à la
formation professionnelle, toutes deux essentielles pour le développement,
mais à la formation complète de la personne. A ce propos, il convient de
souligner un aspect problématique: pour éduquer il faut savoir qui est la
personne humaine, en connaître la nature. Une vision relativiste de cette
nature qui tend à s’affirmer de plus en plus pose de sérieux problèmes pour
l’éducation, et en particulier pour l’éducation morale, car elle en
compromet l’extension au niveau universel. Si l’on cède à un tel
relativisme, tous deviennent plus pauvres et cela n’est pas sans
conséquences négatives sur l’efficacité même des aides en faveur des
populations démunies, qui n’ont pas que des nécessités économiques ou
techniques mais qui ont aussi besoin de voies et de moyens pédagogiques qui
puissent soutenir les personnes en vue de leur plein épanouissement humain.
Un exemple de l’importance de ce problème nous est offert par le phénomène
du tourisme international [141] qui peut constituer un facteur notable de
développement économique et de croissance culturelle, mais qui peut aussi se
transformer en occasion d’exploitation et de déchéance morale. La situation
actuelle offre des opportunités uniques pour que les aspects économiques du
développement, c’est-à-dire les mouvements de fonds et la création au niveau
local d’entreprises d’importance significative, arrivent à être associés aux
aspects culturels, au nombre desquels l’aspect éducatif figure en premier
lieu. Cela se réalise en de nombreux cas, mais en bien d’autres le tourisme
international est un facteur contre-éducatif aussi bien pour le touriste que
pour les populations locales. Ces dernières sont souvent confrontées à des
comportements immoraux ou même pervers, comme c’est le cas du tourisme dit
sexuel, pour lequel tant d’êtres humains sont sacrifiés, même à un jeune
âge. Il est douloureux de constater que cela se produit souvent avec l’aval
des gouvernements locaux, avec le silence de ceux d’où proviennent les
touristes et avec la complicité de nombreux opérateurs de ce secteur. Même
si l’on n’atteint pas toujours de tels excès, le tourisme international est
vécu, bien souvent, dans un esprit de consommation et de manière hédoniste;
il est vu comme une évasion, avec des modes d’organisation spécifiques aux
pays de provenance, de sorte qu’il ne favorise en rien une rencontre
véritable entre personnes et cultures. Il convient alors d’imaginer un
tourisme différent, capable de promouvoir une vraie connaissance réciproque,
sans enlever les espaces nécessaires au repos et à un sain divertissement:
un tourisme de ce type doit être développé, en favorisant des liens plus
étroits entre les expériences de coopération internationale et celles
d’entreprises pour le développement.
62. Le phénomène des migrations est un autre aspect qui mérite attention
quand on parle de développement humain intégral. C’est un phénomène qui
impressionne en raison du nombre de personnes qu’il concerne, des
problématiques sociale, économique, politique, culturelle et religieuse
qu’il soulève, et à cause des défis dramatiques qu’il lance aux communautés
nationales et à la communauté internationale. Nous pouvons dire que nous
nous trouvons face à un phénomène social caractéristique de notre époque,
qui requiert une politique de coopération internationale forte et perspicace
sur le long terme afin d’être pris en compte de manière adéquate. Une telle
politique doit être développée en partant d’une étroite collaboration entre
les pays d’origine des migrants et les pays où ils se rendent; elle doit
s’accompagner de normes internationales adéquates, capables d’harmoniser les
divers ordres législatifs, dans le but de sauvegarder les exigences et les
droits des personnes et des familles émigrées et, en même temps, ceux des
sociétés où arrivent ces mêmes émigrés. Aucun pays ne peut penser être en
mesure de faire face seul aux problèmes migratoires de notre temps. Nous
sommes tous témoins du poids de souffrances, de malaise et d’aspirations qui
accompagne les flux migratoires. La gestion de ce phénomène est complexe,
nous le savons tous; il s’avère toutefois que les travailleurs étrangers,
malgré les difficultés liées à leur intégration, apportent par leur travail,
une contribution appréciable au développement économique du pays qui les
accueille, mais aussi à leur pays d’origine par leurs envois d’argent. Il
est évident que ces travailleurs ne doivent pas être considérés comme une
marchandise ou simplement comme une force de travail. Ils ne doivent donc
pas être traités comme n’importe quel autre facteur de production. Tout
migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits
fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute
circonstance [142].
