Benoît XVI est revenu sur certains aspects de
la doctrine |
|
Le 01 février 2008 -
(E.S.M.) -
Le Saint-Père a reçu, hier, les responsables de la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi. A cette occasion le pape Benoît XVI est revenu sur deux
documents, parus en 2007 et qui ont fait l'objet de quelques réactions au
moment de leur parution.
|
Le blason du
pape Benoît XVI
Le Magistère pontifical de Benoît XVI dans le sillon de la tradition
bimillénaire de l’Église
Le Saint-Père a reçu, hier, les responsables de la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi. A cette occasion le pape Benoît XVI est revenu sur deux
documents, parus en 2007 et qui ont fait l'objet de quelques réactions au
moment de leur parution. (voir
les articles sur la table :
Note doctrinale de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi).
Le pape en a profité pour réaffirmer le droit de l'Église à se déclarer sur
les questions de bioéthique. Pour lire le texte
intégral :
(ici)
Nous profitons de l'occasion pour donner quelques
précisions sur le rapport de réciprocité qui existe entre les fidèles et le
Magistère
Le Père Gary Devery, que nous citons, explique que le rapport de réciprocité entre les fidèles et le Magistère reflète et
correspond, dans une certaine mesure, à la fonction pastorale (plus qu’à la
personnalité) des évêques, de leurs collaborateurs et des prêtres,
c’est-à-dire la tâche de guider, nourrir et protéger le troupeau dans les
bras de l’Église universelle, en union avec Pierre, qui reçut le mandat de
“nourrir le troupeau”.
La gratitude des fidèles et des pasteurs envers le Magistère pontifical
reflète le désir de participer au mystère du Christ à travers koinonia,
leitourgia et diakonia. La tâche du Magistère consiste à transmettre,
dévoiler et protéger ce dépôt de la foi qui nous a été “transmis par les
Apôtres” (Prière eucharistique I). Le ministère du Magistère se situe au
sein de l’Église comme communauté du Peuple de Dieu : évangélisation,
catéchèse, célébration de la liturgie et des sacrements, promotion des
cultures dans le mystère du Christ et action de charité à l’égard de son
prochain. Les fidèles et les prêtres collaborent avec leur évêque pour la
réalisation de cette tâche. Ils considèrent l’évêque comme étant leur guide
dans cette mission. L’évêque assure que tout ceux qui y participent en
fonction de leurs propres talents, charismes et fonctions grandissent
ensemble dans le mystère du Christ, “chef de notre foi, qui la mène à la
perfection” (He 12,2). Chacun reconnaît que le Magistère pontifical occupe
une place particulière au sein de cette mission, car c’est lui qui nous unit
dans le service de la charité et de l’unité. Le pape Benoît XVI, au chapitre
32 de la lettre encyclique Deus Caritas Est, a saisi un aspect particulier
de ce mandat pontifical, en évoquant la création du Conseil pontifical Cor
Unum, voulu par le pape Paul VI, comme organe responsable de l’orientation
et de la coordination des services caritatifs de l’Église catholique, afin
d’assurer que le service de la charité demeure une expression fondamentale
du mystère de l’Église à tous les niveaux.
La gratitude des fidèles et des pasteurs à l’égard du Magistère pontifical
correspond à l’expérience la plus profonde du mystère pascal du Christ au
sein de l’Église. C’est la joie d’avoir reçu une nouvelle vie par Dieu à
travers l’Église. Cela veut dire connaître l’Église en établissant avec elle
un rapport plus personnel : elle est comme une mère.
L’affection collégiale, l’amour de l’Église,
l’appréciation du Magistère pontifical et son acceptation à tous les niveaux
La notion de
Magistère est assez vaste écrit pour sa part le Prof. Igor Kowalewski. Elle comprend, dans la vie de tous les jours de
l’Église, les textes pontificaux ou du Saint-Siège. Les historiens de l’Église
savent nous dire combien ils sont et quand leur nombre a augmenté
considérablement. Les canonistes et les théologiens pourront donner des
définitions juridiques et doctrinales de leur portée, de leur ‘genre
littéraire’, des règles d’interprétation et d’application des documents.
