Homélie de Benoît XVI lors de la
messe des Cendres |
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Le 03 mars 2009 -
(E.S.M.)
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Dans l'après-midi du 25 février 2009, Mercredi des Cendres, le Pape Benoît
XVI a présidé le rite traditionnel de l'imposition des cendres au cours de
la Messe célébrée dans la Basilique romaine Sainte Sabine sur l'Aventin.
Homélie du Saint-Père:
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Homélie de Benoît XVI lors de la
messe des Cendres
Prière, aumône et jeûne,
pour s'ouvrir à la Parole de Dieu
Le 03 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans l'après-midi du 25 février 2009, Mercredi des Cendres, le Pape Benoît
XVI a présidé le rite traditionnel de l'imposition des cendres au cours de
la Messe célébrée dans la Basilique romaine Sainte Sabine sur l'Aventin.
Auparavant, le Saint-Père a guidé la procession pénitentielle de l'église
Saint-Anselme à la basilique Sainte Sabine, inaugurant ainsi le temps
liturgique du Carême qui conduit à Pâques. Nous publions ci-dessous
l'homélie prononcée par le Saint-Père au cours de la Messe:
Chers frères et sœurs!
Aujourd'hui, Mercredi des Cendres - porte liturgique qui introduit au Carême
-, les textes préparés pour la célébration dessinent, même de façon
sommaire, toute la physionomie du temps du Carême. L'Eglise se préoccupe de
nous montrer quelle doit être l'orientation de notre esprit, et nous fournit
les aides divines pour parcourir avec décision et courage, déjà illuminés
par la splendeur du Mystère pascal, l'itinéraire spirituel singulier que
nous commençons.
"Revenez à moi de tout votre cœur". L'appel à la conversion apparaît comme
le thème dominant dans toutes les composantes de la liturgie d'aujourd'hui.
Dès l'antienne d'ouverture, on dit que le Seigneur oublie et pardonne les
péchés de ceux qui se convertissent; dans la collecte, on invite le peuple
chrétien à prier afin que chacun entreprenne "un chemin de véritable
conversion". Dans la première lecture, le prophète Joël exhorte à
revenir vers le Père "de tout votre cœur dans le jeûne, les pleurs et les
cris de deuil... car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en
grâce, et il a regret du mal" (2, 12-13).
La promesse de Dieu est claire: si le peuple écoute l'invitation à se
convertir, Dieu fera triompher sa miséricorde et ses amis seront comblés
d'innombrables faveurs. Avec le Psaume responsorial, l'assemblée liturgique
fait siennes les invocations du Psaume 50, en demandant au Seigneur de créer
en nous "un cœur pur", de renouveler en nous "un esprit ferme". Il y a
ensuite la page évangélique, dans laquelle Jésus, en nous mettant en garde
contre la vanité qui ronge et qui conduit à l'ostentation et à l'hypocrisie,
à la superficialité et à l'autosatisfaction, répète la nécessité d'alimenter
la rectitude du coeur. Il montre dans le même temps le moyen de croître dans
cette pureté d'intention: cultiver l'intimité avec le Père céleste.
Au cours de cette année jubilaire, qui commémore le bimillénaire de la
naissance de saint Paul, c'est avec une reconnaissance particulière que nous
parvient la parole de la deuxième Lettre aux Corinthiens: "Nous vous en
supplions au nom du Christ: laissez-vous réconcilier avec Dieu"
(5, 20).
