L'Évangile de Jean, relève Benoît
XVI, repose entièrement sur l'Ancien Testament |
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Rome, le 05 août 2007 -
(E.S.M.)
- Exposer et justifier cet énoncé, tel est
le contenu ultime des discours de Jésus. Il ne rompt pas avec la Torah,
précise Benoît XVI, mais il éclaire tout son sens en l'accomplissant
entièrement.
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La
Trinité de L'Ancien Testament -
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L'Évangile de Jean, relève Benoît XVI, repose entièrement sur l'Ancien
Testament
Chapitre 8 : Les grandes images de l'Evangile de Jean
1) Introduction : la question johannique (p.
245 à 249)
L'image de Jésus proposée par Jean
2) C'est le Paraclet qui interprète et conduit à la
vérité (p. 249 à 255)
Benoît XVI
3) Le caractère Ecclésial du 4e Évangile
(p.255 à 259)
Benoît XVI
4) L'Évangile de Jean repose entièrement sur
l'Ancien Testament
(p.260 à 264)
Ce que Jean dit dans son Évangile concernant le fait de se souvenir, qui
devient compréhension et chemin vers « la vérité tout entière
», est très
proche de ce que Luc rapporte à propos du souvenir de la mère de Jésus. En
trois points du récit de l'enfance, Luc nous décrit le déroulement du «
souvenir ». Tout d'abord, indique Benoît XVI, dans le récit de l'annonciation, par l'archange
Gabriel, de la conception de Jésus, Luc nous dit que Marie fut très troublée
par la salutation et qu'elle engagea un « dialogue » intérieur, se demandant
ce que cela pouvait signifier. Les passages les plus importants se trouvent
dans le récit sur l'adoration des bergers, où l'évangéliste nous dit : «
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur
» (Lc 2, 19). A la fin du récit sur Jésus à l'âge de douze
ans, on lit
encore : « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements »
(Lc 2, 51).
La mémoire de Marie retient d'abord les événements dans le souvenir, mais
elle est plus que cela. Elle est une fréquentation intérieure de
l'événement. Ainsi, elle pénètre dans la dimension intérieure en voyant les
choses dans leur contexte et en apprenant à les comprendre.
C'est justement sur ce type de « souvenir » que repose l'Évangile de Jean
qui approfondit plus encore la notion de mémoire en tant que mémoire du «
nous » des disciples, mémoire de l'Église. Ce souvenir n'est pas seulement
un processus psychologique ou intellectuel, précise Benoît XVI,
c'est un événement pneumatique.
Le souvenir de l'Église n'est justement pas quelque chose d'uniquement
privé, il transcende la sphère de l'intelligence et du savoir humains. On
est guidé par le Saint-Esprit qui nous montre le contexte de l'Écriture, le
lien entre la Parole et la réalité, nous conduisant dans « la vérité tout
entière ».
Au fond, on trouve ici aussi des énoncés essentiels concernant la notion
d'inspiration. L'Évangile provient de l'effort de remémoration humain et il
présuppose la communauté de ceux qui se souviennent, dans ce cas très
concrètement l'école johannique et auparavant la communauté des disciples.
Mais comme l'auteur pense et écrit avec la mémoire de l'Église, le « nous »
auquel il appartient est ouvert au-delà de l'individuel, il est, au plus
profond, conduit par l'Esprit de Dieu qui est l'Esprit de Vérité.
En ce
sens, l'Évangile ouvre lui-même un chemin de compréhension, qui reste
toujours lié à cette parole, mais qui peut et doit, de génération en
génération, conduire toujours de nouveau dans les profondeurs de la vérité
tout entière.
Cela signifie que l'Évangile de Jean, en tant qu'« Évangile pneumatique »,
ne fournit certainement pas une sorte de transcription sténographique des
paroles et des activités de Jésus, mais que, en vertu de la compréhension
née du souvenir, il nous accompagne, au-delà de l'aspect extérieur, jusque
dans la profondeur des paroles et des événements, profondeur qui vient de
Dieu et qui conduit vers Dieu. L'Évangile en tant que tel est une «
remémoration » de ce genre, et cela signifie qu'il s'en tient à la réalité
effective, et qu'il n'est pas une épopée sur Jésus, ni une violence faite
aux événements historiques. Il nous montre plutôt réellement la personne de
Jésus, comment il était et, précisément de cette manière, il nous montre
Celui qui non seulement était, mais qui est ; Celui qui peut toujours dire
au présent : « Je suis. » « Avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS »
(Jn
8, 58). L'Évangile nous montre le vrai Jésus, et nous pouvons l'utiliser en
toute confiance comme source sur Jésus.
Avant d'aborder maintenant les deux grands discours imagés de Jean, il est
sans doute opportun de faire deux remarques d'ordre général sur la
particularité de l'Évangile de Jean. Alors que Bultmann voyait l'Évangile
enraciné dans la gnose et donc étranger à la source vétérotestamentaire et
juive, la recherche la plus récente s'est de nouveau rendu compte, indique
Benoît XVI, que Jean repose entièrement sur l'Ancien Testament. « Si vous croyiez en Moïse, vous
croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture », dit
Jésus à ses adversaires (Jn 5, 46). Dès le début, dans le récit de la
vocation des disciples, Philippe a dit à Nathanaël : « Celui dont parlent la
Loi de Moïse et les Prophètes, nous l'avons trouvé »
(Jn 1, 45). Exposer et
justifier cet énoncé, tel est le contenu ultime des discours de Jésus. Il ne
rompt pas avec la Torah, mais il éclaire tout son sens en l'accomplissant
entièrement. Le lien entre Jésus et Moïse se manifeste de façon
programmatique à la fin du prologue. Ce passage nous fournit la clé intime
de l'Évangile : « Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu
grâce après grâce : après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la
vérité sont venues par Jésus Christ. Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le
Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le
connaître » (Jn 1, 16-18).
