Benoît XVI nous invite à regarder les termes
utilisés par Jésus pour se désigner lui-même |
|
Le 03 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Du vivant de
Jésus, explique Benoît XVI, certains cherchaient déjà à interpréter le
mystère de sa personne en lui appliquant des catégories qui leur étaient
familières et qui étaient donc supposées décrypter son mystère.
|
Le Fils
de Dieu -
Pour agrandir l'icône:
►
C'est ici
Benoît XVI nous invite à regarder les termes utilisés par Jésus pour se
désigner lui-même
Chapitre 10,
les affirmations de Jésus sur Lui-même (pages 347 à
383)
1) Les titres attribués à Jésus :
Du vivant de Jésus, explique Benoît XVI, certains cherchaient déjà à
interpréter le mystère de sa personne en lui appliquant des catégories qui
leur étaient familières et qui étaient donc supposées décrypter son mystère
: on considère qu'il est un prophète qui est revenu, Élie ou Jérémie, ou
bien encore Jean le Baptiste (cf. Mc 8, 28 ; Mt 16, 14 ;
Lc 9, 19). Dans sa confession de foi, Pierre utilise, nous
l'avons vu (chap. 9), d'autres titres plus
nobles : Messie, Fils du Dieu vivant. Les efforts pour résumer le mystère de
Jésus en lui donnant des titres qui interprétaient sa mission et sa nature
se poursuivirent après Pâques. À partir de là, trois titres fondamentaux
ressortent : Christ (Messie),
Kyrios (Seigneur),
Fils de Dieu.
En tant que tel, le premier titre était à peine compréhensible hors de la
sphère sémitique. Il n'a pas tardé à être abandonné comme tel en se fondant
avec le nom de Jésus : Jésus Christ. Le terme
interprétatif est devenu un nom et ce passage au nom recèle aussi un message
plus profond : il ne fait qu'un avec son ministère, sa mission et sa
personne ne peuvent être dissociées. Sa mission est ainsi devenue une partie
de son nom, et ce à juste titre.
Restaient alors les deux titres Kyrios et Fils, qui allaient tous les
deux dans la même direction. Au fil du développement de l'Ancien Testament
et du judaïsme primitif, observe Benoît XVI, le mot « Seigneur » était devenu une désignation de
Dieu, faisant ainsi passer Jésus dans la communion ontologique avec Dieu
lui-même, l'authentifiant comme le Dieu vivant désormais présent pour nous.
De même, l'expression « Fils de Dieu » le reliait à l'être de Dieu lui-même.
De quelle nature allait être ce lien ontologique ? Ce problème devait
nécessairement donner lieu à des débats laborieux dès lors que la foi
voulait aussi faire la preuve de sa raison et qu'elle aspirait à une
connaissance claire. Est-il fils en un sens dérivé, celui d'une proximité
particulière avec Dieu ? Ou bien l'expression indique-t-elle qu'en
Dieu lui-même il y a le Père et le Fils ? Qu'il
est vraiment « l'égal de Dieu », vrai Dieu né du vrai Dieu ? Le premier
concile de Nicée (325) a exprimé le résultat de
cette recherche laborieuse par le mot homoousios (« consubstantiel »
« de même substance »), le seul terme philosophique passé dans le Credo. Et
ce terme philosophique sert à conforter la pertinence de la parole biblique.
Il veut nous dire que si les témoins de Jésus proclament que Jésus est « le
Fils », ils ne le font pas dans le sens mythologique ou politique, les deux
interprétations suggérées par le contexte de l'époque. Il faut le comprendre
au pied de la lettre : oui, en Dieu lui-même a éternellement lieu le
dialogue du Père et du Fils, qui sont vraiment le même et unique Dieu dans
le Saint-Esprit.
Les titres christologiques de majesté que nous rencontrons dans le Nouveau
Testament ont donné lieu à une abondante littérature. Mais la discussion sur
ce sujet n'entre pas dans le cadre de ce livre. Celui-ci cherche à
comprendre le chemin de Jésus sur terre et sa prédication et non pas
l'élaboration théologique dont il a fait l'objet dans la foi et la pensée de
l'Église primitive. En revanche, souligne Benoît XVI, nous devons regarder
d'un peu plus près les termes utilisés par Jésus pour
se désigner lui-même dans les Évangiles. Il y en a deux. D'un côté il
se nomme avec prédilection « Fils de l'homme »,
de l'autre on trouve des textes, en particulier dans l'Évangile de Jean,
dans lesquels il parle simplement de lui comme le «
Fils ». Quant au titre de « Messie », Jésus ne se l'est jamais
appliqué, et celui de « Fils de Dieu » se trouve dans sa bouche dans
quelques passages de l'Évangile de Jean. Quand on lui donne des titres
messianiques ou qu'on utilise des formules apparentées - comme, d'un côté,
dans l'épisode de l'expulsion des démons, ou de l'autre dans la confession
de foi de Pierre -, il enjoint à ses disciples de se taire. Il est vrai
qu'au-dessus de la croix est ensuite inscrit — cette fois publiquement pour
le monde entier — le titre du Messie : Roi des Juifs. Et s'il peut figurer
dans les trois langues du monde de l'époque (cf. Jn 19,
19-20), c'est que les malentendus qu'il pouvait susciter sont
désormais écartés. La croix en tant que trône donne au titre sa bonne
interprétation. Regnavit a ligno Deus - Dieu règne par le « bois »,
c'est ainsi que l'Église antique a chanté cette nouvelle royauté.
à suivre... La prochaine page sera consacrée au premier
titre que Jésus a utilisés pour lui-même d'après les Évangiles :
Le Fils de
l'homme.
Tous les articles sur le livre
►
"Jésus de Nazareth"
Sources: www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.01.2008 - BENOÎT XVI
- T/J.N. |