Benoît XVI, est le pape de tous les
fidèles catholiques |
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Cité du Vatican, le 01
janvier 2008 -
(E.S.M.)
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Face à cette situation, on peut s'interroger: quel pourra être l'avenir de
la liturgie romaine en France ? Pour tenter de répondre à cette question
complexe, il convient de reprendre les termes exacts
de Benoît XVI, qui est le pape de tous les fidèles catholiques, quelle que
soit la "forme" de la liturgie dont ils se prévalent.
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Messe pontificale du
1er janvier 2008, célébrée en latin -
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Benoît XVI, est le pape de tous les fidèles catholiques
QUEL AVENIR POUR LA LITURGIE EN FRANCE ?
Dans son
Motu Proprio Summorum pontificum, le pape Benoît XVI faisait une
distinction entre la forme "ordinaire" du rite romain et la forme
"extraordinaire" de ce même rite, précisant - ce que beaucoup ne semblent
pas avoir compris - que ces deux "formes", puisqu'elles sont deux façons de
mettre en œuvre l'unique rite romain, sont les expressions
de l'unique foi de l'Église. Cependant, comme
la France est un pays qui se plaît à être compliqué, la distinction entre
forme "ordinaire" et forme "extraordinaire" ne rend pas vraiment compte de
la réalité liturgique. Pour y voir plus clair (si l'on peut dire!) il faut
apprendre à faire une distinction entre:
1. La forme "ordinaire" célébrée en latin versus ad orientem. C'est la forme voulue par le concile Vatican II et refusée
depuis plus de 40 ans par l'épiscopat français. C'est la forme issue d'une
application de Vatican II faite à la lumière d'une "herméneutique de
continuité" (cf.
Discours de Benoît XVI à la Curie Romaine). C'est la forme que les fidèles ne connaissent
pas car ils ne l'ont jamais vue en France (importante précision!); la forme
dont certains fidèles ne veulent pas car des clercs n'ayant majoritairement
aucune formation liturgique leur ont appris à la détester; la forme que la
majorité des prêtres, évêques y compris, ne savent pas célébrer et préfèrent
ignorer (cf.
Cardinal Arinze). Pour être complet, il faut encore préciser
que si cette "forme" est toujours refusée par les évêques de France, elle
est par contre en usage dans d'autres pays.
2. La forme "ordinaire" célébrée en langue courante
versus ad orientem ou versus populum
(vers le peuple). C'est une forme que l'on trouve
dans quelques paroisses et qui est en voie de développement grâce,
généralement, à la nouvelle génération de prêtres.
3. La forme "ordinaire à la française". C'est
la forme qu'aiment nos évêques et dont la promotion est faite par les
organismes officiels de "pastorale liturgique". C'est la forme que l'on
trouve dans la majorité des paroisses où l'on se prétend à tort fidèle à
Vatican II : elle se décline sous d'infinies variations toutes plus ou moins
illégitimes et dont le point commun est généralement la laideur, la
lourdeur, et l'infantilisme. De la mise en œuvre de cette "forme ordinaire à
la française" sont issus les séminaires vides, les maisons religieuses
vides, les églises vides, les équipes liturgiques inutiles, les animatrices
liturgiques présomptueuses, des secteurs paroissiaux sans avenir, les
cantiques simplets... etc.
4. La forme "extraordinaire". C'est la forme du
rite romain qui est souhaitée par des groupes de fidèles et qui peut être
légitimement célébrée lorsque ces fidèles reconnaissent l'autorité du
concile Vatican II. Si cette forme reste généralement conforme au missel dit
"de Pie V", le contexte dans lequel elle est trop souvent mise en œuvre - en
France - donne l'image d'une spiritualité du XIXème siècle dont les
composantes à la fois doucereuses et doloristes confèrent aux célébrations
une tonalité compassée quelque peu désuète suscitant, chez une majorité de
paroissiens, ni véritable ennui ni enthousiasme débordant.
Face à cette situation, on peut s'interroger: quel pourra être l'avenir de
la liturgie romaine en France ? Pour tenter de répondre à cette question
complexe, il convient de reprendre les termes exacts
de Benoît XVI, qui est le pape de tous les fidèles catholiques,
quelle que soit la "forme" de la liturgie dont ils se prévalent. Dans la
Lettre qu'il a envoyée à tous les évêques en accompagnement de son Motu
proprio Summorum pontificum, le Saint-Père souligne que :
1. "(...) le Missel, publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises
par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la forme normale - la forma ordinaria - de la liturgie Eucharistique."
