Le courage missionnaire de Jean Paul II
Rome, le 04 décembre 2007 -
(E.S.M.) -
Le Cardinal Roberto Tucci, connu par Jean-Paul II comme théologien lors du
Concile Vatican II, fut chargé, à partir de 1982, de préparer l'ensemble de
ses voyages à l'étranger. Avant chaque voyage, il visitait le pays,
prédisposant le programme et accompagnant le Pape au cours de sa visite
pastorale.
Le
pape Jean Paul II
Le courage missionnaire de Jean Paul II
Interview du Cardinal Roberto Tucci
Le Cardinal Roberto Tucci, connu par Jean-Paul II comme théologien lors du
Concile Vatican II, fut chargé, à partir de 1982, de préparer l'ensemble de
ses voyages à l'étranger. Avant chaque voyage, il visitait le pays,
prédisposant le programme et accompagnant le Pape au cours de sa visite
pastorale.
Eminence, vous avez accompagné Jean-Paul II dans 120 nations, pas toutes
bien disposées à l'accueillir: la Pologne aux temps du régime communiste, le
Nicaragua sous le gouvernement sandiniste, l'Indonésie à majorité
musulmane... En quelle occasion s'est manifesté le courage apostolique de ce
«Pape missionnaire»?
A l'occasion de son voyage en Amérique centrale. Je me
souviens que certains évêques avaient suggéré au Pape de ne pas se rendre
sur la tombe de Mgr Romero, un figure trop compromise politiquement.
Rarement, j'ai vu le Pape réagir avec autant de fermeté. «Non, le Pape doit
s'y rendre. Il s'agit d'un évêque qui a été frappé au cœur de son ministère
pastoral, au cours de la célébration de la Sainte Messe». Le Successeur de
Mgr Romero, Mgr Rivera Damas, quand nous fûmes sur place, devant la
cathédrale où se trouve la tombe de Mgr Romero, déclara que le gouvernement
avait interdit la visite. La porte de la cathédrale était barrée. Mais le
Pape refusa de se rendre. Il demanda à ce que l'on cherche la clef afin de
pouvoir l'ouvrir. Nous avons attendu un peu sur l'esplanade où il n'y avait
personne, ayant été rendue déserte par la police de manière à ce que le Pape
n'y soit pas accueilli. Quand Jean-Paul II réussit finalement à entrer dans
la cathédrale, il pria longuement sur la tombe de Mgr Romero.
Dans les années 90, vous avez du empêcher Jean-Paul II
d'entreprendre un voyage pastoral.
Celui à Sarajevo, où, pour faire le repérage, je dus porter un gilet
pare-balles, un casque etc. comme les militaires. A cette époque, l'aéroport
était contrôlé par les Anglais. En ville, il y avait les Français. A chaque
croisement se trouvaient des chars de l'ONU. Les militaires étaient
favorables à la visite du Pape. La population, cependant, avait peur. Tous
baissaient la tête et traversaient rapidement les rues aux croisements de
peur d'être touchés par des tireurs embusqués qui ouvraient le feu depuis
les collines environnantes. Le Pape voulait s'y rendre mais il voulait y
aller avec la garantie que personne n'aurait été tué ou blessé durant ou à
cause de sa visite à Sarajevo. Je lui ai alors expliqué que cela était
impossible à prévoir. Le Pape alors fut convaincu. Nous nous y rendîmes dans
un second temps.
En quoi consiste, Eminence, la mission évangélisatrice de l'Eglise dont
Jean-Paul II fut un témoin exemplaire ?
En paraphrasant un extrait du document de Jean-Paul II pour la Journée
missionnaire de 2002, il consiste essentiellement en l'annonce de l'amour,
de la miséricorde et du pardon de Dieu révélés aux hommes par le biais de la
vie, de la mort et de la Résurrection de Jésus-Christ et de la proclamation
de la Bonne Nouvelle que Dieu nous aime et nous veut tous unis dans son
amour miséricordieux. Et j'ajoute que le Pape, en se rendant dans un pays,
non seulement révélait à ce pays son union intime avec l'Eglise universelle
et lui donnait un souffle catholique mais nous faisait connaître à nous tous
ce pays.
Domitia Caramazza
Sources: Totus Tuus
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.12.2007 - BENOÎT XVI
- T/Jean Paul II