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Le pape Benoît XVI veut il mettre fin aux abus?
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ROME, le 01 novembre 2006 -
(E.S.M.) - Discours d'ouverture du Colloque organisé à
l'occasion de la Célébration du Jubilé d'Or de « l'Institut
Supérieur de Liturgie » de « l'Institut Catholique de Paris », qui
se tenait du 26 au 28 octobre 2006.
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Le cardinal Francis ARINZE
Le pape Benoît
XVI veut il mettre fin aux abus?
Une phrase capitale du discours du cardinal Arinze, Préfet de la
Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, est sans
conteste :La célébration d'un jubilé comme celui-ci (...) nous offre aussi
l'opportunité de mener une réflexion, en vue d'un
réexamen des orientations.
Bien sûr cela est dit très
pudiquement et il est à espérer que la vingtaine d'évêques français,
présents à ce jubilé, a bien perçu le message.
Quelle clarté, quelle
netteté, quelle fermeté, nous sommes loin de la langue de bois et des
discours confus de certaines "Excellences" ! (C'est idiot, mais cela me fait
penser à la fable du Loup et de l'Agneau version La Fontaine, et version
revue et corrigée en langage "moderne" : exactement la même différence entre
les deux !)
Et en même temps, quelle bonté... Cela me fait penser à
notre Saint Père Benoît XVI, c'est la même façon de s'exprimer...
Ce document introuvable dans aucun
grand organe de presse - français - ni sur les sites religieux français
(n'est-ce pas curieux ?) qui a été prononcé il y a maintenant quatre jours.
Il doit être largement diffusé autour de nous et aussi en l'envoyant sur les
sites des diocèses de France. Le cardinal a, sans doute par une formule
rhétorique, dit qu'il ne s'adressait pas spécialement à la France, mais
celle ci était quand même visée et on imagine, en effet, la tête de la
vingtaine d'évêques présents qui ne s'attendaient probablement pas à une
telle mercuriale.
(propos de
Sursum corda dans le forum catholique qui fut le premier à diffuser le
texte.)
Avant de lire le Discours
du cardinal Arinze voici une citation de celui qui est devenu Benoît XVI:
"À l’époque, dit il, où le nouveau missel n’avait pas encore paru,
mais où l’ancien était déjà traité d’« ancien », on n’eut plus conscience
qu’il y a un « rite », c’est-à dire une
forme liturgique préétablie, et que la
liturgie n’est
elle-même que parce que ceux qui célèbrent ne peuvent en disposer à leur
guise. Même les nouveaux livres officiels, si bons soient-ils par
bien des côtés, laissent ici et là trop apparaître une planification
professorale délibérée, et renforcent l’idée qu’un livre liturgique peut
être « fait », comme n’importe quel autre livre.
Cardinal Joseph Ratzinger,
La célébration de la foi, 1981
Discours d'ouverture du Colloque
organisé à l'occasion de la Célébration du Jubilé d'Or de « l'Institut
Supérieur de Liturgie » de « l'Institut Catholique de Paris », le 26 octobre
2006 - Cardinal Francis ARINZE
« L'horizontalisme, qui
conduit le peuple à se célébrer lui-même au lieu de célébrer les Mystères du
Christ, a des conséquences néfastes pour la foi catholique et le culte »
1. Bienheureuse célébration.
Temps de Grâce.