2. "L'usage de l'ancien missel présuppose un minimum de formation liturgique
et un accès à la langue latine; ni l'un ni l'autre ne sont tellement
fréquents."
Et le Saint-Père de conclure: "de ces éléments préalables concrets découle
clairement le fait que le nouveau missel restera certainement la forme
ordinaire du Rite romain, non seulement en raison des normes juridiques,
mais aussi à cause de la situation réelle dans lesquelles se trouvent les
communautés de fidèles." C'est cette même conclusion concernant l'usage
indubitable du "nouveau missel" qu'à Pro Liturgia nous voulons faire nôtre,
sans en être complexés et sans avoir à nous justifier. (PRO LITURGIA)
EN 2008, PRO LITURGIA FÊTE SES 20 ANS
L'année 2008 qui commence à peine, va revêtir une signification un peu
particulière: elle sera, en effet, l'année du 20ème anniversaire de
l'Association "PRO LITURGIA".
C'est en effet le 3 décembre 1988 qu'a été fondée l' "Association pour la
Promotion de la Liturgie romaine" appelée plus simplement "Association Pro
Liturgia". La création de notre mouvement répondait à une demande formulée
par de nombreuses personnes venues visiter une exposition sur le chant
grégorien, qui avait été organisée par quelques jeunes de la paroisse de
Rouffach, dans le Haut-Rhin. Très rapidement, "Pro Liturgia" a reçu les
encouragements de nombreuses personnalités, parmi lesquelles le T.R. Père
Dom Robert Le Gall, alors Abbé de Sainte-Anne de Kergonan, le T.R. Père Dom
Jean Prou (+), alors Abbé de Solesmes, et surtout le Cardinal Ratzinger,
alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Mais très rapidement aussi, nous devions nous apercevoir que nos objectifs
allaient être difficiles - très difficiles même! - à atteindre. Car comme le
montrera le Cardinal Ratzinger dans ses ouvrages, nous sommes aujourd'hui -
surtout en France, semble-t-il - face à une rupture de la conscience
liturgique qui a des conséquences très graves pour l'Église; une rupture
permettant de comprendre pourquoi, à peu près dans toutes nos paroisses, le
rite romain a été remplacé par des "rencontres conviviales" au scénario
indigent et où l'Eucharistie n'est plus qu'un prétexte à l'élaboration de
projets pastoraux dont les fruits semblent ne jamais vouloir mûrir.
Oui, comme l'écrit encore le Cardinal Ratzinger, "après le Concile [de
Vatican II] de nombreux prêtres ont délibérément érigé la désacralisation au
niveau d'un programme d'action, en arguant que le Nouveau Testament a aboli
le culte du temple; le voile du Temple, qui a été déchiré de haut en bas au
moment de la mort du Christ sur la croix, serait, pour certains, le signe de
la fin du sacré. La mort de Jésus, hors des murs de la ville, ce qui
signifie dans le monde profane, est maintenant la vraie religion. La
religion, si elle a jamais eu une existence, doit la trouver dans le
caractère non sacré de la vie quotidienne, dans l'amour qui est vécu. Animés
par de telles idées, ils ont rejeté les vêtements sacrés; autant qu'ils
l'ont pu, ils ont dépouillé les églises de leurs splendeurs qui rappellent
le sacré; et ils ont réduit la liturgie au langage et aux gestes de la vie
de tous les jours, par le moyen de salutations, de signes d'amitié et autres
éléments."
Toutes ces difficultés rencontrées - rencontrées non seulement par des
fidèles laïcs mais aussi par des prêtres et des séminaristes se voulant
respectueux des enseignements de l'Église -, nous les avons régulièrement et
directement portées à la connaissance du Cardinal Ratzinger, lequel n'a
jamais manqué de nous remercier. C'est dire combien notre pape Benoît XVI
est parfaitement informé des problèmes rencontrés par la mise en oeuvre de
la liturgie dans nos diocèses français. Et l'on peut même imaginer qu'il
doit parfois s'amuser en entendant tel évêque déclarer le plus sérieusement
du monde que chez nous il n'y a pas de problèmes, ou encore que l'on
s'efforce partout de mettre en oeuvre les directives issues de Vatican II.
