Le cardinal Ricard souhaite une
rencontre entre Benoît XVI et Alexis II |
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Paris, le 03 octobre 2007 -
(E.S.M.)
- Le cardinal Ricard
termine son allocution de bienvenue au patriarche Alexis II par ces
paroles: " vous savez qu’il y a dans le cœur de beaucoup de catholiques
ce souhait et ce désir qu’il puisse y avoir dans l’avenir, au moment
approprié, une rencontre entre votre Sainteté et sa Sainteté le pape
BENOÎT XVI."
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Le patriarche Alexis II
Le cardinal Ricard souhaite une rencontre entre Benoît XVI et Alexis II
Le patriarche Alexis II est reçu à déjeuner ce jour par le cardinal
Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des
évêques de France.
ALLOCUTION DE BIENVENUE
LORS DE LA RECEPTION DU PATRIARCHE ALEXIS II
A LA MAISON DE LA CONFERENCE DES EVÊQUES DE FRANCE
Mercredi 3 octobre 2007
Sainteté,
C’est un honneur et une grande joie pour nous de vous accueillir ainsi que
votre délégation dans cette Maison de la Conférence des Evêques de France,
qui a été inaugurée tout récemment. En vous recevant de tout cœur, Sainteté,
permettez-moi de saluer très cordialement tous ceux qui vous accompagnent et
plus particulièrement le métropolite CYRILLE de Smolensk et de Kaliningrad
et Mgr INNOCENTI, archevêque de Chersonèse.
Plusieurs membres de notre Conférence ont tenu à être présents pour vous
entourer lors de ce repas : le cardinal BARBARIN, archevêque de Lyon, Mgr
VINGT-TROIS, archevêque de Paris, qui vous accueillera, ce soir, dans sa
cathédrale Notre-Dame, plusieurs évêques très engagés dans les relations
œcuméniques, Mgr GARDES, archevêque d’Auch, Mgr THOMAZEAU, archevêque de
Montpellier et Mgr DAUCOURT, évêque de Nanterre. Il y a aussi un cardinal
que vous connaissez bien, c’est le cardinal ETCHEGARAY, président émérite
des Conseils pontificaux Justice et Paix et Cor Unum. Il ne fait plus partie
de notre conférence puisqu’il est devenu un cardinal « romain ». Mais je
n’oublie pas qu’il a été président de notre Conférence et aussi, pendant
quatorze ans, mon propre évêque quand il était alors archevêque de
Marseille. Je remercie de leur présence Mgr BRAVI, représentant Mgr le nonce
apostolique en France et le frère ALOÏS, prieur de la Communauté de Taizé.
Je viens de parler de relations œcuméniques. Notre pratique en France dans
ce domaine est très ancienne. Elle a pris, il y a très exactement vingt ans,
un visage plus institutionnel avec la création d’un Conseil d’Eglises
chrétiennes en France. Ce Conseil n’a pas d’abord une mission de travail
théologique. Il est un lieu de rencontre fraternelle, de découverte mutuelle
et de témoignage commun. Nous cherchons, en effet, à voir comment témoigner
en tant qu’Eglises chrétiennes face aux multiples problèmes et défis qui se
présentent dans notre société. Cela s’est traduit, au cours des années, par
des déclarations, des initiatives communes, des voyages pour soutenir des
Eglises éprouvées. Je remercie de leur présence Monsieur le Pasteur Claude
BATY, président de la Fédération Protestante de France, Mgr EMMANUEL,
président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, qui sont avec moi
les co-présidents de ce Conseil. Il y a parmi nous également le Pasteur
Jean-Arnold de CLERMONT, co-président sortant mais actuellement aussi
président de la Conférence des Eglises européennes, responsabilité que votre
Sainteté a assumée, avant d’être élu Patriarche de Moscou et de toutes les
Russies. Quelques membres du secrétariat et des services de notre Conférence
sont également présents.
Sainteté, nous sommes très honorés de ce voyage que vous faites en France.
Nous savons que vous avez eu l’occasion autrefois de connaître notre pays.
Mais, c’est la première fois que, comme patriarche de Moscou et de toutes
les Russies, vous répondez à l’invitation d’une Eglise catholique locale. Je
souhaite que ce voyage renforce les liens de fraternité évangélique entre
nos Eglises.
Ces liens existent et ils sont anciens. Nous savons tout ce qu’une présence
russe, souvent liée à l’immigration, a apporté et continue d’apporter à
notre pays : témoignages de croyants, présence de théologiens, de spirituels
et d’artistes, autant de découvertes, d’émerveillement et d’enrichissements
mutuels pour beaucoup de catholiques. Mais nous avons certainement à
approfondir ces liens par une meilleure connaissance de chacune de nos
Eglises. Nous avons eu, tout au long du XXème siècle, une histoire
différente. Mais aujourd’hui, dans le respect, la bienveillance et l’estime
mutuelle, nous pouvons partager les fruits spirituels de renouveau dans la
foi et de dynamisme évangélique que l’Esprit saint ne cesse de faire croître
dans chacune de nos Eglises.