63. En considérant les problèmes du développement, on ne peut omettre de
souligner le lien étroit existant entre pauvreté et chômage. Dans de
nombreux cas, la pauvreté est le résultat de la violation de la dignité du
travail humain, soit parce que les possibilités de travail sont limitées
(chômage ou sous-emploi), soit parce qu’on mésestime « les droits qui en
proviennent, spécialement le droit au juste salaire, à la sécurité de la
personne du travailleur et de sa famille » [143]. C’est pourquoi, le 1er mai
2000, mon Prédécesseur de vénérée mémoire, Jean-Paul II, lançait un appel à
l’occasion du Jubilé des Travailleurs pour « une coalition mondiale en
faveur du travail digne » [144], en encourageant la stratégie de
l’Organisation Internationale du Travail. De cette manière, il donnait une
forte réponse morale à cet objectif auquel aspirent les familles dans tous
les pays du monde. Que veut dire le mot « décent » lorsqu’il est appliqué au
travail? Il signifie un travail qui, dans chaque société, soit l’expression
de la dignité essentielle de tout homme et de toute femme: un travail choisi
librement, qui associe efficacement les travailleurs, hommes et femmes, au
développement de leur communauté; un travail qui, de cette manière, permette
aux travailleurs d’être respectés sans aucune discrimination; un travail qui
donne les moyens de pourvoir aux nécessités de la famille et de scolariser
les enfants, sans que ceux-ci ne soient eux-mêmes obligés de travailler; un
travail qui permette aux travailleurs de s’organiser librement et de faire
entendre leur voix; un travail qui laisse un temps suffisant pour retrouver
ses propres racines au niveau personnel, familial et spirituel; un travail
qui assure aux travailleurs parvenus à l’âge de la retraite des conditions
de vie dignes.
64. En réfléchissant sur le thème du travail, il est opportun d’évoquer
l’exigence urgente que les organisations syndicales des travailleurs, qui
ont toujours été encouragées et soutenues par l’Église, s’ouvrent aux
nouvelles perspectives qui émergent dans le domaine du travail. Dépassant
les limites propres des syndicats catégoriels, les organisations syndicales
sont appelées à affronter les nouveaux problèmes de nos sociétés: je pense,
par exemple, à l’ensemble des questions que les spécialistes en sciences
sociales repèrent dans les conflits entre individu-travailleur et
individu-consommateur. Sans nécessairement épouser la thèse selon laquelle
on est passé de la position centrale du travailleur à celle du consommateur,
il semble toutefois que cela soit un terrain favorable à des expériences
syndicales novatrices. Le contexte d’ensemble dans lequel se déroule le
travail requiert lui aussi que les organisations syndicales nationales, qui
se limitent surtout à la défense des intérêts de leurs propres adhérents, se
tournent vers ceux qui ne le sont pas et, en particulier, vers les
travailleurs des pays en voie de développement où les droits sociaux sont
souvent violés. La défense de ces travailleurs, promue aussi à travers des
initiatives opportunes envers les pays d’origine, permettra aux
organisations syndicales de mettre en évidence les authentiques raisons
éthiques et culturelles qui leur ont permis, dans des contextes sociaux et
de travail différents, d’être un facteur décisif du développement.
L’enseignement traditionnel de l’Église reste toujours valable lorsqu’il
propose la distinction des rôles et des fonctions du syndicat et de la
politique. Cette distinction permettra aux organisations syndicales de
déterminer dans la société civile le domaine qui sera le plus approprié à
leur action nécessaire pour la défense et la promotion du monde du travail,
surtout en faveur des travailleurs exploités et non représentés, dont
l’amère condition demeure souvent ignorée par les yeux distraits de la
société.