Car au regard de telles déclarations lénifiantes, le Cardinal Ratzinger
constate plutôt qu' "aux yeux de la plupart, la liturgie apparaît plutôt
comme une chose à réaliser par chaque communauté, tâche en vue de laquelle
les groupes concernés bricolent de semaine en semaine leurs "liturgies"
propres, avec un zèle aussi admirable que déplacé [ce qui fait que] les
frontières entre liturgie et réunions estudiantines, entre liturgie et
convivialité disparaissent insensiblement." Oui, nous le savons - car nous
le constatons tous les dimanches en de nombreux endroits et même au cours
des messes retransmises par la télévision -, notre liturgie s'est
considérablement éloignée de ce que souhaitait le "mouvement liturgique"
amorcé par
Dom Guéranger au XIXème siècle et amplifié par Vatican II. "Le résultat
n'a pas été une réanimation mais une dévastation. (...) on a une liturgie
dégénérée en "show", où l'on essaie de rendre la religion intéressante à
l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des
succès momentanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitude
de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie
non pas le "showmaster" spirituel, mais la rencontre
avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insignifiant
(...)"
Constater la situation actuelle est un travail nécessaire. Se lamenter sur
cette situation jusqu'à perdre souvent courage me paraît la chose la plus
néfaste qui soit : c'est même une attitude contraire à la vertu d'espérance!
Elle précède de peu le découragement, l'abandon et la victoire donnée à
Satan qui nous souffle toujours dans l'oreille : "A quoi bon se battre ? Tu
ne vois donc pas que tout est fichu ?"
Non, tout n'est pas "fichu"! Regardons un peu ce qui s'est fait autour de
nous ces dernières années. Commençons par rappeler les récents documents
magistériels :
- en avril 2003, dans son Encyclique
Ecclesia De Eucharistia, Jean-Paul II lançait "un
vigoureux appel pour que, dans la célébration eucharistique, les normes
liturgiques soient observées avec une grande fidélité. Elles sont -
écrivait le Saint-Père - une expression concrète du caractère ecclésial
authentique de l'Eucharistie; tel est leur sens le plus profond [car] la
liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni
de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés." Et Jean-Paul II
ajoutait qu'à notre époque (...) l'obéissance aux normes liturgiques devrait
être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de
l'Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de
l'Eucharistie. [Car] le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les
normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière
silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Église. Il n'est permis à
personne de sous-évaluer le Mystère remis entre nos mains: il est trop grand
pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, ne
respectant ni son caractère sacré ni sa dimension universelle."
- en mars 2004, nous avons reçu l'Instruction
Redemptionis Sacramentum, dans laquelle était rappelé le droit de tous
les fidèles de bénéficier d'une véritable liturgie conforme à ce que
l'Église a voulu et établi, et le devoir de l'évêque diocésain de veiller à
ce que des abus ne se glissent pas dans la discipline ecclésiastique
concernant les textes liturgiques et les rites. Et la même Instruction
soulignait que tout Catholique, qu'il soit prêtre, diacre, ou fidèle laïc,
avait le droit de se plaindre d'un abus liturgique auprès de l'évêque
diocésain ou directement auprès du Siège apostolique en raison de la
primauté du Pontife romain.
- en octobre 2004, dans la Lettre apostolique
Mane nobiscum Domine Jean-Paul II souligne que "l'Eucharistie, (est) un
grand mystère (...) qui doit avant tout être bien célébré. Il faut - écrit
le pape - que la messe soit placée au centre de la vie chrétienne et que,
dans chaque communauté, on fasse tout son possible pour qu'elle soit
célébrée de manière digne, dans le respect des normes établies, avec la
participation du peuple, y associant les divers ministres dans l'exercice
des tâches qui leur incombent, et avec une sérieuse attention au caractère
sacré du chant et de la musique liturgique."
