Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Le chant grégorien, une musique digne de Dieu et en même temps, digne de l'homme

 

Le 03 mars 2009  - (E.S.M.) - Pour les compositeurs du chant grégorien, il s'agissait plutôt de reconnaître attentivement, avec les "oreilles du cœur", les lois constitutives de l'harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l'homme, et d'inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l'homme et qui proclame hautement cette dignité. (Cf. Benoît XVI, Discours aux Berdardins)

Le chant grégorien, une musique digne de Dieu et en même temps, digne de l'homme

Qu'arrive-t-il quand on chante n'importe quoi ?

Le 03 mars 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Qu'arrive-t-il quand on chante n'importe quoi n'importe comment à la messe? C'est une question que l'on peut se poser alors que dans nos messes actuelles le chant grégorien qui mettait en valeur les paroles du propre du jour a été remplacé par des chants dont les textes n'ont rien à voir avec la liturgie.

Pour saint Benoît, la règle déterminante de la prière et du chant des moines est la parole du Psaume: Coram angelis psallam Tibi, Domine - en présence des anges, je veux te chanter, Seigneur - (cf. Ps. 138, 1). Se trouve ici pleinement exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d'être soumis à la règle suprême: prier et chanter pour s'unir à la musique des esprits sublimes considérés comme les auteurs de l'harmonie du cosmos, de la musique des sphères. C'est ce que nous disons aussi à chaque messe, à la fin de la préface proclamée par le célébrant, qui invite à chanter le Sanctus: ... Et ideo cum Angelis et Archangelis, cumque multiplici congregatione Sanctorum, hymnum laudis tibi canimus, sine fine dicentes... Nous nous unissons avec les Anges et les Archanges pour chanter "sans fin": ce n'est pas nous qui invitons les créatures célestes à chanter nos refrains limités!

A partir de là, on peut comprendre la sévérité d'une méditation de S. Bernard de Clairvaux qui utilise une expression de la tradition platonicienne, transmise par saint Augustin, pour juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n'était en rien un incident secondaire. S. Bernard qualifie la cacophonie d'un chant mal exécuté de chute dans la regio dissimilitudinis: il s'agit d'une dégringolade dans la "région de la dissimilitude".

S. Augustin avait tiré cette expression de la philosophie platonicienne pour caractériser l'état de son âme avant sa conversion (cf. Confessions, VII, 10.16): l'homme qui est créé à l'image de Dieu tombe, en conséquence de son abandon de Dieu, dans la "région de la dissimilitude", dans un éloignement de Dieu où il lui devient impossible de refléter son image. Dans cette région - ou dans cet état - l'homme devient non seulement dissemblable à Dieu, mais aussi dissemblable à sa véritable nature d'homme. Pour indiquer les graves conséquences du chant mal exécuté par les moines, S. Bernard se montre ici sévère: en reprenant l'image de la "dissimilitude" qui indique la chute de l'homme loin de Dieu et loin de lui-même, il montre à quel point il considère que le chant liturgique ne peut être que quelque chose de très sérieux. Il indique ici que la culture du chant est une culture de l'être, et que les moines, par leurs prières et leurs chants, doivent correspondre à la grandeur de la Parole qui leur est confiée, à son impératif de réelle beauté qui conduit à l'intériorisation de la prière.

De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de le chanter avec les mots qu'il a lui-même donnés, est né le véritable chant liturgique qui, dans la liturgie romaine, est le chant grégorien. Le chant grégorien n'a pas été l'œuvre d'une "créativité" personnelle où l'individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre "moi", s'érige un monument à lui-même, comme le sont les cantiques actuels signés d'un compositeur qui touche des droits d'auteur. Pour les compositeurs du chant grégorien, il s'agissait plutôt de reconnaître attentivement, avec les "oreilles du cœur", les lois constitutives de l'harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l'homme, et d'inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l'homme et qui proclame hautement cette dignité. (Cf. Benoît XVI, Discours aux Berdardins)

On a bien compris: remplacer le chant propre de la liturgie romaine - le chant grégorien - par n'importe quel refrain imaginé par le premier venu qui s'autoproclame "compositeur liturgique" n'a rien d'anodin et n'est pas sans conséquences graves pour les assemblées dominicales. Ces cantiques aux paroles sans véritable intérêt et aux mélodies pauvres, ces petits refrains ressemblant à des comptines, toutes ces nouveautés qui fleurissent semaine après semaine dans les revues d'animation liturgique et sont chantés par des assistances moutonnières, vont généralement de pair avec des célébrations qui font verser les assemblées - et font verser la liturgie avec elles - dans la "région de la dissimilitude", c'est-à-dire dans un état qui fait que ni l'homme ni la liturgie qu'il célèbre ne sont plus capables de se laisser illuminer par la clarté divine.

Les assemblées se referment alors sur elles-mêmes, chaque messe ayant "son" public, "ses" chants, "son" style, "son" animateur, "son" célébrant... Il s'ensuit que beaucoup de fidèles - y compris des prêtres - perdent de vue que la liturgie est essentiellement actio Dei qui n'est pas laissée à la disposition de notre arbitraire. Il n'est pas judicieux - et c'est même pastoralement infructueux - d'y introduire des chants qui ne sont que les reflets de modes éphémères et qui, à ce titre, ne transmettent rien d'une génération de fidèles à l'autre.
 

Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 03.03.2009 - T/Musique Liturgique

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante