Benoît XVI insiste sur la supériorité
de la loi morale naturelle
Cité du Vatican, le 05 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Le Pape Benoît XVI
s'est adressé ce matin aux membres de la Commission théologique
internationale en conclusion de leur réunion plénière annuelle qui se
tient du 1er au 5 octobre, sous la présidence du Cardinal William Joseph
Levada.
Le pape Benoît XVI
aux membres de la Commission théologique internationale
Le pape
Benoît XVI insiste sur la supériorité de la loi morale naturelle
Synthèse du discours du saint Père -
Texte intégral du discours du Saint Père
º
Français
Le Pape Benoît XVI s'est adressé ce matin aux membres de la Commission
théologique internationale en conclusion de leur réunion plénière annuelle
qui se tient du 1er au 5 octobre, sous la présidence du Cardinal William
Joseph Levada.
Benoît XVI a d'abord évoqué le récent document sur l'espérance de salut pour
les enfants morts sans baptême, espérant qu'il soit une référence utile aux
pasteurs comme aux théologiens, "mais aussi une aide et réconfort pour les
fidèles dont les familles ont été frappées par le décès subit d'un enfant
avant qu'il ait reçu le bain de la régénération".
Quant au sujet des récents travaux sur la loi morale naturelle, le Saint-Père a dit que cette doctrine "tendait vers deux buts essentiels: comprendre
que le contenu éthique de la foi chrétienne n'est pas imposé de l'extérieur
à la conscience humaine, mais qu'il constitue une norme inscrite dans la
nature humaine. Ensuite qu'en partant de la loi naturelle accessible à toute
créature dotée de raison on peut dialoguer avec tous les hommes de bonne
volonté comme avec la société civile". La loi naturelle est la "norme
écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme", qui lui permet de
distinguer le bien du mal.
Puis le Pape a rappelé qu'on a perdu de vue "l'évidence des fondements de
l'être humain et de son action éthique, ce qui fait que la doctrine de la
loi morale naturelle est entrée en conflit avec des conceptions qui la
nient. Tout ceci a des conséquences énormes et graves dans l’ordre civil et
social."
C'est aujourd'hui une "conception positive du droit" qui domine, "selon
laquelle "l'humanité, la société, voire une majorité de citoyens est la
source ultime du droit. Et il ne s'agit plus de la recherche du bien, mais
de celle du pouvoir, d'un équilibre de pouvoirs. Le relativisme éthique est
à la base de cette tendance, dans lequel on voit une des conditions base de
la démocratie, le relativisme garantissant selon eux la tolérance et le
respect de tous. S'il en était ainsi, la majorité du moment serait source
unique du droit, alors que l'histoire démontre que les majorités peuvent se
tromper".
"La vraie rationalité n’est pas garantie par le consensus d’un grand nombre,
mais uniquement par la transparence de la raison humaine à la Raison
créatrice et l’écoute commune de cette Source de notre rationalité", a
poursuivi le pape.
Puis Benoît XVI a dit que "lorsque sont en jeu les exigences fondamentales
de la dignité et de la vie de la personne, l'institution familiale, la
justice sociale ou tout autre droit fondamental de l'homme, aucune loi
humaine n'est en droit d'effacer la norme que le Créateur a inscrit en
l'homme, sans que la société soit frappée au cœur de ce qui est son
fondement. Seule la loi naturelle constitue la garantie pour chacun de vivre
libre et respecté dans sa dignité, protégé de toute manipulation
idéologique, de tout arbitraire, de toute loi du plus fort. Qui pourrait
échapper à cette vérité?".
"Si, par un tragique obscurcissement de la conscience collective, le
scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à éliminer les principes
de la loi morale naturelle, la démocratie serait radicalement touchée dans
ses fondements mêmes". Le Pape a ajouté que contre une telle "crise de la
civilisation, non seulement chrétienne, il faut mobiliser la conscience des
hommes de bonne volonté, y compris non croyants ou fidèles d'autres
religions afin qu'ensemble ils rétablissent dans la culture comme dans la
société les conditions nécessaires à la prise de conscience de la valeur
indispensable de la loi morale naturelle".
