Benoît XVI : retour aux sources
bibliques, patristiques et médiévales |
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Le 03 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Celui qui est devenu Benoît XVI n'était pas tant guidé par un
impératif de modernisation ou d'adaptation, un aggiornamento, que
par celui d'un retour aux sources bibliques, patristiques et médiévales,
un ressourcement.
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Le lien
entre la Liturgie et la Bible
Benoît XVI : retour aux sources bibliques, patristiques et médiévales
La deuxième session
(deuxième partie)
:
Les convictions du pape sur l'oecuménisme ne datent pas d'aujourd'hui
La troisième session
Le 03 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Joseph Ratzinger commença son compte rendu de la troisième session du
concile par une revue des documents déjà achevés, récapitulant les problèmes
ou les questions qu'ils s'étaient proposés de traiter. Il distingua six
points concrets fondamentaux : 1) le problème de la liturgie ; 2) la question du
« centralisme » dans l'Église; 3) les relations avec les chrétiens non
catholiques et avec le Mouvement œcuménique ; 4) une nouvelle orientation
dans les relations entre Église et État; 5) le problème du rapport entre la foi et
la science, notamment celui de la science historique eu égard à l'invasion
de la méthode historico-critique dans la théologie ; et enfin 6) la question
posée par l'apparition de « nouveaux problèmes éthiques » dans un monde
gagné par toujours plus de technologie.
(J. RATZINGER, Résultats et problèmes de la troisième session du concile, Cologne, 1965.)
Il fit un bref examen critique de
chacun de ces points; mais il centra son tableau de l'avant-dernière session
sur la question de la collégialité épiscopale, qui à ses yeux n'est pas une
simple question ecclésiologique, mais également œcuménique. Si son compte
rendu de la session précédente pouvait laisser l'impression d'un certain
enlisement, c'est que lui-même, tout comme le concile, devait
nécessairement revenir sur le travail inachevé de
Lumen
Gentium, et notamment sur la relation qu'entretiennent l'église
locale de Rome et son évêque, dans leur primauté universelle, avec les
autres églises, qui ensemble forment l'unique Catholica. Comme il
le souligna, aucune question ne fut discutée aussi longuement au cours
du concile, aucune ne fut aussi controversée.
Je crois juste de dire que ses réflexions sur la troisième session
représentent le pic de sa réaction éphémère - ainsi s'avéra-t-elle par
la suite - contre l'Église de la période préconciliaire et, par-dessus
tout, de la Réforme catholique du XVIe siècle et du renouveau catholique
du XVXe. Ses commentaires sur la vie liturgique d'un âge révolu
avec l'événement du concile, qui vit l'ultime procession sereine de
l'Église de la Contre-Réforme, furent particulièrement acerbes. Il
parlait d'une liturgie « archéologique »,
un tableau si encroûté qu'on y pouvait à peine
distinguer l'image originelle. Une liturgie de ce genre,
continuait-il, n'était pour les fidèles qu'un livre fermé, tout comme
elle avait été inadéquate pour les saints de la Réforme catholique.
Sur le centralisme, deuxième « point concret », il notait les
nombreuses conséquences fâcheuses de la proclamation, en 1870, du dogme
de la primauté de juridiction du Pontife romain. Ainsi les missions y
perdirent leur espace de liberté, puisque toute l'humanité était censée
s'adapter d'une façon ou d'une autre aux schèmes de la latinité. Sur
l'œcuménisme, il déplorait les nouveaux obstacles que certains Pères
conciliaires posaient sur le chemin de l'unité par leur piété mariale
exagérée. Se préoccuper de saint Joseph en tant qu'époux de Marie, du
rosaire, de la consécration à Marie, de la dévotion au cœur de Marie, du
titre de « Mère de l'Église » et de la recherche d'autres titres encore,
tout cela ne contribuait pas beaucoup à éclairer les évêques sur le plan
théologique. Sur le sujet de la liberté religieuse, il salua avec
entrain l'abandon de l'idée que l'État puisse être appelé à protéger la
foi en recourant aux moyens qui lui sont propres. Sous la rubrique « foi
et histoire », il évoqua avec confiance la « large route » que
l'ouverture nouvelle de la théologie aux méthodes de la critique
historique traçait devant elle. Sur le sixième et dernier « point
concret», la relation de l'Église au monde, il se contenta
d'enregistrer la tension non résolue entre deux tendances, l'une
affirmant son enthousiasme pour le monde par une théologie de
l'incarnation, l'autre adoptant, par une théologie de la Croix, une
attitude autrement plus critique.
