Audience générale de Benoît XVI :
Saint Dominique |
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Le 03 février 2010 -
(E.S.M.)
- L'Audience Générale a débuté à 10h30 dans la Salle Paul
VI et le
Saint-Père
Benoît XVI a
poursuivi son
cycle de
catéchèses sur
la culture
chrétienne au
Moyen âge. Le
pape s'est
arrêté sur la
figure de Saint
Dominique de
Guzman.
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Le pape Benoît XVI
Audience générale de Benoît XVI :
Saint Dominique
Le 03 février 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- L'Audience Générale a débuté à 10h30 dans la Salle Paul VI et le
Saint-Père Benoît XVI a poursuivi son cycle de catéchèses sur la culture
chrétienne au Moyen âge. Le pape s'est arrêté sur la figure de Saint
Dominique de Guzman (1170-1221).
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Saint-Père
Benoît XVI a adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles
présents.
- Catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
La semaine dernière, j'ai présenté la figure lumineuse de
François d'Assise et aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre
saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au
renouveau de l'Eglise de son temps. Il s'agit de saint Dominique, le
fondateur de l'Ordre des Prêcheurs, connus également sous le nom de Frères
dominicains.
Son successeur à la tête de l'Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre
un portrait complet de saint Dominique dans le texte d'une célèbre prière :
« Enflammé par le zèle de Dieu et par l'ardeur surnaturelle, par ta
charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t'es consacré tout
entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à
la prédication évangélique ». C'est précisément ce trait fondamental du
témoignage de Dominique qui est souligné : il parlait toujours avec Dieu et
de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le
prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont
toujours de pair.
Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il
appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un
oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se
distingua immédiatement par son intérêt pour l'étude de l'Ecriture Sainte et
par son amour pour les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à
l'époque représentaient un bien d'une grande valeur, pour venir en aide,
grâce à l'argent qu'il en tira, aux victimes d'une famine.
Ordonné prêtre, il fut élu chanoine du chapitre de la cathédrale de son
diocèse d'origine, Osma. Même si cette nomination pouvait représenter pour
lui un motif de prestige dans l'Eglise et dans la société, il ne
l'interpréta pas comme un privilège personnel, ni comme le début d'une
brillante carrière ecclésiastique, mais comme un service à rendre avec
dévouement et humilité. La tentation de la carrière n'est-elle pas une
tentation dont ne sont exempts pas même ceux qui ont un rôle d'animation et
de gouvernement dans l'Eglise ? C'est ce que je rappelais, il y a quelques
mois, à l'occasion de la consécration de quelques évêques : « Ne
recherchons pas le pouvoir, le prestige, l'estime pour nous-mêmes... Nous
savons que dans la société civile, et souvent, même dans l'Eglise, les
affaires souffrent du fait que beaucoup de personnes, auxquelles a été
confiée une responsabilité, œuvrent pour elles-mêmes et non pas pour la
communauté » (Homélie
lors de l'ordination épiscopale de cinq prélats, 12 septembre 2009).
L'évêque d'Osma, qui s'appelait Diego, un véritable pasteur zélé, remarqua
très tôt les qualités spirituelles de Dominique, et voulut bénéficier de sa
collaboration. Ils allèrent ensemble en Europe du nord, pour accomplir des
missions diplomatiques qui leur avaient été confiées par le roi de Castille.
En voyageant, Dominique se rendit compte de deux immenses défis pour
l'Eglise de son temps : l'existence de peuples pas encore évangélisés, aux
frontières au nord du continent européen et le déchirement religieux qui
affaiblissait la vie chrétienne dans le sud de la France, où l'action de
certains groupes hérétiques créait des troubles et éloignait de la vérité de
la foi. L'action missionnaire envers ceux qui ne connaissaient pas la
lumière de l'Evangile et l'œuvre de réévangélisation des communautés
chrétiennes devinrent ainsi les objectifs apostoliques que Dominique se
proposa de poursuivre. Ce fut le Pape, auprès duquel l'évêque Diego et
Dominique se rendirent pour lui demander conseil, qui demanda à ce dernier
de se consacrer à prêcher aux Albigeois, un groupe hérétique qui soutenait
une conception dualiste de la réalité, c'est-à-dire à travers deux principes
créateurs également puissants, le Bien et le Mal. Ce groupe, par conséquent,
méprisait la matière comme provenant du principe du mal, refusant également
le mariage, allant jusqu'à nier l'incarnation du Christ, les sacrements dans
lesquels le Seigneur nous « touche » à travers la matière et la résurrection
des corps. Les Albigeois privilégiaient la vie pauvre et austère, - dans ce
sens, il étaient également exemplaires - et ils critiquaient la richesse du
clergé de l'époque. Dominique accepta avec enthousiasme cette mission, qu'il
réalisa précisément à travers l'exemple de son existence pauvre et austère,
à travers la prédication de l'Evangile et les débats publics. Il consacra le
reste de sa vie à cette mission de prêcher la Bonne Nouvelle. Ses fils
devaient réaliser également les autres rêves de saint Dominique : la mission
ad gentes, c'est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas encore Jésus, et la
mission à ceux qui vivaient dans les villes, surtout les villes
universitaires, où les nouvelles tendances intellectuelles étaient un défi
pour la foi des personnes cultivées.
Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l'Eglise doit toujours
brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première
annonce de l'Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle
évangélisation : en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les
hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de
connaître et d'aimer ! Il est réconfortant de voir que dans l'Eglise
d'aujourd'hui également il existe tant de personnes - pasteurs et fidèles
laïcs, membres d'ordres religieux anciens et de nouveaux mouvements
ecclésiaux - qui donnent leur vie avec joie pour cet idéal suprême :
annoncer et témoigner de l'Evangile !
A Dominique Guzman s'associèrent ensuite d'autres hommes, attirés par la
même aspiration. De cette manière, progressivement, à partir de la première
fondation de Toulouse, fut créé l'ordre des prêcheurs. Dominique, en effet,
en pleine obéissance aux directives des Papes de son temps, Innocent III et
Honorius III, adopta l'antique Règle de saint Augustin, l'adaptant aux
exigences de vie apostolique, qui le conduisaient, ainsi que ses compagnons,
à prêcher en se déplaçant d'un lieu à l'autre, mais en revenant ensuite dans
leurs propres couvents, lieux d'étude, de prière et de vie communautaire.
Dominique voulut souligner de manière particulière deux valeurs considérées
indispensables pour le succès de la mission évangélisatrice : la vie
communautaire dans la pauvreté et l'étude.
Dominique et les frères prêcheurs se présentaient tout d'abord comme
mendiants, c'est-à-dire sans de grandes propriétés foncières à administrer.
Cet élément les rendait plus disponibles à l'étude et à la prédication
itinérante et constituait un témoignage concret pour les personnes. Le
gouvernement interne des couvents et des provinces dominicaines s'organisa
sur le système des chapitres, qui élisaient leurs propres supérieurs,
ensuite confirmés par les supérieurs majeurs ; une organisation qui
stimulait donc la vie fraternelle et la responsabilité de tous les membres
de la communauté, en exigeant de fortes convictions personnelles. Le choix
de ce système naissait précisément du fait que les dominicains, en tant que
prêcheurs de la vérité de Dieu, devaient être cohérents avec ce qu'ils
annonçaient. La vérité étudiée et partagée dans la charité avec les frères
est le fondement le plus profond de la joie. Le bienheureux Jourdain de Saxe
dit de saint Dominique : « Il accueillait chaque homme dans le grand sein
de la charité et, étant donné qu'il aimait chacun, tous l'aimaient. Il
s'était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes
heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient » (Libellus de
principiis Ordinis Praedicatorum autore Iordano de Saxonia, ed. H.C.
Scheeben, [Monumenta Historica Sancti Patris Nostri Domiici, Romae, 1935]).
En second lieu, par un geste courageux, Dominique voulut que ses disciples
reçoivent une solide formation théologique, et il n'hésita pas à les envoyer
dans les universités de son temps, même si un grand nombre d'ecclésiastiques
regardaient avec défiance ces institutions culturelles. Les Constitutions de
l'Ordre des prêcheurs accordent une grande importance à l'étude comme
préparation à l'apostolat. Dominique voulut que ses frères s'y consacrent
sans compter, avec diligence et piété ; une étude fondée sur l'âme de tout
savoir théologique, c'est-à-dire sur l'Ecriture Sainte, et respectueuse des
questions posées à la raison. Le développement de la culture impose à ceux
qui accomplissent le ministère de la Parole, aux différents niveaux, d'être
bien préparés. Il exhorte donc tous, pasteurs et laïcs, à cultiver cette «
dimension culturelle » de la foi, afin que la beauté de la vérité
chrétienne puisse être mieux comprise et la foi puisse être vraiment
nourrie, renforcée et aussi défendue. En cette Année sacerdotale, j'invite
les séminaristes et les prêtres à estimer la valeur spirituelle de l'étude.
