Sommet FAO : en Afrique, l'urgence alimentaire est la plus grave


Rome, le 03 juin 2008 - (E.S.M.) - Selon la Fao (Organisation de l’Onu pour l’Alimentation et l’Agriculture) Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, et cinq pays africains - Liberia, Botswana, Erytrhée, Niger et Comores - sont exposés aux plus grands dangers parmi les 22 pays du monde les plus à risque.

Sommet FAO : en Afrique, l'urgence alimentaire est la plus grave
Selon la Fao (Organisation de l’Onu pour l’Alimentation et l’Agriculture) Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, et cinq pays africains - Liberia, Botswana, Erytrhée, Niger et Comores - sont exposés aux plus grands dangers parmi les 22 pays du monde les plus à risque à cause de la hausse des prix des produits alimentaires et des combustibles qui s’attaquent déjà à la stabilité et à la capacité de croissance économique de toute la planète.

La Fao, qui ouvre aujourd’hui à Rome un sommet essentiellement dédié à l’urgence alimentaire, a réalisé une “carte de la vulnérabilité” en prenant en compte des facteurs comme le haut niveau de sous-nutrition, la dépendance des importations de produits pétroliers (jusqu’à 100% dans certains des pays indiqués) et de matières premières agricoles comme les céréales (riz, blé, froment) pour la consommation interne. En plus des six pays les plus à risque, tous dans le Sud du monde, la liste de la Fao inclut 13 autres pays africains (Ethiopie, Burundi, Sierra Leone, Zambie, Centrafrique, Mozambique, Tanzanie, Guinée Bissau, Madagascar, Malawi, Rwanda, Zimbabwe, et Kenya) et enfin le Cambodge, la République démocratique populaire de Corée (Corée du Nord) et le Tadjikistan.

La Fao qualifie d’ “alarmant” le pourcentage de hausse du prix des produits importés, en soulignant que déjà l’an dernier le coût global des importations des produits alimentaires était de l’ordre de 812 milliards de dollars, soit 29% de plus qu’en 2006; une croissance qui, pour les pays les plus dépendants des importations de nourriture et de pétrole, se serait élevée jusqu’à 88% en Erytrhée, 80% aux Comores et 72% à Haïti. Le Zimbabwe – qui ne bénéficie pas depuis longtemps d’une bonne image au niveau international, encore moins sur les questions économiques – de façon surprenante, selon la cartographie de la Fao, parmi les 22 pays cités est un de ceux subissant la moindre hausse du prix des importations, de 2% seulement. [CO]

SOMMET FAO ET "TERRA PRETA": À LA RECHERCHE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Une centaine de délégations gouvernementales et une trentaine de chefs d’état représentent, avec le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et les représentants d’autres importantes institutions internationales, les personnages les plus en vus du sommet de la Fao (Organisation de l’Onu pour l’Alimentation et l’Agriculture) qui débute ce matin à Rome, dans une tentative ardue de mettre au point des accords concrets et des programmes efficaces pour assurer au monde – et en particulier aux nations les plus pauvres - cette “sécurité alimentaire” que les hausses incessantes des prix de la nourriture et du pétrole ont sérieusement mis en danger, surtout dans le Sud du monde.

La nourriture, à savoir la faim, devrait être l’argument principal de cette nouvelle méga rencontre internationale convoquée en réalité depuis plus d’un an; mais la gestion des ressources énergétiques planétaires – avec une attention particulière aux “biocarburants” qui soustraient de la terre à l’agriculture – et de nombreux autres thèmes commerciaux et relatifs à l’environnement sont également liés à la question. Les participants au sommet parviendront-ils à trouver des ententes possibles et raisonnables ? “J’espère que l’on sorte du sommet de la Fao avec un grand plan d’action" s’est limité à dire Ban Ki-moon dans une interview au journal télévisé de Rai 1, ajoutant qu’à "court terme il faudra répondre à l’appel du Programme alimentaire mondial (Pam, siégeant à Rome aussi) tandis qu’à moyen long terme, il est nécessaire d’augmenter la productivité".