65. Il faut enfin que la finance en tant que telle, avec ses structures et
ses modalités de fonctionnement nécessairement renouvelées après le mauvais
usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie
réelle, redevienne un instrument visant à une meilleure production de
richesses et au développement. Toute l’économie et toute la finance, et pas
seulement quelques-uns de leurs secteurs, doivent, en tant qu’instruments,
être utilisés de manière éthique afin de créer les conditions favorables
pour le développement de l’homme et des peuples. Il est certainement utile,
et en certaines circonstances indispensable, de donner vie à des initiatives
financières où la dimension humanitaire soit dominante. Mais cela ne doit
pas faire oublier que le système financier tout entier doit être orienté
vers le soutien d’un développement véritable. Il faut surtout que l’objectif
de faire le bien ne soit pas opposé à celui de la capacité effective à
produire des biens. Les opérateurs financiers doivent redécouvrir le
fondement véritablement éthique de leur activité afin de ne pas faire un
usage abusif de ces instruments sophistiqués qui peuvent servir à tromper
les épargnants. L’intention droite, la transparence et la recherche de bons
résultats sont compatibles et ne doivent jamais être séparés. Si l’amour est
intelligent, il sait trouver même les moyens de faire des opérations qui
permettent une juste et prévoyante rétribution, comme le montrent, de
manière significative, de nombreuses expériences dans le domaine du crédit
coopératif.
Une réglementation de ce secteur qui vise à protéger les sujets les plus
faibles et à empêcher des spéculations scandaleuses, tout comme
l’expérimentation de formes nouvelles de finance destinées à favoriser des
projets de développement sont des expériences positives qu’il faut
approfondir et encourager, en faisant appel à la responsabilité même de
l’épargnant. L’expérience de la microfinance elle aussi, qui s’enracine dans
la réflexion et dans l’action de citoyens humanistes – je pense surtout à la
création des Monts de Piété –, doit être renforcée et actualisée, surtout en
ces temps où les problèmes financiers peuvent devenir dramatiques pour les
couches les plus vulnérables de la population qu’il faut protéger contre les
risques du prêt usuraire ou du désespoir. Il faut que les sujets les plus
faibles apprennent à se défendre des pratiques usuraires, tout comme il faut
que les peuples pauvres apprennent à tirer profit du microcrédit,
décourageant de cette manière les formes d’exploitation possibles en ces
deux domaines. Puisqu’il existe également de nouvelles formes de pauvreté
dans les pays riches, la microfinance peut apporter des aides concrètes pour
la création d’initiatives et de secteurs nouveaux en faveur des franges les
plus fragiles de la société, même en une période d’appauvrissement possible
de l’ensemble de la société.
66. L’interconnexion mondiale a fait surgir un nouveau pouvoir politique,
celui des consommateurs et de leurs associations. C’est un phénomène sur
lequel il faut approfondir la réflexion: il comporte des éléments positifs
qu’il convient d’encourager et aussi des excès à éviter. Il est bon que les
personnes se rendent compte qu’acheter est non seulement un acte économique
mais toujours aussi un acte moral. Le consommateur a donc une responsabilité
sociale précise qui va de pair avec la responsabilité sociale de
l’entreprise. Les consommateurs doivent être éduqués en permanence [145] sur
le rôle qu’ils jouent chaque jour et qu’ils peuvent exercer dans le respect
des principes moraux, sans diminuer la rationalité économique intrinsèque de
l’acte d’acheter. Dans ce domaine des achats aussi, surtout en des moments
comme ceux que nous vivons où le pouvoir d’achat risque de s’affaiblir et où
il faudra consommer de manière plus sobre, il est opportun d’ouvrir d’autres
voies, comme par exemple des formes de coopération à l’achat, telles que les
coopératives de consommation, créées à partir du XIXe siècle grâce notamment
à l’initiative des catholiques. Il est en outre utile de favoriser de
nouvelles formes de commercialisation des produits en provenance des régions
pauvres de la planète afin d’assurer aux producteurs une rétribution
décente, à condition toutefois que le marché soit vraiment transparent, que
les producteurs ne reçoivent pas seulement des marges bénéficiaires
supérieures mais aussi une meilleure formation, une compétence
professionnelle et technologique et qu’enfin des idéologies partisanes ne
soient pas associées à de telles expériences d’économie pour le
développement. Il est souhaitable que, comme facteur de démocratie
économique, les consommateurs aient un rôle plus décisif, à condition qu’ils
ne soient pas eux-mêmes manipulés par des associations peu représentatives.