La qualité du ministère sacerdotal dépend aussi de la générosité avec
laquelle on s'applique à l'étude des vérités révélées.
Dominique, qui voulut fonder un Ordre religieux de prêcheurs-théologiens,
nous rappelle que la théologie a une dimension spirituelle et pastorale, qui
enrichit l'âme et la vie. Les prêtres, les personnes consacrées ainsi que
tous les fidèles peuvent trouver une profonde « joie intérieure » dans la
contemplation de la beauté de la vérité qui vient de Dieu, une vérité
toujours actuelle et toujours vivante. La devise des frères prêcheurs -
contemplata aliis tradere - nous aide à découvrir, ensuite, un élan pastoral
dans l'étude contemplative de cette vérité, du fait de l'exigence de
transmettre aux autres le fruit de notre propre contemplation.
Lorsque Dominique mourut en 1221, à Bologne, la ville qui l'a déclaré
patron, son œuvre avait déjà rencontré un grand succès. L'Ordre des
prêcheurs, avec l'appui du Saint-Siège, s'était répandu dans de nombreux
pays d'Europe, au bénéfice de l'Eglise tout entière. Dominique fut canonisé
en 1234, et c'est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens
indispensables pour que l'action apostolique soit incisive. Tout d'abord la
dévotion mariale, qu'il cultiva avec tendresse et qu'il laissa comme
héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l'histoire de l'Eglise ont
eu le grand mérite de diffuser la prière du Rosaire, si chère au peuple
chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et
de piété. En second lieu, Dominique, qui s'occupa de plusieurs monastères
féminins en France et à Rome, crut jusqu'au bout à la valeur de la prière
d'intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n'est qu'au Paradis
que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives
accompagne efficacement l'action apostolique ! A chacune d'elles j'adresse
ma pensée reconnaissante et affectueuse.
Chers frères et sœurs, la vie de Dominique Guzman nous engage tous à être
fervents dans la prière, courageux à vivre la foi, profondément amoureux de
Jésus Christ. Par son intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir
toujours l'Eglise d'authentiques prédicateurs de l'Evangile.
(ZF10020309)
- Synthèse de la catéchèse lue par le Saint-Père en
français
Chers frères et sœurs,
Contemporain de saint François, saint Dominique a apporté lui aussi un
renouveau fondamental à l’Église de son temps en fondant l’Ordre des
Prêcheurs ou Dominicains. Né en Espagne, Dominique Guzman se distingua très
tôt par son intérêt pour l’étude de l’Écriture Sainte. Devenu prêtre, il fut
remarqué pour ses qualités spirituelles et il reçut avec détachement les
charges confiées comme un service à rendre avec dévouement et humilité. Il
lutta contre l’hérésie albigeoise répandue dans le sud de la France, par le
témoignage de sa vie pauvre et austère, par l’annonce de l’Évangile et les
débats publics. Avec ses frères mendiants, il mit l’accent sur la vie
commune dans la pauvreté, sur l’étude et sur la prière pour le succès de la
mission évangélisatrice. Parler toujours avec Dieu et de Dieu : voilà son
idéal ! Une joie profonde naît de la contemplation de la beauté de la vérité
qui vient de Dieu, toujours actuelle et vivante. Ceux qui annoncent la
Parole de Dieu doivent être bien préparés. En cette Année sacerdotale,
j’invite les prêtres et les séminaristes à estimer, à la suite de saint
Dominique, la valeur spirituelle de l’étude des vérités révélées dont dépend
la qualité de leur ministère presbytéral.
J’accueille avec joie les pèlerins francophones particulièrement les élèves
et les professeurs des collèges Fénelon et du Sacré-Cœur, et ceux de
l’Institut Saint Dominique, de Rome. Que Notre Dame du Rosaire, patronne le
l’Ordre Dominicain, vous aide à découvrir la présence du Christ dans votre
vie et à le suivre généreusement chaque jour. Que Dieu vous bénisse !
►
Benoît XVI met en garde contre la tentation du pouvoir au sein de l'Église
Texte original du
discours du Saint Père
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UDIENZA GENERALE
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.02.2010 -
T/Benoît XVI
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