Liturgie : L'ars celebrandi doit
favoriser le sens du sacré |
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Le 05 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Il est évident que pour réaliser la liturgie dans un respect réfléchi
de ce que l'Église demande de faire, il est nécessaire d'assujettir les
célébrations à un contexte de continuité et non de rupture, ce qu'entend
d'ailleurs favoriser le Motu Proprio Summorum pontificum de Benoît XVI.
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Le rite
de l'élévation solennelle après la consécration
Liturgie : L'ars celebrandi doit favoriser le sens du sacré
L'élévation de l'hostie
Le 05 janvier 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Au moment de la consécration, un certain nombre de prêtres - parmi
lesquels des évêques qui semblent ignorer les règles liturgiques
(cliquer ici)
- élèvent l'hostie en ne la tenant que d'une main, façon de faire qui
ressemble à de la nonchalance ou qui traduit un goût prononcé pour
l'absence de dignité.
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D'où la question: au moment de l'élévation, l'hostie
doit-elle être tenue des deux mains ou peut-elle n'être tenue que d'une
seule main ? La Présentation générale du Missel romain ne dit rien à ce
sujet. Est-ce à dire que chaque célébrant est libre de faire comme il
veut ? |
Pour répondre à cette question, il faut bien voir que la
liturgie est par excellence le domaine de la tradition
(les mots "tradition" et "traditionnel" apparaissent près
de 25 fois dans la Constitution
Sacrosanctum Concilium et plus de 30 fois dans la Présentation
Générale du Missel Romain). On comprend donc
aisément qu'il puisse y avoir des gestes qui font partie des
célébrations liturgiques de manière "traditionnelle" et qui, précisément
pour cette raison, ne sont pas détaillés dans les livres officiels
donnés par l'Église. Rien de plus normal après tout : le christianisme
n'étant pas une "religion du livre" à proprement parler, il n'y a aucune
raison que les chrétiens pratiquent une "liturgie du livre".
Mais les raisons de l'absence de précision de certains gestes sont
expliquées dans la
Présentation du
Missel Romain. Au n°42, on lit : "Les gestes et les attitudes du
corps, tant ceux du prêtre, du diacre ou des ministres, que ceux du
peuple doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle
et noble simplicité, que soit perçue toute la vraie signification de ses
diverses parties et que soit favorisée la participation de tous." On
voit ici que si l'Église se refuse à codifier strictement les "gestes"
et les "attitudes" c'est parce qu'elle compte sur le bon goût et le bon
sens qu'on est en droit d'attendre de la part des fidèles, et plus
spécialement encore des célébrants.
Cependant, dans le paragraphe qui suit immédiatement ces lignes, le
Missel romain poursuit: "On devra donc être attentif aux normes de
cette Présentation générale et à la pratique reçue du rite romain ainsi
qu'au bien commun spirituel du peuple de Dieu, plutôt qu'à ses goûts
personnels et à son propre jugement."
Autrement dit, c'est parce qu'il faut s'appliquer à cultiver le "bon
goût" et le "bon sens" qu'il faut être "attentif aux normes" données par
le Missel romain... et aussi - surtout! - à la "pratique reçue" du rite
romain. Les "normes" et la "pratique reçue", poursuit le texte de la
Présentation Générale du Missel Romain, favorisent des attitudes
communes qui "sont un signe de l'unité des membres de la communauté
chrétienne rassemblée dans la sainte Liturgie [et qui] expriment et
développent l'esprit et la sensibilité des participants."
Est aussi énoncé le principe liturgique selon lequel ces "normes" et la
"pratique reçue" peuvent être "adaptées" lorsque, par la force des
choses, il devient impossible de les respecter telles quelles. On se
souvient par exemple que le pape Jean-Paul II, très malade, ne pouvait
élever l'hostie que d'une main. Mais en liturgie, "adapter",
rappelons-le, n'est ni oublier, ni démolir, ni abroger, ni prendre des
libertés, mais "mettre en accord", "s'efforcer de parvenir à..."
Il est donc évident que pour réaliser la liturgie dans un respect
réfléchi de ce que l'Église demande de faire, il est nécessaire
d'assujettir les célébrations à un contexte de continuité et non de
rupture, ce qu'entend d'ailleurs favoriser le
Motu Proprio Summorum pontificum de Benoît XVI. Le
Missel romain actuel
(dit "de Paul VI"), pas
davantage que le Missel romain ancien (dit de
S. Pie V"), ne peut être considéré comme une
création de zéro, même si ces deux missels portent chacun une date
indiquant à partir de quand ils entrent en service. Les deux ouvrages
sont à ancrer dans le développement harmonieux de la liturgie,
développement qui exprime la continuité à travers les siècles du rite
romain, comme expression de la foi de l'Église et comme outil de
transmission de cette même foi. Nous sommes donc bien là, tout
spécialement depuis le concile Vatican II, dans une nouvelle approche de
la liturgie et, plus encore, dans une nouvelle "conscience liturgique"
qui induit et impose une redécouverte du rapport que les fidèles - et
particulièrement les prêtres - doivent entretenir avec les rites reçus
de l'Église. Ce rapport doit nécessairement conduire à l' "art de
célébrer" dont parle l'Exhortation post Synodale "Sacramentum Caritatis"
du 22 février 2007: "L'ars celebrandi doit favoriser le sens
du sacré et l'utilisation des formes extérieures qui éduquent à un tel
sens, comme par exemple l'harmonie du rite, des vêtements liturgiques,
de l'ameublement et du lieu sacré. (...) La simplicité des gestes
et la sobriété des signes, effectués dans l'ordre et dans les moments
prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel
d'ajouts inopportuns. L'attention et l'obéissance à la structure propre
du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de
l'Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d'accueillir, avec une
docile gratitude, ce don ineffable."
Il est donc évident que le geste d'élévation, au moment de la
consécration, est à situer dans la tradition liturgique, laquelle
impose, pour éviter toute nonchalance ou désinvolture, que l'hostie et
ensuite le calice soient tenus dignement, avec les deux mains. Il n'est
pas utile que le Missel romain donne davantage de précisions au sujet de
ce rite.
Précision :
Guillaume d'Auxerre
(1150-1232), professeur à
l'Université de Paris, déclarait que "le prêtre élève le Corps du Christ
pour que tous les fidèles le regardent et demandent ce qui est utile à leur
salut." Les évêques qui, à la suite d'Eudes de Sully, ont prescrit la
même pratique, témoignaient du même souci de piété ; ainsi, le concile
d'Exeter
(1287) énonce : "Que l'hostie
soit élevée, pour qu'elle puisse être contemplée par tous ceux qui se
trouvent autour de l'autel : la piété des fidèles est avivée et les mérites
de leur foi en sont accrus." Dès le début du treizième siècle,
l'élévation est assez répandue, pour que le pape Honorius III
(1216-1227) en sanctionne la
coutume en demandant que le peuple s'y incline respectueusement
(1219).
Padre Pio s'immobilisa dans la contemplation
(Témoignage)
Quand sonna l'élévation de l'hostie, puis du calice, le Padre Pio
s'immobilisa dans la contemplation. Combien de temps tint-il l'hostie, les
bras levés au-dessus de nos têtes ? Combien de temps le calice ? ... Dix,
douze minutes, davantage peut-être... Je ne sais...
L'on n'entendait plus, au milieu de cette foule, que le murmure de sa
prière. Il était vraiment devenu l'intermédiaire
des hommes devant Dieu, la pointe extrême de la créature finie devant
l'Infini.
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Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
05.01.2009 -
T/Liturgie
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