Mgr Marc Aillet remercie Benoît XVI


Cité du Vatican, le 03 décembre 2008 - (E.S.M.) - Mgr marc Aillet a fait siennes ces "paroles si lumineuses" du Pape Benoît XVI - dit-il - inaugurant son service pétrinien à Rome : "Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur"

A la sortie, Mgr Aillet est félicité par Mme le Ministre de l’intérieur, ministre des cultes.
Mgr Marc Aillet remercie Benoît XVI
Message de Mgr Marc Aillet à la fin de la célébration, dimanche 30 novembre 2008
Mes frères, mes sœurs, mes amis, rassemblés dans cette Cathédrale et à ses abords, malgré les intempéries, ou qui nous rejoignez par les ondes de Radio Lapurdi, de Radio-Présence et de RCF-Méditerrannée,

1. Au terme de cette célébration pleine d’émotion et de recueillement, je voudrai adresser des remerciements et d’abord au Saint-Père le Pape Benoît XVI, en la personne de son légat, Mgr Fortunato Baldelli, Nonce apostolique en France : vous voudrez bien transmettre à Sa Sainteté, Excellence, l’expression de mon affection filiale et de mon adhésion indéfectible à sa personne et à son ministère de Successeur de Pierre ; à la première occasion j’irai à Rome lui dire de vive voix mon attachement et ma reconnaissance pour sa confiance.

Un grand merci à vous, chers frères dans l’Épiscopat, dont la présence aujourd’hui manifeste de manière si heureuse votre affection collégiale. Vous d’abord, Monsieur le Cardinal Etchegaray, vice-doyen du Sacré-Collège et enfant du pays basque, qui nous honorez de votre présence : « Milesker Cardinale jauna » ! Je me permets de vous associer les prélats qui se sont déplacés de Rome pour manifester en ce jour leur communion dans l’amour et le service de l’Église universelle. Vous aussi, Monsieur le Cardinal Ricard, qui avez bien voulu, en qualité d’archevêque métropolitain de Bordeaux, présider à mon ordination : vous pourrez compter sur mon engagement dans la collégialité affective et effective. Cher Monseigneur Joseph Madec, qui avez eu l’audace prophétique d’appeler la Communauté Saint-Martin dans votre diocèse de Fréjus-Toulon dès 1984, l’année même où vous veniez de rouvrir votre séminaire diocésain, riche déjà de tant de fruits, et qui m’avez nommé aumônier de jeunes, professeur au séminaire et curé de Saint-Raphaël, votre présence me touche particulièrement : j’essaierai à votre suite, « sur la parole du Christ, de jeter les filets pour la pêche », selon votre belle devise épiscopale. Un merci tout spécial à vous, Monseigneur « l’évêque Pierre » qui m’avez accueilli si chaleureusement, comme un frère aîné, et qui après avoir été 22 ans le fidèle et courageux pasteur de ce beau diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, m’avez transmis le relais avec tant de sagesse et de délicatesse. Et vous, Monseigneur Dominique, dont j’ai été durant six années l’heureux collaborateur, je n’oublierai rien de notre complicité humaine et spirituelle dans l’épiscope du diocèse de Fréjus-Toulon, ni de votre zèle et de votre audace au service de la Nouvelle Évangélisation. Je salue encore Mgr Blasquez, évêque de Bilbao et vice-président de la Conférence des évêques d’Espagne, et son auxiliaire Mgr Izeta, ainsi que Mgr Uriarte, évêque de Saint-Sébastien : votre présence est le signe des bonnes relations qu’entretiennent nos diocèses du pays basque du sud et du nord. Sans oublier les vicaires généraux, les pères abbés, les représentants du Secrétariat général de la Conférence des évêques de France, Mgr Goïty, président du chapitre cathédral, les supérieurs des séminaires de Toulouse et Bordeaux, d’Ars et de la Communauté Saint-Martin, et encore des séminaires Redemptoris Mater de Toulon et Marseille. Quand je contemple cette couronne de séminaristes, j’avoue que je me prends à rêver, à moins que j’ai une vision prophétique ! Une mention toute spéciale pour le P. Jean-Yves Molinas, vicaire général de Toulon, avec qui, dans une grande communion fraternelle autour de notre évêque, nous avons porté le poids du jour et de la chaleur. Et pour le P. Pascal Nikiema, vicaire général de Ouagadougou, venu spécialement du Burkina Faso, où la jeunesse de l’Église est tellement rayonnante, me manifester son amitié fraternelle : ce lien tissé par lui avec l’Afrique me rappelle, non seulement que je suis né en Afrique, mais encore à la sollicitude que je devrai avoir pour toutes les Églises.