Benoît XVI a souligné que du respect de cette loi dépendait "le
progrès des individus comme de la société dans la voie d'un réel progrès,
conforme à la raison, c'est-à-dire en accord avec la Raison éternelle de
Dieu".
Le pape a expliqué que "l’avancée des individus et de la société sur le
chemin du progrès authentique en conformité avec la raison droite, qui est
participation à la Raison éternelle de Dieu" dépend en effet du respect de
la loi morale.
Dans son discours, le pape cite le n. 1955 du Catéchisme de l’Eglise
catholique qui dit : "La loi naturelle énonce les préceptes premiers et
essentiels qui régissent la vie morale. Elle a pour pivot l’aspiration et la
soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens d’autrui
comme égal à soi-même. Elle est exposée en ses principaux préceptes dans le
Décalogue. Cette loi est dite naturelle non pas en référence à la nature des
êtres irrationnels, mais parce que la raison qui l’édicte appartient en
propre à la nature humaine".
Texte intégral du discours du Saint Père
º
Français
Document sur les enfants morts sans baptême : le
pape remercie les théologiens
Le pape Benoît XVI a remercié les théologiens qui ont récemment publié un
document affirmant l’espérance de salut pour les enfants morts sans avoir
reçu le baptême.
Ce document a été publié en italien et en anglais par la Commission
théologique internationale, en avril 2007.
[Anglais,
Italien]
Le Saint Père a rappelé que ce document est basé sur quelques points
essentiels : "la volonté salvifique universelle de Dieu", "l’universalité de
la médiation unique du Christ", la "primauté de la grâce divine" et "la
sacramentalité de l’Eglise".
Benoît XVI a formulé le vœu que ce document puisse constituer "un point de
référence utile pour les pasteurs de l’Eglise et pour les théologiens, ainsi
qu’une aide et une source de consolation pour les fidèles qui ont vécu dans
leur famille la souffrance de la mort inattendue d’un enfant avant qu’il ne
reçoive le lavement de la régénération". Le pape invite à poursuivre la
réflexion sur ce thème.
"Il faut en effet pénétrer toujours plus en profondeur dans la compréhension
des différentes manifestations de l’amour de Dieu, qui nous a été révélé
dans le Christ, envers tous les hommes, spécialement envers les plus petits
et les plus pauvres", a-t-il conclu.
Réunion de la Commission théologique internationale
La Commission théologique internationale qui se tient au Vatican du 1er au 5
octobre 2007, débat particulièrement "du projet de document sur la loi
morale naturelle, qui a pour but d’approfondir la recherche des bases d’une
éthique universelle", indique un communiqué du Saint Siège. La loi naturelle
est la loi morale que l’homme tire des exigences de sa nature et de la
nature des choses en général.
D'autre part, un document concernant le thème de l’identité de la théologie,
de son sens et de sa méthode est à l'étude.
Fondée en 1969 par le pape Paul VI (1963-1978), la Commission théologique
internationale, composée d’une trentaine de membres nommés par le souverain
pontife, a pour rôle d’aider la Congrégation pour la doctrine de la foi dans
l’étude des grandes questions doctrinales. Indépendante du Saint-Siège, même
si elle est présidée par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la
foi, disposant d’une pleine liberté académique, elle produit des études qui
n’ont pas de statut magistériel.
Ces dernières années, la Commission théologique internationale a en
particulier mené une longue réflexion sur les limbes et sur le sort des
enfants morts sans baptême. Dans un document rendu public au printemps 2007,
elle avait ainsi abandonné le concept des limbes. ºBenoît
XVI
L'an dernier, les membres de la Commission théologique internationale
avaient conclu leur rencontre annuelle par une messe célébrée par le pape
Benoît XVI, qui a longtemps présidé leurs travaux lorsqu'il était préfet de
la congrégation pour la doctrine de la foi. ºBenoît
XVI
Autre synthèse
º
Benoît XVI assure qu' aucune loi faite par les
hommes ne peut renverser la norme du Créateur
Sources: www.vatican.va
071005 (580)-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.10.2007 - BENOÎT XVI