- en février 2007, c'est au tour du pape Benoît XVI de nous offrir un texte
majeur. Il s'agit de l'Exhortation
Sacramentum Caritatis, qui résume et amplifie les travaux du
Synode sur l'Eucharistie au cours duquel se sont exprimés des évêques du
monde entier. Texte majeur qui s'articule autour de trois thèmes:
l'Eucharistie, mystère à croire; l'Eucharistie, mystère à célébrer;
l'Eucharistie, mystère à vivre. Une fois encore, il est affirmé que "le
premier moyen de favoriser la participation du peuple de Dieu au rite sacré
est la célébration appropriée du rite lui-même [car] l'ars celebrandi
est la meilleure condition pour une actuosa participatio." Et Benoît
XVI, se faisant l'écho des Pères synodaux, souligne que l'art de la
célébration - l'ars celebrandi - "découle de l'obéissance fidèle aux
normes liturgiques dans leur totalité", des normes que l'Évêque diocésain
est tenu de faire respecter pour faire en sorte "que les prêtres, les
diacres et les fidèles comprennent toujours plus le sens authentique des
rites et des textes liturgiques et qu'ils soient ainsi conduits à une
célébration de l'Eucharistie active et fructueuse". Et le pape de montrer
combien "l'ars celebrandi doit favoriser le sens du sacré et
l'utilisation des formes extérieures qui éduquent à un tel sens, comme par
exemple l'harmonie du rite, des vêtements liturgiques, de l'ameublement et
du lieu sacré. [Car] là où les prêtres et les responsables de la pastorale
liturgique s'emploient à faire connaître les livres liturgiques et les
normes liturgiques en vigueur, mettant en évidence les grandes richesses de
la Présentation générale du Missel romain et de la Présentation des Lectures
de la Messe, la célébration eucharistique en tire profit."
Dans cette même Exhortation post-synodale, s'il est rappelé combien "le
chant liturgique occupe une place importante", il est aussi souligné que
"dans la liturgie nous ne pouvons pas dire qu'un cantique équivaut à un
autre. (...) En tant qu'élément liturgique, le chant doit s'intégrer dans la
forme propre de la célébration. Par conséquent, tout - dans le texte, dans
la mélodie, dans l'exécution - doit correspondre au sens du mystère célébré,
aux différents moments du rite et aux temps liturgiques."
Et le Saint-Père de souligner ce qui, au fond, est d'une des raisons d'être
de notre Association Pro Liturgia: la place du chant grégorien et du latin.
Écoutons ce que dit Benoît XVI: "Je désire que, comme les Pères synodaux
l'ont demandé, le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie
romaine, soit valorisé de manière appropriée." Mais le Saint-Père ne
s'arrête pas là: dans le chapitre traitant de la "participation active" à la
liturgie, il aborde la question de la langue latine - dont on a souvent dit,
à tort, qu'elle était un obstacle à la participation des fidèles - et il
nous dit qu' "il est bon que (des) célébrations soient en langue latine et
donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la
tradition de l'Église et éventuellement que soient exécutées des pièces de
chant grégorien." Et pour atteindre ce but, Benoît XVI "demande que les
futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à
célébrer la messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à
utiliser le chant grégorien; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer
les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en
latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie."
- enfin, le 26 octobre 2006, le
Cardinal Arinze prononce le Discours d'ouverture du Colloque
organisé pour le jubilé d'or de l'Institut Supérieur de Liturgie de
l'Institut catholique de Paris. Les propos du Préfet de la Congrégation pour
le Culte divin seront passés sous silence pour une raison très simple: ils
prennent le contre-pied de l'autosatisfaction affichée des évêques de France
dès qu'on leur parle de liturgie.
Nous avons donc à notre disposition une série de textes officiels,
d'enseignements magistériels, qui nous indiquent très clairement la
direction à suivre. Reste la question que beaucoup se posent: pourquoi de
tels textes ne sont-ils pas pris en compte par nos prêtres, et en premier
lieu par nos évêques diocésains ? La réponse est dans le Discours même du
Cardinal Arinze : "beaucoup d'abus, dans le domaine de la liturgie, ont pour
origine, non pas la mauvaise volonté, mais l'ignorance, "puisqu'on rejette
généralement ce dont on ne perçoit pas le sens plus profond, et dont on ne
connaît pas l'ancienneté" (cf.
Redemptionis Sacramentum, 9). Ainsi, certains abus ont-ils pour
origine la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à la
créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté, ou encore à cette
erreur qui a pour nom: "horizontalisme", et qui consiste à placer l'homme au
centre de la célébration liturgique au lieu de porter son attention vers le
haut, c'est-à-dire vers le Christ et ses Mystères."