Cette invitation de l'apôtre retentit comme un encouragement supplémentaire
à prendre au sérieux l'appel du Carême à la conversion. Paul a fait
l'expérience de façon extraordinaire de la puissance de la grâce de Dieu, la
grâce du Mystère pascal, dont le Carême lui-même vit. Il se présente à nous
comme "ambassadeur" du Seigneur. Qui mieux que lui peut nous aider à
parcourir de façon fructueuse cet itinéraire de conversion intérieure? Dans
la première Lettre à Timothée, il écrit: "Le Christ Jésus est venu dans le
monde pour sauver les pécheurs dont je suis, moi, le premier", et il ajoute:
"Mais s'il m'a été fait miséricorde, c'est pour qu'en moi, le premier,
Jésus Christ manifestât toute sa patience, faisant de moi un exemple pour
ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle"
(1, 15-16). L'apôtre est donc conscient d'avoir été choisi comme
exemple, et son exemplarité concerne précisément la conversion, la
transformation de sa vie survenue grâce à l'amour miséricordieux de Dieu. "Moi
naguère un blasphémateur, un persécuteur, un insulteur - reconnaît-il. Mais
il m'a été fait miséricorde (...) et ainsi la grâce de notre Seigneur a
surabondé" (ibid., 1, 13-14). Toute sa
prédication, et avant même, toute son existence missionnaire furent
soutenues par une poussée intérieure pouvant être ramenée à l'expérience
fondamentale de la "grâce". "C'est par la grâce de Dieu que je
suis ce que je suis - écrit-il aux Corinthiens - (...) j'ai travaillé plus
qu'eux tous [les apôtres]: oh! non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est
avec moi" (1 Co 15, 10). Il s'agit d'une
conscience qui apparaît dans chacun de ses écrits et qui a fonctionné comme
un "levier" intérieur sur lequel Dieu a pu agir pour le pousser de
l'avant, vers des limites toujours plus reculées, non seulement
géographiques, mais également spirituelles.
Saint Paul reconnaît que tout en lui est œuvre de la grâce divine, mais il
n'oublie pas qu'il faut adhérer librement au don de la vie nouvelle reçue
dans le Baptême. Dans le chapitre 6 de la Lettre aux Romains, qui sera
proclamée au cours de la veillée pascale, il écrit: "Que le péché ne
règne donc plus dans votre corps mortel de manière à vous plier à ses
convoitises. Ne faites plus de vos membres des armes d'injustice au service
du péché; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et
faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu"
(6, 12-13). Dans ces paroles est contenu tout le
programme du Carême selon sa perspective baptismale intrinsèque. D'une part,
on affirme la victoire du Christ sur le péché, survenue une fois pour toutes
par sa mort et sa résurrection; de l'autre, nous sommes exhortés à ne pas
offrir nos membres au péché, c'est-à-dire à ne pas laisser, pour ainsi dire,
de possibilité de revanche au péché. La victoire du Christ attend que le
disciple la fasse sienne, et cela a lieu avant tout avec le Baptême, à
travers lequel, unis à Jésus, nous sommes devenus "vivants, revenus
d'entre les morts". Toutefois, afin que le Christ puisse régner
pleinement en lui, le baptisé doit en suivre fidèlement les enseignements;
il ne doit jamais abaisser la garde, pour ne pas permettre à l'adversaire de
regagner du terrain d'une manière ou d'une autre.
Mais comment accomplir la vocation baptismale, comment être victorieux dans
la lutte entre la chair et l'esprit, entre le bien et le mal, une lutte qui
marque notre existence? Dans le passage évangélique, le Seigneur nous
indique aujourd'hui trois moyens utiles: la prière, l'aumône et le jeûne.
Dans l'expérience et dans les écrits de saint Paul, nous trouvons également
à cet égard des références utiles. En ce qui concerne la prière, il exhorte
à "persévérer" et à "être vigilants, dans l'action de grâces"
(Rm 12, 12; Col 4, 2), à "prier sans cesse"
(1 Th 5, 17). Jésus est au fond de notre cœur. La
relation avec Lui est présente et demeure présente même si nous parlons,
nous agissons selon nos devoirs professionnels. C'est pourquoi, dans la
prière, on trouve la présence intérieure dans notre cœur de la relation
avec Dieu, qui devient à chaque fois également une prière explicite. En ce
qui concerne l'aumône, les pages consacrées à la grande collecte en faveur
des frères pauvres sont certainement importantes (cf. 2 Co
8-9), mais il faut souligner que pour lui, c'est la charité qui
est le sommet de la vie du croyant, "le lien de la perfection": "Et
puis par-dessus tout - écrit-il aux Colossiens -, la charité, en
laquelle se noue la perfection" (Col 3, 14).
