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Le Cardinal Cañizares confirme un prochain Motu proprio du pape
Benoît XVI
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Le 04 mars 2011 -
(E.S.M.)
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Dans une interview donnée au journal espagnol "Vida Nueva" du
25.2.2011, le Cardinal Cañizares Llovera, Préfet de la Congrégation
pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, s'est à nouveau
exprimé au sujet d'une "réforme de la réforme" de la liturgie dont
on parle actuellement.
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Le pape Benoît XVI et
le Cardinal Cañizares Llovera
Le Cardinal Cañizares confirme un prochain Motu proprio du pape Benoît XVI
Interview du cardinal Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le
Culte divin
Le 04 mars 2011 - E.
S. M. - Pour le Cardinal, il n'y a aucun doute : le concile Vatican II a bel et
bien placé la liturgie et la Parole de Dieu au centre de la vie et de la
mission de l'Eglise. Preuve en est que la Constitution Sacrosanctum
Concilium a été le premier document approuvé par l'assemblée des évêques. On
ne peut pas nier non plus qu'à partir de là a été initié le "renouveau de la
liturgie". Dans son interview, le Cardinal Cañizares Llovera constate qu'il
faut aujourd'hui initier un nouvel élan s'appuyant nécessairement sur la
réforme conciliaire et ce, dans une "herméneutique de la continuité". Plus
loin, le Cardinal-Préfet aborde aussi la question des changements qui
affecteront la Congrégation pour le Culte divin; ceux-ci seront précisés
bientôt sous la forme d'un Motu proprio du pape Benoît XVI.
A la question de savoir si l'on assiste à un recul dans l'application de
Sacrosanctum Concilium, le Cardinal répond qu'il faudrait d'abord préciser
dans quelle mesure on a pu constater un "progrès". Car il est possible que
d'un seul point de vue subjectif on a pu croire à un progrès là où en
réalité il n'y en avait pas, ou là où il se révélait bien trop éphémère.
La question doit donc être posée de savoir si le renouveau voulu par le
Concile a effectivement eu lieu: "Le renouveau que voulait et encourageait
vraiment le Concile s'est-il suffisamment imposé et a-t-il atteint les
aspects essentiels de la vie et de la mission du peuple de Dieu? Tout ce qui
est apparu après Vatican II peut-il être considéré comme un fruit du
renouveau conciliaire?"
Il faut reconnaître sincèrement et humblement que le la première volonté du
Concile a été de promouvoir la liturgie comme "source et sommet de la vie de
l'Eglise". Ce qui implique de poser la question de savoir si cette
orientation conciliaire a imprégné en profondeur la conscience des prêtres
et des laïcs ou si on reste encore loin de cet objectif: "le peuple de Dieu
vit-il vraiment de la liturgie? La liturgie est-elle vraiment au centre de
nos vies? L'enseignement du Concile a-t-il été transmis et assimilé?
Sommes-nous fidèles à son message? Ses enseignements ont-ils été
correctement interprétés à la lumière de la continuité dont parle le pape?"
Toutes ces questions ramènent toujours à leur origine: le Concile.
Ainsi, la clé d'une "réforme de la réforme" n'est autre que celle donnée par
la Constitution Sacrosanctum Concilium en lien avec les enseignements donnés
ultérieurement par les papes et devant se situer dans l' "herméneutique de
la continuité".
Le Cardinal Cañizares Llovera a aussi souligné que nous vivons aujourd'hui
une situation dramatique caractérisée par l'oubli de Dieu: nous faisons
"comme si Dieu n'existait pas", avec toutes les conséquences graves qui en
découlent. Le Cardinal-Préfet réaffirme que seul un mouvement remettant
l'authentique liturgie de l'Eglise au centre de tout, seul un profond
renouveau liturgique, seule l'insistance sur l'Eucharistie comme centre de
la vie - comme le demande l'Eglise fidèle à elle-même et à sa Tradition -
pourrait conduire à ce que Dieu soit de nouveau considéré comme fondement,
sens, but de toute vie.
"La liturgie nous place devant Dieu, devant son action, devant son amour.
Nous ne pourrons promouvoir la nouvelle évangélisation si nécessaire que si
la liturgie reprend la place qui doit être la sienne dans la vie de tout
fidèle chrétien." D'après le Cardinal Cañizares Llovera, nous devons
reconnaître que "la liturgie n'est plus aujourd'hui l'âme, la source et le
but de la vie de nombreux croyants, y compris des prêtres: que de routine,
de banalisation, de superficialité dans nos vies! Que de messes célébrées
sans concentration ni attention, sans engagement par une participation
d'abord intérieure! N'est-ce pas dans ce désengagement que résident nos
faiblesses?"
Il faudrait faire saisir aux croyants que la liturgie est avant toute chose
"œuvre de Dieu et que rien ne doit lui être préférée." "C'est seulement si
nous savons mettre Dieu au centre de tout que le monde pourra être
transformé et renouvelé."
Dans la restructuration prévue de la Congrégation pour le Culte divin,
figurera la création d'une nouvelle section chargée de la musique et de
l'art sacré au service de la liturgie; un autre aspect de cette
restructuration concernera le transfert de la section chargée des questions
matrimoniales vers un autre dicastère. Ceci ne signifie pas pour autant que
notre Congrégation ne s'occupera plus à l'avenir des questions concernant la
"discipline" des sacrements, vu que la liturgie et sacrement constituent une
seule et même chose et que la "discipline" constitue le cœur-même des
sacrements et de la liturgie. Dans les questions de "discipline", c'est le
"droit divin" qui est en jeu: "il faut veiller au respect des règles
liturgiques: les lois ont pour but d'être respectées a fortiori lorsqu'elles
sont en relation avec la loi divine. En conséquence, les abus introduits
dans les célébrations doivent être corrigés. Voilà pourquoi ce qui touche à
la discipline des sacrements ne peut pas disparaître du rôle que doit jouer
notre Congrégation; au contraire, cette discipline doit même être
renforcée!"
Voilà qui devrait amener à concentrer les efforts déjà entrepris en vue de
réaliser sans le trahir le mouvement liturgique initié par Vatican II.
Sources : Proliturgia
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.03.2011 - T/Liturgie
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