67. Face au développement irrésistible de l’interdépendance mondiale, et
alors que nous sommes en présence d’une récession également mondiale,
l’urgence de la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de
l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une
réalité concrète au concept de famille des Nations, trouve un large écho. On
ressent également fortement l’urgence de trouver des formes innovantes pour
concrétiser le principe de la responsabilité de protéger [146] et pour
accorder aux nations les plus pauvres une voix opérante dans les décisions
communes. Cela est d’autant plus nécessaire pour la recherche d’un ordre
politique, juridique et économique, susceptible d’accroître et d’orienter la
collaboration internationale vers le développement solidaire de tous les
peuples. Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les
économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus
grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral,
pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la
protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est
urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale
telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean
XXIII. Une telle Autorité devra être réglée par le droit, se conformer de
manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité, être
ordonnée à la réalisation du bien commun [147], s’engager pour la promotion
d’un authentique développement humain intégral qui s’inspire des valeurs de
l’amour et de la vérité. Cette Autorité devra en outre être reconnue par
tous, jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité, le
respect de la justice et des droits [148]. Elle devra évidemment posséder la
faculté de faire respecter ses décisions par les différentes parties, ainsi
que les mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux.
En l’absence de ces conditions, le droit international, malgré les grands
progrès accomplis dans divers domaines, risquerait en fait d’être
conditionné par les équilibres de pouvoir entre les plus puissants. Le
développement intégral des peuples et la collaboration internationale
exigent que soit institué un degré supérieur d’organisation à l’échelle
internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation
[149] et que soit finalement mis en place un ordre social conforme à l’ordre
moral et au lien entre les sphères morale et sociale, entre le politique et
la sphère économique et civile que prévoyait déjà le Statut des Nations
Unies.
º
Caritas in Veritate, VIème chapitre et conclusion : Le développement des
peuples et la technique
Notes :
[125] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus (1er mai 1991), n. 41:
loc. cit., 843-845; DC 88 (1991) pp. 538-539.
[126] Cf. ibid.
[127] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Evangelium vitæ (25 mars 1995), n. 20:
loc. cit., 422-424; DC 92 (1995) p. 360.
[128] Lett. enc. Populorum progressio (26 mars 1967), n. 85: loc. cit.,
298-299; DC 64 (1967) p. 702.
[129] Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1998, n.
3: AAS 90 (1998), 150; DC 95 (1998) pp. 2-3; Id., Discours aux membres de la
Fondation Centesimus annus pro Pontefice, 9 mai 1998, n. 2; Oss. Rom. fr. n.
20 (1998) p. 2; Id., Discours aux Autorités et au Corps diplomatique,
Vienne, 20 juin 1998, n. 8; DC 95 (1998) p. 689 ; Id., Message au Recteur de
l’Université catholique du Sacré-Cœur, 5 mai 2000, n. 6; Insegnamenti di
Giovanni Paolo II XXIII, 1 (2000), 759-760.