Dieu soit loué pour la célébration de ce
cinquantième anniversaire de la vie et du service de « l'Institut Supérieur
de Liturgie ». Durant ces cinquante ans, l'Institut a offert à l'Eglise une
contribution importante et significative à la réflexion, à la vie et à la
formation dans le domaine de la Liturgie. Nous prions le Seigneur Jésus de
bien vouloir bénir et récompenser tous ceux qui, dans le passé, ou de nos
jours, ont prêté ou prêtent encore leur concours à cette section importante
de l'Institut Catholique de Paris. La Congrégation pour le Culte Divin et la
Discipline des Sacrements adresse ses plus chaleureuses félicitations à cet
Institut. La célébration d'un jubilé comme celui-ci n'est pas seulement une
occasion pour rendre grâce, mais elle nous offre aussi
l'opportunité de mener une réflexion, en vue d'un réexamen des
orientations, afin de tracer clairement la route qu'il convient de
suivre, et prendre des résolutions pour le futur. Nous
aborderons quelques thèmes au sujet desquels on peut penser qu'un Institut
Supérieur de Liturgie semblable à celui-ci pourrait s'efforcer de rendre
certains services. Il est important de montrer un chemin de lumière dans les
différents domaines qui constituent la Liturgie. A ce titre, comme nous le
verrons, l'ars celebrandi et l'homélie méritent qu'on y prête une attention
particulière. De même, dans le cadre de l'ecclésiologie de communion, il
importe de souligner avec clarté les rôles assumés par le prêtre et l'Evêque
diocésain. Après avoir évoqué ces différents points, nous serons en mesure
de présenter, en conclusion, une liste des principaux services qu'on
pourrait attendre d'un Institut de Liturgie.
2.
Montrer un chemin de lumière dans le domaine de la
Liturgie
Tout d'abord, l'un des devoirs d'un Institut
Supérieur de Liturgie est d'être comme un phare qui désigne un chemin de
lumière en matière de Liturgie. Assumer une telle fonction permet à la fois
d'informer et aussi de former des responsables, qui soient capables
d'apprécier à leur juste valeur les richesses contenues dans le culte public
de l'Eglise, et qui, de surcroît, soient prêts à les partager avec les
autres. Cela permet d'éclairer et de mieux expliciter le lien étroit qui
existe entre la théologie et la liturgie, entre la foi de l'Eglise et la
célébration des Mystères du Christ, entre la lex credendi et la lex orandi.
il est vrai qu'un Institut Supérieur de Liturgie doit promouvoir la
recherche. Toutefois, avant tout, il convient qu'il
établisse ses travaux sur les bases solides et durables de la foi, de la
Tradition de l'Eglise et sur l'héritage, qui est présent dans les textes,
les gestes et les attitudes liturgiques. Un tel Institut doit
donc être heureux de considérer que la sainte Liturgie est un don que nous
recevons du Christ par l'Eglise. De fait, la sainte
Liturgie n'est pas une chose que l'on invente. Elle comprend, en
effet, des éléments immuables, qui proviennent de notre Sauveur Jésus
Christ, comme les éléments essentiels des Sacrements, et aussi des éléments
variables, qui ont été soigneusement transmis et conservés par l'Eglise.
Beaucoup d'abus, dans le domaine de la Liturgie , ont pour origine, non pas
la mauvaise volonté, mais l'ignorance, « puisqu'on rejette
généralement ce dont on ne perçoit pas le sens plus profond, et dont on ne
connaît pas l'ancienneté » (Redemptionis
Sacramentum, 9). Ainsi, certains abus
ont-ils pour origine la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à
la créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté, ou encore à cette
erreur qui a pour nom: « horizontalisme
», qui consiste à placer l'homme au centre
de la célébration liturgique au lieu de porter son attention vers le haut,
c'est-à-dire vers le Christ et ses Mystères. On dissipe les ténèbres
grâce à la lumière, et non par des condamnations verbales. C'est pourquoi,
notamment, un Institut Supérieur de Liturgie doit avoir le souci de former
des experts dans la meilleure et authentique tradition théologico-liturgique
de l'Eglise. Il les forme donc à l'amour de l'Eglise et de son culte public,
et il leur enseigne à suivre les normes et les orientations données
par le Magistère. De même, un tel Institut
prévoit aussi des cours appropriés pour ceux qui veulent promouvoir la
formation permanente des clercs, des personnes consacrées et des fidèles
laïcs. Comme le Pape Jean-Paul Il l'écrivait à l'Assemblée Plénière de la
Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, un mois
avant sa mort: «I1 est urgent que dans les communautés paroissiales, dans
les associations et dans les mouvements ecclésiaux on assure des cours
appropriés de formation, afin que la Liturgie soit mieux connue dans toute
la richesse de son langage et qu'elle soit vécue dans toute sa plénitude.
