Benoît XVI fait remarquer que Vatican II est un
chantier où le projet a été perdu |
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Le 06 mars 2008 -
(E.S.M.)
- Benoît XVI
ajoute, avec la même clarté : "dans ses expressions officielles, dans
ses documents authentiques, Vatican II ne peut pas être considéré comme
responsable de cette évolution, laquelle, au contraire contredit
radicalement tant la lettre que l’esprit des Pères conciliaires ".
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Le Saint-Père Benoît XVI -
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Benoît XVI fait remarquer que Vatican II est un chantier où le projet a été
perdu
Extrait du livre de
Mgr Rifan que vous pouvez-vous procurer dans la boutique en ligne sur ►
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1) Introduction :
Le magistère vivant de l’Église
2)
Le pape, guide de l’Église
universelle, successeur de saint Pierre :
Jésus a institué le collège apostolique
3) La réforme de la réforme
liturgique :
16.02.08
4) Application de ces principes théologiques à la
question de la messe: La
beauté et de la profondeur du missel de saint Pie V
5) Critères et
limites à observer :
Jean-Paul II a souvent répété que la diversité ne doit pas nuire à
l’unité
6)
Un avertissement sérieux et grave aux milieux réputés "traditionalistes"
7)
Les
lois universelles de l’Église sont très saintes :
La légitimité de la Nouvelle Messe
8)
La grande et
grave crise post-conciliaire
Deuxième conséquence : Application de ces principes théologiques au concile
Vatican II
§ 1. La grande et grave crise post-conciliaire
Le concile Vatican II survint en une période troublée de grande crise dans
l’Église et sa réalisation servit d’occasion et de prétexte pour de grandes
erreurs, propagées en son nom, [Le pape Paul VI parlait de
« fumée de Satan » pénétrant dans le Temple de
Dieu (Homélie du 29 juin 1972 [déjà citée]) et S.S. le pape Jean-Paul II se
plaignait en ces termes : « des idées contredisant la vérité révélée et
enseignée depuis toujours ont été répandues à pleines mains ;
de véritables hérésies ont été propagées dans le
domaine dogmatique et moral, créant des doutes, des confusions, des
rébellions […] même la liturgie a été manipulée » (Discours au 1er congrès
national sur les missions populaires, 6 février 1981 [DC, 1981, 346])] engendrant la confusion entre ce qui
était réellement du concile et ce qui était diffusé sous son nom, ce qui a
poussé de nombreuses personnes à faire une analyse négative de celui-ci. Le
pape Paul VI se lamentait en ces termes : « On croyait qu’après le concile
le soleil aurait brillé sur l’histoire de l’Église. Mais au lieu de soleil,
nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche,
l’incertitude » (Homélie du 29 juin 1972).
Celui qui était alors le cardinal Ratzinger, notre pape Benoît XVI d’aujourd’hui, dans
une interview à L’Osservatore Romano, affirma, en 1984 :
« Les résultats qui ont suivi le concile semblent cruellement opposés à
l’attente de tous, à commencer par celle du pape Jean XXIII, puis de Paul VI…
Il est incontestable que les dix dernières années ont été décidément
défavorables pour l’Église catholique ». [L’Osservatore
Romano, éd. anglaise, 24/12/1984 (cf. aussi Joseph, Card.
Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, trad. franç. : Paris,
Fayard, 1985, p. 30]
Et le pape Benoît XVI a aussi remarqué : « Le cardinal Julius Doepfner disait
que l’Église de l’après-concile est un grand chantier, mais un esprit
critique a ajouté que c’est un chantier où le projet a été perdu et où
chacun continue à construire selon son goût. Le résultat est évident ». [Joseph, Card. Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, trad.
franç. : Paris, Fayard, 1985, p. 31]
Néanmoins, il ajoute, avec la même clarté : « dans ses expressions
officielles, dans ses documents authentiques, Vatican II ne peut pas être
considéré comme responsable de cette évolution, laquelle, au contraire
contredit radicalement tant la lettre que l’esprit des Pères conciliaires
». [Id., ibidem]
Cet aspect négatif fut causé surtout par le fameux et pernicieux « esprit du
concile » que le cardinal Ratzinger appelait « anti-esprit ». [«
C’est l’anti-esprit selon lequel l’histoire de l’Église devrait commencer à
partir de Vatican II, considéré comme une espèce de point zéro »… « combien
d’anciennes hérésies ont réapparu en ces années, présentées comme des
nouveautés ! » (Joseph, Card. Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, trad.
franç. : Paris, Fayard, 1985, p. 36-37).] Et cet «
esprit du concile » impressionna tellement que jusqu’à aujourd’hui, quand on
veut expliquer quelque chose sur le concile, certains pensent que l’on est
en train de parler de celui-ci interprété à la façon moderniste, et comme si
l’on était en train d’approuver toutes les erreurs qui en dérivent.
