Benoît XVI nous invite à contempler
l'Église qui fait "signe" au monde |
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ROME, le 07 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
L'Église est un mystère, c'est-à-dire une réalité pleine de
significations harmonieuses et complémentaires. Elle fait "signe", donc
on peut dire qu'elle est « sacrement ».
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La liturgie est «
émerveillement » devant le mystère -
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Benoît XVI nous invite à contempler l'Église qui fait "signe" au monde
Extraits du Guide de lecture écrit par
les Pères Alain Mattheeuws et Alban Massie, s. j.
Première partie:
►
Introduction - 02.05.07
Deuxième partie:
►
Le plan de Sacramentum Caritatis - 03.05.07
Troisième partie - Les thèmes (1 à 4):
►
La
« richesse multiforme » de l'Église - 06.05.07 Quatrième partie - Les thèmes (5 à 7)
Douze thèmes développés dans l'Exhortation
(voici du 5e au 7e)
5. L'unité des sacrements (lire les n° 16, 18-29)
Benoît XVI nous invite à contempler l'Église qui fait « signe » au monde.
L'Église est un mystère, c'est-à-dire une réalité pleine de significations
harmonieuses et complémentaires. Elle fait "signe", donc on peut dire
qu'elle est « sacrement » : « L'Église
est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c'est-à-dire le signe et
l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de
tout le genre humain », dit le concile Vatican II (Lumen
Gentium 1, cité au n° 16).
Cette manière de parler de l'Église ne nous
permet-elle pas de mieux comprendre le collier des sept sacrements ?
De fait, l'Église est « sacrement universel de salut » parce qu'elle « se
reçoit et en même temps s'exprime dans les sept sacrements » (n°
16). Au lieu de vivre un par un les différents sacrements de la vie
chrétienne, on peut les vivre en lien étroit les uns avec les autres :
sacrements de l'Initiation chrétienne, de Réconciliation et d'Onction des
malades, de l'Ordre et du Mariage. Ils forment une « unité », un style de
vie « nouveau », une « économie » de la grâce car ils sont tous vécus et
unis au sacrement de l'Église. Dans cette unité, l'Eucharistie a une place
particulière. Tous les sacrements sont étroitement
liés à l'Eucharistie et comme finalisés à elle (cf. nos 18-29).
Le pape nous rappelle l'enseignement du concile : « La très sainte
Eucharistie contient en effet l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à
savoir, le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant»
(n° 16)
Comment pourrions-nous manifester les liens qui
unissent chaque sacrement au Mystère de l'Eucharistie? Pouvons-nous ou
devons-nous vivre les sacrements l'un à la suite des autres, ou l'un avec
l'autre ?
Entre l'Eucharistie et l'Église, il existe une
unité indestructible. On ne peut pas parler ou connaître le
Christ sans parler de l'Église. « L'Eucharistie est donc constitutive de
l'être et de l'agir de l'Église. C'est pourquoi l'Antiquité chrétienne
désignait par la même expression, Corpus Christi, le corps né de la Vierge
Marie, le Corps eucharistique et le Corps ecclésial du Christ »
(n° 15).
Célébrer l'Eucharistie, c'est faire grandir la communion ecclésiale.
Aurait-on non seulement un devoir « d'aller à la
messe », mais un «droit à l'Eucharistie» ? Comment porter la souffrance, la
peine et la tristesse de ceux qui n'ont pas de prêtres pour célébrer la
messe ou qui ne peuvent pas se déplacer pour rejoindre une communauté
priante ?
Dans cette réflexion, nous retrouvons un « visage » particulier de l'Église.
Jean-Paul II disait dans son encyclique
Ecclesia De Eucharistia que
l'Église «vit de l'Eucharistie». Benoît XVI reprend cette affirmation de la
Tradition et l'explique : « L'Eucharistie est le Christ qui se donne à nous,
en nous édifiant continuellement comme son corps »
(n° 14). Il est bien vrai
qu'il y a une relation circulaire entre l'Église et
l'Eucharistie : l'Eucharistie édifie l'Église et l'Église
elle-même fait l'Eucharistie. Mais le premier pas est fait par le Christ qui
se donne à l'Église comme un Époux se donne à son Épouse. Le premier pas est
fait dans le Sacrifice de la croix, à travers son cœur transpercé.
Unité profonde et mystique entre l'Église et le
Christ: comment la voyons-nous? Quelles sont les difficultés auxquelles nous
nous heurtons pour comprendre et vivre cette alliance ?
6. Eucharistie et mariage (lire les
n° 27-29; 79 et 83)
Le mariage est un sacrement du service de la communion, dit le
Catéchisme de l’Église Catholique
(cf. CEC 1533) : il donne une grâce particulière et construit
le corps de l'Église. Il concerne l'amour entre l'homme et la femme. Cet
amour est appelé conjugal, nuptial ou sponsal. La source de l'amour est
unique et il existe un lien particulier entre l'Eucharistie et le mariage,
dit Benoît XVI en citant Jean-Paul II : « L'Eucharistie est le sacrement de
notre rédemption. C'est le sacrement de l'Époux, de l'Épouse »
(n° 28). La
manière dont Dieu nous aime et nous sauve passe par cette figure de
l'alliance, des épousailles. On comprend mieux dès lors comment
l'Eucharistie fortifie le lien des époux dans le
mariage. Elle fortifie les époux dans leur promesse d'être unis
pour toujours (indissolubilité) et de s'aimer comme des êtres uniques l'un
pour l'autre et pour Dieu (unicité). Le consentement mutuel est échangé dans
le Christ. Les époux forment une communauté de vie et d'amour et sont comme
des lumières sur la montagne : ils témoignent que Dieu continue à aimer
l'humanité.