Dans la mesure où cela sera fait, le résultat en sera des bienfaits qui se
révéleront dans la vie personnelle et communautaire »
(Lettre du Pape Jean-Paul Il
au Cardinal Arinze, 3 mars 2005, n. 5).
3.
La promotion de l'ars celebrandi
Une solide base
théologico-liturgique, une formation de qualité dans le domaine de la foi,
et le respect du caractère propre de la Liturgie ont pour conséquence de
favoriser cette réalité qui a pour nom : « l'ars celebrandi » ; de fait,
celui-ci sera promu non seulement par le prêtre célébrant, mais aussi par
tous ceux qui prennent part aux actions liturgiques,: tout d'abord, le
diacre, mais aussi les servants d'autel,
les lecteurs,
ceux qui dirigent le chant et toute l'assemblée qui participe à
l'action liturgique. L'ars celebrandi est fondée sur la vérité théologique
que le Concile Vatican Il exprime en ces termes : « la Liturgie est
considérée à juste titre comme l'exercice de la fonction sacerdotale de
Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est
signifiée par signes sensibles, est réalisée d'une manière propre à chacun
d'eux, et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps
mystique de Jésus Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres » (Sacrosanctun
Concilium, 7). Un Institut
de Liturgie devrait aider chaque personne, qui participe à une célébration
liturgique, à apprécier cette vérité. Cela concerne en tout premier lieu le
prêtre célébrant ou l'Evêque. Si ces derniers sont suffisamment insérés dans
la compréhension des célébrations liturgiques qui ont pour Tête le Christ,
s'ils respectent l'Ecriture, la Tradition, les fondements historiques des
textes sacrés et les richesses théologiques des expressions liturgiques,
alors tout cela aura pour résultat bénéfique de manifester d'une manière
admirable l'ars celebrandi. Les célébrations
liturgiques manifesteront la splendeur de la foi de l'Eglise ; elles
nourriront la foi des participants ; elles écarteront de cette foi la
torpeur et l'indifférence ; et elles enverront les fidèles à la maison avec
la résolution ardente de vivre une vie vraiment chrétienne et de répandre
partout la Parole de Dieu. Nous sommes alors bien loin de cette froideur, de
cet horizontalisme qui met l'homme au centre de l'action liturgique, et
aussi parfois de ce maniérisme ouvertement égocentrique que nos assemblées
du dimanche sont parfois obligées de subir. La Lettre du Pape Jean-Paul ll,
déjà mentionnée (n. 3), de même que le Synode es Evêques d'octobre 2005 -
Les 50 propositions (voir Prop. 25) ont
tous les deux souligné l'importance de l'ars celebrandi.
4.
L'homélie
Le Concile Vatican II dit
que « l'homélie est fortement recommandée comme faisant partie de la
liturgie elle-même » (Sacrosanctum Concilium, 52). Dans
l'homélie, le pain de la Parole de Dieu est distribué aux fidèles.