[130] Selon saint Thomas « ratio partis contrariatur rationi personae » in
III Sent. D. 5, 3, 2; et aussi « Homo non ordinatur ad communitatem
politicam secundum se totum et secundum omnia sua » in Summa Theologiae I-II,
q. 21, a. 4, ad 3um.
[131] Cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, n.1.
[132] Cf. Jean-Paul II, Discours à la VIe séance publique des Académies
Pontificales, 8 novembre 2001, n. 3; Oss. Rom. fr. n. 47 (2001) p. 6.
[133] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus Jesus
(6 août 2000), n. 22: AAS 92 (2000), 763-764; DC 97 (2000) p. 820; Id., Note
doctrinale à propos de questions sur l’engagement et le comportement des
catholiques dans la vie politique (24 novembre 2002), n. 8; DC 100 (2003) p.
136.
[134] Benoît XVI, Lett. enc. Spe salvi (30 novembre 2007), n. 31: loc. cit.,
1010; DC 105 (2008) p.28; Id. Discours aux participants du IVe Congrès
ecclésial national italien, Vérone, 19 octobre 2006; Oss. Rom. fr. n. 43
(2006) pp. 3-5.
[135] Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus (1er mai 1991), n. 5: loc.
cit., 798-800; DC 88 (1991) p. 521; Benoît XVI, Discours aux participants du
IVe Congrès ecclésial national italien, Vérone, 19 octobre 2006; Oss. Rom.
fr. n. 43 (2006) pp. 3-5.
[136] N. 12.
[137] Cf. Pie XI, Lett. enc. Quadragesimo anno (15 mai 1931): AAS 23 (1931)
203; Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus (1er mai 1991), n. 48: loc.
cit., 852-854; DC 88 (1991) p. 543; cf. Catéchisme de l’Église catholique,
n.1883.
[138] Cf. Jean XXIII, Lett. enc. Pacem in terris (11 avril 1963), n. 74:
loc. cit., 274; DC 60 (1963) col. 526-527.
[139] Cf. Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio (26 mars 1967), nn.
10.41: loc. cit., 262.277-278; DC 64 (1967) col. 677-678. 688-689.
[140] Cf. Benoît XVI, Discours aux membres de la Commission théologique
internationale, 5 octobre 2007; DC 104 (2007) pp. 1084-1086 ; Id., Discours
au Congrès international sur la loi naturelle, Université pontificale du
Latran, 12 février 2007; DC 104 (2007) pp. 354-356.
[141] Cf. Benoît XVI, Discours aux évêques de Thaïlande en visite ad limina,
16 mai 2008; DC 105 (2008) p. 652. Oss. Rom. fr. n. 22 (2008) p. 10.
[142] Cf. Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes
en déplacement, Instruction Erga migrantes caritas Christi, 3 mai 2004: AAS
96 (2004), 762-822; DC 101 (2004) p. 658-692.
[143] Jean-Paul II, Lett. enc. Laborem exercens (14 septembre 1981), n. 8:
loc. cit., 594-598; DC 78 (1981) p. 840.
[144] Jean-Paul II, Jubilé des Travailleurs, Discours au terme de la
concélébration eucharistique; DC 97 (2000) p. 455.
[145] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus (1er mai 1991), n. 36:
loc. cit., 838-840; DC 88 (1991) p. 536.
[146] Cf. Benoît XVI, Discours aux membres de l’Assemblée Générale de
l’Organisation des Nations Unies, New York, 18 avril 2008; DC 105 (2008) pp.
533-537.
[147] Cf. Jean XXIII, Lett. enc. Pacem in terris (11 avril 1963): loc. cit.,
293; DC 60 (1963) col. 526-527; Conseil pontifical pour la Justice et la
Paix, Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église, n. 441.
[148] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Past. sur l’Église dans le monde de ce
temps Gaudium et Spes, n. 82.
[149] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Sollicitudo rei socialis (30 décembre
1987), n. 43: loc. cit., 574-575; DC 85 (1988) pp. 252-253.
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Caritas in Veritate
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.07.09 -
T/Benoît XVI