Mais ceux qui font le travail pastoral, tout d’abord les curés, parleront du
sens pratique de ces textes, c’est-à-dire de la voix de l’Église qui résonne
dans les communautés des croyants.
Je voudrais donner un exemple de la voix du Pape, qui est la voix de l’Église
indépendamment de la définition doctrinale d’un texte. Nous savons tous que,
au cours des premières années de son pontificat, Jean Paul II de vénérable
mémoire a parlé pendant trois-quatre ans du thème vaste et très important de
l’amour conjugal et du mariage: “Homme et femme il les créa”. Les
précieux textes de ses catéchèses du mercredi sont devenus un instrument de
la pastorale. Parallèlement à son encyclique “Familiaris
Consortio”, les catéchèses sont une élaboration profonde et claire de
nombreux aspects de notre humanité. Elles touchent les thèmes du sexe, de la
nudité, de la signification sponsale du corps humain, autant de sujets qui
auraient causé une tempête dans le monde et entraîné une avalanche de
critiques de la part des médias, s’ils avaient été publiés dans des
documents plus prestigieux. L’enseignement du Pape se base sur l’expérience
de personnes concrètes – d’époux chrétiens. La structure pastorale de l’Église
est la suivante: Pape — évêques — curés. Comme on avait la coutume de dire
il y a quelque temps, le Pape connaît les fidèles à travers les curés.
L’action du curé de paroisse doit donc suivre deux directions :
assurer le
lien vivant et vital des paroissiens avec le Magistère de l’Église,
d’ailleurs sans lui, l’Église enseignante ne saurait ce que les fidèles
vivent. En tout cas, on ne peut pas reléguer le curé à une fonction
bureaucratique. La structure personnelle de l’Église, la responsabilité
personnelle des pasteurs doit être une garantie de la communio et
traditio dans l’Église, dont parle Benoît XVI ce mois-ci.
Le curé est
appelé à veiller sur le troupeau qui lui a été confié et à écouter la voix
des successeurs des apôtres en leur communiquant leurs nécessités et la
réalité du Peuple de Dieu.
Changeons légèrement de sujet. La relation entre le curé et le Magistère
dépend de la vision de la paroisse. Une communauté des communautés, un corps
solide, bien compact, comme dit l’Apôtre, serait une caution du lien
organique, vivant dans l’Église. Le Saint-Père a parlé de la tradition et de
la communion dans l’Église. Tel est le rapport entre Dieu et l’homme, ce
sont les biens que l’on communique au sein l’Église et qui mènent à l’unité
et à l’amour.
L’amour de l’Église exprimé à travers l’acceptation
concrète du Magistère.
Le Magistère ne peut être compris que conformément à la vision que l’Église
a d’elle-même. L’auto communication de Dieu en Jésus-Christ est la
manifestation de son amour et de sa vérité en tant que vérité triomphante,
victorieuse et historique. Cette vérité est transmise sous la forme d’une
présence continue au sein de l’Église : le corps du Christ. Comme nous le
suggère Rahner, la nature victorieuse de cette vérité fait que l’Église ne
pourra jamais la perdre . Cela ne veut pas dire nier que l’humanité pourrait
pervertir la vérité, mais affirmer que le triomphe du Christ, selon les
paroles de Rahner, a déjà tenu compte de tout rejet envisageable et a
vraiment rédimé la liberté de l’homme et son histoire à travers la vie de
Dieu, sa vérité et son amour .
Dei Verbum, la constitution dogmatique sur la révélation divine,
souligne: “Ce que Dieu avait révélé pour le salut de toutes les nations,
il a décidé dans sa très grande bonté de le maintenir à jamais intact et de
le transmettre à toutes les générations” . Dieu a donc donné à l’Église
le don de l’infaillibilité par l’action du Saint-Esprit. Grâce à ce don, Il
a garanti au peuple de Dieu la possibilité vraie et objective de connaître
sans faille l’auto communication de Dieu.