L’objectif spécifique de notre présente Orientation pastorale n’est pas de
défendre le concile, mais plus exactement de sauver l’indéfectibilité de
l’Église et de son Magistère, énonçant les distinctions voulues, et éclairer
nos catholiques pour qu’ils ne se trompent pas de cible : en attaquant les
erreurs on risque de frapper en même temps l’Église même et son Magistère.
§ 2. Valeur des documents du concile Vatican II
On ne peut pas oublier que le concile Vatican II fut un vrai concile de
l’Église catholique, légitimement convoqué et présidé par le Bienheureux
pape Jean XXIII [Jean XXIII, Bulle Humanae salutis, de
convocation du concile Vatican II, 25 décembre 1961 [orig. lat. : AAS, 1962, 5-13 ; trad. franç. : DC, 1962,
97-104] : « […]
après avoir entendu l’avis des cardinaux de la sainte Église romaine, par
l’autorité de
Notre Seigneur Jésus-Christ, des saints apôtres Pierre et Paul et la Nôtre,
Nous
annonçons, décrétons et convoquons pour l’année prochaine 1962 le IIe
concile oecuménique et universel du Vatican, qui sera célébré solennellement
dans la basilique patriarcale du Vatican… » et continué par le pape Paul VI, avec la participation
d’évêques du monde entier.Le fait que le concile Vatican II a été pastoral
n’enlève rien à son autorité de magistère, comme l’a bien expliqué le pape
Paul VI : « étant donné le caractère pastoral du concile, il a évité de
prononcer d’une manière extraordinaire des dogmes comportant la note
d’infaillibilité, mais il a muni ses enseignements de l’autorité du
magistère ordinaire suprême ; ce magistère ordinaire et manifestement
authentique doit être accueilli docilement et sincèrement par tous les
fidèles, selon l’esprit du concile concernant la nature et les buts de
chaque document. » [Paul VI, 12 janvier 1966, Allocution à
l’audience générale ; orig.
ital. :
L’Osservatore Romano, 13 janvier 1966 ; trad. franç. : DC, 1966, col.
418-420]
Rappelons aussi ce que j’avais dit plus haut sur l’assentiment au Magistère
même non infaillible. Relativement aux conciles, Bossuet (et, avec lui, la
théologie catholique), distingue entre l’histoire d’un concile et son
autorité doctrinale. Son histoire est souvent pleine de discussions et de
problèmes. Mais, une fois ses décisions promulguées et approuvées par le
pape, il revêt l’autorité du magistère, et le côté humain de son histoire
s’efface devant la valeur de ses décrets.
Or, tous les documents du concile Vatican II se terminent avec l’acte
solennel de promulgation formulé comme suit : « Tout l’ensemble et chacun
des points qui ont été édictés dans cette (Constitution dogmatique ou
pastorale, ce décret ou cette déclaration) ont plu aux Pères du concile. Et
Nous, en vertu du pouvoir apostolique que Nous tenons du Christ, en union
avec les vénérables Pères, Nous les approuvons, arrêtons et décrétons dans
le Saint-Esprit, et Nous ordonnons que ce qui a été ainsi établi en concile
soit promulgué pour la gloire de Dieu. Rome, … Moi, PAUL, évêque de l’Église
catholique [suivent les signatures des Pères] ».
Dans son instruction pastorale sur l’Église, traitant des documents du
concile Vatican II, Dom Antônio de Castro Mayer écrivait :
« … Dans le cas des décisions conciliaires approuvées et promulguées par le
pape Paul VI, toute une série de publications catholiques a osé faire des
restrictions quant à la position du pape, alors que précisément,
conformément au dogme catholique, il approuva les décisions des Pères
conciliaires de la manière que, assisté par le Saint- Esprit, il jugea
devoir le faire ». [(D. M. L. dans Mysterium fidei, Denoyelle, n° 33, oct.-déc.
