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19 Avril 2005
 

Mathilde de Canossa, héroïne de la liberté de l'Église

 

Rome, le 01 septembre 2008  - (E.S.M.) - L'héritage qu'elle nous a laissé, il y a près de mille ans, est toujours d'actualité. Car, comme les empereurs de l'époque, aussi la Chine d'aujourd’hui veut décider seule de la nomination des évêques. Une grande exposition lui est consacrée.

Mathilde de Canossa, avec à ses pieds l’empereur Henri IV et à ses côtés Hugues, l’abbé de Cluny

Mathilde de Canossa, héroïne de la liberté de l'Église

Le 01 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - L'héritage qu'elle nous a laissé, il y a près de mille ans, est toujours d'actualité. Car, comme les empereurs de l'époque, aussi la Chine d'aujourd’hui veut décider seule de la nomination des évêques. Une grande exposition lui est consacrée

par Sandro Magister

Hier, a été inaugurée une exposition consacrée à Mathilde de Canossa. Pendant l’hiver 1077, la "grande comtesse" avait hébergé dans son château les deux plus hautes autorités de l’époque, le pape Grégoire VII et l’empereur Henri IV, pour un événement capital en matière de géopolitique religieuse, décrit en ces termes par un chroniqueur de l’époque:

"Cette année-là, janvier avait apporté plus de neige que d’habitude et le froid était piquant et intense. Le pape permit à l’empereur de se présenter devant lui, les pieds nus, gelés par le froid. Celui-ci, prosterné à terre, les bras en croix, supplia: Pardonne-moi, ô père bienheureux et pieux, pardonne-moi, je t’en conjure! Le pape, le voyant pleurer ainsi, éprouva de la compassion: il le bénit et lui donna la paix. Enfin il chanta une messe pour lui et lui donna la communion".

L’exposition a été inaugurée simultanément en plusieurs endroits, ceux-là même où Mathilde a vécu: Canossa, Mantoue, Reggio Emilia et l’abbaye de San Benedetto Po, d’où la comtesse dominait la moitié de l’Italie. A sa mort, elle a légué ses possessions à l’Église de Rome. Elle repose à la basilique Saint-Pierre, dans la tombe monumentale conçue pour elle par le Bernin.

La puissance de cette femme dans l’Europe du XIe siècle était telle qu’un mythe est né à son sujet. Son soutien à la papauté face au pouvoir impérial a été décisif pour le destin de l’Europe, en ce qui concerne les rapports entre l’Église et les pouvoirs terrestres, entre Dieu et César.

Des rapports qui, à l’heure actuelle, sont toujours susceptibles de devenir conflictuels. Aujourd’hui encore, en effet, les libertés de l’Église sont contrariées et réprimées de différentes manières en de nombreux points du globe. Comme les empereurs germaniques d’il y a mille ans, par exemple, la Chine d’aujourd’hui veut décider elle-même de la nomination de ses évêques.

Rien de surprenant, donc, à ce que la présentation officielle de l’exposition ait eu lieu à Rome, dans les Musées du Vatican. Mathilde n’est ni sainte ni bienheureuse, mais elle reste une héroïne pour l’Église catholique universelle.

Les motifs de ce choix et les traits essentiels de l’histoire de Mathilde sont bien expliqués par le directeur des Musées du Vatican, le professeur Antonio Paolucci, dans un article paru dans “L’Osservatore Romano" du12 juin 2008:

L'empereur est à la porte? Faites-le attendre

par Antonio Paolucci

Mathilde a vécu au cœur de ce que les manuels appellent la "querelle des investitures". L’empereur romain germanique – la plus haute autorité politique de l’époque – entendait assurer lui-même la nomination des évêques. En cela, il était l’héritier de l’autocratie des Césars: il voulait une Église docile devant la couronne, à peine plus qu’un dicastère estimé de l’État. C’était alors le cas à Constantinople et dans l’Empire d’orient, il en sera de même pour la Russie tsariste orthodoxe jusqu’au début du XXe siècle.

L’Église de Rome, au contraire, se battait avec une ferme détermination pour l’autonomie de l’ordre ecclésial face au pouvoir politique. Entre excommunications, contestations canoniques, diètes impériales et synodes d’évêques hostiles au pape, la confrontation se transforma en lutte ouverte lorsque, en 1073, Hildebrand de Soana, un moine du sud de la Toscane, d’origine modeste, monta sur le trône de Pierre. Il prit le nom de Grégoire VII, peut-être en souvenir du malheureux Grégoire VI, que l’empereur avait déposé quelques années auparavant, le forçant à abdiquer et à s’exiler. Hildebrand était un homme d’une toute autre trempe. Il releva le défi et vainquit le jeune et impulsif empereur Henri IV.

Et voici l’affaire de Canossa. Hôte de la comtesse Mathilde dans son château situé dans les Monts Apennins de Reggio Emilia - l’abbé de Cluny est là aussi - le pape accepte le repentir de l’empereur, lui pardonne et lui donne le baiser de paix. On est le 28 janvier 1077. Mais avant d’être admis en présence du pape, Henri a dû rester longtemps devant la porte du château, en signe de pénitence, vêtu de bure, pieds nus dans la neige de cet hiver glacial qui a fait geler le Pô.

Cet épisode, vieux maintenant de dix siècles, est devenu proverbial. Aujourd’hui encore, "aller à Canossa" est synonyme de rétractation douloureuse et nécessaire. Grâce à la force extraordinaire du symbole – l’empereur s’humilie devant le pape – cet épisode a eu et continue à avoir un grand sens dans les domaines de la politique et de la propagande. Pour les catholiques, c’est l’affirmation d’un succès historique et donc d’un primat. Mais ça l’est aussi pour la partie adverse, et avec la même intensité. "Nous n’irons pas à Canossa", proclamait en 1872 le chancelier Bismarck devant le Reichstag allemand, à l’apogée du Kulturkampf, cette âpre bataille anticléricale où l’Église catholique et le gouvernement se sont affrontés.

Canossa n’est qu’un épisode dans un parcours de plusieurs siècles, marqué par beaucoup de victoires et de défaites. Grégoire VII lui-même a subi très vite la vengeance de l’empereur. Détrôné, remplacé par un antipape et contraint de fuir, il est mort en exil à Salerne en 1085. Mais le principe défendu par Grégoire VII et partagé par Mathilde était désormais entré dans l’histoire. L’autonomie de l’Église face au pouvoir politique s’est affirmée lentement, difficilement, mais irréversiblement, malgré des vagues répétées de césaropapisme, d’intégralisme et d’anticléricalisme, jusqu’à devenir une pièce maîtresse de la civilisation occidentale moderne.

L’exposition est ouverte à la visite jusqu’au 11 janvier 2009. Toutes les informations sont disponibles sur son site Internet en italien, en anglais et en allemand:

Matilde di Canossa. Il papato, l'impero

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

Sources : La chiesa.it
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité) - 01.09.2008 - T/Église

 

 

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