Les Saintes Écritures sont mises en relation avec les réalités de la vie
dans le monde d'aujourd'hui. Et il est vrai qu'une bonne homélie, bien
préparée, remplit d'ardeur les cœurs des fidèles qui l'ont écoutée,
c'est-à-dire de ce « feu» dont parle l'Évangile des deux disciples d'Emmaüs
(cf. Lc 24, 32). Malheureusement, beaucoup d'homélies, prononcées par des
prêtres ou des diacres, n'atteignent pas ce but tant désiré. Certaines
d'entre elles ressemblent pour une bonne part à des discours marqués par des
considérations d'ordre sociologique, psychologique, ou, dans un style encore
pire, politique. Ces homélies ne sont pas assez
enracinées dans la Sainte Écriture, les textes liturgiques, la Tradition de
l'Eglise et une théologie solide. Dans certains pays, il y a des
gens qui n'apprécient pas le fait que l'homélie, durant la célébration du
Sacrifice eucharistique, soit un ministère pastoral réservé aux seuls
ministres ordonnés : le diacre, le prêtre et l'Evêque. Or, il est vrai que
les fidèles laïcs, s'ils peuvent très bien assurer la catéchèse en dehors de
la Messe , ne sont néanmoins pas habilités à prononcer l'homélie, pour
laquelle il est requis de recevoir l'ordination. Un Institut Supérieur de
Liturgie peut donc aider à diffuser de justes convictions au sujet de
l'homélie. Il peut aider à créer un climat d'opinion pour des homélies où le
Peuple de Dieu pourrait trouver une nourriture spirituelle plus
substantielle. A ce sujet, il convient de rappeler que, pour de nombreux
catholiques, l'homélie est probablement la seule formation permanente
religieuse et catéchétique qu'ils reçoivent durant la semaine (cf. Lettre du
Pape Jean-Paul II, n. 4;
Synode des Evêque
d'octobre 2005, Prop. 19).
5. Le rôle
liturgique du prêtre
Il est essentiel pour un Institut
Supérieur de Liturgie de préciser clairement quel est exactement le rôle du
prêtre dans la sainte Liturgie. Le Concile Vatican Il dit, en effet, que «
le renouveau de l'Eglise entière dépend pour une grande part du ministère
des prêtres animé par l'Esprit du Christ » (Optatam
Totius, préambule). Le sacerdoce commun de tous les
baptisés et le sacerdoce ministériel des prêtres ordonnés proviennent du
Christ lui-même. Or, si dans la constitution hiérarchique de l’Eglise, on
confond les rôles des uns et des autres, cela provoque toujours des
dommages. De plus, une telle position ne contribue pas à promouvoir le
témoignage rendu au Christ, ni la sainteté du clergé et des fidèles laïcs.
Enfin, ni les tentatives de cléricalisation des laïcs, ni les efforts en vue
d'une laïcisation du clergé ne peuvent être porteurs des grâces divines. Le
Concile 'Vatican II dit que « dans les célébrations liturgiques, chacun,
ministre et fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et
totalement ce qui lui revient en vertu de la nature des choses et des normes
liturgiques » (Sacrosanctum Concilium, 28). C'est donc faire preuve de
fausse humilité et d'une conception inadmissible de la démocratie ou de la
fraternité, pour un prêtre, que d'essayer de partager le rôle qu'il exerce
dans la liturgie en tant que prêtre, et qui lui est donc strictement
réservé, avec les fidèles laïcs. Ainsi, il n'est pas superflu d'affirmer
qu'un Institut Supérieur de Liturgie, comme toute faculté de théologie,
devrait aider le peuple à comprendre que le sacerdoce ministériel est une
partie intégrale et constitutive de la structure de l'Eglise, et que, par
conséquent, nous avons absolument besoin de prêtres ordonnés pour célébrer
la sainte Messe, pour absoudre les fidèles de leurs péchés au moyen du
Sacrement de Pénitence, et pour donner l'Onction des Malades à ceux qui en
ont besoin (cf. Tc 5, 14-15). De plus, étant donné que l'on constate que les
gens, qui viennent nombreux aux célébrations des mariages et des
funérailles, peuvent en tirer de grands bienfaits sur le plan spirituel, il
faut donc affirmer que, notamment dans ces cas, nous avons besoin de prêtres
pour célébrer le Sacrifice eucharistique, pour adresser des paroles
empreintes de spiritualité dans des homélies de qualité à des personnes,
dont un certain -nombre participe rarement à la Messe , pour les bénir, et
donc, pour être un signe montrant que l'Eglise est près d'eux comme une
pierre milliaire posée sur le chemin de leur vie. De plus, et sans aucun
doute, il est nécessaire que le sacerdoce du prêtre ne se borne pas à
l'exercice de simples fonctions liturgiques, mais que ses activités