A l'ignorance dénoncée par le Cardinal Arinze s'ajoute un autre mal dénoncé
plus récemment par
Mgr Ranjith, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin, et par
Mgr Perl, Secrétaire de la Commission pontificale "Ecclesia Dei". Ce mal
porte le nom de "désobéissance". "L'attitude d'autonomie montrée "dans les
plus hauts rangs de l'Église" ne correspond certainement pas à la noble
mission que le Christ a confié à son Vicaire, le Pape" affirmait Mgr Ranjith
au cours d'une interview à l'agence "Fides". "On remarque - ajoutait-il
- que dans quelques pays ou diocèses, des règles qui pratiquement annulent
ou déforment l'intention du pape, ont émané des évêques. Un tel comportement
n'est pas concevable avec la dignité et la noblesse de la vocation des
pasteurs de l'Église."
Nous sommes donc, dès que nous abordons les questions liturgiques, en face
de trois grandes difficultés qui se conjuguent les unes avec les autres:
rupture de la conscience liturgique, ignorance, et désobéissance. Mais ces
difficultés, le pape Benoît XVI les connaît bien car il les a éprouvées
lui-même. Souvenons-nous de ce qu'il écrit dans la Lettre qu'il adresse
personnellement à tous les évêques et qui accompagne le Motu proprio
Summorum pontificum du 7 juillet 2007: "en de nombreux endroits on [n'a pas
célébré] fidèlement selon les prescriptions du nouveau missel; au contraire,
celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même
une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des
déformations de la liturgie à la limite du supportable. Je parle
d'expérience, parce que j'ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses
attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations
arbitraires de la liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient
totalement enracinées dans la foi de l'Église." Retenons bien ces propos: le
pape parle d'expérience... les déformations de la liturgie ont "blessé" des
fidèles qui étaient totalement enracinés dans la foi de l'Église!
Il y a donc urgente nécessité à nous grouper autour du
Saint-Père si nous voulons pouvoir retrouver, dans toutes nos églises, des
messes qui, en nous conduisant à l'adoration du Mystère, apportent des
réponses aux questions profondes que se posent tous les hommes. Nous devons
nous grouper autour du Saint-Père pour demeurer des témoins dynamiques de la
foi reçue des Apôtres, et aussi parce que le pape compte sur nous pour
accomplir sa mission. Je rappellerai simplement, pour finir, ces
paroles prononcées par Benoît XVI au cours de l'homélie de la
messe
inaugurale de son pontificat, le dimanche 24 avril 2005 : "(...) en ce
moment, moi-même, fragile serviteur de Dieu, je dois assumer cette charge
inouïe, qui dépasse réellement toute capacité humaine. Comment puis-je faire
cela ? Comment serai-je en mesure de le faire ? Vous tous, chers amis, vous
venez d'invoquer la troupe innombrable des saints, représentés par certains
des grands noms de l'histoire de Dieu avec les hommes. De cette manière, se
ravive aussi en moi cette conscience: je ne suis pas seul. Je ne dois pas
porter seul ce que, en réalité, je ne pourrais jamais porter seul. La troupe
des saints de Dieu me protège, me soutient et me porte. Et votre prière,
chers amis, votre indulgence, votre amour, votre foi et votre espérance
m'accompagnent. En effet, à la communauté des saints n'appartiennent pas
seulement les grandes figures qui nous ont précédés et dont nous connaissons
les noms. Nous sommes tous la communauté des saints, nous, les baptisés au
nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous qui vivons du don de la chair
et du sang du Christ, par lesquels il a voulu nous transformer et nous
rendre semblables à lui. Oui, l'Église est vivante (...) Et l'Église est
jeune. (...) Chers amis - en ce moment je peux seulement dire -: priez pour
moi, pour que j'apprenne toujours plus à aimer le Seigneur. Priez pour moi,
pour que j'apprenne à aimer toujours plus son troupeau - vous tous, la
Sainte Église, chacun de vous personnellement et vous tous ensemble . Priez
pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups. (...)"
Ne pas se dérober, par peur, devant les loups : n'est-ce pas cette attitude
que nous devons adopter lorsque, si souvent, nous aurions envie de baisser
les bras quand nous assistons à une messe dans nos paroisses ? N'est-ce pas
cette résolution qu'il nous faut prendre - ou reprendre - au moment où notre
Association Pro Liturgia fête son vingtième anniversaire ?
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
(PRO LITURGIA)
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Sacramentum Caritatis
Le Motu Proprio►
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Table :
Liturgie - Eucharistie
Sources:
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.12.2007 - BENOÎT XVI -
Liturgie - T/M.P. - T/S.C. |