Outre le don du salut reçu, ce qui doit aussi nous rapprocher, c’est notre
commune mission, celle de témoigner aujourd’hui de la Bonne nouvelle de
l’Evangile à des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants qui ne la
connaissent pas, que ce soit en Russie, en France ou dans la plupart des
pays d’Europe. N’avons-nous pas à partager ensemble nos convictions
missionnaires et nos pratiques apostoliques ?
Cette responsabilité du témoignage nous conduit tout naturellement à être au
clair sur le sens de l’homme qui nous habite, sur les valeurs fondatrices
que nous souhaitons promouvoir dans l’édification de nos sociétés et tout
particulièrement dans cette grande maison de l’Europe. Nos Eglises ne sont
pas sans réflexion ni expérience sur ce qui rend une société plus humaine ou
au contraire la déshumanise. Catholiques et orthodoxes russes ont élaboré,
chacun, une doctrine sociale. Les Editions du Cerf ne vont-elles pas
publier, dans les jours qui viennent, le grand texte de votre Eglise sur Les
fondements de la doctrine sociale, avec une introduction par le métropolite
Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad ? Je crois que nous avons tout intérêt
à réfléchir ensemble à ces questions. Dans une société européenne marquée
par un phénomène profond de sécularisation et où l’idéologie de la
consommation risque d’oublier que « l’homme ne vit pas que de pain mais de
toute parole qui sort de la bouche de Dieu », il nous faut témoigner
ensemble de la dimension transcendante et sacrée de toute personne humaine,
de l’importance de la solidarité et de la destination universelle des biens.
A la dernière Assemblée œcuménique européenne de Sibiu, les Eglises
chrétiennes ont rappelé quelle responsabilité les chrétiens doivent assumer
dans l’édification de l’Europe. Ils ne peuvent pas déserter ce lieu de
construction et parfois de combat. Certes, on a raison de parler des racines
chrétiennes de l’Europe mais il ne faut pas en parler, même si c’est très
important, seulement en termes historiques ou patrimoniaux, c’est-à-dire en
référence au passé. Il est important de montrer par l’engagement de tous les
chrétiens et de toutes les Eglises que ces racines, aujourd’hui, sont
sources de vie et peuvent porter beaucoup de fruits.
Sainteté, permettez-moi en terminant d’exprimer un vœu : vous savez qu’il y
a dans le cœur de beaucoup de catholiques ce souhait et ce désir qu’il
puisse y avoir dans l’avenir, au moment approprié, une rencontre entre votre
Sainteté et sa Sainteté le pape BENOÎT XVI. Celle-ci pourrait être, non pas
forcément le point d’aboutissement d’un long processus de clarification
préalable, même si des points doivent, de fait, auparavant être abordés,
mais le point de départ commun d’une longue marche à parcourir ensemble au
service de Dieu et au service tous les hommes, aimés de Dieu. Puisse votre
voyage en France contribuer à impulser cette dynamique de la fraternité.
Nous sommes prêts à nous y engager avec vous. Que le Seigneur nous bénisse
tous, en nous donnant sa lumière et la force de son Esprit.
+ Jean-Pierre cardinal RICARD
Archevêque de Bordeaux et Bazas
Président de la Conférence des évêques de France
Déjeuner du 3 octobre 2007
Invité d’honneur :
Sa Sainteté Alexis II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie
Métropolite Cyrille
Monseigneur Innocenti
L’archiprêtre Vsevolod, chapelain, porte-parole du Patriarche de Moscou
Vladimir Nazarkin, secrétaire particulier, chef du Protocole
L’archiprêtre Nicolas Balachov, secrétaire aux relations inter-orthodoxes
Hiéromoine Sabba Toutounov, adjoint Nicolas Balachov
Hiéromoine Alexandre, Secrétaire pour l’Eglise orthodoxe russe en Europe
occidentale
Cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de
France
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
Cardinal Roger Etchegaray, président émérite des Conseils pontificaux
Justice et paix et Cor Unum
Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris
Monseigneur Gérard Daucourt, évêque de Nanterre
Monseigneur Maurice Gardès, archevêque d’Auch
Monseigneur Guy Thomazeau, archevêque de Montpellier
Monseigneur Bravi, représentant du Nonce apostolique en France
Pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France
Monseigneur Emmanuel, Président de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de
France
Pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises
européennes
Frère Aloïs, de la Communauté de Taizé
Père Antoine Hérouard, Secrétaire général par intérim
Monseigneur André Dupleix, Secrétaire général adjoint
Monsieur Jean-Michel Coulot, Secrétaire général adjoint
Frère Michel Mallèvre, directeur du Service national pour l’unité des
chrétiens
Sources:CEF-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.10.2007 - BENOÎT XVI -
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