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Le 06 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Avant tout, il suffit de savoir que le Seigneur a inventé ce
sacrement de la réconciliation pour déverser sa miséricorde sur
le monde par le biais de chacun de nos cœurs. Ainsi, à chaque
confession, outre la joie du pénitent, il y a la joie
incomparable du Père des miséricordes qui se complaît à
bénéficier d'un cœur repenti pour inonder le monde de son amour.
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La joie de la confession
Le 06 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La confession demeure un sacrement à découvrir, surtout en cette période
avant Pâques. C'est en le comprenant mieux qu'il sera davantage
pratiqué. Son usage est important si l'on pose ce constat : de la
pratique sacramentelle dépendent le nombre et la ferveur des vocations.
Alors parlons du sacrement de réconciliation et de pénitence.
L'enseignement de l'Église ne ménage pas ses encouragements à en vivre.
Les textes du magistère sont nombreux qui appellent à la confession
régulière et fréquente, les saints sont nombreux à nous montrer
l'exemple d'une pratique assidue de la confession. Et pourtant nous
avons tant de mal à recevoir le sacrement de la miséricorde de Dieu.
Un professeur de séminaire rapporte que certains séminaristes estiment
n'avoir besoin de se confesser qu'une fois l'an. Un évêque dit au même
professeur qu'il tenait à la retraite sacerdotale diocésaine pour être
ainsi quasi assuré de la confession annuelle de ses prêtres. Pourquoi
est-il si difficile de recevoir fréquemment ce sacrement? Cela est
difficile, comme le reste, quand on n'a pas eu la chance de l'apprendre
en famille.
Puisse ce modeste article donner l'élan nécessaire aux familles pour
qu'en elles, chacun vive plus aisément du sacrement de réconciliation et
de pénitence.
Le sens du mot « confession ».
C'est la proclamation. L'hagiographie nous présente les confesseurs
de la foi; ces hommes et ces femmes qui ont proclamé la foi jusqu'au
martyre. Ils ont dit haut et fort, publiquement, leur attachement
indéfectible au Seigneur qui les sauve. Il est bon de se rappeler que la
foi est le point de départ de la vie chrétienne; c'est la première
parole du chrétien avant d'entrer dans l'Église. En effet, lorsqu'il
demande le baptême (ce, dans les deux formes du rite romain) : « Que
demandez-vous à l'Église de Dieu ? -La foi ! » Et la proclamation de la
foi est aussi la nécessité de la vie chrétienne. Ne répétons-nous pas justement que l'Église est missionnaire ou qu'elle n'est pas?
L'être chrétien pousse automatiquement et nécessairement à la mission.
En tout premier lieu, la confession est d'abord la confession de la foi:
l'annonce de l'adhésion plénière à Jésus Sauveur des hommes d'une part
et la proposition de la foi d'autre part.
En deuxième lieu, dans la vie du chrétien, la confession est
proclamation des mirabilia Dei, des merveilles de Dieu. Ne parle-t-on
pas des sacrifices d'action de grâce (Ps 50, 14). Saint Paul demande à
tous ses destinataires d'épîtres de rendre grâce en tout lieu, en tout
temps et pour toute chose
(1 Th 5, 18). Le psalmiste affirme qu'il
chantera éternellement les miséricordes du Seigneur (Ps 89, 2). La
Vierge Marie offre à l'Église le Magnificat; et tous les soirs à vêpres,
les fidèles chantent leur reconnaissance quotidienne au Seigneur avec le
cantique évangélique mariai. Avec la mission, il est admis que l'action
de grâce est un trait particulier de l'être chrétien. Toutefois ce qui
va de soi en bonne logique n'est pas vécu ordinairement. Dans
l'Évangile, nous voyons bien Jésus s'étonner qu'un seul lépreux sur dix
- samaritain qui plus est - vient lui rendre grâce pour la guérison (Lc
17, 17).
Enfin en troisième lieu, la confession est la proclamation de ses
péchés. Il s'agit de les proclamer afin de recevoir malgré tout la
miséricorde du Seigneur. Je rendrai grâce en confessant mon péché. Et
nous connaissons tous le magnifique psaume cinquante. L'homme meurtri
par son péché demande la miséricorde du Seigneur afin de vivre en sa
présence et de proclamer sa justice. Il
est étonnant de constater que la confession des péchés conduit à la
confession de la foi tout comme à la confession des mirabilia Dei.
Habituellement, le pénitent a largement de quoi discerner ses péchés à
l'évocation des sept péchés capitaux ou des dix commandements
(que tout
lecteur connaît bien); cependant, il n'a pas appris à discerner la
fécondité de la grâce. Ne disons-nous pas que le juste pèche sept fois
le jour? Et il est enseigné par l'Apôtre que là où le péché abonde, la
grâce surabonde (Rm 5, 20). Alors, en extrapolant à partir des paroles
de Jésus, il est convenable d'affirmer que le Seigneur accorde à ses
disciples non pas trois ou sept grâces quotidiennes mais bien sept fois
soixante-dix fois sept! En définitive, c'est un grave péché par omission
de les ignorer.
A propos du péché par omission remarquons qu'il doit être le plus grave.
Le confiteor semble placer les péchés par ordre de gravité: quia peccavi
nimis cogitations, verbo, opère et omissione. Penser que son épouse est
une cruche est grave, le lui dire l'est davantage, casser la cruche plus
grave encore ; mais ne pas offrir de fleur à ce vase d'élection qu'est
son épouse est bien le pire
(notons que « son épouse » est
interchangeable avec « son évêque » et bien d'autres personnes...) A
l'aune du crescendo qui va de la pensée à l'action, nous pouvons établir
une échelle des péchés par omission: ne pas penser aux mirabilia Dei
dont nous sommes bénéficiaires est grave, ne pas dire merci au Seigneur
l'est davantage et ne pas aller le remercier (en allant à la messe par
exemple ou en se confessant), cela est bien le pire.
Avant tout, il suffit de savoir que le Seigneur a inventé ce sacrement
de la réconciliation pour déverser sa miséricorde sur le monde par le
biais de chacun de nos cœurs. Ainsi, à chaque confession, outre la joie
du pénitent, il y a la joie incomparable du Père des miséricordes qui se
complaît à bénéficier d'un cœur repenti pour inonder le monde de son
amour. Bonum diffusivum sui! L'amour transmis et reçu se répand à
l'infini. Cela aussi est œuvre d'évangélisation.
Abbé Emeric de Rozières
Sources : LA NEF • N°203 AVRIL 2009
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.04.09 -
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