'Le carême est une sorte de cure de
désintoxication' par Mgr Cattenoz |
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Le 02 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Mgr Cattenoz : Que l’Esprit qui "conduisit Jésus au désert", nous y conduise
également, nous assiste dans le combat contre le mal et nous prépare à
célébrer Pâques, avec un esprit renouvelé !
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Jésus au désert -
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'Le carême est une sorte de cure de désintoxication'
Mot de l’évêque - Eglise d’Avignon n°47 - Mars 2009
Le 02 mars 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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En ces premiers jours du carême, revenons au Jourdain, Jésus arrive, Il
prend place au milieu des pécheurs pour faire corps avec eux. Il porte
dans son cœur un grand désir, celui-là même qui l’a conduit à venir
partager notre aventure humaine : nous permettre de retrouver le chemin
du cœur de Dieu. Les mots d’Isaïe montent sur ses lèvres : "Il a pris
sur lui nos infirmités, il s’est chargé de nos maladies". Il fait corps
aussi avec l’amour de miséricorde qui habite le cœur du Père :
bouleversé de voir les hommes refuser son projet divin, son amour de
création est devenu amour de miséricorde et il a tant aimé le monde
qu’il lui a donné son Fils. Il sera l’agneau immolé qui portera le péché
du monde. Blessé, il continuera d’aimer et de son cœur transpercé
jailliront les sources de la vie, les sources de l’Amour.
Au moment même où il remonte de l’eau, Jésus voit les cieux se déchirer,
Il voit l’Esprit descendre et demeurer sur lui. Plus rien ne sera comme
avant, l’Esprit qui planait sur le tohu-bohu à l’aube de la Création est
de nouveau donné au monde pour mettre en œuvre le renouvellement de la
Création. Il en sera le maître d’œuvre pour bâtir le Corps du Christ,
l’Église qui, au dire de saint Épiphane, demeure la fin du projet
créateur. Enfin, le Père se fait entendre pour nous dire : "Celui-ci est
mon Fils Bien-Aimé en qui j’ai mis tout mon amour". Jésus vient de vivre
une véritable investiture messianique, désormais il peut partir "porter
la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux
aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés et
proclamer une année de grâce du Seigneur".
Pourtant, au lieu de commencer sa mission, il obéit à une motion de
l’Esprit Saint et se retire dans le désert où il demeure pendant
quarante jours, jeûnant, priant, vivant une lutte violente avec Satan.
Tout cela dans la solitude et le silence. Au terme de cet exode au
désert, saint Marc nous dit : "Il était avec les bêtes sauvages et les
anges le servaient". Le nouvel Adam est là, entouré de toute la création
matérielle symbolisée par la présence des bêtes sauvages et de toute la
création spirituelle symbolisée par la présence des anges qui le
servent. Alors, il peut commencer sa mission. [ Hier le pape Benoît XVI
commentant les lectures lors de la prière de l'Angelus,
nous disait : "Les anges servent Jésus, qui est certainement
supérieur à eux, et sa dignité est ici, dans l'Évangile, proclamée de
manière claire, si toutefois discrète". Et Benoît XVI continuait :
"En effet, même dans une situation d'extrême pauvreté et d'humilité
lorsqu'il est tenté par Satan, Il reste le Fils de Dieu, le Messie, le
Seigneur". ]
Tout au long de l’histoire, des hommes et des femmes ont choisi d’imiter
Jésus et de se retirer pour vivre dans le désert. En orient, ils se
retiraient dans les déserts d’Egypte ou de Palestine ; en occident, où
il n’existait pas de déserts, ils se retiraient dans des lieux isolés,
des montagnes ou des vallées à l’écart du monde à l’image de saint Gens
se retirant dans les monts du Vaucluse.
Mais l’invitation à suivre Jésus dans un temps de désert signifie faire
un peu de vide et de silence autour de nous, retrouver le chemin de
notre cœur, nous soustraire au vacarme et aux sollicitations
extérieures, pour entrer en contact avec Celui qui est venu faire sa
demeure au plus profond de notre être.
Le carême est ce temps privilégié pour vivre un temps de désert, une
sorte de cure de désintoxication. La pollution provoquée par certaines
de nos usines n’est pas, en effet, la seule pollution qui existe. Il
existe bien d’autres pollutions liées à tous les esclavages dans
lesquels nous enferme le monde matérialiste et technique. Nous sommes
tous un peu étourdis par le bruit du monde qui nous entoure. L’homme est
capable d’envoyer ses sondes jusqu’à la périphérie du système solaire
mais il ignore le plus souvent ce qu’il y a dans son propre cœur.