Merci à vous, Madame le Ministre, Monsieur le Député-Maire de Bayonne, Messieurs les députés et les sénateurs, Monsieur le Préfet, Monsieur le Procureur de la République de Pau et madame le Procureur de la République de Bayonne, Monsieur le Sous-Préfet mesdames et messieurs les conseillers généraux, mesdames et messieurs les élus et autres autorités civiles et militaires, de témoigner par votre présence de l’attention que vous accordez à notre communauté catholique. Soyez sûr que, dans les limites d’une « laïcité positive », selon l’expression que le Pape a qualifié de belle lors de son récent voyage en France, vous pourrez compter sur ma collaboration au service du bien de l’homme, en cette période en particulier où la crise financière risque d’augmenter la situation de détresse des plus démunis. Nous serons à vos côtés, chaque fois que ce sera nécessaire pour défendre la dignité de la personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, ou pour promouvoir la famille, « le socle sur lequel repose toute société », fondée sur l’union d’un homme et d’une femme ouverts à la vie. Avec tous mes frères évêques de la Conférence épiscopale française, je participerai activement à la grande consultation que le gouvernement lancera prochainement auprès de tous les citoyens en vue de la révision des lois relatives à la bioéthique, dont les enjeux anthropologiques sont si importants pour l’avenir de notre société.

Chers frères et sœurs du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, un immense merci pour votre accueil dans ce diocèse où j’arrive comme un inconnu. Je pense en particulier à tous ceux qui oeuvrent depuis des semaines pour l’organisation de cette belle journée : les vicaires généraux, les personnels de la curie et de la maison diocésaine, Monsieur le Curé du relais de la Cathédrale qui nous accueille ici, tous ceux qui ont aidé, qui à la sacristie, qui aux fleurs, qui au chant, qui à la liturgie à la beauté de cette célébration. Un témoignage spécial d’affection pour l’abbé Jean-René Prédaigne, maître des cérémonies, dont la maman a été rappelée à Dieu hier même : je veux l’assurer, en votre nom à tous, de notre prière et de notre communion à sa peine.

2. Chers frères et sœurs du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, je viens à vous, façonné par mon histoire, celle que Dieu a faite avec moi par sa grâce – « car c’est par grâce que je suis ce que je suis » - mais aussi à travers mes limites, voire mes infidélités, car c’est sa Miséricorde qui a et aura toujours le dernier mot ! De cette histoire, témoignent ceux qui m’accompagnent, parfois venus de loin :

- Ma famille d’abord, qui m’entoure en nombre en ce jour ; et en particulier mes parents, qui célèbrent cette année leurs 60 ans de mariage, qui m’ont fait le don inestimable de la vie et qui ont favorisé, par l’éducation qu’ils m’ont prodiguée, l’éveil de ma vocation à devenir prêtre, longtemps gardée secrète dans mon cœur, dès l’âge de 12 ans ;
- Le scoutisme d’Europe qui a accompagné mon adolescence et où j’ai appris le sens du service et de la responsabilité ;
- La communauté Saint-Martin, dont je remercie Monsieur l’abbé Jean-Marie Le Gall, son modérateur général, et tous les prêtres, diacres et séminaristes pour leur présence fraternelle en ce jour. Membre de la communauté quasiment depuis la première heure, j’y ai découvert la grande tradition sans rupture de l’Église ma mère, signifiée en particulier par la sobre beauté et la sacralité de la liturgie romaine, selon sa forme ordinaire, et où je me suis préparé à vivre le ministère pastoral en communauté et suivant les orientations ecclésiales et missionnaires du Concile Vatican II.

- Le diocèse de Fréjus-Toulon dont je remercie les nombreux prêtres, séminaristes, consacrés, fidèles laïcs, en particulier de l’évêché et de la paroisse de Saint-Raphaël, de me conduire ainsi jusqu’à vous : c’est là que j’ai exercé l’essentiel de mon ministère pastoral ; c’est là que comme vicaire général j’ai appris à aller à la rencontre de ces nouvelles réalités ecclésiales suscitées par l’Esprit Saint pour nous aider à relever les défis de la mission, dans le contexte de la sécularisation qui caractérise nos pays de vieille chrétienté. Parmi ces réalités, je salue en particulier les représentants des communautés brésiliennes qui n’ont pas hésité à traverser l’océan pour mettre humblement leurs charismes missionnaires à la disposition du diocèse de Fréjus-Toulon ; et aussi les frères du chemin néo-catéchuménal avec qui j’ai fait depuis trois ans une expérience renouvelée de la Parole de Dieu et approfondi la priorité dans ma vie de la grâce du baptême, car comme dit saint Augustin, « si pour vous, je serai évêque, avec vous je serai chrétien » !

Je viens donc à vous, façonné par mon histoire et j’assume mon histoire. Mais j’ai conscience aujourd’hui qu’il me faut d’une manière nouvelle « quitter mon père et ma mère » - c’est-à-dire ma famille, ma communauté, mon diocèse de Fréjus-Toulon -, pour m’attacher à l’Église particulière de Bayonne, Lescar et Oloron et ne plus faire avec elle qu’un seul cœur et qu’une seule âme, « sans regarder en arrière » ! J’ai conscience qu’une alliance de type nuptial a été scellée par mon ordination épiscopale avec ce diocèse qui m’est confié par le Saint-Père. Je mesure d’autant mieux la valeur du célibat sacerdotal que l’on reçoit dans l’Église latine, par un engagement libre et mûrement réfléchi, comme un véritable charisme, que je veux vivre en plénitude avec vous, chers frères prêtres, car il est la condition même de la fécondité du don généreux et fidèle de nous-mêmes au service du Peuple de Dieu ; charisme qu’on ne saurait vivre sans une proximité toujours renouvelée avec le Christ.