Cela nous permet de cerner plus clairement la nature du « progressisme »
de Joseph Ratzinger à cette époque. Il n'était pas tant guidé
par un impératif de modernisation ou d'adaptation, un aggiornamento,
que par celui d'un retour aux sources bibliques, patristiques et
médiévales, un ressourcement. Il appartenait à ce que le père Congar
appelait
un
catholicisme « ressourcé » qui est par là même un catholicisme
totalement centré sur le Christ, et donc aussi biblique, liturgique,
pascal, communautaire, œcuménique et missionnaire...
(Y. CONGAR, Le concile au jour le jour, vol. 2, op.
cit., p. 111, p. 61.) |
La question implicite, laissée en suspens pour examen
ultérieur, était celle-ci : peut-on
(logiquement et psychologiquement)
soutenir de manière cohérente un tel catholicisme néopatristique,
en considérant que la plupart des générations qui
se sont succédé depuis ont donc été stériles quant à la réflexion
intellectuelle et la pratique de la foi ? Car le principe qui
sous-tend la première assertion, positive - la continuité de la
transmission de l'Évangile et la préservation de son identité dans
l'Église, sous la garde de l'Esprit -, semble entraîner nécessairement
une radicale remise en question de la seconde assertion, son corollaire
négatif. Certaines des difficultés qui guettent tout essai de
reconstruction historique de la vie de l'Église patristique furent
d'ailleurs mises en lumière dans le résumé que fit J. Ratzinger de la
discussion sur la collégialité épiscopale. Ce fut un choc lorsque
l'observateur orthodoxe Nikos Nissiotis déclara que la collégialité «
n'avait de fondement solide ni dans la Bible ni dans l'histoire », et
que son collègue luthérien Kirsten Skydsgaard prit au sérieux le bon mot
d'un Ottaviani exaspéré disant qu'au jardin de Gethsémani « les apôtres
agirent de fait collégialement : tous
ensemble, ils plantèrent là le Seigneur ! ». Sans l'histoire de la
trahison, de la désertion devant la Croix, fit fermement observer le
représentant du luthéranisme danois, nous ne saisirions pas vraiment le
mystère de l'Église
(Ergebnisse und Problème der dritten Konzilsperiode,
p. 63-64).
Joseph Ratzinger/Benoît XVI vit clairement que l'accusation qui montait
contre le concile, insinuant qu'il était en train de succomber à un
esprit d'innovation moderniste, débordait du cercle d'une minorité
conservatrice, et gagnait les observateurs œcuméniques. La rumeur en
parvint aux oreilles de Paul VI, qui s'efforça d'y répondre dans son
discours de clôture de la session.
(La dernière session du concile, Cologne, 1966, p.
12.) L'intervention du pape dans le débat sur
le gouvernement de l'Église, qui conduisit à la nota praevia, ou
« remarques préliminaires », au texte du concile sur la collégialité
(décret
Christus Dominus), signifiait, comme le
nota J. Ratzinger, que la doctrine de
Lumen
Gentium se trouvait infléchie dans le sens d'une lecture «
primatialiste ». Il lui sembla en tout cas important de reconnaître, et
en particulier pour sauvegarder la portée œcuménique du texte vis-à-vis
des Églises orientales séparées, que bien des fonctions du pape dans
l'Église latine s'exercent non pas en vertu de sa primauté universelle,
mais de par son état de patriarche d'Occident. Cela ne change rien à
l'essence de la doctrine de la collégialité qui affirme « la
copénétration réciproque d'une pluralité de communautés sacramentelles
et de l'unité préservée par la fonction du pape».
(Ergebnisse und Problème der dritten Konzilsperiode,
p. 79.)
(à suivre)
:
La quatrième session
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Sources : Introduction
à la théologie de Joseph Ratzinger - (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
03.11.2008 - T/Théologie
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