Cette infaillibilité est partagée par l’Église tout entière, comme on déduit
clairement de
Lumen
Gentium: “La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du
Saint, [...] ne peut se tromper dans la foi”. Cette
infaillibilité est toutefois soumise au guide du Magistère vivant de l’Église.
Le Magistère est au service de la parole et son seul interprète authentique,
en vertu de l’autorité qui lui a été donnée par le Christ. Dans
l’Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien, il est écrit à ce
propos: “En vertu du mandat divin qu’il lui a été donné par l’Église, le
Magistère a comme mission de proposer l’enseignement de l’Évangile, de
veiller à son intégrité et de protéger ainsi la foi du peuple de Dieu”.
Par conséquent, en reconnaissant la nature de l’Église et sa mission de
salut, de vérité et de sauvegarde de la vérité salvifique, tous les baptisés
devraient être mus par un amour profond du mystère : l’Église comme
communion de la tête et du corps. Les fidèles sont appelés à “tendre d’un
cœur sincère vers une unité harmonieuse de doctrine, de vie et de culte
(cf. Ac 2,42)” .
La question du dissentiment peut gravement
nuire à la communion et au témoignage de l’Église. Un dissentiment qui
découle de tant d’ismes contemporains : toutes ces valeurs et ces positions
qui suivent l’exemple du libéralisme philosophique
et qui exaltent le jugement individuel par rapport à la tradition
authentique; l’influence des
moyens de communication de masse, qui essaient de limiter la portée
des déclarations de l’Église à ce que l’opinion publique considère comme
étant important et méritant d’être mentionnées; le
positivisme théologique, qui devient le héraut des doctrines qui
n’envisagent pas le charisme de l’infaillibilité et qui n’impliquent qu’une
vague autorité non obligatoire ; le relativisme,
qui ne connaît pas de certitudes et qui considère l’ego et les aspirations
individuelles comme le bien souverain. En conclusion, une compréhension
complète du salut de Dieu, de la mission du Peuple de Dieu tout entier de
réaliser ce plan et du rôle du Magistère, gardiens vigiles de cette vérité
libératrice, conduira le fidèle à une plus grande compréhension de
l’amour de l’Église et envers l’Église. Un amour qui ne peut
s’exprimer que par l’adhésion respectueuse et concrète à la fonction du
Magistère dans la vie de l’Église.
(Sources: www.vatican.va
- Prof. Rodney Moss)
Texte
original du discours du Saint Père
►
Italien -
français
Regarder la vidéo en italien
Repères :
Nous pouvons affirmer - exprime le pape Benoît XVI -
que la Tradition n'est pas une transmission de choses ou de paroles, une
collection de choses mortes, la Tradition est un fleuve vivant qui nous
relie aux origines, le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours
présentes : "La communion dans le temps : la Tradition
(Catéchèse)
"La succession assumée dans ce ministère épiscopal - a précisé le Pape
Benoît XVI - constitue la garantie de la poursuite de la tradition
apostolique. Le lien entre le collège des évêques et la communauté initiale
des Apôtres se vérifie d'abord par une continuité historique mais surtout
comme une continuité spirituelle, car la succession dans ce ministère
constitue l'espace privilégié de la transmission de l'Esprit" :
(La
tradition apostolique) et (à
travers la succession apostolique, le Christ vient à nous)
Benoît XVI déclarait que le prêtre pour être vraiment crédible, devra être
pour les fidèles un modèle d’adhésion à la sainte Tradition de l’Église
apostolique et à sa grande discipline : (ne
pas estomper l'image du curé)
L’Abbé Nicolas Bux et l’Abbé Salvatore Vitiello ont développé « La méthode
de la Tradition » à partir d'un passage de l'encyclique du pape Benoît XVI :
(Doctrine)
Pierre gardien de la communion avec le Christ :
(Tradition)
Les théologiens se sentent menacés par le Credo :
(communion avec l'Église catholique)
Aux participants à la
session plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi (31 janvier
2008 - texte original) :
[Italien]
Français
Sources: www.vatican.va
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.02.2008 - BENOÎT XVI
- T/Doctrine de la Foi |