3. Je viens avec mon histoire dans un diocèse qui a son histoire, si riche, et que je suis tout à la joie de découvrir pour l’habiter pleinement ! Aussi, je ne viens pas à vous avec un programme pré-défini, ni avec des idées toutes faites. J’ose même faire miennes, au début de mon ministère épiscopal, ces paroles si lumineuses du Pape Benoît XVI inaugurant son service pétrinien à Rome : « Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire ». J’ai dans le cœur en particulier ce premier verset du prologue de saint Jean : « In principio erat Verbum », « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1, 1). Ce qui veut dire qu’au commencement de cette nouvelle étape de l’histoire du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, comme au commencement de mon ministère épiscopal qui coïncide providentiellement avec le premier jour d’une Année liturgique nouvelle, il y a la Parole de Dieu ! Car il nous faudra d’abord accueillir ensemble avec attention la Parole de Dieu, avant qu’elle ne prenne chair dans un programme et des projets : « Et verbum caro factum est », « Et le Verbe s’est fait chair ».

Aussi,
- A vous chers frères prêtres qui serez mes premiers collaborateurs et dont « on ne dira jamais assez que le sacerdoce est indispensable à l’Église » , à vous chers diacres et chers séminaristes ;
- A vous chers consacrés qui nous rappelez, par votre témoignage fidèle de vie, que « le Seigneur Dieu est l’unique Seigneur ; que l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices » (Mc 12, 32-33) ;
- A vous chers frères et sœurs fidèles du Christ laïcs, dont l’engagement dans la vie et la mission de l’Église n’est pas exigé d’abord par le manque de prêtres, mais est inscrit dans la grâce même de votre baptême et de votre confirmation ;
- A vous chers jeunes qui êtes les bâtisseurs de l’Église de demain et qui ne devez pas avoir peur de dire oui aux appels du Seigneur, au mariage, à la vie consacrée ou au Sacerdoce ;
- A vous tous, mes frères, mes sœurs, mes amis, je veux dire aujourd’hui :
Shema Israël!
Audi Israël!
Écoute Israël!
Entzun Israël!
Escute Israël!
"Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur" (Ps 94)
Baiona, Lezcar eta Olorongo eliza, oroit zaite zure kultura ederraz ; zure kristau erroak hain dira ageriak ; berri zazu zure historia markatu duen misionest oldarra. (Église de Bayonne, Lescar et Oloron, souviens-toi de ta belle culture, tes racines chrétiennes sont tellement évidentes ; et renouvelle l’élan missionnaire qui a marqué ton histoire).
Gleyse de Bayoune, Lesca e Oulourou, n’a-ys pas pou d’entra en dialogue d’ab lou mounde, enta-ù anounçà l’Ebanyéli, de manière nabère. (Église de Bayonne, Lescar et Oloron, n’aies pas peur d’entrer en dialogue avec le monde, en annonçant l’Évangile de manière nouvelle).

Et j’en profite pour saluer cordialement les représentants des Églises séparées et des communautés ecclésiales issues de la Réforme, non moins que les représentants des communautés juives de Bayonne, les juifs qui demeurent à jamais nos aînés dans la foi.

Église de Bayonne, Lescar et Oloron, fais effort pour construire la communion entre toutes tes composantes, dans un grand respect de ses richesses respectives, car le signe que le monde attend de nous est celui de notre unité et de l’amour dans la dimension de la croix.

Ô Marie, Mère de l’Église et étoile de l’Espérance, en inaugurant mon ministère épiscopal, je te choisis aujourd’hui, en présence de toute la cour céleste et de tous mes frères et sœurs ici rassemblés, pour ma Mère et ma Reine. Je te livre et consacre, en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions, passées, présentes et futures, te laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient sans exception, selon ton bon plaisir à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen.

Permettez-moi encore d’annoncer mes premières nominations :
Pour l’heure et pour découvrir le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, je suis heureux de reconduire le conseil épiscopal, tel qu’il était constitué à mon arrivée, les vicaires généraux et les vicaires épiscopaux. En particulier je nomme Monsieur l’abbé André Saint-Esteben, à qui je souhaite une bonne fête aujourd’hui, et Monsieur l’abbé Dominique Cornu, vicaires généraux.

º Mgr Marc Aillet consacré évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
º Homélie de la messe d'ordination épiscopale de Mgr Marc Aillet

Pour compléter ce petit reportage voici un un entretien vidéo réalisée par WEB TV CN.




Sources : diocese-bayonne.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 03.12.2008 - T/Église