Ce lien entre les deux sacrements nous aide-t-il
à comprendre dans notre culture que l'homme peut s'engager et être comblé
par une seule femme et réciproquement ? Dans quelle mesure souffrons-nous de
voir une promesse mutuelle être trahie et blessée ?
Le «pour toujours» de l'amour de l'homme et de la femme se fonde dans
l'amour du Christ qui a été jusqu'au bout en mourant pour nous.
L'Eucharistie est le signe sacramentel de cette fidélité du Christ à tout
amour (cf. n° 29). Sans juger les consciences, on comprend que les deux
signes se « contredisent » pour des divorcés remariés qui participent à
l'Eucharistie et qui voudraient « communier ». Communier au corps et au sang
du Christ, c'est assumer publiquement cet amour qui
va jusqu'au bout de la promesse. Les divorcés remariés ne sont
pas appelés à le faire. Ils sont appelés, comme baptisés à part entière, à
développer un style de vie chrétien. Comment peuvent-ils le faire
concrètement ? Le pape donne quelques traits de ce style de vie
(cf. n° 29).
Quel accueil offrons-nous dans nos communautés à
la souffrance et aux choix des personnes divorcées que nous rencontrons ?
Par ailleurs, nous le savons également : certaines personnes ont des doutes
légitimes sur la validité de leur mariage. L'Église doit faciliter la
démarche de vérité sur cette question, non pas pour «casser» des mariages,
mais pour situer les chrétiens dans la vérité de leur engagement. Ainsi
Benoît XVI dit-il : « C'est une obligation grave que le travail
institutionnel de l'Eglise réalisé dans les tribunaux soit rendu toujours
plus proche des fidèles » (n° 29). L'amour de la vérité est à ce prix,
surtout pour la vérité du sacrement de l'amour.
7. La mystagogie (lire
les n°s 34-38 et 64; voir aussi les nos 17-19)
La liturgie est « émerveillement » devant le mystère. Elle a « un lien
intrinsèque avec la beauté : elle est veritatis splendor»
(n° 34). La
beauté, qui n'est pas esthétisme, est une expression du mystère : elle porte
en elle les traits de la beauté personnelle de Jésus. C'est pourquoi il y a
de la part des ministres de la célébration et des baptisés une
responsabilité mutuelle pour se dire ce mystère. L'art de célébrer et celui
de participer de manière active ne sont pas opposés mais relèvent de tout le
peuple sacerdotal. Forts de cette conviction, les Pères synodaux ont insisté
sur une catéchèse de type mystagogique
pour les sacrements. Que signifie cette option ?
De fait, disent les Pères, « la meilleure catéchèse sur l'Eucharistie est
l'Eucharistie elle-même bien célébrée» (n° 64). Ils insistent ainsi sur son
caractère pédagogique. Ils renouent cependant avec une tradition ancienne
concernant la formation chrétienne. La mystagogie, littéralement, est
initiation aux mystères célébrés. Elle
désigne aussi l'explication théologique et symbolique des rites. Dans cette
« manière de faire», «sans négliger l'intelligence organique du contenu de
la foi », cette formation comportait toujours un caractère d'initiation, de
rencontre vivante avec le Christ annoncé
par des témoins. Cette rencontre précède la catéchèse. Renouer avec cette
expérience de l'Église primitive souligne que la
participation à la liturgie ne va plus de soi dans les circonstances
actuelles, mais demande cette initiation.
Dans notre vie chrétienne,
quel fut le chemin de la foi ? Quelle place tient l'expérience spirituelle ?
Quelle place tient la formation de l'intelligence ?
Les Pères proposent un itinéraire mystagogique comportant toujours trois
éléments :
1. Une interprétation des rites à la lumière des
événements salvifiques. De fait, le Christ récapitule toute l'histoire du
salut. Le mystère pascal est en relation avec l'ensemble de la Parole de Dieu
: ancien et nouveau Testament.
2. Une introduction au sens des
signes contenus dans les rites. Souvent, il nous faut réveiller notre
sensibilité au langage des signes et des gestes qui constituent le rite.
3. Une préoccupation pour « montrer la signification des rites en
relation avec la vie chrétienne dans toutes ses dimensions, travail et
engagement, réflexion et sentiments, activité et repos »
(n° 64).
Quels sont les signes et les gestes dans
l'Eucharistie qui nous apparaissent d'un autre monde, dont nous ne
comprenons ni l'histoire ni la place ?
Quels sont les livres
(passages et événements) de l'Ancien Testament qui éclairent au mieux la
célébration eucharistique ?
(à suivre)
Cinquième partie - Les thèmes (8 et 9)
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.05.2007 - BENOÎT XVI -
Table S.C. |