ministérielles proviennent de son cœur de père spirituel et que, par
conséquent, sa présence pastorale constitue une nourriture spirituelle pour
le peuple. Si l'on affaiblit le rôle du prêtre ou si on ne l'apprécie pas,
une communauté locale catholique peut dangereusement sombrer dans l'idée
qu'il est possible d'envisager une communauté sans prêtre. Or, une telle
pensée n'est pas conforme avec la conception authentique de l'Eglise
instituée parle Christ. Si un diocèse ne dispose pas d'un nombre suffisant
de prêtres, des initiatives devraient être prises pour les faire venir
d'ailleurs, pour encourager les vocations sacerdotales locales, et pour
maintenir vive, dans le peuple, cette « faim » authentique d'avoir des
prêtres à son service (cf Jean-Paul II,
Ecclesia de Eucharistia, 32}:
Les membres non ordonnés du Peuple de Dieu, à qui on assigne certaines
fonctions en l'absence d'un prêtre, doivent faire un effort tout particulier
pour conserver une telle «faim». Et ils devraient résister à la tentation
qui consiste à essayer de persuader les fidèles qu'ils doivent s'habituer à
les considérer comme des substituts des prêtres (cf. op. cit., 33)* Il n'y a
pas de place dans l'Eglise catholique pour la création d'une sorte de « laïc
cléricalisé » parallèle (cf.
Redemptionis Sacramentum, 149-153, 165)
De leur côté, les prêtres devraient montrer explicitement qu'ils sont
heureux dans leur vocation, ce qui va de pair avec une conscience très
claire de leur identité dans le cadre de leurs fonctions liturgiques. Si les
prêtres célèbrent les saints Mystères avec foi et dévotion, et conformément
aux livres approuvés, leur témoignage constitue alors une vraie prédication
en faveur des vocations au sacerdoce, D'un autre côté,
les jeunes ne désireront pas se joindre à un groupe de clercs, qui semblent
incertains de leur mission, qui critiquent leur Église et lui désobéissent,
et qui célèbrent leurs propres « liturgies » conformes à leurs choix
personnels et à leurs théories. En conclusion, un Institut
Supérieur de Liturgie et une faculté de théologie sont des instruments
précieux dont l'Eglise dispose pour la diffusion d'une théologie correcte
sur le prêtre en tant qu'instrument du Christ dans la sainte Liturgie.
6. Le rôle de l'Evêque
Il est
évident que la communion ecclésiale doit signifier communion avec l’Evêque
diocésain et entre les Evêques et le Pape. Dans le diocèse, l'Evêque est le
premier dispensateur des Mystères du Christ. Il le modérateur, le promoteur
et le gardien de toute la vie liturgique de l'Eglise diocésaine (cf.
Christus Dominus 15 ; CIC, can. 387 ;
Redemptionis Sacramentum, 19). L'Evêque dirige l'administration des
sacrements, en particulier celle de la Sainte Eucharistie. Quand il
concélèbre dans sa cathédrale en compagnie de ses prêtres, avec l'assistance
des diacres et des ministres de rang inférieur, et avec la participation du
saint Peuple de Dieu, on est alors en présence de « la principale
manifestation de l'Eglise » (Sacrosanctun
Concilium, 41). Les facultés
catholiques de théologie, les instituts liturgiques et les centres pastoraux
ont pour vocation d'aider l'Evêque, en tant que Pasteur du diocèse. Ils
coopèrent aussi d'une manière appropriée avec la Conférence des Evêques et
le Siège Apostolique, et ils aident à expliquer
et à diffuser les documents et les instructions émis par ces différentes
instances. Ils constituent évidemment de précieux conseillers
pour l'Evêque diocésain, les Conférences des Evêques et le Saint-Siège. Du
fait de leurs compétences, ils aident le peuple à
comprendre que la sainte Liturgie n'est pas un domaine où règne la
libre recherche mais qu'elle est bien la prière officielle et
publique de l'Eglise dont le Pape et les Evêques sont en premier lieu les
responsables. Un institut catholique ou une faculté de théologie légale
comprend alors qu'il ne convient pas d'emprunter
une voie parallèle à celle de l'Evêque ou du Saint-Siège, ou bien
de se considérer comme un observateur indépendant
ou critique. A ce sujet, nous devons
remercier « l'Institut Supérieur de Liturgie » pour le rôle positif qu'il a
joué durant un demi-siècle dans l'Eglise, en vue de la promotion de la
sainte Liturgie et de la communion ecclésiale. Ces propos nous conduisent à
la conclusion, qui comportera une liste des quelques services qu'on pourrait
attendre de la part d'un Institut Supérieur de Liturgie.