Il ne parle pas expressément du jeûne, mais il exhorte souvent à la
sobriété, comme caractéristique de celui qui est appelé à vivre dans une
attente vigilante du Seigneur (cf. 1 Ts 5, 6-8; Tt 2, 12).
Son évocation de l'"esprit de compétition" spirituel, qui exige modération,
est également intéressante: "Tout athlète - écrit-il aux Corinthiens
- se prive de tout: mais eux c'est pour obtenir une couronne périssable,
nous une impérissable" (1 Co 9, 25). Le
chrétien doit se priver pour trouver la voie et parvenir réellement au
Seigneur.
Telle est donc la vocation des chrétiens: ressuscités avec le Christ, ils
sont passés à travers la mort et leur vie est désormais cachée avec le
Christ en Dieu (cf. Col 3, 1-2). Pour vivre
cette "nouvelle" existence en Dieu, il est indispensable de se
nourrir de la Parole de Dieu. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons réellement
être unis à Dieu, vivre en sa présence, si nous sommes en dialogue avec Lui.
Jésus le dit clairement, lorsqu'il répond à la première des trois tentations
dans le désert, en citant le Deutéronome: "Ce n'est pas de pain seul que
vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu"
(Mt 4, 4; cf. Dt 8, 3). Saint Paul recommande: "Que la Parole
du Christ réside chez vous en abondance: instruisez-vous en toute sagesse
par des admonitions réciproques. Chantez à Dieu de tout votre cœur avec
reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques"
(Col 3, 16). En cela également, l'apôtre est avant
tout témoin: ses Lettres sont la preuve éloquente du fait qu'il vivait en
dialogue permanent avec la Parole de Dieu: pensée, action, prière,
théologie, prédication, exhortation, tout en lui était fruit de la Parole,
reçue dès sa jeunesse dans la foi juive, pleinement révélée à ses yeux par
la rencontre avec le Christ mort et ressuscité, prêchée pour le reste de sa
vie tout au long de sa "course" missionnaire. Il lui fut révélé que Dieu a
prononcé en Jésus Christ la Parole définitive, lui-même, la Parole de salut
qui coïncide avec le mystère pascal, le don de soi dans la croix qui devient
ensuite résurrection, car l'amour est plus fort que la mort. Saint Paul
pouvait ainsi conclure: "Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon
dans la Croix de notre Seigneur Jésus Christ, qui a fait du monde un
crucifié pour moi et de moi un crucifié pour le monde"
(Ga 6, 14). Chez Paul, la Parole s'est faite vie, et sa seule
gloire est le Christ crucifié et ressuscité.
Chers frères et sœurs, conclut Benoît XVI, tandis que nous nous préparons à recevoir les cendres
sur le front en signe de conversion et de pénitence, nous ouvrons notre cœur
à l'action vivifiante de la Parole de Dieu. Que le Carême, marqué par une
écoute plus fréquente de cette Parole, par une prière plus intense, par un
style de vie austère et pénitentiel, soit un encouragement à la conversion
et à l'amour sincère envers nos frères, en particulier les plus pauvres et
ceux qui sont le plus dans le besoin. Que nous accompagne l'apôtre Paul, que
nous guide Marie, Vierge attentive de l'écoute et humble Servante du
Seigneur. Nous pourrons ainsi arriver, renouvelés dans l'esprit, à célébrer
avec joie la Pâque. Amen!
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
©L'Osservatore Romano - 3 mars 2009
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.03.2009 -
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