Comment vivre ce carême ? Etant donné que nous ne pouvons pas aller au
désert, nous devons faire un peu de désert au-dedans de nous. Saint
François d’Assise nous fait à cet égard, une suggestion pratique. "Nous
avons, disait-il, un ermitage toujours avec nous, où que nous allions,
et chaque fois que nous le souhaitons nous pouvons nous y enfermer comme
des ermites. L’ermitage est notre corps et l’âme est l’ermite qui y
habite !". Nous pouvons entrer dans cet ermitage "portable" sans attirer
l’attention de quiconque, même dans un bus bondé. Le tout est de savoir
de temps à autre "rentrer en nous-mêmes".
Que l’Esprit qui "conduisit Jésus au désert", nous y conduise également,
nous assiste dans le combat contre le mal et nous prépare à célébrer
Pâques, avec un esprit renouvelé !
Mgr Jean-Pierre Cattenoz
Avignon : un évêque offensé,
une Église blessée
L'affaire de la levée des excommnications
des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X a été sans aucun doute le
prétexte pour certains de contester en plein jour l'autorité du Pape
(Autriche, Allemagne) mais également celle de leur évêque (Mgr
Cattenoz,
Mgr Castet). Sur Liberté Politique, Philippe de Saint-Germain
revient sur la soit-disant "situation de
blocage" que traverse le diocèse d'Avignon.
"Pour Mgr Cattenoz, la priorité des priorités, c’est
l’évangélisation. « Je ne suis pas un préfet catholique d’un
diocèse en perdition » a-t-il l’habitude de dire.
Dans un diocèse en panne de vocations, où les communautés religieuses
vieillissent et disparaissent, le temps n’attend pas.
L’archevêque appelle des communautés nouvelles, et attire à lui des
prêtres étrangers. Les nouveaux arrivants viennent du Brésil,
d’Espagne, d’Afrique, de Pologne, mais aussi de France
(Chemin néocatéchuménal, congrégation Saint Jean)… Sans
prendre beaucoup de gants, il redessine la carte paroissiale du diocèse,
déplace des prêtres, implante ces communautés (souvent dans des
quartiers difficiles ou à l’abandon), leur confie même des paroisses.
Bousculé, une partie du clergé local rechigne. Officiellement, un majorité
de prêtres se réjouit du sang frais qui arrive dans le diocèse, mais c’est
le rythme imposé qui ne plaît pas (...)
Mgr Cattenoz a tranché : ne pas attendre. Le résultat est là : sur
85 prêtres en activité, 28 séminaristes sont incardinés dans le diocèse
(dont 8 Vauclusiens). Combien de diocèses peuvent en dire autant ?
(...)
L’affaire est grave : cette division blesse l’Église
et révèle les faiblesses de quelques catholiques, incapables de renouveler
leur mode de penser et d’agir en communion avec d’autres chrétiens qui ne
partagent pas leur sensibilité, certains préférant mettre en péril l’unité
de leur communauté plutôt que de changer leurs habitudes.
« Là où est l’évêque, là est l’Église » disait saint
Ignace d’Antioche. On ne critique pas un évêque comme on critique un
sous-préfet. Que l’on soit ou non d’accord avec lui, que sa personnalité
soit ou non difficile à supporter, il est le successeur des
apôtres, institué pour être le médiateur de la grâce du Christ
(...)
Le devoir d’un catholique est d’obéir. Si un désaccord
survient avec l’évêque de son diocèse sur ce pour quoi il a autorité, il est
légitime de débattre, mais il existe des instances de conseil et des
procédures prévues pour cela (...) Jeter sur la place publique son
désaccord avec son évêque est une atteinte très grave à l’unité de l’Église
et une source de scandale, surtout de la part de prêtres
(...) Certes un des prêtres démissionnaires affirme n’avoir pas voulu
divulguer leur décision. On peut cependant s’étonner de la facilité avec
laquelle l’information s’est répandue, et le retentissement qui lui a été
donnée. Mais publique ou pas, la manœuvre est une provocation. Affirmer dans
La Croix que « la situation est bloquée » trahit une volonté de
déstabilisation peu spirituelle. Les mots employés évoquent davantage la
rhétorique politique que le service du bien commun (...)
Dans un diocèse qui s’étiole, un jeune évêque renverse les
perspectives. Priorité à l’annonce de Jésus-Christ, à la visibilité de
l’Évangile. L’Église locale ne peut se contenter de survivre avec des
fonctionnaires du culte, distribuant baptêmes et enterrements (...)
Partout, pour que la greffe prenne, il faut du temps et de l’attention,
l’évêque « envoyé par le Père pour gouverner sa famille » (Lumen gentium,
28) ne peut l’oublier. Le style du gouvernement de Mgr Cattenoz
pourra toujours faire débat, et faire religieusement débat, c’est ce qu’il
dit et ce qu’il veut comme successeur des apôtres qui fait autorité. Là où
est l’évêque, là est le Christ (...)"
Philippe Carhon - (lesalonbeige)
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Sources : diocese-avignon-
(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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02.03.2009 -
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