7.
Les quelques services qu'on peut attendre de la
part d'un Institut Supérieur de Liturgie
A partir de ce
qui vient d'être dit, on peut en conclure qu'un Institut Supérieur de
Liturgie devrait être une maison où règnent la lumière et l'amour. Il
devrait donc préparer des experts aptes à informer et à donner eux-mêmes une
formation en matière liturgique. Par conséquent, il lui revient de susciter
auprès du peuple la foi et l'amour de l'Église, de telle sorte qu'il puisse
apprécier que « les normes liturgiques sont une
expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ;
tel est leur sens profond. La Liturgie n'est jamais la propriété de
quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle son célébrés
» (Ecclesia
de Eucharistia, 52).
Cela signifie que les instituts d'études liturgiques devraient mettre à la
disposition des fidèles les moyens nécessaires pour qu'ils soient capables
de rejeter la banalisation, la désacralisation et sécularisation.
L'horizontalisme, qui conduit le peuple à se célébrer lui-même au lieu de
célébrer les Mystères du Christ, a des conséquences néfastes pour la foi
catholique et le culte, et c'est pourquoi il doit absolument être évité. Les
instituts liturgiques devraient aussi aider le peuple à mieux apprécier le
lien existant entre, d'une part, la célébration du Sacrifice eucharistique
et, d'autre part, le respect et l'adoration envers la Sainte Eucharistie en
dehors de la Messe , en favorisant des pratiques telles que la visite du
Saint-Sacrement, la Bénédiction eucharistique, l'Adoration eucharistique,
les Processions ou les Congrès eucharistiques (cf
Redemptionis Sacramentum, nn. 129-145).
Un Institut tel que le vôtre exerce une grande influence, du fait de
l'orientation et de l'esprit de ceux qui y étudient, de ses publications, et
aussi à cause de son autorité morale lorsqu'il transmet ses idées et ses
réflexions aux centres liturgiques et pastoraux diocésains, ainsi qu'aux
maisons d'éditions. Cette influence s'étend au-delà de la France, et atteint
les villages de l'Afrique, de l'Asie et du Pacifique. Un Institut Supérieur
de Liturgie doit constituer une aide efficace pour l'Évêque, pour la
Conférence des Évêques et pour le Saint Siège, en ce qui concerne la
formulation des directives en matière de liturgie et l'articulation de la
théologie sous-jacente aux rites liturgiques. Puisque « la Liturgie est le
sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où
découle toute sa vertu » (Sacrosanctun
Concilium, 10), personne ne
peut manquer de considérer l'importance de l'apostolat d'un institut
d'études liturgiques. Cher « Institut Supérieur de Liturgie », je t'adresse
tout mes meilleurs veux à l'occasion de tes cinquante ans ! Par
l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Notre- Seigneur, dont
nous célébrons les mystères dans la liturgie, puisse cet institut et tous
ceux qui, semblables à lui, sont répandus dans le monde entier, croître en
efficacité et dans son amour de l'Eglise, dans l'accomplissement de sa haute
vocation et de sa noble mission.
+
Cardinal Francis ARINZE
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ici. Repères:
Benoît XVI va prendre des mesures concernant la célébration de la liturgie:
►
Benoît XVI
Sources:
E.S.M./ SSM
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.11.2006 - BENOÎT XVI - Liturgie |