1976)]
§ 3. L’interprétation des textes du concile Vatican II : l’interprétation
moderniste et l’interprétation authentique par le magistère
Le concile doit être compris et interprété selon une herméneutique de
continuité et non de rupture avec le passé, comme l’a bien expliqué le pape
Benoît XVI. [« D’un côté, il existe une interprétation que
je voudrais appeler “herméneutique de la discontinuité et de la rupture” […]
L’herméneutique de la discontinuité risque de finir par une rupture entre
Église préconciliaire et Église post-conciliaire. Celle-ci affirme que les
textes du concile comme tels ne seraient pas encore la véritable expression
de l’esprit du concile. […] À l’herméneutique de la discontinuité s’oppose
l’herméneutique de la réforme […] “Il est nécessaire que cette doctrine
certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie
et présentée d’une façon qui corresponde aux exigences de notre temps. En
effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi, c’est-à-dire
les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon dont
celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la
même portée” (Jean XXIII) » (Benoît
XVI, Discours à la Curie romaine, 22 décembre 2005)] Et c’est ce qu’entendait le pape Jean-Paul II quand il
parlait de « l’enseignement intégral du concile », « c’est-à-dire entendu à
la lumière de la sainte Tradition et sur la base du Magistère constant de
l’Église ». [Jean-Paul II, Discours à la réunion plénière
du Sacré-Collège, le 5 novembre 1979]
C’est comme la Parole de Dieu écrite, la Sainte Écriture, qui a besoin
d’être lue à la lumière de la Tradition et du Magistère de l’Église.
Personne ne va dire que la Bible est mauvaise parce qu’elle a besoin d’une
telle lumière pour qu’on la comprenne et qu’on évite ainsi les
interprétations des hérétiques.
Le pape Benoît XVI, quand il était cardinal, avait déjà expliqué : «
Premièrement : il est impossible [pour un catholique] de prendre position
“en faveur” de Vatican II et “contre” le concile de Trente et Vatican I.
Quiconque accepte Vatican II tel qu’il s’est lui-même clairement exprimé et
compris, affirme en même temps toute la tradition ininterrompue de l’Église
catholique, et en particulier les deux conciles précédents.
[Ceci vaut pour
ce qu’on appelle le “progressisme” au moins dans ses formes extrêmes.]
Deuxièmement : de la même manière, il est impossible de se ranger “en
faveur” du concile de Trente et de Vatican I et “contre” Vatican II.
Quiconque nie Vatican II nie l’autorité qui soutient les deux autres
conciles et l’abolit dans son principe même. [Ceci vaut pour ce qu’on
appelle le “traditionalisme”, lui aussi dans ses formes extrêmes.] Ici, tout
choix partisan détruit le tout, [l’histoire même de l’Église], qui ne peut
exister que comme unité indivisible ».[Joseph, Card. Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, trad.
franç. : Paris, Fayard, 1985, p. 29 [les passages entre crochets ont été
ajoutés par le cardinal lui-même à la relecture].
Ayant participé au concile Vatican II de 1962 à 1965, et même, ayant lutté
contre le courant moderniste qui essayait d’y imposer ses thèses, Dom
Antônio de Castro Mayer signa, uni au pape Paul VI, tout comme Mgr Marcel
Lefebvre, les actes de promulgation de tous les documents du concile, les
considérant « comme la doctrine du magistère suprême
de l’Église
». Il écrivit, comme évêque diocésain, trois lettres pastorales sur
l’application du concile Vatican II dans son diocèse, essayant d’y donner
aux prêtres et aux fidèles la légitime interprétation de l’aggiornamento
désiré par le pape Jean XXIII, mettant en garde contre ceux qui, profitant
du concile, essayaient de faire revivre dans l’Église le modernisme et son
ensemble d’hérésies. Il montrait ainsi comment le concile peut et doit être
interprété selon la Tradition, c’est à dire que ses documents « doivent être
compris à la lumière de la doctrine traditionnelle de l’Église ». [Dom
Antônio de Castro Mayer, Lettre pastorale sur les documents conciliaires
concernant la Sainte Liturgie et les instruments de communication sociale,
p. 7]
Dans sa lettre pastorale du 19 mars 1966 intitulée « Considérations à propos
de l’application des documents promulgués par le concile oecuménique Vatican
II », Dom Antônio cite l’avertissement du « Saint-Père glorieusement régnant
», Paul VI, en date du 18 novembre 1965, contre l’interprétation moderniste
des textes conciliaires.