Au début du présent livre, nous avions placé la prophétie suivante de Moïse
: « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se
lever un prophète comme moi, et vous l'écouterez » (Dt 18, 15). Nous avions
vu que le Deutéronome, dans lequel se trouve cette prophétie, se clôt sur
cette remarque : « II ne s'est plus jamais levé en Israël un prophète comme
Moïse, lui que le Seigneur rencontrait face à face »
(Dt 34, 10).
Jusqu'alors, la grande promesse n'avait pas été exaucée. Maintenant il est
là, lui qui
est dans le sein du Père, le seul qui l'ait vu et qui parle à partir de
cette vision, celui dont il est dit : écoutez-le (cf. Me 9, 7; Dt 18, 15).
La promesse de Moïse est plus qu'exaucée, elle est tenue de la manière
débordante dont Dieu a l'habitude de donner. Celui qui est venu est plus que
Moïse, il est plus qu'un prophète. Il est le Fils. C'est pourquoi la grâce
et la vérité se manifestent maintenant, non pas comme la destruction, mais
comme l'accomplissement de la Loi.
La deuxième remarque porte sur le caractère liturgique de l'Évangile de
Jean. Il est rythmé par le calendrier des fêtes d'Israël. Les grandes fêtes
du peuple de Dieu fournissent l'articulation interne du chemin de Jésus,
ouvrant, en même temps, les fondements d'où se lève le message de Jésus.
Tout au début de l'activité de Jésus, il y a la « Pâque des Juifs
», qui
conduit au thème du vrai Temple et par conséquent à celui de la croix et de
la résurrection (cf. Jn 2, 13-25). La guérison du paralytique, qui est le
motif du premier grand discours public de Jésus à Jérusalem, est encore liée
à une « fête des Juifs »
(Jn 5, 1), vraisemblablement la «
fête des Semaines
», c'est-à-dire la Pentecôte. La multiplication des pains et le discours
explicatif sur le pain, qui est le grand discours eucharistique de
l'Évangile de Jean, sont tous les deux liés à la Pâque juive (cf. Jn 6, 4).
L'autre grand discours de Jésus avec la promesse « des fleuves d'eau vive »
est situé dans le contexte de la fête des Tentes
(cf. 7, 37-39). Finalement,
nous rencontrons Jésus de nouveau à Jérusalem, en hiver, lors de
la fête de
la Dédicace (Hanoukka) (cf.Jn 10, 22). Le chemin de Jésus s'accomplit dans
sa dernière Pâque
(cf.Jn 12, 1), dans laquelle il versera lui-même son sang
sur la croix en tant que véritable agneau
pascal. Mais nous verrons que la prière sacerdotale de Jésus, qui contient
une subtile théologie eucharistique comme théologie de son sacrifice sur la
croix, se développe tout entière à partir du contenu théologique de la fête
du Pardon, de sorte que cette fête, fondamentale pour Israël, entre de façon
déterminante dans la formation de la parole et de l'œuvre de Jésus. Dans le
prochain chapitre, nous verrons d'ailleurs que l'histoire de la
Transfiguration de Jésus, qui figure dans les Évangiles synoptiques, se
situe dans le cadre de la fête du Pardon et de celle des
Tentes, renvoyant
ainsi au même arrière-fond théologique. C'est seulement si nous ne perdons
pas de vue cet enracinement liturgique des discours de Jésus, voire de toute
la structure de l'Évangile de Jean, que nous pourrons comprendre sa vitalité
et sa profondeur.
Toutes les fêtes juives, affirme Benoît XVI, comme nous le verrons encore plus en détail, ont
une triple raison. Tout au début, se trouvent des fêtes des religions de la
nature, un lien est établi entre la création et l'humanité en quête de Dieu
à travers la création. Elles se transforment alors en fêtes commémoratives,
fêtes du souvenir et d'une nouvelle évocation des actions salvifiques de
Dieu. Et pour finir, le souvenir se transforme de plus en plus en espérance
de l'action salvifique achevée qui reste à venir. Il en ressort clairement
que les discours de Jésus dans l'Évangile de Jean ne sont pas des
controverses sur de prétendues questions métaphysiques,
mais qu'ils portent
tout le dynamisme de l'histoire du salut, tout en étant enracinés dans la
création. Ils renvoient, en dernière instance, à celui qui peut dire de
lui-même tout simplement : « Je suis. » On voit alors comment les discours
de Jésus renvoient au culte et, dans cette mesure, au « sacrement », tout en
intégrant le questionnement et la quête de tous les peuples.
Après ces réflexions liminaires, le moment est venu de considérer de plus
près les quatre grands ensembles d'images que nous rencontrons dans le
quatrième Évangile. (à suivre)
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"Jésus de Nazareth"
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.08.2007 - BENOÎT XVI -
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