Le secrétaire général a précisé que le Pam, autre organisme de l’Onu, a demandé 755 millions de dollars pour répondre à l'urgence alimentaire mais a également ajouté qu’une des causes de la hausse des prix des biens alimentaires est représentée par des “politiques commerciales déséquilibrées” qu’il faudra “sérieusement revoir”. Le directeur général de la Fao, le sénégalais Jacques Diouf, dans une interview au quotidien du Saint Siège “L’Osservatore Romano” a notamment déclaré que “la globalisation en tant que telle devrait bénéficier aux agriculteurs et non pas leur porter atteinte. A condition qu’il y ait une situation paritaire. Et ce n’est certainement pas la situation actuelle car les pays riches dépensent des milliards de dollars pour aider leurs propres agriculteurs, privant les agriculteurs des pays en voie de développement de la possibilité d’entrer en compétition”.

Du Forum International parralèle “Terra Preta”, organisé par l’International Ngo/Cso Planning Committee for Food Sovereignty et par le Comité italien pour la souveraineté alimentaire, s’est élevé hier une voix plus préoccupée, en particulier celle de Sergio Marelli, président national des organisations non gouvernementales italiennes et du comité organisateur du forum: "Nos chiffres se heurtent avec ceux de la Conférence de la Fao qui prévoit la participation de 4.500 délégués gouvernementaux et qui sont d’autant plus choquants vu que seules 35 organisations de la société civile et ong y ont été conviées. C’est une donnée qui confirme notre perception d’un climat qui a changé au sein de la Fao qui, lors de précédents sommets, avait accordé un majeur espace de dialogue avec la société civile internationale".

A “Terra Preta”, qui signifie terre noire en portugais, faisant référence aux terrains amazoniens fertiles mais riches en charbon, participent 250 personnes, y compris cent délégués choisis avec soin pour assurer la meilleure représentation possible de la société civile de 62 pays. Marelli, qui a rencontré hier pendant quelques minutes seulement Diouf, en qualité de représentant italien de la Coalition globale contre la pauvreté, n’a pas caché sa déception pour le fait que le directeur de la Fao "a choisi d’être présent à la table ronde du secteur profit, avec les multinationales des fertilisants et des semences, avec Kofi Annan et les grandes fondations philanthropiques comme celle de Melinda et Bill Gates et non pas à la nôtre, celle de la société civile". Marelli a ajouté: “Malgré tout, nous sommes ici à Terra Preta pour élaborer des propositions, des solutions concrètes afin de remédier à la crise actuelle et de les présenter à la Fao le 5 juin avec un de nos représentants qui exposera en session plénière la position commune du Forum”.

Lors de l’ouverture hier du Forum parallèle, sont notamment intervenus Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’Onu pour le droit à l’alimentation, Annika Soeder, vice-directrice générale de la Fao et Gunilla Olsson, directeur exécutif de l’International Fund for Agricultural Development (Ifad, autre organisme de l’Onu basé à Rome). “Pour nous, italiens et européens – a encore souligné Marelli - la plus grande préoccupation concerne à présent la proposition de l’Union européenne de poser comme condition à l’allocation de fonds pour aider les pays pauvres à affronter la crise alimentaire la souscription de la part de ces derniers des accords de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), concluant ainsi de fait le Doha Round, et en leur faisant accepter aussi avec un chantage les Accords de partenariat économique (Ape, entre Ue et Afrique). Le Forum lance un message clair, que partage d’ailleurs le Rapporteur spécial De Schutter: "L’agriculture ne peut pas être considérée comme un secteur du commerce international, mais des règles et des instruments spécifiques sont nécessaires car les choix qui se font dans ce domaine concernent un droit humain fondamental, celui de l’accès pour tous à la nourriture". Un droit bien plus important que cette curieuse interprétation du droit à la chronique (et au désaccord polémique) qui finit par accorder plus de place à la simple arrivée de Mugabe (président du Zimbabwe) – qualifié par d’aucuns "d’horrible" – ou aux déclarations anti-israéliennes désormais habituelles du président iranien Mahmoud Ahmadinejad (semble-t-il présent seulement aujourd’hui en Italie et pour quelques heures), des personnages décrits comme les bêtes noires d’un sommet dans lequel, du moins pour le moment, il n’est pas clair combien et quelles sont les bêtes vraiment blanches... (article de Pietro Mariano Benni - traduction)

Texte intégral du message du Saint-Père Benoît XVI lu par le cardinal Bertone ce matin devant l'asemblée º A Rome Sommet FAO et Forum Parallèle "Terra Preta"

Le Message du Saint-Père, en italien ºItalien - vaticano.pdf

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Sources : Agence Misna
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 03.06.2008 - T/International