Dom Antônio déclare : « Voici ses paroles : “C’est le moment
[dit Paul VI] du véritable aggiornamento,
préconisé par Notre vénéré prédécesseur Jean XXIII. Celui-ci, en employant
ce mot programme, n’y mettait certainement pas la signification que d’aucuns
tentent de lui donner, et qui permettrait de ‘relativiser’,
selon la mentalité du monde, tout ce qui touche à l’Église, dogme, lois
structures, traditions, alors qu’il y a dans ce mot un sens si vif et si
ferme de la permanence de la doctrine et des structures de l’Église, que
celle-ci en fait l’idée maîtresse de sa pensée et de son action.” […]
[Dom Antônio poursuivait alors :] Notons, chers
fils, […] que le Saint-Père […] attire l’attention sur l’existence d’une
fausse interprétation du concile, comme si l’Église avait renoncé à
l’immutabilité de sa doctrine, de sa structure fondamentale, de la valeur
salvifique de ses traditions, pour se lancer dans la mer houleuse de
l’évolution qui fait délirer les hommes d’aujourd’hui, et leur fait croire
que rien, absolument rien de pérenne et d’éternel ne s’impose à l’esprit
humain ». [Dom Antônio de Castro Mayer, Lettre pastorale,
cf. « Pour un christianisme authentique », p. 277]
C’est dans la même ligne que l’avertissement du cardinal Ratzinger, cité
plus haut, contre ceux qui cherchent à séparer le concile Vatican II de
toute la tradition passée de l’Église.
Comme nous l’avons dit plus haut (IV et V),
le magistère vivant et authentique existant dans
l’Église est continu, sans interruption, et
l’assistance continuelle et ininterrompue de l’Esprit Saint divin est sa
garantie contre toute erreur quant à la foi et aux moeurs. Et cette
assistance divine ne s’est pas interrompue au concile Vatican II. Le pape
Jean XXIII, dans la convocation du concile, a bien rappelé cette vérité.
Après avoir cité le passage de l’Évangile : « voici que je serai avec
vous tous les jours jusqu’à la fin des siècles » (Mt
28,20), il ajoutait :
« Cette consolante présence du Christ n’a jamais cessé d’être vivante et
opérante dans la sainte Église, mais particulièrement dans les périodes les
plus graves de l’humanité ». [Jean XXIII, Bulle Humanae
salutis, 25 décembre 1961, déjà citée [trad. franç. : DC, 1962, 98]]
Même s’il y a eu, de la part de certains Pères conciliaires de tendance
moderniste, l’intention mauvaise de produire dans le concile des textes qui
seraient comme une bombe à retardement, comme certains d’entre eux l’ont
avoué, néanmoins, l’Esprit Saint qui est Dieu n’a pas permis que de telles
intentions s’exprimassent dans les textes authentiques promulgués
officiellement par le Magistère. Et, pour ce qui concerne le Magistère de
l’Église, ce qui vaut, ce sont les textes, et non les supposées
intentions des rédacteurs. En d’autres termes,« l’acte vraiment
conciliaire, comme acte de l’Église, et qui mérite l’assistance de l’Esprit
Saint, c’est le texte dans sa pleine formulation objective, approuvé par un
acte définitif de l’Assemblée conciliaire et par le Souverain Pontife,
quelque opinion particulière qu’aient pu avoir soutenu certains Pères
conciliaires à son sujet ». [Abbé Julio Meinvielle, De
Lamennais à Maritain, appendice II : La déclaration conciliaire sur la
liberté religieuse et la doctrine traditionnelle, Buenos Aires, éd. Theoria,
1967]
De manière analogue à ce que nous avons dit plus haut au sujet de la Messe,
les interprétations données par les modernistes ont impressionné le monde
catholique et beaucoup ont pensé que c’était là l’interprétation à donner au
concile. Mais non : le sens des textes est fourni par le Magistère de
l’Église.
Semblablement, quand avaient surgi des interprétations erronées du décret du
concile Vatican I sur la juridiction du pape et des Évêques, les Évêques
allemands avaient écrit une lettre circulaire donnant l’interprétation
correcte et avaient reçu du pape Pie IX une lettre d’approbation de cette
interprétation exacte. [Évêques d’Allemagne, Déclaration
collective [janv.-fév. 1875] et Pie IX, Lettre apostolique Mirabilis illa
constantia, 4 mars 1875, DzSch 3112-3117] Était donc correcte
non pas une interprétation qu’aurait pu recevoir le texte, ni celle que
voulait lui donner le Chancelier Bismarck, mais bien celle que lui donnait
le Magistère.
De la même façon, le sens fidèle des textes du concile
Vatican II est fourni par le Magistère de l’Église et non par les
modernistes.
(à suivre...)
►
§ 4. Interventions officielles du Saint-Siège à ce sujet
Sources: barroux.org
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.03.2008 -
T/doctrine
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